Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Dans le budget 2024, l’Etat gabonais prévoit de consacrer 3,5 milliards de FCFA pour maintenir la gratuité du transport public en commun par bus dans certaines villes du pays, apprend-on dans le projet de loi de finances 2024, en attente de promulgation. Cette enveloppe financière sera distribuée aux trois principales entreprises qui exercent dans le secteur au Gabon à savoir la Société gabonaise des transports (Sogatra) qui percevra selon les prévisions du projet de loi de finances, la somme de 1,6 milliards de FCFA, Trans’urb qui recevra 1,4 milliards de FCFA et Transakanda 480,3 millions de FCFA.

Cette ligne budgétaire va non seulement donner un coup de booste à ces sociétés mais, également garantir la poursuite des activités de la Sogatra et de Trans’Urb qui font face à quelques difficultés marquées des grèves à répétition. Dans le cas précis de la Sogatra, c’est une société qui, depuis quelques années a des difficultés financières et techniques. Des difficultés qui ont certainement été aggravées avec l’arrivée en avril 2020 dans le secteur du transport urbain de la société Trans’Urb, qui opère sur le même réseau d’exploitation que la Sogatra. Dès lors, la Sogatra, qui avait du mal à remplir la mission de service public qui lui avait été confiée par l’État était menacée de fermeture avec une dette de plusieurs milliards de FCFA.

Trans’Urb pour sa part été lancée en avril 2020 avec pour mission le transport gratuit des populations principalement dans la capitale gabonaise. Le lancement des activités de cette société de transport a considérablement impacté le transport terrestre urbain gabonais. Cependant, son management a très souvent été critiquée par le personnel de l’entreprise.

A noter que la gratuité du transport en commun instaurée depuis avril 2020 en raison de la Covid-19 a coûté à fin décembre 2022 à l’Etat, 13 milliards de FCFA selon le ministère des Transports.

SG

Dans un communiqué rendu public ce 10 janvier 2024, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) annonce la réduction du prix du gasoil pour la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). « La SEEG sera désormais exonérée du prix du gasoil industriel et bénéficiera par conséquent du régime du prix ex-dépôt c’est-à-dire le prix de cession aux marketeurs. Les administrations compétentes sont tenues de prendre sans délai toutes les dispositions y afférentes », indique le CTRI dans son communiqué.

Ce qui signifie que le distributeur de l’eau et de l’électricité au Gabon payera désormais 575 FCFA le litre de gasoil selon la grille des prix des produits pétroliers de ce mois de janvier 2024, au lieu des 1 080 FCFA par litre taxés aux industriels, d’après la grille des prix disponible sur le site de la Direction générale de la concurrence, de la protection des consommateurs et de la répression des fraudes (Dgccrf), principale institution publique en charge de la protection des consommateurs au Gabon.

Cette mesure qui vise d’après le CTRI à assurer la continuité de l’exploitation de la SEEG, et « préserver l’emploi des Gabonais au sein de cette entreprise », devrait contribuer à faire baisser le prix du kwh d’électricité au Gabon, selon certaines sources administratives gabonaises. Car, pour justifier les prix du kwh que les Gabonais jugent élevés, la SEEG accusait les coûts élevés du litre de gasoil, qu’elle utilise pour faire fonctionner ses centrales.

En effet, le prix du kwh d’électricité au Gabon reste élevé par rapport à celui de plusieurs pays d’Afrique centrale. Selon le classement africain des pays avec le coût d’électricité le plus cher établi par Global Petrol Prices en 2023, le Gabon est le 5e pays africain où l’électricité est le plus cher avec le kilowatt/ heure évalué à 0,205 dollar soit 123, 21 FCFA, contre 50 FCFA le Kwh pour les ménages au Cameroun.

SG

Après 12 années d’attente, la compagnie minière Reminac, filiale de l’Australien Genmin a enfin obtenu une autorisation des autorités gabonaises pour l’extraction du fer de Baniaka, situé dans la localité de Bomango, province du Haut-Ogooué à près de 40 km de Franceville. Le permis d’exploitation de ce minerai pour les 20 prochaines années a été remis le 8 janvier 2024 à l'Administrateur directeur général de Reminac, Joe Ariti, par le ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah.

Avec ce document, Reminac envisage de démarrer la production de ce minerai au deuxième trimestre de 2025 avec une production initiale « de 3 millions de tonnes par an, puis progressivement à 5 et 10 millions de tonnes par an, voire plus. L’investissement initial pour la production de 5 millions de tonnes par an est estimé à 250 millions USD (150 milliards FCFA) », a expliqué Joe Ariti.

Mais avant d’arriver à la production, il faudra mettre en place des infrastructures, notamment, « construire la route qui permettra dans un premier temps le transport du minerai vers le terminal du Transgabonais. Ensuite, l’installation de la ligne électrique qui nous permettra d’alimenter les installations de Baniaka à partir du barrage de Poubara. Et puis, naturellement, la préparation des sites qui devront accueillir les infrastructures », poursuit-il.

A noter que Genmin a déjà signé plusieurs contrats avec des entreprises chinoises dont Hunan Valin Steel et Baowu en vue de leur vendre une partie de la future production du minerai de fer à Baniaka.

La société australienne prévoit d'employer entre 500 et 700 personnes de façon directe, et un peu plus de 500 emplois indirects, à travers les prestataires locaux qui interviendront durant la phase d'exploitation. Le gisement de fer a des réserves estimées à 760 millions de tonnes. Cependant, le potentiel global des ressources devrait dépasser le milliard de tonnes, selon les prévisions du gouvernement gabonais.

Alors, avec le début des exportations de minerai de fer à partir de la mine de Belinga en 2023, puis, l’entrée en production prochaine du gisement Baniaka, le Gabon est bien parti pour devenir l’un des principaux producteurs de fer en Afrique. Ce qui permettra d’accroître la part du secteur minier dans le PIB du pays. Pour l’instant, ce secteur ne représente qu’environ 5% du PIB.

SG

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En 2022, le Gabon a mobilisé auprès des investisseurs de la Cemac, la somme de 859,4 milliards de FCFA sur les 5 302,4 milliards de FCFA émis par les différents pays de la zone sur le marché des titres de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), a-t-on appris dans la revue de stabilité financière en Afrique centrale de 2022, publiée le 8 janvier 2024 par la BEAC. En baisse par rapport aux 1161,8 milliards de FCFA levés en 2021 par le Gabon sur ce marché, cette enveloppe est la plus forte mobilisée par les différents pays de la zone Cemac en 2022. Soit, supérieure à celle du Congo (801,0 milliards FCFA), suivi du Tchad (647,9 milliards FCFA), du Cameroun (626,9 milliards FCFA), la Guinée équatoriale (131 milliards de FCFA) et la République centrafricaine (51,3 milliards de FCFA).

De manière détaillée, la mobilisation de ces ressources par le Gabon s’est faite à travers des bons du Trésor assimilables (BTA) d’une valeur de 517,7 milliards de FCFA en 2022 contre 617,6 milliards de FCFA en 2021, et des obligations du Trésor assimilables (OTA) d’une valeur de 341,7 milliards de FCFA en 2022 contre 543,8 milliards de FCFA en 2021. Soit une baisse des montants mobilisés entre les deux périodes. Ce qui a contribué à ne pas accroître davantage la dette du Gabon qui se situait autour de 55 % du produit intérieur brut en 2022 selon le Fonds monétaire international, contre 60% du PIB en 2021 et 70% du PIB en 2020.

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Les fonds mobilisés au terme de ces opérations ont servi entre autres, à la gestion active de la trésorerie et au financement des projets d’infrastructures contenus dans le Plan d’accélération de la transformation de l’économie du Gabon, apprend-on.

La BEAC note qu’en 2022, le marché des titres publics a enregistré une hausse du volume des opérations sur les deux compartiments, une baisse des taux de couverture des émissions et une hausse continue des coûts des émissions.

SG

Le gouvernement gabonais va créer cette année un compte d’affectation spéciale intitulé « Service universel des communications électroniques et numériques, destiné aux services de télécommunications de base fournis sur l’ensemble du territoire », apprend-on dans le projet de loi de finances 2024 dont la promulgation reste attendue.

Dans l’article 42 nouveau de ce projet de loi de finances 2024, ce compte retrace en recettes les contributions, au taux de 2% du chiffre d’affaires net de l’exercice précédent la mise en recouvrement des contributions au fonds spécial du service universel des fournisseurs de services de téléphonie et de télécommunications de base tel que prévu dans la loi portant réglementation du secteur des télécommunications au Gabon. Ce compte retrace également les droits de redevances et contributions sur les radiocommunications ; le produit des droits perçus au titre de l’attribution des licences ; les redevances pour l’attribution des ressources en fréquences radioélectriques ; les taxes parafiscales autorisées par les lois de finances ; la taxe sur le trafic des données ; les produits des droits pour l’agrément des terminaux, des équipements de communications électroniques et des installations radioélectriques.

Et en dépenses, ce compte retrace l’extension du réseau mobile existant 2G/3G/4G, le développement et la promotion des infrastructures et services numériques, ainsi que le déploiement du réseau 2G et wifi pour l’accès internet par voie satellitaire dans les zones non couvertes, isolées et reculées sur le territoire national pour la fourniture des services voix et internet par les opérateurs du service universel.

A noter que les télécommunications de base comprennent tous les services de télécommunication, publics comme privés, qui impliquent la transmission de bout en bout des informations fournies par le client, apprend-on. Il s’agit entre autres, des services de téléphone, des services mobiles de transmission de données, Services VSAT, les services de transmission vidéo, les services de radiocommunication à ressources partagées…

SG

Depuis le 1er janvier 2024, le Gabon n’exporte plus ses produits aux États-Unis sans droit de douane. Car, le pays d’Afrique centrale a été exclu par les États-Unis de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act - Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, en français), un programme mis en place par le gouvernement américain pour faciliter et encourager les exportations africaines vers les États-Unis.

Cette décision a été actée par les États-Unis à la veille du Nouvel An en raison de la difficulté du Gabon à satisfaire « aux exigences décrites à l’article 506A (a) (1) de la Loi sur le commerce ». Cet article autorise notamment le président des États-Unis, Joe Biden (photo), à désigner certains pays d’Afrique subsaharienne comme admissibles au bénéfice de l’AGOA.

Concrètement, les États-Unis pointent « l’incapacité (…) du Gabon à faire des progrès continus en matière de protection du pluralisme politique et de l’État de droit ». Cette mesure est donc une sanction contre les militaires qui dirigent le Gabon depuis le renversement du président Ali Bongo Ondimba, le 30 aout dernier. Avant cette mesure, les États-Unis avaient déjà suspendu, en octobre dernier, la quasi-totalité de leur aide au Gabon en réponse au coup d’État. En plus du Gabon, trois autres pays africains ont également été suspendus de l’AGOA. Il s’agit notamment du Niger, de la Centrafrique et de l’Ouganda.

L’AGOA est entrée en vigueur en 2000 pour 15 ans, puis prorogée en 2015 pour 10 ans. C’est une loi américaine qui permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter plus de 6400 produits sur le marché américain en franchise totale des droits de douane sans limites de quota. Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA, en fonction notamment de leur attachement à l’économie du marché, au respect de l’État de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.

À noter que les États-Unis, selon la dernière note de conjoncture du ministère de l’Économie, ne figurent pas dans la liste des 10 premiers clients du Gabon même s’ils sont le 5e fournisseur du Gabon au terme du 3e trimestre 2023. Les exportations du Gabon vers les États-Unis sont principalement constituées des combustibles fossiles, des minerais, scories et cendres (manganèse), du caoutchouc, du bois et des produits du bois et des objets d’art et antiquités.

Sandrine Gaingne

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La Banque mondiale a accordé au Gabon un prêt de 68,5 millions de dollars (un peu plus de 41 milliards de FCFA) pour le projet « Gabon numérique ». Un accord a été signé le 2 janvier dernier entre l’institution financière et le gouvernement gabonais, représentés respectivement par Cheick Kante, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Gabon et Mays Mouissi, ministre de l’Économie, a annoncé l’institution de Breton Woods.

Ce projet vise à accélérer l’adoption de services publics numérisés et augmenter le nombre de personnes disposant d’un identifiant unique facilitant l’accès inclusif aux services publics, apprend-on. Aussi, renforcer la protection des données, la cybersécurité, la sécurisation des échanges de données au sein du secteur public, ainsi que les fondements juridiques, réglementaires et technologiques de la protection des données. Le projet contribuera également à moderniser les systèmes d’identité légale, et faciliter l’accès de tous aux services publics.

« Cette opération soutiendra la transformation numérique du pays, un levier essentiel pour promouvoir les opportunités de tous les citoyens et résidents gabonais. Elle bénéficiera aux particuliers et aux entreprises en améliorant l’accessibilité financière, la disponibilité et la qualité des services publics… Le pays a fait des progrès considérables en matière d’infrastructures numériques à haut débit », a déclaré Cheick Kante, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Gabon.

Cette enveloppe financière permettra au Gabon de développer davantage son secteur numérique. En effet, depuis une dizaine d’années, le Gabon, dans l’optique de la diversification de son économie, a réussi à développer le secteur des nouvelles technologies par une politique volontariste de promotion et d’investissements dans le secteur du numérique. De ce fait, le Gabon est aujourd’hui le 10e pays africain le plus connecté au monde (le 1er en Afrique centrale) selon le dernier classement de l’indice de développement des TIC (2023) de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Aujourd’hui, le secteur du numérique est un levier de croissance important pour l’économie gabonaise (environ 5% du PIB). 

Sandrine Gaingne

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Dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a souligné la volonté de l’Etat gabonais de faire valoir ses droits de préemption pour le rachat de la société pétrolière Assala. Ce, après que Carlyle Group, maison-mère d’Assala Energy Gabon, ait décidé il y a quelques mois, de vendre l'entreprise pour 1,3 milliard de dollars au Français Maurel & Prom.

« Dans l’optique d’augmenter nos recettes, nous avons décidé de faire valoir les droits de préemption de l’Etat pour le rachat de la société pétrolière Assala. C’est un acte de grande portée nationale qui permettra à la République de marquer sa souveraineté dans le secteur pétrolier, poumon de notre économie », a annoncé le président de la Transition gabonaise.

L’Etat gabonais va ainsi mettre un terme à un accord de rachat qui avait déjà été conclu entre Maurel & Prom et Carlyle Group. En effet, en août dernier, les deux parties avaient déjà conclu un deal à 438,7 milliards de FCFA pour le rachat d’Assala Energy. La transaction portait sur des gisements capables de produire 45 000 barils de pétrole par jour. Des gisements que Assala Energy avait rachetés à Shell en 2017 pour 587 millions de dollars. La finalisation de la transaction qui était prévue pour ce début d’année 2024, restait soumise à diverses approbations, notamment celles de l’État gabonais et de la Cemac en matière de contrôle des fusions.

En préemptant l'opération de Maurel & Prom, l’Etat gabonais exerce un droit que lui confère l’article 771-2 de l’acte uniforme Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). « Il peut être stipulé dans les statuts ou les conventions de l'article 2-1 ci-dessus que l'actionnaire qui entend céder tout ou partie de ses actions est tenu de le notifier à un ou plusieurs autres actionnaires, qui peuvent faire connaître au cédant qu'ils exercent un droit de préemption aux prix et conditions qui lui ont été notifiés », indique l’Ohada.

En devenant propriétaire à 100% d’Assala Energy Gabon, l’Etat gabonais devrait s’imposer désormais dans la production et la commercialisation des produits pétroliers actuellement dominées par les sociétés étrangères, principalement françaises. C’est d’ailleurs pour remplir cette mission que la Société nationale des hydrocarbures du Gabon, couramment dénommée Gabon Oil Company (GOC) avait été créée il y a 12 ans.

SG

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Au cours du conseil des ministres du 28 décembre dernier, le gouvernement de la Transition a adopté un projet de décret visant à assouplir la mesure relative à l’importation des véhicules d’occasion au Gabon. Ainsi, désormais au Gabon, les véhicules importés doivent être âgés de 10 ans maximum après leur première mise en circulation à l’étranger. Ce projet de décret consacre un deuxième assouplissement de la réglementation du 12 janvier 2015 en l’espace d’un mois. Car, le 5 décembre dernier, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait déjà repoussé à 8 ans cette mesure contre 5 ans dans la loi du 12 janvier 2015.

Selon le gouvernement de la Transition, il est question à travers cette mesure qui a d’ores et déjà été bien accueillie par la population, de « redynamiser le secteur de la vente automobile d’occasion et l’environnement économique et commercial qui lui est rattaché », justifie le gouvernement de la Transition.

L’âge désormais appliqué aux véhicules automobiles d’occasions en importation s’arrime d’après le gouvernement, à la moyenne des pays de la sous-région. Cette mesure est prise dans un contexte économique difficile où plusieurs Gabonais ont du mal à s’acheter une voiture en raison des coûts élevés. Cette mesure permettra donc de rajeunir le parc automobile du Gabon qui avait déjà considérablement vieilli en raison de l’application de la réglementation de 2015.

SG

Dans son Baromètre économique de la Cemac de décembre 2023, la Banque mondiale demeure prudente sur les perspectives économiques du Gabon à court et à moyen terme. En effet, selon l’institution de Breton Woods, plusieurs facteurs pourraient affecter négativement les perspectives économiques du Gabon à la suite du coup d’Etat du 30 août dernier. Notamment, les sanctions régionales qui « pourraient mettre en péril la croissance et les sources de financement régional, ce d’autant plus que le Gabon s’appuie de plus en plus sur les marchés régionaux pour combler son besoin de financement », soutient l’institution financière. Aussi, l’impact potentiel de ce coup d’État sur la confiance des investisseurs pourrait affecter négativement les perspectives économiques à court terme, d’après l’institution.

En effet, le Gabon, à la suite du coup d’Etat du 30 août dernier, avait été suspendu de plusieurs instances dont la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac), jusqu’au retour à un ordre constitutionnel dans le pays. Et malgré des rencontres engagées au sommet par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, les chefs d’Etats de la sous-région n’ont pas levé leurs sanctions vis-à-vis du pays. Même si le siège de l’institution a été maintenu dans le pays. Tout de même, des sanctions financières infligées au Gabon par des institutions telles que la Banque africaine de développement (BAD) ont déjà été levées.

Alors, face à l’incertitude économique née à la suite du coup d’Etat, « les perspectives économiques dépendront de la capacité des nouvelles autorités à parvenir à instaurer un climat politique apaisé capable de prévenir les conflits, de limiter les perturbations de l’activité économique et de renforcer la confiance des investisseurs », indique la Banque mondiale. De ce fait, l’institution préconise de mettre en œuvre de toute urgence des réformes structurelles en vue d’instaurer une plus grande stabilité économique et budgétaire, de garantir une croissance plus résiliente et de réduire significativement la pauvreté.

Dans cette veine, plusieurs mesures et réformes ont déjà été mises en place par les autorités de la Transition dans le but d’accroître les recettes de l’Etat et favoriser le développement économique du pays.

Selon les projections de la Banque mondiale avant le coup d’État, le Gabon devrait atteindre une croissance de l’ordre de 2,8% en moyenne sur la période 2023-2025. L’augmentation de la production de manganèse, de bois et des palmiers à huile, ainsi que le dynamisme des secteurs des bâtiments et travaux publics et des services permettrait de compenser le déclin attendu de la production d’hydrocarbures à moyen terme, à mesure que les gisements de pétrole atteindront leur maturité. Des investissements sont par ailleurs en cours dans les raffineries de palmier à huile et dans la production de biodiesel ce qui permettrait de soutenir l’économie à moyen terme, selon la Banque mondiale.

SG

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