Le Ministre congolais des finances déplore le retard de l’Afrique centrale dans l’inclusion financière

Economie
lundi, 23 mars 2015 13:52
Le Ministre congolais des finances déplore le retard de l’Afrique centrale dans l’inclusion financière

(Le Nouveau Gabon) - Intervenant à l’ouverture de la conférence conjointe du FMI et de la BEAC, qui se déroule ce 22 mars à Brazzaville en République du Congo, le ministre d’Etat congolais Gilbert Ondongo (photo), en charge de l’économie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l’intégration, a souligné que l’inclusion financière en Afrique centrale était à la traîne.

Un constat partagé par Boriana Yontcheva, la représentante résidente du FMI au Cameroun, qui, dans un état des lieux, a fait savoir, que l’Afrique centrale présente une situation particulière dans le domaine. « Les indicateurs démontrent qu’en dehors de l’Angola et du Rwanda, de nombreux pays de la région Afrique centrale (CEEAC), de nombreux pays de la région ont des niveaux d’inclusion financière qui sont en deçà des niveaux qui devraient normalement être les leurs si les choses se passaient normalement », a expliqué Mme Boriana.

Pour sa part, Lucas Abaga Nchama, le gouverneur de la BEAC, a rappelé, que malgré les résultats économiques appréciables relevés dans la plupart des pays de la région, avec des taux de croissance moyens au-dessus de 5% au cours de la dernière décennie, le financement qui doit accélérer la croissance s’avère insuffisant, alors même que « l’amélioration du niveau d’accès aux services financiers est de nature à réduire les activités informelles, le blanchiment d’argent et les inégalités sociales », contribuant ainsi « à une croissance inclusive et durable »

Ces différentes déclarations ont été faites au lendemain de la sortie d’une note d’analyse de l’institution de Bretton Woods sur le Congo, d’où il ressort, que seulement 9% de sa population adulte, possède un compte formel soit un chiffre qui est inférieur à la moyenne de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale). Il est troisième derrière le Cameroun et le Gabon.

La situation congolaise n’est pas isolée et on retrouve les même causes dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne où ce défis se posent. « Trois causes principales sont relevés , notamment le faible niveau des revenus nationaux et du PIB réel par habitant, le sous-développement des services financiers et les difficultés d’accéder aux services bancaires », a expliqué le ministre Ondongo.

Dans son intervention, le gouverneur de la BEAC a rappelé que son institution a pris un certain nombre de mesures notamment, la mise en place d’un fonds de garantie, l’admission au refinancement des titres de créances détenues par les banques, la réduction de près de la moitié de ses taux directeurs, et elle propose bientôt  la création d’une salle de marché des titres. A côté de cela le secteur privé a réagi plus ou moins  dans le même sens, avec  une progression croissante des services de micro-crédit et de banque mobile.

Pourtant les défis semblent encore nombreux. Les 200 participants invités par les deux institutions vont échanger sur des probables solutions à mettre en œuvre dans le but de réduire le gap d’accès au service financier dans la sous-région. Il sera notamment question  d’examiner les risques et financements des PME par les banques, mais aussi de faire un partage d’expérience de politiques  applicables. Il faudrait encore que cela puisse faire l’objet d’appropriation, dans une sous-région où les dirigeants des pays laissent parfois s’écouler de longues périodes sans stimuler le moindre projet communautaire.

 

Idriss Linge

 
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