L’activité de la caféiculture a enregistré en 2022 au Gabon des résultats négatifs, avec des volumes qui demeurent dérisoires selon les données du ministère de l’Economie contenues dans le dernier tableau de bord de l’Economie. En effet, les achats de café auprès des planteurs au cours de la période sous revue ont chuté de 36% à 16 tonnes contre 25 tonnes lors de la campagne précédente.
Ce recul d’après le ministère de l’Economie, « reste corrélé à la baisse de la subvention, destinée à accompagner l’activité par l’achat de café, l’encadrement des planteurs et le développement des plantations de la Caistab (Caisse de stabilisation et de péréquation) ». Par ailleurs, sur le plan commercial, 6 tonnes de café ont été vendues localement pour un chiffre d’affaires de 6,3 millions de FCFA.
Cette baisse d’activité est enregistrée dans un contexte où le Gabon travaille pour la relance de cette filière. Dans cette veine, le Vietnam a signé avec le Gabon en 2021, une lettre d’intention qui matérialisait le début d’une coopération technique, scientifique et commerciale pour relancer la filière café dans le pays. Les anciennes autorités gabonaises espéraient à travers ce partenariat avec ce pays d’Asie, qui est présenté comme le deuxième producteur de café dans le monde, atteindre l’objectif de produire 3 000 tonnes de café en cinq ans. Car, selon les données officielles, le Gabon en a produit 53 tonnes en 2020 contre 109 tonnes en 2019.
L’atteinte de cet objectif devait permettre au Gabon de réintégrer le top 20 des pays producteurs de café en Afrique, dominé par l’Ethiopie, l’Ouganda et la Côte d’Ivoire. Mais, avec la baisse d’activité enregistrée en 2022, cet objectif est encore loin d’être atteint.
Pourtant, la filière cacao contrairement au café semble mieux se porter avec des ventes locales de ce produit qui ont progressé de 71,3% l’année dernière. Même si là encore, l’objectif d’atteindre une production de 3 000 tonnes à l’horizon 2025 est encore loin.
SG
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A l’invitation du président Paul Biya, le président de la transition du Gabon effectue une visite officielle de 24 heures ce 6 décembre au Cameroun. C’est la première visite au Cameroun du général de brigade Oligui Nguema, l’homme fort du Gabon depuis qu’il a renversé le président Ali Bongo Ondimba en août dernier. Une rencontre au sommet est prévue entre les deux chefs d’Etat au palais de l’Unité dans l’après-midi, précisément à partir de 15 heures.
Contexte
Fidèle aux valeurs irréversibles de démocratie, de paix et de stabilité, le Cameroun a fermement condamné la dévolution anticonstitutionnelle du pouvoir politique survenue à Libreville, le 30 août 2023. « Tout en respectant sa position maintes fois affirmée de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, le Cameroun s’est aligné sur les positions des instances internationales et sous régionales, en particulier, celles de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC, dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité de l’Afrique centrale (Copax), qui a désigné le président de la République Centrafricaine, S. E. Faustin-Archange Touadéra, par ailleurs président en exercice de la Cemac, comme Facilitateur du processus politique au Gabon. Le Cameroun est disposé à accompagner le Gabon, pays frère et ami, dans la reconstitution d’un Etat respectueux des règles démocratiques », précise la présidence camerounaise dans le dossier de presse de cette visite.
Pour plusieurs analystes, le général Brice Clotaire Oligui Nguema est en quête de soutien et de reconnaissance de la part du doyen des chefs d’Etat de l’Afrique centrale. De l'avis de Franck Ebogo, géostratège et enseignant à l’Université de Yaoundé II, le premier enjeu de cette visite est le « renforcement des liens bilatéraux entre le Cameroun et le Gabon ». D’après cet universitaire, « le Cameroun est le pays le plus important de la sous-région pour le Gabon. C’est le premier partenaire dans les échanges commerciaux ». Il rappelle qu’avant le général Oligui Nguema, les présidents gabonais ont été régulièrement reçus par le président Paul Biya.
En 2009, en effet, après son élection, le président déchu Ali Bongo Ondimba était venu en visite à Yaoundé. C’était l’un de ses premiers déplacements à l’étranger.
Soutien
L’autre raison de la visite du président de la transition du Gabon, c’est la quête du soutien Cameroun au sein des organisations sous régionales. « Le deuxième enjeu de cette visite c’est que le Gabon veut retrouver les institutions communautaires dont il a été exclu après le coup d’Etat », analyse le Pr Frank Ebogo. Selon l’expert, le général de brigade vient requérir le soutien du Cameroun pour que les sanctions imposées par la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) soient levées.
Un dernier enjeu, et pas des moindres, « cette visite vise surtout à rassurer le président camerounais sur les intentions du général Oligui Nguema ». Fait rare, après le coup de force de ce dernier, le gouvernement l’a condamné estimant qu’il « viole les principes fondamentaux et les valeurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale et de l'Union africaine ». Les autorités camerounaises ont appelé à veiller à l'intégrité physique du président gabonais Ali Bongo Ondimba et des membres de sa famille, au rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel, et à la préservation de la paix et de la stabilité. Il s’agira pour le général de rassurer le président Biya.
L’onction de Paul Biya
En tout état de cause, le nouvel homme fort du Gabon est à Yaoundé pour demander « l’onction » de Paul Biya « son nouveau père spirituel », analyse le Dr Fabilou de l’Université de Ngaoundéré. L’enseignant-chercheur en sciences politique développe que « Oligui Nguema a été le fils spirituel du feu Omar Bongo Ondimba, puis a servi sous son fils Ali Bongo Ondimba, qui était le fils spirituel de Paul Biya. Il est donc question pour Oligui Nguema de recevoir la bénédiction de son nouveau père spirituel Paul Biya ». Pour ce politiste, la dimension socio ethnique ne doit pas être négligée dans cette visite, car ajoute-t-il, « nous sommes chez des Bantous ».
Cet universitaire souscrit également à la quête de légitimité qui accompagne cette visite. Selon lui, « le général Oligui Nguema essaye d’asseoir sa légitimité au sein de la Cemac. Le Cameroun étant la locomotive de la sous-région, le président gabonais est d’abord allé rendre visite aux autres dirigeants de la Cemac, a recueilli leurs opinions qu’il apporte aujourd’hui au doyen des chefs d’Etat de la zone ».
Defis sécuritaires
Pour le Cameroun, Dr Fabilou pense que le président Paul Biya pourrait demander des garanties de sécurité au général Oligui Nguema pour les Camerounais qui se trouvent au Gabon. « Le Cameroun n’a pas plus grand intérêt au Gabon que la sécurité de ses citoyens qui sont très souvent malmenés dans ce pays, et dans d’autres de la sous-région. Le président Paul Biya pourrait aussi insister sur la sécurité à la frontière », fait savoir Dr Fabilou. Parmi les menaces et atteintes à la sécurité à la frontière commune on peut citer le braconnage et le trafic des espèces protégées ; le trafic d’armes à feu et de munitions ; l’immigration clandestine communautaire et non communautaire ; l’exploitation illicite des ressources minières, fauniques, floristiques et halieutiques…
Démarcation frontalière
Le problème de la démarcation définitive de la frontière terrestre entre le Cameroun et le Gabon reste pendant. « Lors des travaux de la Commission ad hoc des frontières, tenus en 2021, les deux pays ont réaffirmé leur volonté commune de résoudre pacifiquement la question. Ils ont souligné l’importance de maintenir des relations de bon voisinage et de coopération, et ont convenu de poursuivre les discussions et échanges techniques sur la délimitation des frontières », rappelle la présidence camerounaise dans le dossier de presse.
Ludovic Amara
Selon le tableau de bord de l’Économie (TBE) d’octobre 2023, publié par le ministère de l’Économie, la croissance du produit intérieur brut (PIB) du Gabon atteindrait 3,1% en 2024 contre une prévision de 2,7% en 2023. Cette croissance d’après la même source devrait essentiellement être tirée par l’agriculture, le bois, les mines, les transports et les services côté offre, ainsi que la consommation et les investissements côté demande.
De manière détaillée, l’agriculture de rente devrait croitre de 5,3% en 2024 en lien avec les bons rendements des plantations d’huile de palme de Mouila et d’Awala et l’entrée en production de nouvelles plantations. D’après le TBE, l’exploitation forestière quant à elle devrait connaitre une croissance de 7,1% en 2024 consécutivement à la fermeté de la demande des industries locales et à l’exploitation de nouvelles surfaces forestières. En outre, le dynamisme de l’industrie minière serait porté par le manganèse dont l’accélération de l’exploitation (+5,6% en 2024 selon les prévisions) devrait reposer sur la montée en puissance des nouveaux gisements d’Okouma et d’Okondja et l’entrée en production du gisement de Mounana. L’embellie attendue dans les secteurs bois et mine devrait influencer le transport qui suivra également une tendance haussière.
Ces prévisions de croissance sont bien plus optimistes que celles du Fonds monétaire international (FMI) qui, pour l’année 2024, table sur une croissance de 2,6% pour le Gabon. Il faut noter que ces projections sont faites dans un contexte marqué par un affaiblissement de la croissance économique mondiale qui devrait afficher un taux de 2,8% cette année contre 3,4% en 2022, selon le FMI. Cette croissance sera essentiellement portée par les pays émergents et en développement, en particulier la Chine et l’Inde qui afficheront respectivement une croissance de 5,2% et 5,9% en 2023.
Sandrine Gaingne
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Ivindo Iron, entité d’exploitation du projet Belinga, dont Fortescue détient une participation indirecte de 72 %, a effectué l’expédition des premières tonnes de minerai de fer de haute qualité du projet Belinga au Gabon. L’information est contenue dans un communiqué de l’entreprise rendu public ce 4 décembre 2023, sans plus de précision sur la date exacte de l’expédition.
« Il s’agit d’une réalisation très remarquable de la part de l’équipe d’Ivindo Iron en si peu de temps et qui marque une étape clé dans le développement de la mine au Gabon. Cette phase initiale du projet fournit des informations majeures qui nous aideront à mettre ce projet sur la voie d’une réussite future. Une importante campagne de forage d’exploration est en cours et les résultats continuent de montrer que ce projet a un potentiel de grande envergure avec un minerai de haute teneur », a commenté directeur général d’Ivindo Iron, Eric Epee.
Annoncée pour cette fin d’année depuis plusieurs mois, l’expédition de ces premières tonnes de minerai de fer intervient 10 mois après la signature d’une convention minière entre Ivindo Iron et l’Etat gabonais. Une convention minière en vue de l’exploitation du projet de ce minerai de fer situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo. Lors de la signature de ladite convention minière en février 2023, Fortescue avait annoncé un investissement de 200 millions $ pour le développement du projet sur la période 2023-2024 ainsi qu’une production annuelle allant jusqu’à 2 millions de tonnes.
Découverte en 1955, la mine de fer de Belinga est présentée comme l’un des plus grands gisements d’hématite à haute teneur non développés au monde. A ce jour, ce projet emploie plus de 400 Gabonais. Et plus de 50 % de ces personnes employées sont originaires des villages situés autour du périmètre minier, apprend-on.
SG
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La compagnie aérienne gabonaise Afrijet annonce l’ouverture de sa nouvelle desserte à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Sur cette ligne, opérationnelle depuis le 30 novembre 2023, la compagnie propose deux vols hebdomadaires les jeudi et samedi.
« Nous sommes fiers d’ouvrir cette nouvelle ligne aérienne de Libreville à Kinshasa, en liaison directe et via Pointe-Noire. Cette offre s’inscrit pleinement dans la stratégie globale d’Afrijet et témoigne de notre engagement à renforcer l’intégration et la connectivité régionales, à promouvoir une aviation durable en proposant des routes directes sur de courtes distances… », a déclaré l’Administrateur général d’Afrijet de Marc Gaffajoli.
La ligne Libreville-Kinshasa figure dans la liste des cinq nouvelles dessertes que la compagnie aérienne avait prévu de lancer au cours des prochaines années et pour lesquels Afrijet avait obtenu de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) et de la BGFIBank un prêt de 8 milliards de FCFA en début de cette année. Un programme contenu dans son plan de développement 2022-2026.
L’ouverture de cette nouvelle liaison vient renforcer la présence de la compagnie aérienne gabonaise en Afrique centrale. En dehors des vols domestiques sur Libreville, Franceville et Port-Gentil au Gabon, la compagnie née en 2004 à Libreville, opère également sur Douala et Yaoundé au Cameroun, Pointe-Noire et Brazzaville au Congo, Malabo et Bata en Guinée Équatoriale ainsi que Cotonou au Bénin.
SG
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D’après les données du ministère de l’Economie contenues dans le dernier tableau de bord de l’Economie, les ventes locales du cacao ont progressé de 71,3% en 2022. Elles passent ainsi de 48,5 tonnes en 2021 pour atteindre 83 tonnes en 2022. Corrélativement, le chiffre d’affaires a gagné 28,8% pour se situer à 55,37 millions de FCFA contre 43 millions de FCFA l’année précédente. Aussi, les achats de fèves de cacao ont augmenté de 15,6% à 128,38 tonnes. « Cette performance est liée à un meilleur encadrement des planteurs, dans un contexte de relèvement des prix », justifie le ministère de l’Economie.
Une performance que le Gabon espère davantage améliorer au cours des années à venir. En effet, le pays qui mise sur l’agriculture pour la diversification de son économie, projette de booster la production nationale de cacao, la faisant passer à 3 000 tonnes à l’horizon 2025 contre une production qui s’est stabilisée à environ 100 tonnes par an au cours de ces dernières années. Si cet objectif ne représente encore que la moitié de ce qui fut la production du pays il y a environ un demi-siècle, il lui permettrait néanmoins de réintégrer le cercle des gros producteurs africains de cacao. Les grands producteurs africains de ce produit sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Cameroun et l’Ouganda, d’après les données de l’Organisation internationale du cacao (ICCO).
Le cacao fait vivre environ 3000 cultivateurs au Gabon selon les statistiques du ministère gabonais de l’Agriculture. Entre 1970 et 2015, la production nationale de l’or brun, fragilisée par la fluctuation des cours mondiaux et sans soutien des gouvernements successifs, a presque été divisée par 120, passant de plus de 6 000 tonnes à seulement 53 tonnes. En 2020, elle était remontée à 109 tonnes avant de retomber à 53 tonnes en 2020, en raison des mesures sanitaires contre le Covid-19.
SG
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Au cours de l’année 2022, le secteur de la microfinance a enregistré une performance mitigée au Gabon. Selon les données du tableau de bord de l’économie, le secteur a enregistré au cours de l’année dernière, une baisse de 11% de sa clientèle, passant de 290.788 à 258.935 clients. Une clientèle constituée en majorité des particuliers salariés ou des personnes justifiant de ressources ou revenus permanents, particulièrement, les PME/PMI, les commerçants et artisans, les retraités et les étudiants boursiers.
Cette tendance baissière a également été observée dans les activités d’intermédiation financière. Une dégradation caractérisée notamment par le recul de la collecte de dépôts et de l’octroi de crédits. En effet, sur la période sous revue, les dépôts collectés constitués pour l’essentiel des dépôts à vue (environ 75% de l’encours) se sont établis à 82,28 milliards de FCFA, en baisse de 4,2% par rapport à fin décembre 2021 (85,93 milliards de FCFA). De même, le produit net financier (PNF), alimenté essentiellement par les intérêts sur crédits et les commissions sur transferts, a baissé de 4,6% à 15,16 milliards de FCFA contre 15,89 milliards de FCFA en 2021. « Cette évolution s’explique surtout par la cessation des activités de Loxia », justifie le ministère de l’Economie. En effet, l’établissement de microfinance de 2e catégorie Loxia, qui figurait parmi les EMF les plus importantes du pays, avait été absorbé par BGFIBank Gabon, sa maison mère. D’où le retrait de son agrément par l’autorité monétaire et l'arrêt de ses activités.
Cependant, tout n’a pas été négatif dans le secteur de la microfinance au Gabon en 2022. Les capitaux propres des EMF ont progressé de 60% à 15,73 milliards de FCFA, suite au respect par plusieurs EMF, de la limite du capital social exigé et fixé par la réglementation à 300 millions de FCFA. Aussi, la qualité du portefeuille s’est améliorée. En effet, les créances en souffrance sont passées de 7,5 milliards de FCFA à 4,42 milliards de FCFA en 2022. Elles ont été provisionnées à hauteur de 76%, apprend-on.
A noter qu’en 2022, le secteur de la microfinance compte 19 établissements agréés dans le pays.
SG
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Approuvé en août 2021, le programme triennal (2021-2024) du Fonds monétaire international (FMI) avec le Gabon appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC), fait face à quelques difficultés. En effet, l’appui budgétaire qu’espérait le Gabon depuis fin décembre 2022 dans le cadre de la troisième revue dudit programme, n’a toujours pas été validé par l’institution financière. Et pour cause, la « troisième revue du programme du Gabon est en suspens en raison des arriérés récurrents de dette extérieure, des dérapages budgétaires et de la lenteur des progrès des réformes structurelles », fait savoir le FMI dans un récent rapport sur les politiques communes en appui aux programmes de réforme des pays membres notamment la Cemac.
Pourtant, au terme d’une mission effectuée en novembre 2022 par les services du FMI à Libreville en vue de collecter des informations nécessaires pour valider ou non un nouvel appui budgétaire au Gabon dans le cadre du MEDC, le représentant résident du FMI Agou Gomez s’était montré plutôt rassurant, affirmant que plusieurs progrès avaient été réalisés par le Gabon.
Dette
Même si des efforts sont entrain d'être faits par les autorités locales dans la gestion des finances publiques, plusieurs défis demeurent. Selon les données de la direction générale de la dette, le stock de la dette publique du Gabon en 2022 s’établissait à 7131,7 milliards de FCFA. Un portefeuille dominé à 63,4% par la dette extérieure. Et au cours des 9 premiers mois de l’année 2023 d’après les données de données du ministère de l’Economie, cette dette publique a été épongée à hauteur de 1010,8 milliards de FCFA. Toutefois, il reste encore des arriérés à éponger.
S’agissant des réformes structurelles, le FMI avait par exemple exigé aux autorités gabonaises de s’assurer que le budget 2023 devait « permettre de trouver l’équilibre entre la préservation de la paix sociale à travers les subventions, mais aussi, la préservation ou l’épargne de la plus-value pétrolière que le Gabon engrange », avait affirmé le représentant résident du FMI au Gabon Agou Gomez au mois de novembre 2022. Le Gabon devait aussi à l’en croire, faire plus d’efforts pour l’amélioration de la gouvernance dans le secteur pétrolier et la prise en charge des Gabonais économiquement faibles. Des conditions dont le respect devait aboutir à la conclusion de la troisième revue. A noter que plusieurs mesures ont été prises par les autorités gabonaises notamment pour les Gabonais économiquement faibles…
Si le programme avec le Gabon est pour l’instant mis en suspens, celui des autres pays de la zone Cemac a connu quelques évolutions. Par exemple, les revues des programmes du Congo et du Cameroun ont été achevées, et un nouvel accord triennal de la facilité élargie de crédit (FEC) a été récemment approuvé en faveur de la République centrafricaine. Les discussions se poursuivent sur un éventuel accord entre le FMI et la Guinée équatoriale au cours de ce deuxième semestre de 2023.
Rappelons que la conclusion de la première et de la deuxième revue de ce programme conclu en 2021 avait permis à l’institution de décaisser 155,29 millions de dollars américains (environ 96 milliards de FCFA) pour le Gabon dans le cadre de ce programme. Plusieurs revues restent encore à conclure.
Sandrine Gaingne
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En 2022 au Gabon, les activités portuaires se sont consolidées au regard de l’évolution ascendante de l’ensemble de ses indicateurs, selon des informations du tableau de bord de l’Economie d’octobre 2023. En effet, les différents ports du pays ont traité 13,77 millions de tonnes de marchandises en 2022 contre 11,98 millions de tonnes en 2021. Ce qui consacre une hausse de 15% du volume global de marchandises manipulées, d'après la même source. Cette évolution positive a été tirée d’après le ministère de l'Economie, par tous les postes, à savoir, les autres marchandises (+ 26,8 %), le manganèse (+ 11,1%) et le bois débités (+ 24%).
Parallèlement, le port d’Owendo et les ports cargo et minéralier d’Olam ont été les principaux moteurs de cette croissance. De manière détaillée, le port sous douane d’Owendo a consolidé ses activités en 2022, avec des mouvements de bateaux en hausse de 14,6% à 964 rotations. De même, le volume global des marchandises manipulées dans cet espace portuaire a augmenté de 16,2% à 6,1 millions de tonnes, attribuable au manganèse (+ 9,1%) et aux autres marchandises (+ 38%). Dans les ports cargo et minéralier d’Olam, les mouvements des bateaux ont progressé de 22,7% pour un volume total des marchandises manipulées de 7,38 millions de tonnes (+ 14,9%). Cette évolution est essentiellement consécutive à la bonne tenue de la manutention du minerai de manganèse et des autres marchandises, apprend-on.
Cependant, cette embellie n’a pas été enregistrée sur les plateformes portuaires de Port-Gentil et du Port môle. Au niveau du port de Port-Gentil par exemple, l’activité a été atone avec un volume global des marchandises manipulées qui a décru de 7,2% par rapport à 2021, sous l’effet combiné de la chute des quantités exportées des bois débités et des autres marchandises. Toutefois, les mouvements de bateaux ont progressé pour atteindre 311 rotations en 2022 contre 279 en 2021, soit une hausse de 11,5%. Quant au Port Môle, le volume global de marchandises manipulées a fléchi de 2,5% à 77 463 tonnes. De même, les quantités manipulées de poissons et autres marchandises ont baissé respectivement de 32,4% et 1%.
SG
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Au Gabon, les opérateurs de télécoms Airtel et Moov Africa ont réalisé un chiffre d’affaires de 37,49 milliards de FCFA via le mobile money, selon des données du tableau de bord de l’Economie d’octobre 2023. Ce chiffre est en hausse de 14,1% par rapport à l’année précédente où il était de 32,8 milliards de FCFA. « Cette embellie est essentiellement liée aux bonnes performances des différentes prestations », justifie le ministère de l’Economie.
Cette enveloppe financière collectée par les deux entreprises qui contrôlent le marché du mobile money dans le pays au cours de la période sous-revue, est composée des opérations de retraits qui sont passées de 18, 6 milliards de FCFA à 21 milliards de FCFA (+ 12,8%), des opérations de paiements qui se sont chiffrées à 11 milliards de FCFA (+ 11,0%) contre 9,9 milliards de FCFA en 2021. Les transferts nationaux quant à eux ont progressé de 16,6% passant de 4 milliards de FCFA en 2022 contre 3,4 milliards de FCFA l’année précédente, enfin, les opérations de transferts dans la zone CEMAC ont progressé de 66,6% à 1,5 milliard de FCFA, grâce à une amélioration de l’interopérabilité et la signature de conventions « Banque et prestataires de services de paiements ».
Des transactions réalisées par les abonnés du mobile money dont le nombre est également en hausse au cours de la période sous revue. Selon les données du ministère de l’Economie, au cours de la période sous-revue, le nombre de comptes mobile money s’est établi à 3 169 109 en 2022 contre 2 373 803 en 2021, soit une hausse de 34%. Les offres de promotion ont eu pour effet l’augmentation du nombre total de comptes actifs de 1 019 189 en 2021 à 1 196 464 en 2022 (+ 17%).
Suivant la même tendance, le circuit de distribution a connu une légère hausse au cours de cette période. Il a compté 30 grossistes de mobile money contre 29 en 2021. Cependant, l’on note une baisse de 37% soit 500 distributeurs en 2022 contre 788 distributeurs en 2021, du nombre de distributeurs (demi-grossistes) du mobile money au Gabon.
Cet accroissement des souscripteurs aux services mobile money traduit l’essor de la finance mobile dans le pays et en fait une alternative au secteur bancaire traditionnel selon la direction générale du trésor français. Ce d’autant plus que les banques étant très concentrées dans les centres urbains de Libreville, Port-Gentil et Franceville, les institutions financières traditionnelles n’ont pas réussi à toucher la clientèle à faible revenu, en particulier des zones les plus éloignées. Et donc, avec un taux de pénétration de la téléphonie mobile de plus en plus élevé, la finance mobile a touché certaines populations éloignées, des commerçants et des salariés.
SG
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