Le Nouveau Gabon

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Le ministère des Travaux publics vient de rendre publique la liste des entreprises gabonaises habilitées à bénéficier des marchés publics inférieurs à 150 millions de FCFA dans le secteur des travaux publics au Gabon. Il s’agit au total de 932 PME retenues sur les 982 dossiers enregistrées lors de la campagne de recensement des PME gabonaises actives dans le secteur du BTP. Cependant, 23 des entreprises enregistrées pourraient rallonger cette liste si elles complètent leurs dossiers, apprend-on. Par contre, les 27 restants ne remplissent pas les conditions d’éligibilité. Car, d’après une source au ministère des Travaux publics, seules sont éligibles aux marchés publics de moins de 150 millions de FCFA, les PME détenues par des Gabonais. Et les PME de droits gabonais créées au Gabon par des expatriés, ne sont pas prises en compte.

Par ailleurs, pour les PME sélectionnées, il faudrait disposer de « l’agrément PME » pour soumissionner à un marché public. « L’agrément PME nous permet à la fois de vérifier sur pièce les documents éligibles des PME, mais aussi et surtout d’aller dans les entreprises, de vérifier l’effectivité des informations contenues dans les documents », explique Hugues Severin Balikidra, membre de la commission interministérielle qui a sélectionné les entreprises éligibles aux marchés publics de moins de 150 millions de FCFA.

La décision de réserver les marchés publics de moins de 150 millions de FCFA aux entreprises gabonaises a été prise au mois d’octobre 2023 par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), actuellement au pouvoir au Gabon. C'était dans le but « d’assurer une meilleure promotion de l’entreprenariat national ».

SG

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Entre 2024 et 2026, le gouvernement gabonais veut accroître la contribution de la pêche, actuellement d’environ 15 %, au produit intérieur brut (PIB) du pays, rapporte le document d’information de l’emprunt obligataire émis par le Gabon il y a quelques jours sur le marché de la Cemac. Ce qui devrait également contribuer à rendre disponible les ressources halieutiques, en quantité et à des prix compétitifs, pour lutter contre la vie chère.

Pour atteindre cet objectif, plusieurs projets devraient être mis en place dans le but de développer le secteur et transformer les produits de la pêche dans le pays d’ici 2026. Dans ce cadre, le gouvernement prévoit de rédiger les textes d’application de la loi n°15/2005 du 08 août 2005 portant code des pêches et de l’aquaculture au Gabon. Il est aussi prévu la construction du quai de pêche de Mouila et de Makokou, la construction d’une usine de transformation de thon et diverses infrastructures connexes au débarquement. À ceci s'ajoutent la construction de la digue au centre de pêche de Cocobeach, et l’industrialisation de la filière Thon, ainsi que la réhabilitation de l’usine Gabon Seafood. Cette dernière spécialisée dans la fabrication des sardines « Made in Gabon ».

Au cours de cette période, le gouvernement de la transition compte également poursuivre la mise en œuvre des objectifs stratégiques du secteur halieutique. Ce qui consiste à renforcer les capacités opérationnelles de surveillance, augmenter le volume des débarquements des produits halieutiques, augmenter les infrastructures de débarquement et de stockage des produits halieutiques, planifier la gestion durable des ressources halieutiques…

Si ces projets venaient à être mis en place au cours des prochaines années, le Gabon pourrait réussir le pari de développer ce secteur qui reste peu exploité et qui ne contribue qu’environ 15 % au PIB du pays. Pourtant, le Gabon dispose de nombreux atouts au niveau de ses écosystèmes aquatiques, avec un littoral maritime long de plus de 800 km et une façade maritime estimée à 213 000 km² de Zone économique exclusive. Elle renferme un potentiel halieutique exploitable évalué à 160 000 tonnes, et un plateau continental d’une superficie de plus de 40 600 km², dont environ 10 700 km² de superficie totale pour les pêcheries continentales.

SG

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Après Yaoundé au Cameroun, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) a officiellement lancé à Libreville au Gabon le 13 mars dernier, son emprunt obligataire multi-tranches « Bdeac (6,20 %-5,95 % -4,70 %) Net 2024- 2031 » de 50 milliards de FCFA.

Une occasion pour le vice-président de la Bdeac Jean Paterne Megne Ekoga qui présidait la cérémonie, d’inviter les investisseurs gabonais à souscrire à l’opération et participer par la même occasion au financement des projets de développement de la sous-région.

« Je n’ai aucun doute quant à notre capacité à souscrire à cet emprunt obligataire, car l’histoire nous a démontré combien la Bdeac peut compter sur chacun de nous, sur les investisseurs de la Cemac et sur ses partenaires pour financer les projets de développement dans notre sous-région », a indiqué Jean Paterne Megne Ekoga.

L’on se souvient en effet que l’emprunt obligataire « Bdeac 5,60 % net 2021-2028 » qui avait permis au Gabon de lever une enveloppe de près de 115 milliards de FCFA sur le marché financier sous-régional en 2021 avait été souscrit en majorité par les investisseurs gabonais. Ceux-ci y avaient souscrit à hauteur de 58,2 milliards de FCFA, soit 50,7 % des souscriptions globales, contre seulement 40,5 milliards de FCFA pour les investisseurs camerounais.

Cet emprunt obligataire de 50 milliards que vient de lancer l’institution, constitue la 1èʳᵉ phase d’un programme de 100 milliards de FCFA que la Bdeac compte mobiliser sur le marché financier de l’Afrique centrale. À travers cette opération, la Bdeac entend financer partiellement les projets de son plan stratégique Azobe 2023-2027. Un plan qui vise le renforcement de l’intégration à travers le financement de projets structurants, l’appui des programmes publics de développement, l’accompagnement de la diversification des économies des États membres. Il vise par ailleurs à favoriser l’accès à la propriété via la promotion de l’habitat social, à promouvoir l’écodéveloppement pour soutenir le développement durable et la résilience climatique dans la sous-région.

Pour cette première phase, la période de souscription s’étend du 04 au 22 mars 2024. Le prix de l’obligation est de 10 000 FCFA pour une souscription minimale de 10 obligations. L’emprunt est structuré en trois tranches. La tranche « A » est de 6,20 % net d’impôts annuels sur sept ans ; la tranche « B »  est de 5,95 % net d’impôts annuels sur cinq ans ; et la tranche « C »  4,70 % net d’impôts annuels sur trois ans. Cette opération est arrangée par Élite Capital Securities Central Africa S.A, chef de file de l’emprunt.

SG

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La société Afrijet est désormais la propriété de l’État gabonais qui a signé, le 12 mars dernier avec la compagnie, une convention d’achat. Ce qui lui permet de contrôler 56 % des parts de la compagnie au travers de sa holding Fly Air Gabon récemment constituée. « Afrijet devient donc une compagnie nationale puisque le capital majoritaire est désormais détenu par l’État gabonais. Nous allons utiliser cette société pour construire à partir des droits de trafic, à partir de sa base client, la nouvelle compagnie aérienne gabonaise qui va s’appeler Fly Gabon », a expliqué le ministre de l’Économie, Mays Mouissi.

Selon le membre du gouvernement, en rachetant Afrijet, « nous rachetons déjà un historique. Nous rachetons une expertise, un nom qui est aussi connu sur la place. Et nous allons essayer d’optimiser tout cela dans le grand processus de création de la compagnie Fly Gabon. Nous allons la renforcer avec de nouveaux appareils déjà payés qui vont bientôt arriver, et nous allons nous appuyer sur tout cela pour construire notre nouveau pavillon national », poursuit-il.

À travers cette acquisition dont le montant n'a pas été communiqué, l’État gabonais espère créer une compagnie nationale qui puisse à la fois faire des dessertes sur le territoire national, dans la sous-région et à l’international. « Nous voulions partir sur une base parce que les expériences antérieures qui sont parties de zéro ont échoué. Et nous n’avons pas voulu faire de cette façon. Aujourd’hui, nous considérons que nous avons un momentum et nous partirons de cela pour créer Fly Gabon que nous attendons tous dans les prochaines semaines », poursuit le membre du gouvernement.

Pour Marc Gaffajoli, administrateur général d’Afrijet depuis 2010, cette opération pourrait aboutir à la baisse des prix dans le transport aérien gabonais. « Accueillir l’État et en devenir le porte-drapeau consiste à aligner les stratégies de développement du pays et de l’entreprise. Nous comptons pouvoir réduire nos coûts, et, par là-même, nos prix, sans perdre l’ADN de la gestion privée de la compagnie », a-t-il indiqué.

Afrijet est une compagnie aérienne privée gabonaise née en 2004 à Libreville. En 2019, elle est devenue la première compagnie aérienne de la zone Cemac. Elle emploie 300 salariés au Gabon, au Congo, au Cameroun, en Guinée Équatoriale, au Bénin et à Sao Tomé et Principe et opère une flotte de six turbopropulseurs du constructeur européen ATR.

SG

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Dans son plan d’investissement au Gabon pour l'année 2024, Africa Global Logistic (AGL, ex Bolloré) prévoit de débloquer une enveloppe de 25 milliards de FCFA pour financer les infrastructures portuaires et logistiques dans le pays, a indiqué le président du groupe Philippe Labonne, au cours d’une récente audience avec le président de la transition Brice Oligui Nguéma.

Cet investissement permettra entre autres, pour ce qui est du volet portuaire, d’acquérir deux portiques de quais et cinq portiques de parcs pour le terminal à containers d’Owendo dans le Grand Libreville. Ce qui permettra de doubler la capacité de manutention des navires qui arrivent au Port d’Owendo. AGL n’exclut pas la possibilité d’investir dans le nouveau port minéralier de Mayumba dans la province de la Ngounié.

Pour ce qui est de la logistique, AGL compte travailler aux côtés de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag), concessionnaire du Transgabonais, unique ligne de chemin de fer du pays pour des investissements dans le matériel ferroviaire, tel que des wagons et locomotives. L’objectif étant de développer des hubs de dessertes intérieures à Franceville (province du Haut-Ogooué) et Lastourville (province de l'Ogooué-Lolo) pour faciliter les activités industrielles des opérateurs économiques.

Aussi, le groupe prévoit au niveau du port de Port-Gentil dans la province de l'Ogooué maritime, d’installer un grand chantier naval. Dans ce cadre, l’entreprise envisage d’acquérir un dock flottant (structure flottante servant essentiellement à la réparation des navires) d’une capacité de 4 000 tonnes afin de créer de plus d’activité. Ce qui permettra d’augmenter les moyens logistiques navals sur cet espace portuaire, apprend-on.

Ces investissements, à en croire le président du groupe AGL, permettront d’augmenter ses effectifs. Selon le groupe, AGL Gabon compte déjà près de 800 emplois directs au Gabon, composés à 98% de Gabonais.

SG

Après plus de six mois de suspension, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont décidé le 9 mars dernier, « de la levée des sanctions et de la réintégration de la République gabonaise au sein de la CEEAC », a annoncé le ministre gabonais des Affaires étrangères, Régis Onanga Ndiaye.

Cette décision a été prise à l’issue de la 24ᵉ session ordinaire des chefs d’État et de gouvernements de la sous-région le 9 mars dernier à Malabo en Guinée équatoriale, en raison des « avancées significatives dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel marquées par l’adhésion du peuple et la mise en place d’un chronogramme pour une transition de 24 mois », justifie la CEEAC dans un communiqué. 

En effet, le Gabon avait été suspendu de la CEEAC à la suite du coup d’État ayant renversé l'ex-président Ali Bongo le 30 août dernier. À la suite de cette suspension, Brice Oligui Nguéma, président de la Transition au pouvoir au Gabon, avait mené plusieurs tractations auprès des chefs d’États de la sous-région dans le but de convaincre ses pairs de réintégrer le Gabon au sein de la CEEAC. Mais, les chefs d’État avaient décidé de maintenir leurs sanctions contre le Gabon, tout en gardant le siège de la Communauté à Libreville. Cette réintégration est donc une victoire pour les militaires au pouvoir qui devront à présent travailler pour réintégrer l’Union africaine.

Cette décision de la CEEAC est prise dans un contexte où le Gabon prépare la tenue d’un « dialogue national inclusif » prévu du 2 au 30 avril prochain. Ce dialogue national devra aboutir entre autres, à l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui sera soumise à référendum.

SG

 

Sur la période triennale 2024-2026, la croissance économique du Gabon devrait se situer à 2,9%% contre 2,4% sur la période 2021-2023, apprend-on dans le document d’information de l’emprunt obligataire que vient d’émettre le Gabon sur le marché de la Cemac.

Cette croissance devrait être tirée par le dynamisme du secteur hors pétrole (+3,3% en moyenne) malgré le repli du secteur pétrolier, conséquence du déclin des champs matures. « Face aux défis majeurs liés à la conjoncture internationale, l’économie nationale devrait se consolider à la faveur de la poursuite des mesures de diversification sur la période. Dans ce contexte, la croissance du PIB serait portée principalement, du côté de l’offre par l’agriculture, le bois, les mines, les industries manufacturières, les travaux publics, les services et les transports, et du côté de la demande par les investissements, la consommation finale et les exportations », explique le gouvernement gabonais dans le document d’information en question.

De manière détaillée, l’agriculture au cours de la période indiquée resterait un des moteurs de l’activité économique gabonaise avec une croissance moyenne de +4,4%. En fait, le secteur devrait bénéficier des mesures de soutien pour le renforcement alimentaire, notamment avec la poursuite de plusieurs projets en cours dans le pays. C’est le cas du programme Graine (Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés), l’opérationnalisation des cinq grandes zones agricoles à forte productivité (ZAP) et des deux ZAP de Bitam et Souba qui devrait contribuer à l’augmentation de la production des cultures vivrières. Aussi, l’intensification de la production de l’agriculture de rente devrait également favoriser cette situation.

S’agissant du bois, le gouvernement poursuivra le processus d’industrialisation de la filière en privilégiant les activités de la 2ᵉ et 3ᵉ transformation du bois. Et le dynamisme du secteur minier sur la période, relèverait du renforcement de la stratégie de développement du secteur grâce aux grands projets d’investissement initiés dans l’exploitation de manganèse, du fer et de l’or. Aussi, la hausse de la production du manganèse devrait soutenir cette croissance dans le pays.

Pour ce qui concerne le secteur de l’eau et de l’électricité sur la période 2024-2026, le Gouvernement poursuivra son objectif d’augmenter les capacités de production d’électricité et d’eau et d’étendre les réseaux de distribution afin d’améliorer les conditions de vie de la population et le cadre de travail des industriels. Et dans les bâtiments et travaux publics, la poursuite des chantiers initiés sur la période 2021-2023 viendrait soutenir la production du secteur. Et enfin, les transports bénéficieraient des projets de réalisation et de réhabilitation de la voie ferrée, de construction de la Zone industrielle du Port à Bois (Zipobo) et des gares maritimes (Libreville, Port-Gentil, Lambaréné, Mayumba).

Ces projections sur la période triennale 2024-2026 qui restent pessimistes par rapport à celles de 2024, sont faites dans un contexte marqué par un affaiblissement de la croissance économique mondiale qui devrait afficher un taux de 3,1% cette année contre 3,4% en 2022, selon le Fonds Monétaire International (FMI).

SG

Le trésor public gabonais vient d’émettre sur le marché financier de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) un emprunt obligataire par appel public à l’épargne (APE) d’un montant de 150 milliards de FCFA à tranches multiples. Dénommé « EOG 2024 A TRANCHES MULTIPLES », cet emprunt est divisé en trois tranches avec trois taux d’intérêt proposés aux investisseurs. Soit 25 milliards de FCFA pour la première tranche rémunérée à hauteur de 6% pour une maturité de 3 ans, 75 milliards de FCFA pour la 2ᵉ tranche qui est rémunérée à 6,5% pour une maturité de 5 ans et enfin, 50 milliards pour la tranche 3 rémunérée à 7,5% avec une maturité de 7 ans. Avec ces tranches multiples, cet emprunt offre diverses options, avec des tranches à taux et maturités variables qui pourraient attirer un large éventail d’investisseurs.

La période de souscription s’étend du 05 au 29 mars 2024. Le prix de l’obligation est de 10 000 CFA pour une souscription minimale de 50 titres. Le remboursement du capital sera linéaire. Pour arranger cette opération, les autorités gabonaises ont retenu les sociétés Emrald Securities Services (ESS Bourse) comme chef de file et CBC Bourse, filiale boursière de Commercial Bank-Cameroun comme co-arrangeur.

Le montant qui sera levé au terme de cette opération permettra entre autres de financer le Plan national de développement pour la Transition (PNDT), destiné à conduire les actions prioritaires du gouvernement de la Transition sur la période triennale 2024-2026, en vue d'adresser la mise en œuvre de projets structurants et à fort impact sur le développement socioéconomique du Gabon. Ce plan prévoit la mise en œuvre de 293 projets de développement dont les besoins en financements sont globalement estimés à 4 536 milliards FCFA.

Cette levée de fonds constitue le premier emprunt obligataire lancé par le Gabon cette année 2024. La loi de Finances 2024 du Gabon ambitionne de mobiliser des ressources d’emprunt intérieur d’un montant global de 578,2 milliards de FCFA.

À noter que le dernier emprunt du Gabon émis en juin 2023 sur le marché financier de la Cemac avait permis de mobiliser la somme de 154,6 milliards de FCFA, soit 103% du montant sollicité. Car, le Gabon recherchait initialement la somme de 150 milliards de FCFA pour un taux d’intérêt nominal de 6,25 % net par an.

SG

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Yaoundé, la capitale du Cameroun, accueille du 4 au 6 mars 2024 un sommet sur l’intelligence artificielle (IA), dont l’objectif est d’évaluer l’état de préparation des médias africains à l’utilisation de l’IA et d’établir les bases d’un plaidoyer en faveur de politiques régionales cohérentes. Un sommet organisé par l’Union africaine de radiodiffusion (UAR), la plus grande organisation professionnelle de la radio et de la télévision en Afrique. Présente à Yaoundé, Laurence Ndong, la ministre de la Communication et des médias du Gabon s’est exprimée sur les défis à relever par le Gabon et les pays africains globalement pour tirer profit de l’intelligence africaine.

Depuis quelques années, l'Intelligence artificielle (IA) connaît un regain d'intérêt dans le monde et en Afrique. Quels sont les enjeux de l’IA pour le Gabon comme pour d’autres pays africains ?

L’Intelligence artificielle (IA) ce sont des solutions technologiques qui imitent la pensée humaine. Ça peut modifier notre façon de vivre. Sur les réseaux sociaux par exemple, on est face à l’IA tous les jours. Il suffit que vous ayez regardé un contenu pour qu’on vous suggère par la suite des contenus selon ce que vous avez regardé, selon vos centres d’intérêt. Les contenus qu’on vous propose peuvent vous modeler, façonner vos habitudes, vos modes de pensées et vous transformer complètement. Donc, on peut arriver à une société différente à celle qu’on a. Je prends l’exemple de TikTok. On reproche à TikTok que ses algorithmes en Chine permettent aux enfants chinois de s’intéresser à l’éducation et à la culture. Mais, quand vous regardez les algorithmes de TikTok en Afrique, vous ne voyez que des gens qui dansent et qui mangent. Donc, on nous ramène à la danse et à la nourriture sur TikTok, alors que ce réseau dans d’autres pays est un outil d’apprentissage, d’acquisition du développement des compétences. C’est en cela que l’IA est un véritable enjeu pour nous. C’est à nous de créer nos solutions et de se demander quels sont les besoins des jeunes Gabonais aujourd’hui, et comment l’IA peut nous permettre de leur apporter cette intelligence, de leur apporter les connaissances dont ils ont besoin pour construire notre pays. Et c’est cela tout l’enjeu. Et pour les médias, c'est encore plus important parce que les médias façonnent la société. À travers les médias, on peut véhiculer les fake news qui peuvent entrainer des problèmes très graves dans la société, tout comme on peut construire une société à partir des médias. Et donc, l’IA peut nous permettre aujourd’hui, soit de bâtir des sociétés fortes, soit de bâtir des sociétés qui vont être en difficulté. Raison pour laquelle, on ne peut pas négliger cette question de l’IA aujourd’hui.

Comment peut faire le Gabon et d’autres pays africains pour ne pas subir cette technologie ?

Nous nous devons d’être prêts. Et c’est pour ça que l’Unesco a mis en place cet outil qui est l’étude d’état de préparation de chaque pays face à l’IA. Nous devons faire cette étude. Nous l’avons mené au Gabon, nous avons fait l’atelier de préparation de l’IA pour savoir où est-ce que nous en sommes et par rapport à là où nous devons aller. Et aujourd’hui, par rapport à l’IA, on ne peut pas dire que nous sommes en retard. C’est une technologie ancienne. Mais, pour ce qui concerne ses nouveaux développements, par rapport à leur utilisation, on est presque au même niveau que tous les autres pays. Donc, c’est à nous de faire l’état des lieux de là où nous en sommes et où est-ce que nous voulons aller de façon objective.

Il faut que nous nous donnions les moyens d’y arriver, et de relever les défis. Notamment, les défis en termes d’infrastructures, les défis en termes de contenus. Quels sont les contenus dont on a besoin aujourd’hui pour que notre société puisse se construire et avancer. Qu’est-ce que l’IA peut nous aider à construire comme contenu, par rapport à l’éducation, à l’information, la santé. Il y a différents domaines dans lesquels l’IA va nous aider. Et c’est en cela que l’IA représente un défi que nous devons relever. Soit, nous allons dans la bonne direction et on maximise sur les opportunités en limitant les risques, soit on croise les mains, et on se laisse encore une fois de plus bouffer par les autres sociétés.

C’est un enjeu civilisationnel. Nos civilisations, nos sociétés peuvent être complètement refaçonnées dans leur mode de fonctionnement, dans leur mode de pensée, et même dans leur culture. Et c’est pour ça que nous devons concevoir nos propres solutions d’IA adaptées à nos besoins, à nos cultures et ne pas nous contenter de consommer ce qui vient d’ailleurs.

L’on redoute la perte de milliers d'emplois dans plusieurs secteurs d’activité à cause de l’IA. Qu’en dites-vous ?

On regarde souvent l’IA comme étant des robots qui vont remplacer les humains. Ce n’est pas ça. Ce sont des solutions conçues par les humains, pour les humains, par l’intermédiaire de la machine. Donc, on aura toujours besoin de l’être humain pour concevoir la solution d’IA, mais aussi pour assurer la maintenance. S’il y a des métiers qui vont disparaître, il y a d’autres métiers qui vont se créer.

En effet, concevoir des solutions d’IA adaptées à nos besoins va créer des emplois parce que nous aurons besoin de développeurs pour développer nos propres solutions. Nous aurons besoin des informaticiens… Il y a des métiers qui vont se créer et dont on a vraiment besoin. Il y a des statistiques qui disent que l’Afrique d'ici à 2030 aura besoin de plus d’un million de développeurs. Donc, il y a des métiers qui vont se créer, c’est un enjeu. L’IA peut être en notre faveur comme il peut être en notre défaveur et les réunions comme celles-ci, nous permettent de réfléchir afin de trouver des solutions pour que l’IA soit en notre faveur. 

Propos recueillis par Sandrine Gaingne

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Au terme de trois mois de surveillance en raison du coup d’État militaire qui a renversé l’ex-président Ali Bongo en août 2023, le Gabon a été maintenu au sein de l’Initiative pour la transparence dans le secteur des industries extractives (ITIE), a annoncé l’organisation dans une note du 29 février 2024.

« Suite à la prise de pouvoir militaire au Gabon et à la fin de la période de surveillance active de trois mois, le Conseil d'administration a décidé de ne pas suspendre le Gabon, conformément à l'Article 8.2 de la Section 1 de la Partie 2 de la Norme ITIE 2023, et de reprendre la surveillance régulière de la mise en œuvre de l’ITIE », indique l'organisation. De ce fait, le conseil d’administration de l’ITIE a décidé de reprendre sa surveillance régulière de la mise en œuvre de la norme au Gabon. « Le pays doit être validé en juillet 2024 en vertu de la Norme 2019, comme prévu initialement. Le Conseil d'administration invite le Gabon à tirer parti de la préparation à la validation pour confirmer l'adhésion aux principes et exigences de l'ITIE », indique l’ITIE.

En effet, la mise sous surveillance « active » du Gabon qui se terminait le 9 janvier 2024, concernait deux volets. À savoir, l’instabilité politique et l’engagement du Gabon ainsi que les progrès du Gabon en matière d’adhésion aux principes et exigences de l’ITIE. Il s’agissait pour le Gabon de documenter les mesures prises pour restaurer le contexte politique, l’État de droit, les droits de l’homme, la démocratie et libertés fondamentales dans le pays, de montrer la viabilité de l’ITIE dans le pays, de confirmer l’engagement des parties prenantes élargies, incluant l’engagement opérationnel de l’État et d’évaluer les progrès du Gabon en matière d’adhésion aux Principes et Exigences de l’ITIE...

Le Gabon aura donc prouvé au terme de cette surveillance qu’il respecte des aspects importants des principes et exigences de l'ITIE. D’où cette décision de maintenir le pays au sein de l’organisation. Et pour éviter la suspension, le pays devrait continuer à appliquer la transparence des industries extractives.

Le Gabon avait été réadmis au sein de la norme en octobre 2021 après une suspension de huit ans. Le Gabon avait adhéré pour la première fois à l’ITIE, le 14 mai 2004, avant d’être suspendu en 2013 pour non-transparence dans la gouvernance des industries extractives.

SG

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