Ivindo Iron, entité d’exploitation du projet Belinga, dont Fortescue détient une participation indirecte de 72 %, a effectué l’expédition des premières tonnes de minerai de fer de haute qualité du projet Belinga au Gabon. L’information est contenue dans un communiqué de l’entreprise rendu public ce 4 décembre 2023, sans plus de précision sur la date exacte de l’expédition.
« Il s’agit d’une réalisation très remarquable de la part de l’équipe d’Ivindo Iron en si peu de temps et qui marque une étape clé dans le développement de la mine au Gabon. Cette phase initiale du projet fournit des informations majeures qui nous aideront à mettre ce projet sur la voie d’une réussite future. Une importante campagne de forage d’exploration est en cours et les résultats continuent de montrer que ce projet a un potentiel de grande envergure avec un minerai de haute teneur », a commenté directeur général d’Ivindo Iron, Eric Epee.
Annoncée pour cette fin d’année depuis plusieurs mois, l’expédition de ces premières tonnes de minerai de fer intervient 10 mois après la signature d’une convention minière entre Ivindo Iron et l’Etat gabonais. Une convention minière en vue de l’exploitation du projet de ce minerai de fer situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Lors de la signature de ladite convention minière en février 2023, Fortescue avait annoncé un investissement de 200 millions $ pour le développement du projet sur la période 2023-2024 ainsi qu’une production annuelle allant jusqu’à 2 millions de tonnes.
Découverte en 1955, la mine de fer de Belinga est présentée comme l’un des plus grands gisements d’hématite à haute teneur non développés au monde. A ce jour, ce projet emploie plus de 400 Gabonais. Et plus de 50 % de ces personnes employées sont originaires des villages situés autour du périmètre minier, apprend-on.
SG
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La compagnie aérienne gabonaise Afrijet annonce l’ouverture de sa nouvelle desserte à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Sur cette ligne, opérationnelle depuis le 30 novembre 2023, la compagnie propose deux vols hebdomadaires les jeudi et samedi.
« Nous sommes fiers d’ouvrir cette nouvelle ligne aérienne de Libreville à Kinshasa, en liaison directe et via Pointe-Noire. Cette offre s’inscrit pleinement dans la stratégie globale d’Afrijet et témoigne de notre engagement à renforcer l’intégration et la connectivité régionales, à promouvoir une aviation durable en proposant des routes directes sur de courtes distances… », a déclaré l’Administrateur général d’Afrijet de Marc Gaffajoli.
La ligne Libreville-Kinshasa figure dans la liste des cinq nouvelles dessertes que la compagnie aérienne avait prévu de lancer au cours des prochaines années et pour lesquels Afrijet avait obtenu de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) et de la BGFIBank un prêt de 8 milliards de FCFA en début de cette année. Un programme contenu dans son plan de développement 2022-2026.
L’ouverture de cette nouvelle liaison vient renforcer la présence de la compagnie aérienne gabonaise en Afrique centrale. En dehors des vols domestiques sur Libreville, Franceville et Port-Gentil au Gabon, la compagnie née en 2004 à Libreville, opère également sur Douala et Yaoundé au Cameroun, Pointe-Noire et Brazzaville au Congo, Malabo et Bata en Guinée Équatoriale ainsi que Cotonou au Bénin.
SG
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D’après les données du ministère de l’Economie contenues dans le dernier tableau de bord de l’Economie, les ventes locales du cacao ont progressé de 71,3% en 2022. Elles passent ainsi de 48,5 tonnes en 2021 pour atteindre 83 tonnes en 2022. Corrélativement, le chiffre d’affaires a gagné 28,8% pour se situer à 55,37 millions de FCFA contre 43 millions de FCFA l’année précédente. Aussi, les achats de fèves de cacao ont augmenté de 15,6% à 128,38 tonnes. « Cette performance est liée à un meilleur encadrement des planteurs, dans un contexte de relèvement des prix », justifie le ministère de l’Economie.
Une performance que le Gabon espère davantage améliorer au cours des années à venir. En effet, le pays qui mise sur l’agriculture pour la diversification de son économie, projette de booster la production nationale de cacao, la faisant passer à 3 000 tonnes à l’horizon 2025 contre une production qui s’est stabilisée à environ 100 tonnes par an au cours de ces dernières années. Si cet objectif ne représente encore que la moitié de ce qui fut la production du pays il y a environ un demi-siècle, il lui permettrait néanmoins de réintégrer le cercle des gros producteurs africains de cacao. Les grands producteurs africains de ce produit sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Cameroun et l’Ouganda, d’après les données de l’Organisation internationale du cacao (ICCO).
Le cacao fait vivre environ 3000 cultivateurs au Gabon selon les statistiques du ministère gabonais de l’Agriculture. Entre 1970 et 2015, la production nationale de l’or brun, fragilisée par la fluctuation des cours mondiaux et sans soutien des gouvernements successifs, a presque été divisée par 120, passant de plus de 6 000 tonnes à seulement 53 tonnes. En 2020, elle était remontée à 109 tonnes avant de retomber à 53 tonnes en 2020, en raison des mesures sanitaires contre le Covid-19.
SG
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Au cours de l’année 2022, le secteur de la microfinance a enregistré une performance mitigée au Gabon. Selon les données du tableau de bord de l’économie, le secteur a enregistré au cours de l’année dernière, une baisse de 11% de sa clientèle, passant de 290.788 à 258.935 clients. Une clientèle constituée en majorité des particuliers salariés ou des personnes justifiant de ressources ou revenus permanents, particulièrement, les PME/PMI, les commerçants et artisans, les retraités et les étudiants boursiers.
Cette tendance baissière a également été observée dans les activités d’intermédiation financière. Une dégradation caractérisée notamment par le recul de la collecte de dépôts et de l’octroi de crédits. En effet, sur la période sous revue, les dépôts collectés constitués pour l’essentiel des dépôts à vue (environ 75% de l’encours) se sont établis à 82,28 milliards de FCFA, en baisse de 4,2% par rapport à fin décembre 2021 (85,93 milliards de FCFA). De même, le produit net financier (PNF), alimenté essentiellement par les intérêts sur crédits et les commissions sur transferts, a baissé de 4,6% à 15,16 milliards de FCFA contre 15,89 milliards de FCFA en 2021. « Cette évolution s’explique surtout par la cessation des activités de Loxia », justifie le ministère de l’Economie. En effet, l’établissement de microfinance de 2e catégorie Loxia, qui figurait parmi les EMF les plus importantes du pays, avait été absorbé par BGFIBank Gabon, sa maison mère. D’où le retrait de son agrément par l’autorité monétaire et l'arrêt de ses activités.
Cependant, tout n’a pas été négatif dans le secteur de la microfinance au Gabon en 2022. Les capitaux propres des EMF ont progressé de 60% à 15,73 milliards de FCFA, suite au respect par plusieurs EMF, de la limite du capital social exigé et fixé par la réglementation à 300 millions de FCFA. Aussi, la qualité du portefeuille s’est améliorée. En effet, les créances en souffrance sont passées de 7,5 milliards de FCFA à 4,42 milliards de FCFA en 2022. Elles ont été provisionnées à hauteur de 76%, apprend-on.
A noter qu’en 2022, le secteur de la microfinance compte 19 établissements agréés dans le pays.
SG
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Approuvé en août 2021, le programme triennal (2021-2024) du Fonds monétaire international (FMI) avec le Gabon appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC), fait face à quelques difficultés. En effet, l’appui budgétaire qu’espérait le Gabon depuis fin décembre 2022 dans le cadre de la troisième revue dudit programme, n’a toujours pas été validé par l’institution financière. Et pour cause, la « troisième revue du programme du Gabon est en suspens en raison des arriérés récurrents de dette extérieure, des dérapages budgétaires et de la lenteur des progrès des réformes structurelles », fait savoir le FMI dans un récent rapport sur les politiques communes en appui aux programmes de réforme des pays membres notamment la Cemac.
Pourtant, au terme d’une mission effectuée en novembre 2022 par les services du FMI à Libreville en vue de collecter des informations nécessaires pour valider ou non un nouvel appui budgétaire au Gabon dans le cadre du MEDC, le représentant résident du FMI Agou Gomez s’était montré plutôt rassurant, affirmant que plusieurs progrès avaient été réalisés par le Gabon.
Dette
Même si des efforts sont entrain d'être faits par les autorités locales dans la gestion des finances publiques, plusieurs défis demeurent. Selon les données de la direction générale de la dette, le stock de la dette publique du Gabon en 2022 s’établissait à 7131,7 milliards de FCFA. Un portefeuille dominé à 63,4% par la dette extérieure. Et au cours des 9 premiers mois de l’année 2023 d’après les données de données du ministère de l’Economie, cette dette publique a été épongée à hauteur de 1010,8 milliards de FCFA. Toutefois, il reste encore des arriérés à éponger.
S’agissant des réformes structurelles, le FMI avait par exemple exigé aux autorités gabonaises de s’assurer que le budget 2023 devait « permettre de trouver l’équilibre entre la préservation de la paix sociale à travers les subventions, mais aussi, la préservation ou l’épargne de la plus-value pétrolière que le Gabon engrange », avait affirmé le représentant résident du FMI au Gabon Agou Gomez au mois de novembre 2022. Le Gabon devait aussi à l’en croire, faire plus d’efforts pour l’amélioration de la gouvernance dans le secteur pétrolier et la prise en charge des Gabonais économiquement faibles. Des conditions dont le respect devait aboutir à la conclusion de la troisième revue. A noter que plusieurs mesures ont été prises par les autorités gabonaises notamment pour les Gabonais économiquement faibles…
Si le programme avec le Gabon est pour l’instant mis en suspens, celui des autres pays de la zone Cemac a connu quelques évolutions. Par exemple, les revues des programmes du Congo et du Cameroun ont été achevées, et un nouvel accord triennal de la facilité élargie de crédit (FEC) a été récemment approuvé en faveur de la République centrafricaine. Les discussions se poursuivent sur un éventuel accord entre le FMI et la Guinée équatoriale au cours de ce deuxième semestre de 2023.
Rappelons que la conclusion de la première et de la deuxième revue de ce programme conclu en 2021 avait permis à l’institution de décaisser 155,29 millions de dollars américains (environ 96 milliards de FCFA) pour le Gabon dans le cadre de ce programme. Plusieurs revues restent encore à conclure.
Sandrine Gaingne
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En 2022 au Gabon, les activités portuaires se sont consolidées au regard de l’évolution ascendante de l’ensemble de ses indicateurs, selon des informations du tableau de bord de l’Economie d’octobre 2023. En effet, les différents ports du pays ont traité 13,77 millions de tonnes de marchandises en 2022 contre 11,98 millions de tonnes en 2021. Ce qui consacre une hausse de 15% du volume global de marchandises manipulées, d'après la même source. Cette évolution positive a été tirée d’après le ministère de l'Economie, par tous les postes, à savoir, les autres marchandises (+ 26,8 %), le manganèse (+ 11,1%) et le bois débités (+ 24%).
Parallèlement, le port d’Owendo et les ports cargo et minéralier d’Olam ont été les principaux moteurs de cette croissance. De manière détaillée, le port sous douane d’Owendo a consolidé ses activités en 2022, avec des mouvements de bateaux en hausse de 14,6% à 964 rotations. De même, le volume global des marchandises manipulées dans cet espace portuaire a augmenté de 16,2% à 6,1 millions de tonnes, attribuable au manganèse (+ 9,1%) et aux autres marchandises (+ 38%). Dans les ports cargo et minéralier d’Olam, les mouvements des bateaux ont progressé de 22,7% pour un volume total des marchandises manipulées de 7,38 millions de tonnes (+ 14,9%). Cette évolution est essentiellement consécutive à la bonne tenue de la manutention du minerai de manganèse et des autres marchandises, apprend-on.
Cependant, cette embellie n’a pas été enregistrée sur les plateformes portuaires de Port-Gentil et du Port môle. Au niveau du port de Port-Gentil par exemple, l’activité a été atone avec un volume global des marchandises manipulées qui a décru de 7,2% par rapport à 2021, sous l’effet combiné de la chute des quantités exportées des bois débités et des autres marchandises. Toutefois, les mouvements de bateaux ont progressé pour atteindre 311 rotations en 2022 contre 279 en 2021, soit une hausse de 11,5%. Quant au Port Môle, le volume global de marchandises manipulées a fléchi de 2,5% à 77 463 tonnes. De même, les quantités manipulées de poissons et autres marchandises ont baissé respectivement de 32,4% et 1%.
SG
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Au Gabon, les opérateurs de télécoms Airtel et Moov Africa ont réalisé un chiffre d’affaires de 37,49 milliards de FCFA via le mobile money, selon des données du tableau de bord de l’Economie d’octobre 2023. Ce chiffre est en hausse de 14,1% par rapport à l’année précédente où il était de 32,8 milliards de FCFA. « Cette embellie est essentiellement liée aux bonnes performances des différentes prestations », justifie le ministère de l’Economie.
Cette enveloppe financière collectée par les deux entreprises qui contrôlent le marché du mobile money dans le pays au cours de la période sous-revue, est composée des opérations de retraits qui sont passées de 18, 6 milliards de FCFA à 21 milliards de FCFA (+ 12,8%), des opérations de paiements qui se sont chiffrées à 11 milliards de FCFA (+ 11,0%) contre 9,9 milliards de FCFA en 2021. Les transferts nationaux quant à eux ont progressé de 16,6% passant de 4 milliards de FCFA en 2022 contre 3,4 milliards de FCFA l’année précédente, enfin, les opérations de transferts dans la zone CEMAC ont progressé de 66,6% à 1,5 milliard de FCFA, grâce à une amélioration de l’interopérabilité et la signature de conventions « Banque et prestataires de services de paiements ».
Des transactions réalisées par les abonnés du mobile money dont le nombre est également en hausse au cours de la période sous revue. Selon les données du ministère de l’Economie, au cours de la période sous-revue, le nombre de comptes mobile money s’est établi à 3 169 109 en 2022 contre 2 373 803 en 2021, soit une hausse de 34%. Les offres de promotion ont eu pour effet l’augmentation du nombre total de comptes actifs de 1 019 189 en 2021 à 1 196 464 en 2022 (+ 17%).
Suivant la même tendance, le circuit de distribution a connu une légère hausse au cours de cette période. Il a compté 30 grossistes de mobile money contre 29 en 2021. Cependant, l’on note une baisse de 37% soit 500 distributeurs en 2022 contre 788 distributeurs en 2021, du nombre de distributeurs (demi-grossistes) du mobile money au Gabon.
Cet accroissement des souscripteurs aux services mobile money traduit l’essor de la finance mobile dans le pays et en fait une alternative au secteur bancaire traditionnel selon la direction générale du trésor français. Ce d’autant plus que les banques étant très concentrées dans les centres urbains de Libreville, Port-Gentil et Franceville, les institutions financières traditionnelles n’ont pas réussi à toucher la clientèle à faible revenu, en particulier des zones les plus éloignées. Et donc, avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de plus en plus élevé, la finance mobile a touché certaines populations éloignées, des commerçants et des salariés.
SG
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Au terme de l’année 2022, le secteur de la pêche a connu une conjoncture difficile au Gabon en raison de l’arrêt des campagnes pour les pêcheurs artisanaux, selon des informations contenues dans le tableau de bord de l’Economie d’octobre 2023. De ce fait, la production totale a baissé de 59,3% à 9 419 tonnes, contre 23 167 tonnes en 2021.
L’activité a été « plombée par la pêche artisanale (-85,3%). Les difficultés éprouvées par ce segment résultent des restrictions des zones de pêche par les administrations des parcs nationaux et des hydrocarbures », justifie le ministère de l’Economie. Cette baisse des activités dans la pêche artisanale a été favorisée essentiellement par la filière poisson qui enregistre au cours de la période indiqué une chute de 77,4% à 5 171 tonnes de poisson. Pourtant le volume de crustacés a connu une évolution exponentielle pour se situer à 907 tonnes, apprend-on.
Aussi, sur la période sous revue, la flotte utilisée par les opérateurs de la pêche a enregistré une baisse « avec seulement 518 pirogues motorisées pour la pêche artisanale (contre 631 en 2021), 15 chalutiers et 2 crevettiers pour la pêche industrielle (contre 16 et 3 en 2021). Ce repli résulte du niveau élevé des coûts d’acquisition et d’entretien (moteurs et pirogues) et le renchérissement du coût des carburants avec la baisse de la subvention du carburant pêcheurs », explique le ministère de l’Economie.
Cette baisse d’activité est enregistrée alors que le Gabon est un pays qui dispose d’importantes ressources halieutiques, ainsi que des conditions favorables au développement de la pêche. En effet, ce secteur qui dispose de 225 000 tonnes de ressources halieutiques ne contribue que d’environ 1,5 % du produit intérieur brut (PIB). Une tendance que les dirigeants du pays ont entrepris d’inverser depuis quelques années. L’objectif du Gabon était à cet effet, d’accroître le secteur de la pêche et de l’économie maritime à 15 % au cours des prochaines années, et par ricochet, remédier à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, puis combattre la pénurie alimentaire.
SG
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La Société gabonaise de raffinage (Sogara), unique raffinerie du pays, vient de lancer une campagne pour le recrutement de 47 nouveaux employés, a-t-on appris dans un communiqué de la société. Les postes à pourvoir sont entre autres, des opérateurs turbines à gaz, des magasiniers, préparateurs de gros travaux, responsable de la communication, superviseur des travaux électriques, ingénieur projet, … Les candidats ont jusqu’au 30 novembre 2023 pour déposer leur candidature à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Ces recrutements sont lancés dans un contexte difficile où la société d’État (68,84 % des parts pour l’État contre 31,16 % pour des actionnaires privés), peine à honorer ses engagements financiers vis-à-vis de ses partenaires, ainsi qu’à trouver la stabilité et faire des chiffres performants. Une situation qui a amené le Gabon à prendre l’engagement auprès du Fonds monétaire international (FMI) de recapitaliser la Sogara et d’auditer ses comptes, dans le but d’évaluer la viabilité de l’entreprise pétrolière contrôlée par l’État. Cet audit devait permettre de s’assurer de la viabilité de l’entreprise et de sa capacité à continuer à fonctionner sans des situations financières difficiles. Mais, à ce jour, aucune information n'a été communiquée sur ledit audit.
Créée en 1964, la Sonara fait en effet face à de multiples difficultés financières et a du mal à honorer ses engagements auprès des producteurs de pétroles au Gabon. Selon les données officielles, la Sogara a enregistré en 2019, 20 milliards de FCFA de pertes nettes, ainsi qu’une baisse de son chiffre d’affaires, et une baisse continue des volumes de pétrole traité. Et au dernier trimestre 2022 selon les données du ministère de l’Economie, l’activité de raffinage a reculé de 3,7% sen comparaison avec le trimestre précédent. D’une capacité initiale de 60 000 tonnes/an et d’un potentiel porté à 1,2 million de tonnes/an, pour la partie distillation atmosphérique, la Sogara traite en moyenne 1 million t/an de bruts. Elle produit essentiellement du butane, de l’essence sans plomb, du jet A1 (carburant pour les aéronefs), du gasoil et du résidu atmosphérique.
SG
Après 60 jours d’audit de plusieurs entreprises ayant passé des marchés avec l’Etat gabonais, la taskforce de la dette intérieure et extérieure, pilotée par Pierre Duro a rendu ses premières conclusions. Selon son rapport d’étape rendu publique le 15 novembre 2023, des créances dues au paiement des impôts d’environ 66 milliards de FCFA ont été détectées au cours de l’audit et une partie de cette dette a été recouvrée en collaboration avec la direction générale des impôts. « C’est près de 20 milliards de FCFA qui ont été recouvrées auprès des entreprises » et « près d’une quarantaine d’entreprises qui a fait l’objet d’audition auprès de la Taskforce. Les engagements fiscaux à recouvrer sont évalués à hauteur de 46 milliards de FCFA », lit-on dans ledit rapport.
Par ailleurs, la taskforce affirme avoir recouvré une centaine de milliards de FCFA sur près d’une cinquantaine de comptes bancaires des personnes physiques et morales.
Outre ces sommes d’argent recouvrées, l’audit de la taskforce sur la dette intérieure et extérieure a permis en 60 jours, de détecter de manière globale, des surfacturations dans la réalisation de plusieurs marchés passés avec l’Etat, le non-respect des procédures des marchés publics, le détournement des fonds des projets. La taskforce déplore également un budget de fonctionnement excessif et la mauvaise utilisation des fonds, ainsi que des coordonnateurs de projets incompétents accumulant des fonctions administratives au sein des cabinets ministériels.
Entreprises épinglées
Dans le rapport de la taskforce en effet, plusieurs entreprises ont été épinglées pour des surfacturations et des fraudes entre autres dans l’exécution des marchés publics passés avec l’Etat. Par exemple, Sobea, entreprise de Travaux publics et génie civil, est accusée d’avoir surfacturé le projet d’aménagement des Bassins Versants de Gué-Gué, Lowé-IAI et Terre-Nouvelle financé grâce à un prêt de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac). Selon le rapport, l’entreprise de BTP aurait effectué une surfacturation de plus de 7 milliards de FCFA sur les prix unitaires, ainsi que des paiements des prestations non réalisées en complicité avec la mission de contrôle Cira Mali et les équipes de l’Unité de coordination de l’étude et des travaux (UCET) du ministère des Travaux publics. Par exemple, le prix unitaire des moustiquaires imprégné a été facturé à 55 000FCFA au lieu de 7000FCFA, et pour les blocs latérites, Sobea a facturé à 106000FCFA le mètre cube sur site au lieu de 50 000FCFA. A en croire la taskforce, Sobea a reconnu la surfacturation et a donné son accord pour réaliser à titre de compensation, des voiries sur Libreville sur un linéaire de 8,5km.
La taskforce révèle également que l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a reçu plus de 85 milliards de FCFA au cours de ces dernières années et aucun projet concret d’infrastructures n’a été réalisé. « La preuve, même les locaux de l’ANPN n’ont pas été construits. Plus de 90% de ces budgets sont dédiés au fonctionnement de l’ANPN. La taskforce a donc recommandé la suspension des activités du directeur technique et de son adjoint », lit-on dans ledit rapport.
L’on peut également citer des cas de surfacturations détectées sur les travaux de construction du lycée technique de Gamba, par l’entreprise Sowaf, ainsi que des surfacturations de 1,5 milliard de FCFA par l’entreprise Zainab sur le projet relatif au pavage des voiries prioritaires du Grand-Libreville au niveau du Carrefour Rougier-Cimetière Igoumié long de 4 km. Des irrégularités sont aussi à déplorer sur le projet de renforcement de la production d’eau potable du Grand Libreville par l’entreprise Orient Green construction.
A l’issue de cet audit, la taskforce pilotée par Pierre Duro a recommandé à l’Etat de prendre des mesures « urgentes et fortes » en mettant en place une politique radicale qui viserait à assainir les finances publiques mais, également, lutter contre l’enrichissement illicite et les détournements des fonds publics. Ce, afin de garantir un meilleur avenir concernant la gestion des fonds dédiés aux projets prioritaires.
A noter que les résultats de cet audit donneront un nouveau souffle aux finances publiques gabonaises. Car avec les créances qui seront recouvrées et les dettes qui seront annulées au terme du processus, le gouvernement pourra disposer de nouveaux leviers, pour payer la dette « réelle » de l’Etat.
Sandrine Gaingne
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