Le ministre de l’Economie, Régis Immongault réagit face à la baisse de la note souveraine du Gabon par Moody’s

Economie
mardi, 03 mai 2016 12:39
Le ministre de l’Economie, Régis Immongault réagit face à la baisse de la note souveraine du Gabon par Moody’s

(Le Nouveau Gabon) - Amené à faire le point de la situation, face à la décision de rabais de la note souveraine du Gabon par Moody’s, le ministre de l’Economie, Régis Immongault, s’est voulu rassurant, malgré le ton alarmiste du communiqué de l’agence de notation.

Selon le patron de l’économie gabonaise, cette décision alarmiste de Moody’s, si elle peut se comprendre n’est pas de nature à inquiéter. « Cette situation n’est en rien spécifique au Gabon. L’agence de notation, Moody’s a en effet procédé à une révision systématique des notations de l’ensemble des pays exportateurs de pétrole sur la base de leur estimation du cours du baril de Brent pour l’année 2016, à savoir 33$. Dans un tel contexte, les revenus de l’ensemble des pays producteurs de pétrole baissent de manière significative. Ce qui conduit à la dégradation de la notation de nombre de ces pays, au titre desquels le Gabon. Par exemple, le Congo voisin a vu dans le même temps sa notation réduite à B, soit un cran de moins que le Gabon », a-t-il déclaré.

Poursuivant son raisonnement, Régis Immongault affirme qu’: « il convient tout d’abord de noter que la prévision de prix du pétrole faite par l’agence Moody’s s’avère très conservatrice au regard des prix actuellement observés sur les contrats à terme (44$ à horizon fin 2016), ainsi que du cours actuel du brut de 43$ environ».

C’est donc, selon lui, dans une situation inverse que Moody’s prévoit un risque de liquidité et de dégradation des ratios d’endettement du Gabon. « A l’heure actuelle, la loi de finance initiale est construite sur une hypothèse du prix du baril de Brent à 45$, et 42 $ le baril gabonais et aucun des risques mentionnés par l’agence n’est à craindre », soutient-il.

Depuis 2014, la stratégie des autorités gabonaises a consisté à réagir tôt et efficacement au contexte international en adoptant une approche systématiquement conservatrice, tant sur les prix du pétrole que sur la production ou sur les termes de l’échange.

Le gouvernement gabonais travaille actuellement sur une loi de finance rectificative reposant sur une hypothèse de 30$ le baril gabonais afin de se prémunir d’une dégradation plus prononcée encore des cours internationaux. Dans un tel scénario, le ministère de l’économie prévoit une croissance réelle de l’économie de l’ordre de 3%, tirée essentiellement par le secteur non pétrolier qui bénéficie des efforts de diversification mis en œuvre par les autorités depuis 2009 dans le cadre du PSGE.

Par ailleurs, de nombreuses mesures visant à accroitre les recettes de l’Etat et rationnaliser ses dépenses vont être mises en œuvre permettant d’assurer la viabilité des finances publiques du pays dans un tel scénario. Certaines de ces mesures, comme la suppression des subventions pétrolières, sont d’ailleurs déjà rentrées en vigueur avec succès.

Dans ce contexte, «les exercices jusque-là menés confirment que le Gabon est en réalité parfaitement en mesure de mieux subir un choc supplémentaire sur les prix du pétrole. Le Gabon entend poursuivre, comme il l’a fait au cours des dernières années, une politique budgétaire rigoureuse, qui prenne pleinement en compte, la réalité des cours pétroliers faibles et permet de maintenir les grands équilibres financiers du pays.», a conclu le membre du gouvernement.

André Owona

 
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