Prévu s’achever le 29 mars 2024, le délai de souscription de l’emprunt obligataire de 150 milliards de FCFA du Gabon, dénommé « EOG 2024 à Tranches Multiples », a été prolongé jusqu’au 29 avril prochain, indique une note de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac). Cette dernière ne donne pas les raisons de cette prorogation.
Mais, selon des spécialistes de la finance, cette situation intervient lorsque le pays a du mal à mobiliser la somme sollicitée sur le marché. Pourtant, le Gabon n’enregistre aucun défaut de paiement sur le marché des Valeurs du Trésor de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). « Nous intervenons sur le marché des valeurs du trésor depuis 10 ans et nous n’avons jamais fait défaut. De plus, les titres gabonais présentent des taux d’intérêt attractifs. C’est donc dire que les investisseurs trouveront un réel intérêt à souscrire aux titres gabonais », affirmait le ministre des Comptes publics, Charles M’ba, lors du lancement de cette opération en mars dernier.
Cette difficulté du Gabon à mobiliser des fonds sur le marché financier avait été récemment prédite par l’agence américaine de notation Fitch Ratings, qui mentionnait « des incertitudes politiques après la formation d'un gouvernement de transition, comprenant des personnes de la société civile, des membres de l'opposition et de l'ancienne administration de Bongo », selon l’agence. Cependant, il faut dire que le Gabon n’est pas le seul pays de la sous-région à éprouver des difficultés dans sa levée des fonds. C’est une situation quasi-généralisée. Le Cameroun ou encore la République centrafricaine ont fait face à cette difficulté. Ce qui peut se justifier notamment par le contexte actuel dans la Cemac.
En effet, les conditions du marché des capitaux sous-régional sont jugées draconiennes, avec l’installation de la pratique des taux d’intérêt élevés. Une réalité à mettre notamment en lien avec le durcissement de la politique monétaire (relèvement répété des taux directeurs, accélération des ponctions de liquidité dans les coffres-forts des banques) par la BEAC, l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).
Le montant qui sera levé au terme de cette opération « EOG 2024 à Tranches Multiples » du Gabon, permettra entre autres de financer le Plan national de développement pour la Transition (PNDT), destiné à conduire les actions prioritaires du gouvernement de la Transition sur la période triennale 2024-2026.
SG
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Dans l’optique de desservir les 9 provinces du pays avec sa nouvelle compagnie aérienne « Fly Gabon » dont le lancement est « imminent », le Gabon a entrepris de mettre ses aéroports provinciaux aux normes, a-t-on appris auprès du ministère des Transports. Ces aéroports provinciaux dont l’état actuel est vieillissant pour la plupart, sont au nombre de 10. Notamment, les aéroports de Lambaréné, Koula-Moutou, Tchibanga, Oyem, Bitam, Franceville, Port-Gentil, Mouila, Makokou et Omboué.
C’est dans la perspective de leur réhabilitation que le ministre des Transports, Loic Moudouma Ndinga, a débuté des visites d’inspection au sein de ces aéroports. « Cette mission est essentielle, car elle permet de déterminer si les conditions de sécurité et de sûreté requises pour les vols commerciaux sont pleinement satisfaites », indique l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC).
À l’aéroport de Tchibanga par exemple où il a récemment effectué une visite, le ministre des Transports a relevé plusieurs anomalies, telles que l’absence de clôture de l’aéroport, l’absence d’une base de lutte contre les incendies (SLI) et le dysfonctionnement de certains équipements, notamment le dispositif météorologique et le matériel de communication. De plus, des réaménagements structurels sont nécessaires pour installer des équipements de sûreté. Cet aéroport qui dessert la ville de Tchibanga, qui est la capitale de la province de la Nyanga, a officiellement été inauguré le 15 décembre 2006 pour accueillir un trafic aérien commercial régulier.
À Mouila dans la province de la Ngounié, l’aéroport requiert également d’importantes rénovations, à l’instar de celui de Tchibanga. Les problèmes affectant son fonctionnement optimal, tels que l’obsolescence des équipements, le manque de tour de contrôle, l’absence d’équipements d’inspection et de contrôle, et la non-existence de clôture, parmi d’autres.
Pour les autorités gabonaises, il est important que ces aéroports soient mis aux normes de sécurité afin de permettre à la nouvelle compagnie aérienne gabonaise Fly Gabon de desservir les 9 provinces du pays. Cette compagnie qui opérera avec des avions ATR, débutera par une offre de vols domestiques. La date du lancement de Fly Gabon n’a pas encore été dévoilée, mais, à en croire l’ANAC, elle est imminente.
Rappelons que la réhabilitation des aéroports provinciaux du Gabon, avait déjà été envisagée sous l’ex-président Ali Bongo. Et quelques aéroports, à l’instar de celui de Port-Gentil, avaient été rénovés.
SG
Au quatrième trimestre 2023, l’activité des industries du bois a augmenté de 7% en glissement trimestriel, selon les données du ministère de l’Économie dans la dernière note de conjoncture du pays. « Cette reprise intervient après le très fort ralentissement observé au troisième trimestre en raison des incertitudes liées au contexte électoral. Il s’agit bien d’un rattrapage, car les opérateurs du secteur étaient attentifs aux premières mesures prises par les nouvelles autorités quant à l’assainissement du secteur », explique le ministère de l’Économie.
Cette reprise est particulièrement perceptible dans les segments sciage et de placage. De manière détaillée, l’indice de production du sciage a augmenté de 14% au terme du quatrième trimestre 2023. Ce regain s’explique par le rattrapage observé après la forte baisse enregistrée le trimestre précédent. « Après la période de flottement qui a suivi le changement de régime politique, les opérateurs ont mieux abordé le dernier trimestre. Sur l’année par contre, la production décline de 13% en lien avec la baisse de la demande asiatique de bois tropicaux ouvrés », explique le ministère de l’Économie.
Au niveau du placage, la production s’est reprise de 3% à l’issue du quatrième trimestre 2023. « Cette embellie est en réalité un rattrapage après l’effondrement enregistré le trimestre précédent, eu égard aux évènements avant et après les élections générales d’août 2023. Sur les 12 mois d’activité en 2023, l’indice de production de placages s’est légèrement amélioré de 1% malgré la baisse de la demande (Asie et Union européenne) et la concurrence du bois de peuplier », indique la note de conjoncture.
Cependant, cette embellie n’a pas été observée dans le contreplaqué qui est à nouveau dans le rouge. Car, son activité au quatrième trimestre a perdu 7% par rapport au troisième trimestre 2023. Une contreperformance qui s’explique par la crise de l’immobilier en Chine qui a entrainé une contraction de la demande dans ce segment, apprend-on.
Ce regain d’activité enregistré au cours du 4ᵉ trimestre 2023 constitue un espoir pour les nouvelles autorités gabonaises qui misent sur sa filière bois pour la diversification de l’économie du pays. D’ailleurs, les différentes mesures prises ces dernières années par l'ancien président Ali Bongo Ondimba ont permis au bois de devenir le second produit d’exportation gabonais derrière le pétrole et devant le manganèse. Le pays est par ailleurs devenu le 2ᵉ producteur africain de bois scié (10ᵉ au monde) et le 1ᵉʳ pour les placages (2ᵉ mondial).
SG
Au cours de l’année 2024, le gouvernement prévoit d’optimiser davantage la mobilisation des recettes hors pétroles. Ces recettes, selon les projections, devraient s’établir à 1 730,2 milliards FCFA en 2024 contre 1 428,5 milliards FCFA arrêtées dans la loi de finance initiale de l’année 2023. Soit un accroissement de 301,5 milliards FCFA (+21,1%), porté notamment par les droits et taxes de douanes (+77,8 milliards FCFA), les revenus de participations dans les autres sociétés (+49,8 milliards FCFA) et les taxes sur les biens et services (+76,8 milliards FCFA).
Ainsi, l’optimisation des recettes hors pétrole, d’après le Plan national de développement pour la Transition (PNDT), se traduirait par une augmentation des recettes fiscales de l’ordre de 143,4 milliards en 2024 par rapport à la loi de finances 2023. Les impôts directs seraient en hausse de 21,5 milliards par rapport à la loi de finances 2023 et quant aux impôts indirects, elle serait de 63,4 milliards de FCFA. Les autres taxes augmenteraient de 58,4 milliards de FCFA et dans le même temps la hausse des recettes douanières est projetée à 42,5 milliards en lien avec la révision des taux de droit de sortie appliquées sur le niveau de transformation de bois (3% au lieu de 0%, 5% au lieu de 3%, 8,5% au lieu de 7,5%), et la mesure sur le réajustement de l’âge limite des véhicules importés (passant de 5 à 10 ans) et de la fin des exonérations sur les intrants de ciment.
Cette hausse des recettes hors pétrole met en lumière les efforts de diversification de l’économie entamés depuis quelques années par le pays. L’objectif étant de réduire la dépendance du pays au pétrole et aux importations. D’après les prévisions du gouvernement, la diversification de l’économie gabonaise au cours des prochaines années, s’intensifiera notamment avec le développement de l’industrie du bois, l’organisation de l’artisanat minier, l’exploitation du fer de Baniaka et du gisement de Belinga ainsi que l’industrialisation de la filière thonière…
Face aux mauvaises conditions météorologiques actuelles au Gabon, les autorités ont décidé de suspendre momentanément la navigation et les embarcations de plaisance, de pêche et servitude sur les baies de Port-gentil dans la province de l’Ogooué maritime, annonce le Commandant Stane Oliveira Lamoule, délégué provincial de l’Ogooué-maritime, dans une note d’information rendue publique le 1ᵉʳ avril 2024.
Cette décision est prise dans le but de garantir la sécurité des personnes et des biens, justifie-t-il. Car, depuis le mois de mars, les eaux gabonaises sont extrêmement agitées. Une situation qui entraîne des accidents nautiques. L’on a par exemple le cas du naufrage qui s’est produit le 31 mars dernier aux alentours de 22 heures, près du quai de la base navale Nazaire Boulingui Koumba à Port-Gentil. L'embarcation impliquée, nommée « Prudence », venait de Lambaréné et transportait 14 passagers, dont deux enfants, selon des informations du ministère des Transports. Mais, heureusement, il n’y a pas eu de perte en vies humaines. « Un hélicoptère de l'aviation légère des armées a été dépêché sur les lieux pour apporter un soutien aérien… Grâce à l'intensification des patrouilles fluviales et aériennes menées par les forces de défense et de sécurité, tant militaires que civiles, tous les naufragés ont été progressivement retrouvés et secourus bien que l'embarcation ait coulé », explique le ministère des Transports.
L’interdiction de la navigation dans les eaux de Port-Gentil devrait impacter l’activité économique dans cette partie du pays ainsi qu'à Lambaréné. Car, la province du Moyen-Ogooué dont Lambaréné est le chef-lieu, est une plaque tournante pour tous les commerçants et opérateurs économiques qui souhaitent se rendre sur Port-Gentil. En effet, pour avoir accès à la cité économique gabonaise, les populations passent beaucoup plus par la voie fluviale en raison du mauvais état de l’unique voie (Port-Gentil - Omboue) qui relie cette ville au reste du pays.
SG
Sept mois après le coup d’État qui a renversé l’ancien président Ali Bongo le 30 août 2023, les Gabonais se réunissent dès ce 2 avril 2024 à Libreville, la capitale gabonaise, pour discuter d'une profonde réforme du pays. Prévu pour s’achever le 30 avril prochain, ce dialogue national inclusif se déroule en présence du président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) sur la situation gabonaise. Le chef d'État centrafricain est à Libreville depuis le 1ᵉʳ avril pour prendre part à la cérémonie d’ouverture.
L’objectif de ce dialogue national inclusif qui regroupe 580 délégués issus de toutes les organisations politiques et de la société civile du Gabon est de fixer la durée de la Transition. Les délégués devront également proposer l’organisation politique, économique et sociale du pays après la Transition.
Il sera notamment question d’effectuer un diagnostic aussi précis que possible de la situation institutionnelle, sociale et économique du pays, « de proposer des orientations appropriées en vue de conduire la Nation vers une démocratie et un État de droit véritables, d’arrêter et de définir les grands principes d’organisation de l’État et des pouvoirs publics, d’énoncer toutes mesures susceptibles d’assurer la réalisation de la justice sociale, de consigner toutes les valeurs communes déterminant le vivre ensemble du peuple gabonais », détaille le décret portant convocation et organisation du dialogue national.
« Il faut donner la force aux contre-pouvoirs. C’est surtout l’exécutif qu’il faut contrôler. Il ne faudrait pas que l’exécutif soit beaucoup plus fort que le législatif ou bien le judiciaire… Il faut absolument que nous soyons dans une démocratie où le pouvoir revient au peuple, rien qu’au peuple », affirme Marc Ona Essangui, troisième vice-président du Sénat sur RFI.
Sur le plan économique, « nous attendons des Gabonais qu'ils prennent les bonnes décisions, qui nous permettent de construire un Gabon fort, dans la politique régionale, dans la relation diplomatique avec nos voisins et les pays plus éloignés. Nous sommes prêts à entendre des propositions de réformes. Il n'y a pas de calendrier arrêté. Si jamais nous avons des Gabonais qui nous indiquent que la bonne voie à suivre est celle-là et qu'ils sont majoritaires, nous allons suivre cette voie », indique Mays Mouissi, ministre de l’Économie.
Les conclusions de ce dialogue inclusif ont pour vocation de s’appliquer avant la fin de la Transition et doivent pour cela, selon les autorités gabonaises, être conformes à la Charte de la Transition. C’est un document qui régit la période de transition au Gabon depuis le coup d’État du 30 août 2023.
SG
De 2024 à 2026, les recettes douanières progresseraient de 29,5%, passant de 376,6 milliards FCFA en 2024 à 488,0 milliards FCFA à l’horizon 2026. Ces prévisions du gouvernement gabonais sont contenues dans le document d’annonce de son dernier emprunt obligataire.
Cette évolution, d’après le gouvernement, serait soutenue par l’augmentation des recettes à l’exportation, soutenue par une progression de la demande, en Asie, des importations du minerai de manganèse et du bois transformé, couplée à une amélioration de la fiscalité des produits du bois à l’export. Cette progression devrait aussi être favorisée par l’amélioration des recettes à l’importation tributaire de la relance de l’activité économique et des effets liés à la poursuite de l’assainissement de la profession de commissionnaire agréé en Douane. Aussi, la révision des taux de droit de sortie appliquée sur le niveau de transformation de bois (3% au lieu de 0%, 5% au lieu de 3%, 8,5% au lieu de 7,5%), et la mesure sur le réajustement de l’âge limite des véhicules importés (passant de 5 à 10 ans) ainsi que la fin des exonérations sur les intrants de ciment, devraient favoriser cette hausse.
Toutes ces actions, apprend-on, seront renforcées par un certain nombre de mesures supplémentaires qui seront mises en place dans le but d’optimiser les recettes douanières. Ces mesures portent sur la réduction de la dépense fiscale, la sécurisation de la collecte des recettes et le renforcement des actions de mobilisation des recettes fiscales. Pour ce faire, les autorités prévoient le lancement de la procédure douanière informatisée de SydoniaWorld dans les bureaux centraux d’Oyem et Bitam dans la province du Woleu-Ntem, ainsi que le déploiement de nouveaux scanners de marchandises…
Toutefois, d’après le gouvernement, la mise en application des taux préférentiels contenus dans les accords et conventions sur le cordon douanier pourrait impacter négativement les recettes douanières. Il en est de même de la convention, conclue avec la compagnie minière Reminac, filiale de l’Australien Genmin, relative à la mise en exploitation du fer de Belinga. Ce dernier est présenté comme l’un des plus grands gisements d’hématite à haute teneur non développés au monde.
SG
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Suite à l’incendie qui a fait plusieurs morts sur sa plateforme Becuna dans la province de l’Ogooué maritime au large du Gabon, le pétrolier franco-britannique Perenco a fait appel à des experts indépendants pour élucider le drame dont les causes demeurent à ce jour inconnues. « Face à la complexité technique de l'incident, Perenco Oil & Gas Gabon mobilise des experts indépendants spécialisés dans l’analyse d’événements similaires. Cette démarche vise à déterminer les causes précises, les circonstances et les raisons, jusqu'ici indéterminées, qui ont conduit à cette situation », indique la société pétrolière dans un communiqué datant du 27 mars 2024.
La compagnie pétrolière qui opère au Gabon depuis 1992 ne donne pas de précisions sur l’identité de ces experts indépendants. Mais précise qu’elle ne lésinera pas sur les moyens pour établir l’origine de cet accident mortel en collaboration avec les autorités gabonaises. Car, l’objectif est de prendre les mesures nécessaires afin que ce type de drame ne puisse plus jamais se reproduire.
En attendant les conclusions du travail que vont mener ces experts indépendants au Gabon, Perenco Oil & Gas Gabon coordonne en collaboration avec la société Spie Oil & Gas Gabon, l'assistance aux familles des victimes avec le soutien de l'Upega (Union pétrolière Gabonaise) représentant l'ensemble du secteur pétrolier au Gabon.
Cet accident mortel s’est déroulé le 20 mars dernier et a causé la mort d’au moins 5 personnes sur les 12 qui étaient présentes sur la plateforme, selon le dernier bilan rendu public. Malheureusement, une personne demeure encore portée disparue à ce stade, selon Perenco. « Les recherches sont toujours en cours de manière active, avec l'engagement de nouveaux moyens terrestres couvrant plus de 90 km de côtes, en plus des ressources aériennes et maritimes déjà mobilisées », explique Perenco. Par ailleurs, la compagnie affirme avoir également fait appel à des experts internationaux pour identifier les corps retrouvés.
SG
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Depuis le 15 mars 2024, la pêche et l’aquaculture sont interdites dans l’Estuaire du Komo dans la province de l’Estuaire, informe le ministère de l’Agriculture dans un communiqué rendu public le 25 mars dernier. Cette décision a été prise en raison de la mort jugée suspecte des poissons dans cette zone, constatée depuis le 12 mars 2024 par le réseau d’enquêteurs du ministère de l’Agriculture.
Suite à cette découverte, une mission d’urgence d’inspection et de collecte d’informations a été diligentée par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche, Jonathan Ignoumba. Elle a été déployée sur la partie Sud de l’Estuaire du Komo comprise entre le Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville (Capal) et Kango. « Durant cette mission, les techniciens des différents laboratoires ont procédé au prélèvement des échantillons variés… L’épicentre du phénomène est situé entre le Port d’Owendo et Donguila. Les poissons les plus concernés sont les capitaines, bars, machoirons, bossus, soles, carangue, et anguille », précise la note du ministre de l’Agriculture.
Les conclusions des analyses de l’eau, des cadavres de poisson et des bactéries en cours permettront de déterminer les causes de la mortalité de ces poissons, ainsi que la durée de la suspension. En attendant, il est organisé des patrouilles quotidiennes dans le Komo et dans les différents débarcadères ainsi que la sensibilisation des pêcheurs.
À noter que la pêche avait déjà été suspendue dans l’estuaire du Komo pour deux mois en novembre dernier dans le but de reconstituer les stocks. L’objectif étant de préserver l’espèce, tout en veillant à garantir la diversité des ressources halieutiques dans cette zone.
Car, le développement du secteur pêche constitue une priorité du gouvernement au regard de ses potentialités. C’est dans cette optique que s’inscrivent les réformes initiées en vue de rendre disponible les ressources halieutiques, en quantité et à des prix compétitifs, pour lutter contre la vie chère. Aussi, le gouvernement entend accroître davantage la contribution de ce secteur au produit intérieur brut (PIB) du pays au cours des prochaines années.
SG
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Au cours de cette année, le Gabon a prévu de lever la somme de 854 milliards de FCFA sur le marché des titres de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Cette somme sera répartie à part quasi égale en bons du Trésor assimilables (BTA) et en obligations du Trésor assimilables (OTA). Soit des BTA d’une valeur de 424 milliards de FCFA avec une maturité de 13, 26 et 52 semaines qui seront entièrement dédiés à la gestion active de la trésorerie, et des OTA d’une valeur de 430 milliards de FCFA comprenant des maturités plus ou moins longues allant de trois à dix ans avec des taux d’intérêt variants.
Pour lever ces fonds sur la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac), le Gabon a entamé, le 25 mars 2024, une opération de charme auprès des investisseurs de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale). Ce roadshow (campagne de marketing direct où le pays part à la rencontre des investisseurs) qui a commencé à Libreville va se poursuivre à Douala le 28 mars, avant de s'achever à Brazzaville le 30 mars prochain. « L'objectif de ces rencontres présente un double intérêt : d’une part, diversifier la base des investisseurs et, d’autre part, assurer la réussite des levées de fonds tout au long de l'année en cours », indique le Trésor public gabonais.
Il sera notamment question pendant ce roadshow de présenter aux investisseurs de la sous-région les avantages qu’ils ont à souscrire aux levées de fonds du Gabon. Les atouts mis en avant par les autorités gabonaises sont, entre autres, la fiabilité et la solidité du Gabon sur le marché financier. Car, « en 10 ans, le Gabon n’a jamais été pris en défaut de paiement », a rassuré le ministre des Comptes publics, Charles Mba. Aussi poursuit-il, les autorités de la transition ont opté pour « une gouvernance dans la transparence et la bonne gouvernance qui sont des facteurs importants qui améliorent la confiance des investisseurs ».
Les fonds récoltés par le Gabon sur le marché sous-régional seront consacrés à l’investissement (construction des routes, des équipements, des écoles…), et aux dépenses pour l’appui à la solidarité sociale ainsi que les dépenses pour que les conditions de vie quotidienne de vie des Gabonais soient améliorées, apprend-on.
À noter que les fonds que prévoit de lever le Gabon cette année sur le marché sous-régional sont en hausse de 8 % comparés aux 794 milliards de FCFA projetés en 2023. Ces levées de fonds vont accroître le taux de la dette du Gabon dont le poids est aujourd’hui de 54% selon le membre du gouvernement. Soit en dessous du seuil communautaire en vigueur dans la zone Cemac fixé à 70% du produit intérieur brut (PIB).
Sandrine Gaingne