Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

L'agence de notation américaine Moody's, dans sa dernière analyse sur le Gabon publiée le 14 juin, a abaissé la note souveraine du pays de « Caa1 négatif » à « Caa2 » avec une perspective stable. Selon l'agence, cet abaissement à Caa2 « reflète une dégradation marquée de la solidité budgétaire du Gabon et des risques de liquidité accumulés, en raison d'une situation budgétaire plus faible qu'initialement prévue… cela reflète la correction des budgétaires après que le nouveau gouvernement de transition a découvert et intégré des dépenses extra-budgétaires non enregistrées auparavant. Ces dernières ont été financées en grande partie par des arriérés intérieurs », explique Moody's, qui s'inquiète de la trajectoire financière pour 2025.

Suite à cette notation, le ministère gabonais de l'Économie a réagi le 17 juin. Pour le gouvernement de transition, cette évaluation de Moody's « reflète essentiellement la correction des statistiques budgétaires entreprise par le gouvernement de transition dans sa volonté d'œuvrer pour plus de transparence afin de parvenir à une meilleure gouvernance économique ». Des efforts qui, selon le ministère de l'Économie, se traduisent par les actions menées jusqu'ici pour régler la dette du pays. Selon les statistiques de ce ministère, du 1er septembre 2023 au 30 avril 2024, les remboursements de la dette publique conventionnée ont atteint 798 milliards de FCFA, dont 588,7 milliards de FCFA en principal et 209,3 milliards de FCFA en intérêts. Sur la même période, les tirages effectués se sont élevés à 485 milliards de FCFA, ce qui représente un désendettement net de 104 milliards de FCFA pour cette période. Selon le ministère de l'Économie, le taux d'endettement est évalué à 58,2% du PIB contre 70,5% selon l'approche du Fonds monétaire international (FMI), qui l'avait évalué à 63,2% en 2022.

Le ministère de l'Économie met également en avant les efforts réalisés en matière d'infrastructures ainsi que les mesures prises pour améliorer les conditions de vie des populations, incluant notamment la régularisation des situations administratives, la création de nouveaux postes budgétaires, ou encore le paiement des rappels de pensions.

Le ministère de l'Économie a par ailleurs réitéré sa volonté de continuer à travailler pour plus de transparence afin d'atteindre une meilleure gouvernance économique.

SG

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L'État gabonais doit à la Société d'Énergie et d'Eau du Gabon (SEEG), concessionnaire du secteur de l'eau et de l'électricité au Gabon, la somme de 72 milliards de FCFA. L’information a été révélée par le directeur général de l’entreprise, Joël Lehman Sandoungout, dans un entretien accordé au quotidien L'Union. Cette dette représente 28,8 % de la totalité des impayés de la clientèle de l’entreprise. « Les impayés de la clientèle dépassent les 250 milliards de FCFA à fin 2023, dont 72 milliards pour l'État », a affirmé Joël Lehman Sandoungout.

Cette dette n’a cessé de croître au cours des dernières années. Selon les chiffres de l’entreprise, elle s’élevait à 64 milliards de FCFA en 2019. La SEEG souhaite aujourd’hui que l'État règle sa dette pour lui permettre d’améliorer ses prestations. Actuellement, la SEEG peine à satisfaire la demande en eau et en électricité dans le pays, entraînant des coupures régulières qui affectent les habitants.

Néanmoins, Joël Lehman Sandoungout se montre optimiste quant à l’amélioration des services dans les mois à venir grâce aux investissements entrepris pour augmenter la capacité de la SEEG. « Une centrale flottante de 150 MW viendra d’ici 2 à 3 mois renforcer l’offre énergétique de la SEEG en général et du Grand Libreville en particulier. Elle va participer à la stabilisation du réseau et ainsi garantir une qualité de service acceptable », a annoncé le directeur général de la SEEG.

En outre, le renforcement des capacités des centrales hydroélectriques de Tchimbélé et Kinguélé ainsi que de la centrale thermique d’Owendo fait partie des initiatives visant à atteindre cet objectif. Joël Lehman Sandoungout a également mentionné le « projet en cours d’électrification transfrontalière entre la Guinée Équatoriale et le Gabon, sous l’égide du Pool Énergétique de l’Afrique Centrale (PEAC), attendu également pour cette fin d’année… Ce dernier projet va impacter positivement la performance opérationnelle de la SEEG dans toute la zone nord du Gabon ».

Sur la période 2024-2026, le Gabon prévoit d'investir 1 134,5 milliards de FCFA pour réaliser des projets d’énergie électrique. En 2023, les capacités installées au niveau national pour la production électrique s’élèvent à 704 MW, dont 380 MW d’origine thermique (gasoil et gaz) et 324 MW d’origine hydraulique (Kinguélé, Tchimbélé, Poubara, Bongolo). Ces sources représentent respectivement 54 % et 46 % de l’énergie électrique produite, selon le Plan National de Développement pour la Transition (PNDT).

SG

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Lors de la 43e Assemblée générale annuelle de la Banque de développement Shelter Afrique (BDShaf), qui s’est tenue du 11 au 13 juin à Kigali, Rwanda, le directeur général de la Société nationale immobilière (SNI) du Gabon a signé des lettres d’intention avec son homologue de la BDShaf. Ces lettres visent à soutenir techniquement et financièrement le Gabon dans plusieurs projets immobiliers clés.

Selon la SNI, ces accords prévoient le lancement imminent de trois initiatives majeures : le financement d'un programme de construction de 1000 logements, la structuration et le financement d'un programme de viabilisation de terrains, ainsi que la création d'un fonds du logement destiné aux employeurs et employés du secteur public et privé, facilitant ainsi l'acquisition de logements pour les compatriotes à faibles revenus.

La signature de ce partenariat fait suite à plusieurs mois de négociations et à la visite d'une délégation de la BDShaf à Libreville, attestant de l'engagement continu de cette institution financière internationale dans le secteur de l'urbanisme et des infrastructures.

Ces projets sont essentiels pour réduire le déficit de logements au Gabon, où l’accès à un logement décent reste un défi majeur pour de nombreuses populations. En avril 2020, un rapport de la Banque mondiale intitulé « Financement du logement au Gabon : vers un logement abordable pour tous » estimait ce déficit à 150 000 unités.

Par ailleurs, ces initiatives s'inscrivent parfaitement dans les ambitions des autorités gabonaises pour les années à venir. Entre 2024 et 2026, le Gabon prévoit la construction de 6000 logements sociaux à l'échelle nationale, nécessitant un investissement total de 111 milliards de FCFA, soit 37 milliards de FCFA par an, grâce à des partenariats publics-privés.

Sandrine Gaingne

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La Société gabonaise de pétrochimie (Sogapec), entreprise chinoise spécialisée dans le raffinage des produits pétroliers, a exprimé son intention de construire une nouvelle raffinerie de pétrole au Cap Estérias, dans le Grand Libreville. Cette installation aurait une capacité de traitement de 700 000 tonnes de brut par an. L'annonce a été faite lors d'une récente rencontre avec le ministre du Pétrole, Marcel Abeke, à Libreville, la capitale gabonaise.

Selon les responsables de Sogapec, l'objectif de ce projet est de réduire le déficit actuel en produits pétroliers dans le pays. « Aujourd’hui au Gabon, il y a une pénurie de gasoil. Nous observons une forte demande face à une faible capacité de production nationale. Nous voulons donc apporter une solution. Chaque année, l’État achète des volumes de gasoil à des prix élevés. Avec notre projet, les consommateurs pourront bénéficier de gasoil à prix réduit », a expliqué Xu Rulin, directeur général de Sogapec.

Pour les autorités gabonaises, cette nouvelle raffinerie viendrait compléter les capacités de la Société gabonaise de raffinage (Sogara), actuellement la seule raffinerie du pays, qui peine à répondre à la demande croissante en produits pétroliers. Ce projet suscite donc l'intérêt du ministère du Pétrole. « L’idée de Sogapec est intéressante car elle complèterait les capacités de Sogara. Sogara est également engagée dans un projet de réhabilitation de ses infrastructures, et nous pensons que c’est un projet qui pourrait nous intéresser. Il y a des aspects financiers intéressants qui ne sont pas négligeables », a indiqué Marcel Abeke. Il a invité la société chinoise à collaborer avec Sogara pour assurer une coordination technique. « Après cela, nous essayerons d’harmoniser nos positions avec Sogara et une orientation sera donnée dans l’intérêt de l’État et de Sogara », a-t-il ajouté.

Ce projet vise donc à soutenir Sogara, qui éprouve des difficultés à satisfaire la demande locale. D’une capacité initiale de 60 000 tonnes/an, portée à 1,2 million de tonnes/an pour la distillation atmosphérique, Sogara traite en moyenne 1 million de tonnes de brut par an, ce qui ne suffit pas à couvrir les besoins du marché national. En conséquence, le Gabon doit importer du carburant pour combler le déficit. De plus, l'unique raffinerie du pays fait face à de multiples difficultés financières et peine à respecter ses engagements envers les producteurs de pétrole au Gabon. Selon les données officielles, Sogara a enregistré en 2019 une perte nette de 20 milliards de FCFA, ainsi qu’une baisse de son chiffre d’affaires et une diminution continue des volumes de pétrole traité.

SG

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Le 30 mai dernier, la Banque africaine de développement (BAD) a publié un rapport sur les parités de pouvoir d'achat (PPA) en Afrique, basé sur les résultats révisés de 2021 et 2017 du Programme de comparaison internationale (PCI). Dans ce rapport, le Gabon se positionne comme le 3e pays le plus riche d'Afrique en termes de PIB par parité de pouvoir d'achat (PIB-PPA), avec un montant de 19 546,4 $ par habitant.

Le Gabon se classe derrière les Seychelles (29 711,9 $) et Maurice (22 246,1 $), mais devant la Guinée équatoriale (18 180,2 $) et l'Égypte (17 158,4 $). Selon la BAD, à l'exception de l'Égypte, ces pays ont une faible population, comprennent entre 0,11 et 2,59 millions d'habitants, et leur contribution réelle à la production régionale varie de 0,06 % à 0. ,7 %.

Ce n'est pas la première fois que ce pays d'Afrique centrale est classé parmi les plus riches du continent. Dans plusieurs rapports sur les Produits intérieurs bruts (PIB) par habitant des pays africains, le Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF) a souvent classé le Gabon parmi les plus riches d'Afrique.

Cette position de richesse, le Gabon la doit à ses importantes réserves d'hydrocarbures et à d'autres ressources naturelles lucratives, combinées à une faible population (2,3 millions d'habitants selon les données de la Banque mondiale). Le Gabon est doté d'énormes ressources naturelles, et son économie est principalement alimentée par le pétrole. Cependant, depuis quelques années, le pays a choisi de diversifier son économie pour réduire sa dépendance à l'égard du pétrole. Cette politique a permis au Gabon d'augmenter significativement la part des activités non liées aux industries extractives dans son économie.

Selon un rapport de 2022 du Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF), cette diversification a permis au Gabon de disposer d'une économie plus solide, capable de mieux résister aux crises internationales et aux fluctuations défavorables des prix ou de la production des matières premières, comparée à d'autres grands producteurs d'hydrocarbures ou de minéraux sur le continent.

Malgré sa petite population, son potentiel économique et son classement parmi les pays les plus riches d'Afrique, le Gabon a encore du mal à traduire cette richesse en une croissance durable et inclusive. Le taux de chômage y reste élevé.

SG

En 2023, les exportations d’or brut du Gabon ont diminué de manière significative, passant de 43,9 milliards de FCFA en 2022 à seulement 8,5 milliards de FCFA, selon les données du ministère de l’Économie. Cette baisse de 80,7 % révèle l'impact de la mise en service de la première raffinerie d’or du pays, la Raffinerie Gabonaise de l’Or (RGO), inaugurée le 2 juin 2023.

Cette raffinerie, opérant avec une capacité de raffinage de 7 à 10 tonnes d’or par an, était censée permettre au Gabon de valoriser localement son or brut, précédemment exporté tel quel, faute de capacités de transformation sur place. Sous l’impulsion du gouvernement de l'époque, dirigé par Alain Claude Bilie-By-Nze, des mesures avaient été prises pour encourager le raffinage local de l’or en vue de son exportation.

La baisse des exportations d’or brut en 2023 suggère que le Gabon progresse vers ses objectifs de réduction des exportations de matières premières non transformées, conformément à sa stratégie de valorisation locale des ressources naturelles. Toutefois, la Société Équatoriale des Mines (SEM) indique que la production aurifère du Gabon reste modeste, s’élevant à seulement 2 tonnes par an, principalement issue du traitement de l’or alluvial.

Dans le cadre de ses projets futurs, le Gabon ambitionne d'augmenter sa production afin de constituer une réserve stratégique d’or, ce qui renforcerait sa crédibilité sur les marchés internationaux.

SG

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Le groupe turc MFB International, repreneur de la Sucrerie Africaine du Gabon (Sucaf), annonce qu’il va installer dans la capitale gabonaise, Libreville, une nouvelle usine industrielle de sucre. Cela a été annoncé lors d'une récente rencontre avec le ministre du Commerce, Marie Paulette Amouyeme Ollame. Cette nouvelle usine, située à Libreville, viendra en appui à l'usine principale de l'entreprise à Franceville, à plus de 700 km des principales zones de vente. Selon le groupe turc, elle permettra d'augmenter sa capacité de production et de pallier ainsi considérablement aux pénuries de sucre dans le pays. "Nous avons acquis des équipements industriels non seulement pour installer des équipements de conditionnement sur Libreville, mais également pour augmenter la capacité de production de l’usine de production de Franceville”, a indiqué Faruk Basturk, responsable de MFB les Sucreries du Gabon, sans plus de détails sur la nouvelle usine.

Dans cette optique, 17 000 tonnes de sucre sont sur le point d'être acheminées pour combler le déficit. Faruk Basturk, responsable de MFB les Sucreries du Gabon, a par ailleurs rassuré quant au maintien des prix du sucre appliqués sur le marché. “Les prix homologués par l’État sont ceux qui seront en vigueur sur le marché", a indiqué Faruk Basturk. Une assurance qui est donnée dans un contexte où le prix du kilogramme de sucre sur le marché se négocie entre 1 500 FCFA et 2 000 FCFA en raison de la pénurie, contre un prix officiel homologué de 925 FCFA.

Depuis avril dernier, le groupe turc MFB International a racheté l'entreprise Sucaf, unique producteur de sucre du pays, pour symboliquement 1 FCFA. À la suite de cette opération, la dénomination de la société a également changé pour devenir Les Sucreries du Gabon S.A. Ce rachat engageait le groupe turc à investir au moins 11 milliards de FCFA pour la réhabilitation et la modernisation de l'usine ainsi que de l'ensemble des outils de production. Le groupe devra également importer 10 000 tonnes de sucre chaque trimestre pour couvrir les besoins du marché national pendant une période de douze mois selon l'accord passé avec l'État gabonais.

SG

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Sur la période 2024-2026, le Gabon compte investir la somme de 1134,5 milliards FCFA pour la réalisation des projets d’énergie électrique dans le pays, à raison de 378,1 milliards de FCFA chaque année. C'est ce que l'on a appris dans le Plan National de Développement pour la Transition (PNDT). Ces financements serviront notamment à accroître l’accès aux services de l’électricité et à la mise en place d’un marché national de l’électricité connecté aux marchés sous-régionaux.

Dans le détail, 202 milliards FCFA vont être consacrés au développement des projets d’aménagement hydroélectriques de l’Impératrice Eugénie (120 MW), tandis que 42,5 milliards FCFA devront être investis pour l’aménagement hydroélectrique de FE2 (56 MW), 30 milliards FCFA pour la construction de la centrale thermique gaz de Mayumba (50 MW), 392 milliards FCFA pour le projet de construction de la Centrale thermique de Ngoulemendjim, 188 milliards FCFA pour la Centrale thermique à Gaz d’Owendo... Tous les financements nécessaires pour la réalisation de ces projets ont déjà été mobilisés comme on peut le lire dans le PNDT.

À côté de ces projets, il y en a dont les financements restent encore à mobiliser. Notamment, le projet de construction des lignes électriques entre Mayumba et Tchibanga qui va nécessiter un investissement de 30 milliards FCFA, la construction d’une ligne électrique 225 kV entre Fougamou et Ntoum 2 et d’un poste 225/30 kV à Bifoun pour 85 milliards FCFA, la construction d’une ligne d’interconnexion électrique 110 kV entre Cogo (Guinée Équatoriale) et Ntoum pour un montant de 25 milliards FCFA… Ces financements restants devront être mobilisés notamment auprès des bailleurs de fonds.

Pour tous ces projets et bien d’autres, ce sont au total 884,5 milliards FCFA qui ont déjà été mobilisés et 250 milliards FCFA restent à mobiliser selon le PNDT. La réalisation de ces projets permettra de réduire le déficit énergétique dans un contexte où la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) peine à satisfaire la demande locale. Un déficit marqué par les coupures récurrentes de l’énergie électrique dans le pays.

À noter que les capacités installées au niveau national en 2023 s’agissant de la production électrique sont de 704 MW, dont 380 MW d’origine thermique (gasoil et gaz) et 324 MW d’origine hydraulique (Kinguélé, Tchimbélé, Poubara, Bongolo), qui représentent respectivement 54% et 46% de l’énergie électrique produite selon le PNDT.

SG

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À la fin de l'année 2024, le Gabon projette d'atteindre une production de bois débité d'environ 1,351 million de mètres cubes, contre 1,333 million de mètres cubes en 2023, soit une augmentation de 1,3% en glissement annuel. Cette prévision est tirée du document d'information du dernier emprunt obligataire émis par le Gabon sur le marché financier de la CEMAC. Cette augmentation devrait être alimentée par le renforcement du tissu industriel, la dynamique des unités implantées dans les zones économiques et un approvisionnement régulier en grumes pour les usines.

Une part significative de cette croissance est attendue de la zone économique spéciale de Nkok, qui, selon des données officielles, représente plus de 40% des exportations du pays. Les autorités gabonaises tablent sur une augmentation de la production et des exportations grâce à cette zone. Les données de l'Autorité administrative de la zone d'investissement de Nkok indiquent une augmentation de 12,67% du nombre de conteneurs exportés en février 2024 par rapport à janvier de la même année, passant de 1 010 à 1 138.

Outre les performances des zones économiques, le Gabon espère atteindre ses objectifs de production grâce à diverses mesures visant à dynamiser la contribution du secteur forestier à l'économie nationale. Parmi ces mesures figurent la révision du code forestier, l'élaboration de ses textes d'application, la poursuite des travaux sur la deuxième et la troisième transformation du bois, le développement de la filière des produits forestiers non ligneux, l'organisation des artisans travaillant dans la transformation du bois informelle, et la lutte continue contre les trafics illicites dans le secteur forestier.

En outre, le gouvernement gabonais prévoit de lancer un projet de développement de la bourse du bois, estimé à 487 millions de FCFA, pour établir une plateforme d'échanges entre les acteurs et assurer la traçabilité des essences. Ce projet vise également à créer des opportunités pour les petits exploitants forestiers en facilitant leur accès aux marchés.

Il est à noter qu'en 2010, le Gabon, couvert à 88% de forêt, a entamé un processus important de transformation locale du bois tout en préservant ses ressources forestières et en renforçant la chaîne de valeur grâce à l'industrialisation du secteur. Aujourd'hui, le secteur forestier est l'un des piliers de l'économie gabonaise.

SG

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La Banque africaine de développement (BAD) prévoit une légère accélération de la croissance de l’économie gabonaise au terme de cette année, selon des prévisions contenues dans les perspectives économiques de l’Afrique édition 2024, le rapport du groupe de la BAD publié à Nairobi, au Kenya, dans le cadre des 59èmes assemblées annuelles de la banque. Selon l’institution financière, elle devrait atteindre 2,8 % en 2024 et 2,9 % en 2025, marquant une hausse par rapport au taux de croissance économique de l’année 2023, qui avait ralenti à 2,3 % par rapport à l'année précédente, en raison de la baisse des cours du pétrole liée à la faiblesse de la demande internationale.

En 2024, cette hausse de la croissance économique, selon les prévisions de la BAD, devrait être portée par le dynamisme du secteur minier (manganèse, fer) et les investissements publics dans les infrastructures. L’institution financière africaine prévoit par ailleurs une baisse de l’inflation, qui devrait passer en dessous de l’objectif de 3 % fixé par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, pour atteindre 2,5 % en 2024 et 2,3 % en 2025, grâce à la politique monétaire restrictive de la banque centrale.

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Par contre, le déficit du budget public devrait continuer à se détériorer, pour atteindre 1,1 % du PIB en 2024, avant de s’améliorer à 0,7 % en 2025, en raison de l’augmentation des dépenses publiques (salaires, dépenses d’investissement). Le solde courant devrait s’améliorer en prévision de la hausse des cours des matières exportées (pétrole, manganèse, bois, etc.), passant à un déficit de 0,9 % du PIB en 2024 avant de revenir à un excédent de 0,5 % en 2025.

« Toutefois, ces performances économiques dépendent de l’évolution de la situation politique et institutionnelle nationale après le coup d’État du 30 août 2023 et de la capacité de l’État à mobiliser des ressources, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La croissance à court terme pourrait également être influencée par la géopolitique au Moyen-Orient ainsi que par les politiques restrictives de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et d’autres pays producteurs de pétrole, qui auront une incidence sur les cours et l’offre de pétrole », a indiqué la BAD dans son rapport.

Le Gabon devrait également continuer de travailler à la diversification de son économie afin de réduire sa dépendance « excessive » à l’égard du pétrole.

SG

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