Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

 

En 2020, le secteur forestier gabonais a enregistré une contreperformance du fait des difficultés d’approvisionnements en grumes des usines installées dans la zone à régime privilégié de Nkok, selon note de conjoncture sectorielle de la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale. « Cette évolution est la résultante du mauvais état des routes qui a gêné l’évacuation des grumes, d’une part, des effets des mesures gouvernementales visant à limiter la propagation du coronavirus, d’autre part », justifie la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale.

Ainsi, la production a diminué de 2,6% pour se situer à 1,9 millions de m3 de grumes. La production de bois débités a baissé de 2,1% à 1,1 million de m3. Les exportations ont suivi cette tendance baissière pour se situer à 835 299 m3 (-4,3%). Par contre, les ventes locales se sont appréciées de 2,3%, justifiées par le dynamisme de la demande locale en bois débités (industriels et entreprises du BTP pour l’essentiel). S’agissant des unités de sciage, la production a régressé de 5,2% pour se situer à 646 265 m3. Parallèlement, les ventes locales ont diminué de 13% à 65 415 m3, suite à la contraction de la demande locale. Cependant, les exportations se sont stabilisées à 478 846 m3 (+0,2%), en raison de la bonne tenue des commandes du marché asiatique.

En revanche, le segment de fabrication des placages a enregistré de bonnes performances à fin décembre 2020. La production s’est stabilisée à 447 448 m3 (0,1%). Dans le même temps, les ventes locales ont fortement progressé de 58,2% à 28 202 m3, en raison de la fermeté de la demande locale de placage. Cependant, les exportations ont baissé de 12,4% pour s’établir à 316 278 m3, suite à la faiblesse de la demande internationale des produits en placage.

Les performances, industrielle et commerciale, de l’activité de contreplaqué quant à elles ont été appréciables, avec une production qui est passée de 42 634 m3 en 2019 à 53 152 m3 en 2020. Soit une augmentation de 24,7%. Cette situation « s’explique par un bon rythme d’approvisionnement en grumes et une utilisation optimale des équipements industriels. Sur le plan commercial, les ventes locales et les exportations se sont appréciées de 24,9% et 21 18,4% respectivement, en raison de la fermeté du carnet de commandes », précise la note de conjoncture.

Ces performances devraient être améliorées si le Gabon veut atteindre son objectif de devenir d’ici 2023 le champion du monde du bois tropical transformé. Les autorités restent optimistes et ne cessent de mettre en place des stratégies devant permettre au secteur forestier de jouer un rôle plus important dans la transformation économique du pays. C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’a été mis en place il y a quelques jours, une task force sur l’amont forestier qui sera chargée de trouver des solutions afin de rendre le secteur plus dynamique.

SG

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L’activité économique dans les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) entre avril et juin 2021 sera plus vigoureuse en glissement annuel, témoignant d’une reprise économique, quoiqu’encore fragile. Mais, en comparaison avec le frémissement observé au cours du premier trimestre 2021, après la récession de 2020, l’activité économique dans les pays de la Cemac au cours du 2etrimestre 2021 sera plutôt stagnante.

C’est du moins ce que pensent les chefs d’entreprises de l’espace Cemac, interrogés par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) dans le cadre du « test prévisionnel de conjoncture de la Cemac au cours du 2e trimestre 2021 ».

Selon la banque centrale, qui n’évoque cependant aucune statistique, ce test prévisionnel est un « document trimestriel de nature prospective, basé sur les enquêtes réalisées auprès des chefs d’entreprises, responsables d’administrations et autres acteurs clés des différentes filières et secteurs d’activité de la Cemac ». Il présente les anticipations de ces acteurs sur l’évolution prévisible de l’activité économique sur le prochain trimestre, ainsi que les principaux facteurs explicatifs, ajoute la Beac.

 Dans le cas d’espèce, le « test prévisionnel de conjoncture de la Cemac au cours du 2etrimestre 2021 », rendu public par la banque centrale le 31 mars 2021, explique la stagnation attendue des activités économiques par la dégradation de la situation sanitaire (Covid-19) au cours du premier trimestre. Une réalité qui, apprend-on, pourrait entraîner un renforcement des mesures de restrictions économiques, avec pour corollaire « la morosité de l’activité » au cours des trois prochains mois.

Au demeurant, en dépit de cette projection globale, le document de la Beac met en évidence des évolutions contrastées par secteurs d’activités. Dans le primaire, par exemple, entre avril et juin 2021, la stabilité dans les activités pétrolière, de pêche et d’élevage contrastera avec une progression du niveau des activités dans les domaines de l’agriculture, de la sylviculture et de l’exploitation gazière, apprend-on.

« Le secteur secondaire serait également stable, avec toutefois une amélioration sensible de l’activité des BTP (bâtiments et travaux publics). Enfin, dans le tertiaire, l’activité devrait demeurer atone, avec la branche du commerce manquant toujours de vigueur et celles du transport aérien, hôtellerie et restauration pâtissant des effets d’une deuxième vague de la Covid-19, plus virulente que la première », souligne le document susmentionné.

Brice R. Mbodiam

L’ambassadeur de la France au Gabon, Philippe Autié se dit prêt à accompagner le maire de Libreville dans la modernisation de la capitale gabonaise. C’est ce qui ressort de l’audience accordée, le 1er avril 2021 par l’édile de Libreville Eugène Mba au diplomate français. « Ça a été l’occasion de faire un tour d’horizon de ses ambitions, de ses préoccupations et de ses objectifs, depuis la collecte des ordures ménagères en passant par le culturel  et, de prendre la mesure de ce que nous pouvons de façon échéante faire ensemble », a déclaré Philippe Autié.

Cette rencontre a permis de passer en revue les synergies possibles entre les deux parties mais aussi de faire le point sur l’existant. Le diplomate français a affirmé sa pleine collaboration dans les perspectives d'une coopération décentralisée. « Nous avons un outil qui s’appelle la coopération décentralisée et qui fonctionne à Libreville puisque Libreville est en relation avec la ville de Nice. Le maire nous a confirmé qu’il comptait bien relancer cette coopération avec la ville de Nice », a expliqué l’ambassadeur de France au Gabon.  

Le Gabon et la France entretiennent une relation marquée par des échanges étroits. La France demeure le principal fournisseur du pays avec 24 % de parts de marchés, devant la Belgique et la Chine, selon les chiffres issus des Douanes gabonaises.

Elu le 29 décembre dernier au cours d’une session extraordinaire du conseil municipal, Eugène Mba a pour vison de faire de Libreville une ville écologique. Cependant plusieurs défis immédiats sont sur la table du premier citoyen de Libreville, notamment celui de la collecte des ordures, le déguerpissement des habitants de la décharge de Mindoubé, ainsi que l’aménagement des toilettes publiques dans la ville.

Brice Gotoa

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Selon ministère de l’Economie, les exportations hors pétrole du Gabon ont connu une tendance haussière au cours de l’exercice 2020 malgré un contexte international pandémique défavorable.

« Ainsi, les ventes du secteur hors pétrole, qui représentent 15,6% du PIB en 2020 (13,6% en 2019), ont augmenté de 13,8% à 888 milliards de FCFA. Cette trajectoire de croissance s’est notamment reflétée dans les secteurs minier et agricole », explique le ministère de l’Economie à travers une note de conjoncture qu’il vient de publier.

L’analyse détaillée des postes selon ladite note de conjoncture fait ressortir une hausse des exportations du secteur minier de 35,5% à 260,4 milliards de FCFA. Cette évolution est liée à l’accroissement de la demande extérieure, notamment de la Chine qui est en pleine construction d’infrastructures pour relancer son activité économique.

L’on note une forte augmentation des ventes d’huile de palme de 58,9% à 19,6 milliards de FCFA sur la période 2019-2020. Cette évolution, selon le ministère de l’Economie, est liée à la hausse de la demande extérieure de 43,2% à 47 118,3 tonnes.

La note de conjoncture relève que, malgré le poids qu’occupe encore le secteur pétrolier dans les exportations gabonaises, celui-ci tend à baisser au profit du secteur hors pétrole qui a représenté 29,5% des ventes totales (24,9% en 2019).

S.A.

La production pétrolière au Gabon a fléchi de 1,2% pour se situer à 10,766 millions de tonnes métriques (78,7 millions de barils) à fin 2020, apprend-on dans la note de conjoncture sectorielle que vient de publier la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale.

Cette baisse a été enregistrée en dépit des bonnes performances réalisées par les producteurs Vaalco (sur le champ Etame) et BW Energy. Elle est justifiée par « l’observation des quotas décidés par l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole) pour réduire l’offre mondiale sur le marché de l’or noir », explique la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale.

L’on se souvient que l’OPEP avait demandé à ses pays membres de réduire leurs productions en raison de l’effondrement de la demande de l’or noir sur le marché. Conformément à ces prescriptions, le Gabon devait réduire sa production de 23% en 2020. Ce qui équivaut de passer d’une production journalière de 200 000 barils en 2019 à environ 154 000 barils en 2020.

Si la production de pétrole est en baisse, les exportations ne sont pas en reste. Selon la même source, les exportations ont reculé de 6,4% à 9,9 millions de tonnes métriques sur la période sous revue. En 2019, le Gabon avait vendu 10,5 millions de tonnes métriques. Ce repli s’explique par la baisse de la demande mondiale, en lien avec la pandémie du coronavirus.

S’agissant du prix du Brent, il « s’est situé à 41,67 dollars le baril en moyenne contre 64,3 dollars en 2019, alors que le panier de brut gabonais s’établissait à 40,23 dollars en moyenne sur les 12 mois. Cela a représenté des baisses respectives de 35,2% et 35,6% en glissement annuel. La chute des prix est liée au ralentissement de la demande mondiale, accentuée par la paralysie des transports aériens », explique la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale.

Notons que dans les trois prochaines années selon les objectifs du plan d’accélération de la transformation de son économie, le Gabon ambitionne de ralentir la chute de la production pétrolière et diversifier la filière hydrocarbures.

Sandrine Gaingne

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La direction générale de l’Economie et de la politique fiscale vient de publier la note de conjoncture correspondant à fin décembre 2020 qui révèle que le nombre des salariés dans le secteur public gabonais a enregistré une baisse de 1,6%. Ainsi, au cours de la période sous revue, le nombre de ces salariés s’établit à 97 781 agents.

« Cette diminution provient aussi bien des agents de la [MONP] main d’œuvre non permanente (-6,9%) que des agents permanents (-0,7%). Cette évolution s’est traduite par un repli 0,1% de la masse salariale du secteur qui s’est établie à 688,3 milliards de FCFA, malgré le repli de 22,1% du coût de la MONP », explique la direction générale de l’Economie.

Toujours selon la même source, cette tendance baissière des effectifs du secteur public est liée à un ensemble de mesures d’ajustement prises en 2018. Il s’agit entre autres du gel des recrutements pour une période de 36 mois jusqu’en août 2021 et de la mise à la retraite systématique des agents ayant atteint la limite d’âge.

Concernant la masse salariale de la MONP, elle a baissé de 22,1% pour se situer à 35,3 milliards de FCFA à fin décembre 2020. Ce résultat se rapporte d’une part à la baisse des effectifs (-6,9%) de cette catégorie d’agent, et d’autre part aux effets du dispositif de la centralisation des fichiers notamment ceux des provinces.

Sylvain Andzongo

Le Gabon veut figurer parmi les meilleures économies africaines en gagnant 30 ou 40 places dans le rapport Doing Business d’ici 2025. C’est ce qui ressort de la rencontre ce 1er avril entre le ministre gabonais de la Promotion des Investissements, Carmen Ndaot, et le secteur public pour une séance de travail sur l’actualisation et l’accélération de la feuille de route des réformes Doing business 2021-2023.

« Au regard de cet ambitieux challenge décliné dans la nouvelle feuille de route 2021-2023 élaboré par la Task force, il est impérieux que nous fournissions, tous ensemble, plus d’efforts dans l’accélération des réformes afin de faciliter au maximum le quotidien de nos opérateurs économiques », a déclaré Carmen Ndaot.

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Selon le membre du gouvernement gabonais, c’est seulement au prix de ce travail constant et soutenu que le positionnement du Gabon  dans le classement s’en trouvera amélioré.

 Depuis plusieurs années, le gouvernement gabonais s’est engagé dans un ambitieux programme de réformes destinées à l’amélioration du climat des affaires.

Dans le rapport Doing business 2020 publié par la Banque mondiale, le pays se maintient à la 169e place  sur 190 pays évalués. Pour changer la donne, les autorités gabonaises travaillent conformément à l’objectif de la bataille 9 du plan d’accélération de la transformation (PAT) visant à améliorer l’environnement des affaires afin d’accroitre les flux des investissements privés locaux et étrangers au Gabon.

Car, l’amélioration du positionnement du Gabon pour les prochaines années dans le Doing business passe par un environnement des affaires assaini, mais aussi par la facilitation des procédures administratives que les opérateurs économiques sont amenés à effectuer dans le cadre de leurs activités.  « Il nous faut travailler sur l’accélération de l’amélioration de nos réformes, travailler sur la communication des échanges avec le secteur privé pour que ce secteur privé soit informé des réformes implémentées par le gouvernement », a indiqué Yvon Capito, responsable de la Task force de la réforme du cadre des affaires dans le cadre du PAT.

La stratégie du gouvernement est d’avoir un dialogue franc avec toutes les administrations publiques mais également avec les partenaires du secteur privé afin d’atteindre les objectif de la bataille 9 du PAT.

Brice Gotoa

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Insatisfaites du bilan à mi-parcours du programme Graine (Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés), les autorités envisagent de reformuler le Projet d’appui au programme Graine phase 1 (PAPG1).

Il est question de l’adapter aux objectifs du plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 lancé en janvier 2021.

« Les objectifs du départ du PAPG1 et du programme Graine ne sont pas atteints en termes de productions agricoles et de mise en place des infrastructures. Nous devons donc nous interroger sur la pertinence des hypothèses actuelles qui ont soutenu l’élaboration du plan d’action du PAPG1 en 2017. Qu’elles ont été les évolutions économique, sociale et technique qui peuvent impacter la poursuite de ce programme ? », s’est interrogé le ministre de l’Agriculture Biendi Maganga Moussavou. C’était au cours de l’atelier de reformulation du PAPG1 qui s’est tenu du 30 mars au 1er avril 2021 à Libreville.

L’objectif à travers cette reformulation est selon le membre du gouvernement, « d’être plus efficace auprès des agriculteurs, de mieux cibler les bassins de production et de prendre en compte les objectifs de souveraineté alimentaire ». Ceux-ci reposent sur des critères scientifiques tels que la politique semencière pertinente, la formation des nationaux, l’accès au foncier, l’accès au financement, la création de chaînes de valeur, la protection du marché national et le contrôle des canaux de distribution.

Le secteur agricole est identifié dans le PAT comme l’un des principaux moteurs de croissance. Raison pour laquelle, au cours des deux prochaines années, les autorités ambitionnent de développer davantage le secteur afin de produire plus de 50% de la consommation alimentaire du pays et réduire de moitié les importations alimentaires qui coûtent actuellement près de 550 milliards FCFA par an au pays.

Le projet d’appui au programme graine phase 1 (PAPG1) a été conçu dans le but de contribuer à rendre le Gabon autosuffisant en denrées alimentaires. Actuellement, l’agriculture emploie environ 40% de la population rurale du Gabon, mais contribue pour moins de 10% à son PIB.

SG

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Le ministre des Affaires étrangères, Pacôme Moubelet- Boubeya, a représenté le Gabon le 31 mars à la Conférence ministérielle virtuelle sur le Climat et le développement organisée par le gouvernement du Royaume- Uni et la présidence de la COP26.

L’objectif, apprend-on, est de « soutenir la mise en œuvre de l'Accord de Paris et de l'Agenda 2030 pour le développement durable dans les pays et les communautés les plus vulnérables au climat ». Le Gabon a ainsi réitéré son soutien en faveur de la COP21, une initiative dont le but est de lutter contre le changement climatique. Le Gabon avait donné l’exemple et ouvert la voie au succès de la COP21 en devenant, le 1er avril 2015, le premier pays à soumettre son Plan d’action climat destiné à réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre.

En novembre prochain, le Gabon est invité la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) qui aura lieu en novembre prochain à Glasgow. Mais en prélude de cette Conférence, le chef de l’Etat américain, Joe Biden, a invité 40 chefs d’Etat, dont Ali Bongo, à profiter d’un Sommet exceptionnel qu’il organise sur le Climat les 22 et 23 avril prochain, pour expliquer comment leur pay contribuera à renforcer l'ambition climatique collective afin de garantir un réchauffement en dessous de 1,5 degré Celsius.

S.A.

Le conseil des ministres a adopté le 23 mars 2021 à Libreville trois projets de lois visant à accorder plus de droits à la femme au Gabon. Ces textes qui abrogent et modifient certaines dispositions du code civil et du code pénal au Gabon suppriment le statut de chef de famille, le devoir d’obéissance de l’épouse et apportent une ouverture plus large du droit d’interruption volontaire de grossesse. Depuis son adoption par le gouvernement, ces textes qui consacrent l’égalité des sexes, suscitent beaucoup de polémiques au Gabon. Dans cet entretien, Madeleine Berre, porte-parole du gouvernement et par ailleurs ministre de l’Emploi précise l’importance de cette réforme pour la femme gabonaise et pour la société toute entière.

Le Nouveau Gabon : Quelle est l’opportunité de ces textes pour le Gabon aujourd’hui ?

Madeleine Berre : La ligne directrice pour l’élaboration de ces projets de loi a été très claire : retirer toutes les dispositions ayant un caractère discriminatoire à l’égard des femmes pour les remplacer par des dispositions égalitaires. Et l’objectif simple : rétablir un traitement équitable des hommes et des femmes dans la société. La réalité sociale de notre pays a évolué, et cette évolution doit s’accompagner de la révision de nos textes législatifs qui, pour la plupart, ont été adoptés depuis plusieurs décennies. Notre droit positif doit s’adapter à l’évolution de notre société, parmi lesquelles la place des femmes dans la vie sociale, économique et politique.

Je salue à cet égard l’ouverture d’esprit et le progressisme du Président Ali Bongo Ondimba mais aussi les travaux de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille sans qui rien n’aurait été possible.

LNG : Des Gabonais, et en particulier les hommes, pensent que le gouvernement à travers ces projets de textes encourage la femme à la désobéissance dans le foyer et que l’autorité de l’homme sera désormais remise en cause dans les foyers. Pourquoi remettre en cause la notion de chef de famille dans le nouveau code civil en projet ?

MB : Le mariage, c’est la complémentarité entre deux personnes consentantes qui décident librement de s’unir pour fonder une famille et partager leurs vies respectives. Et non la consécration de la supériorité de l’un au détriment de l’autre. Le lien du mariage ne doit pas être assimilé à un lien de subordination de la femme, ni à une relation de déférence craintive exigeant une obéissance.

La femme gabonaise aujourd’hui travaille, et de plus en plus. Son rôle a évolué. Nous avons des femmes aux plus hauts postes de la République. Pour la première fois dans notre Histoire, c’est une femme qui est Premier ministre. Encore une fois, notre droit positif doit s’adapter à ces évolutions dans les faits et les mentalités.

D’où, dans la réforme, la suppression du statut de chef de famille et du devoir d’obéissance de l’épouse qui en est le corollaire, pour introduire dans le Code civil une gestion conjointe de la famille par les époux, dans l’intérêt du ménage et des enfants, avec notamment le choix conjoint de la résidence familiale, et ce afin de garantir une véritable égalité et complémentarité entre les femmes et les hommes au sein du foyer.

J’ajoute que la réforme ne se réduit pas à la suppression du statut de chef de famille. Elle comprend également l’amélioration des conditions de déclaration des naissances dont le délai passe de 3 jours à 15 jours ; le relèvement de l’âge du mariage de la jeune fille qui passe de 15 ans à 18 ans comme pour le jeune homme ; enfin la femme a dorénavant l’obligation également de concourir au même titre que le mari aux besoins du foyer dans la proportion des capacités respectives du couple. Les textes renforcent donc les droits des femmes mais aussi, à certains égards, de ses devoirs.

LNG : Quels sont les garde-fous pour qu'on n’observe pas une flambée de divorces ou de mariages fantaisistes avec le projet consacrant le divorce par consentement mutuel ?

MB : Le mariage est un contrat, fruit d’un consentement mutuel, libre et éclairé entre une femme et un homme.  Il est donc tout à fait normal que ce consentement mutuel se retrouve au moment où, dans le couple, l’un des d’eux estime nécessaire de se délier du contrat de mariage. Cette innovation a, par ailleurs, l’avantage d’éviter les conflits douloureux qui naissent à l’occasion des divorces et qui nuisent à l’équilibre des enfants, déjà traumatisés par la séparation de leurs parents. J’ajoute que le divorce par consentement mutuel existe dans une majorité de pays dans le monde, y compris en Afrique. Cette tendance ne cesse par ailleurs d’évoluer.

LNG : Quel est l'objectif visé dans les souplesses envisagées en qui concerne les interruptions volontaires de grossesse désormais à l'appréciation de la mère ?

MB : Comme l’a rappelé le premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, dans une tribune publiée le 8 mars dernier, les grossesses prématurées ou non désirées sont un fléau dans notre pays. Deux chiffres, poignants, sont particulièrement évocateurs. La moitié des Gabonaises entre 15 et 19 ans subit une grossesse précoce. 78 % des Gabonaises deviennent élèves-mères à 19 ans.

C’est un drame auquel il nous fallait remédier. Ne rien faire, c’est prendre le risque que les jeunes filles obèrent leur avenir ou, pire, avorte dans un cadre non médicalisé, mettant ainsi leur vie en danger. Ces choses-là se pratiquent plus souvent qu’on ne veut le croire. Il faut regarder la réalité en face.

LNG : Il est prévu la création d’un observatoire national du droit des femmes. Quel rôle va jouer cet observatoire ?

MB : Cet observatoire est un outil qui sera chargé du suivi des indicateurs sur les avancées en matière de droits des femmes. Car une fois les textes adoptés, il sera important de veiller à leur application. Grâce à l’Observatoire, nous pourrons mesurer l’impact réel des mesures, nous assurer de leur effectivité et de leur efficacité. Et quand cela s’avérera nécessaire, nous apporterons des correctifs.

LNG : Ces projets de textes ont-ils déjà été transmis au parlement gabonais ?

MB : Les textes ont déjà adoptés en Conseil des ministres. Ils seront transmis dans les meilleurs délais au Parlement pour adoption. Ce n’est qu’au terme de ce processus et après promulgation et publication qu’ils deviendront effectifs. Notre objectif, en ce domaine comme d’en d’autres, est d’aller vite, sans confondre vitesse et précipitation, tout en étant le plus efficace possible. Comme l’a demandé le Président Ali Bongo Ondimba et comme nous le rappelle régulièrement le Premier ministre  Rose Christiane Ossouka Raponda, l’essentiel réside dans l’action et les résultats que l’on obtient. Au final, ce qui compte, c’est que la vie des Gabonaises et des Gabonais change réellement et en mieux.

Propos recueillis par Sandrine Gaingne et Sylvain Andzongo

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