Cemac: près du quart des banques ont renoncé à durcir leurs conditions d’octroi de crédit au 3e trimestre 2020

Banque & Finance
vendredi, 12 février 2021 13:00
Cemac: près du quart des banques ont renoncé à durcir leurs conditions d’octroi de crédit au 3e trimestre 2020

(Le Nouveau Gabon) - 23% des banques de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) ont renoncé à durcir leurs conditions d’octroi de crédit au 3e trimestre 2020, selon les résultats de deux enquêtes menées par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac).

Le but recherché par ces études était de recueillir le ressenti du système bancaire sur les effets économiques potentiels de la crise sanitaire à coronavirus afin de mieux adresser, avec les outils à disposition de la Beac, les difficultés auxquelles ces dernières pourraient être confrontées. Elles se sont principalement focalisées sur trois thématiques : l’évolution des critères d’octroi des crédits, la gestion de la liquidité et la qualité du portefeuille.

À l’issue de la première enquête, indique la banque centrale, environ 80% des banques interrogées envisageaient un resserrement des conditions d’octroi de crédit (dont un léger durcissement pour 69% et un durcissement pour les 11% restants). Les unités institutionnelles les plus affectées par ces mesures seraient les entreprises individuelles et les particuliers tandis que celle la moins impactée correspondrait aux grandes entreprises.

Mais, « cette perception des banques a évolué positivement au cours du troisième trimestre 2020, avec seulement 57% de l’échantillon envisageant un resserrement de leurs conditions d’octroi de crédit (dont un léger durcissement pour 52% et un durcissement pour 5%). », indique la Beac. Entre les deux périodes donc, 23% des banques ont donc renoncé à durcir leurs conditions d’octroi de crédit.

Action de la Beac

La Beac explique que cette évolution positive résulterait « de la mise en œuvre des mesures d’assouplissement des conditions monétaires adoptées par le Comité de politique monétaire [CPM] de la Beac pour rassurer le secteur productif et les établissements de crédit, en particulier, du soutien indéfectible de la banque centrale au maintien de la chaine de production dans un contexte caractérisé par de nombreuses incertitudes ».

Pour comprendre le rôle que pourrait avoir joué la Beac de façon concrète pour amener les banques de la sous-région à ne pas durcir les conditions d’octroi de crédits et par conséquent, il faut rappeler que depuis mars 2020, elle a procédé à la révision à la baisse des principaux taux d’intérêt. À cet effet, le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) a été réduit de 25 points de base, en revenant de 3,50 à 3,25%. Le taux de la facilité de prêt marginal a, quant à lui, été réduit de 100 points de base, reculant de 6,00% à 5,00%.

Il y a aussi eu le relèvement du montant de liquidités à injecter sur le marché monétaire de 240 milliards à 500 milliards de FCFA. Et la Beac s’est engagée à relever ce montant en cas de besoin.

Mais l’action de la banque centrale n’aurait pas été la seule à influencer les banques. « Les financements extérieurs reçus par les États de la Cemac pour la mise en œuvre de leur stratégie de riposte de la Covid-19 ainsi que les engagements des différents bailleurs de fonds pourraient justifier l’évolution de la perception des banques relativement au resserrement des conditions d’octroi de crédits en faveur du secteur des administrations publiques », ajoute, en effet, la banque centrale.

Sylvain Andzongo

 
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