Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Lors de sa prestation de serment ce 4 septembre 2023, le président de la transition du Gabon a annoncé plusieurs mesures à mettre en place en urgence par le futur gouvernement qui sera formé dans les prochains jours. Dans ce cadre, le prochain gouvernement devra en priorité rétablir la bourse pour les élèves du secondaire. Une bourse qui avait été suspendue depuis plusieurs années au Gabon.

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema attend également du prochain gouvernement, de financer l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales, de créer une synergie avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités, de réviser les conditions d’attribution de la Nationalité Gabonaise et réviser les lois du foncier dans le pays. Ces derniers points ont très souvent été au centre des revendications des Gabonais qui estiment que trop de privilèges sont donnés aux étrangers dans le pays.

« Nous ne voulons plus que les terrains soient vendus aux étrangers. La priorité doit être pour les Gabonais. Les Gabonais ont du mal à se loger décemment. Il faut que ça change. Aussi, la nationalité gabonaise doit être retirée à tous les Gabonais d'adoption ayant acquis la nationalité gabonaise en dehors des voies légales telles que le mariage avec un/une gabonais, n'ayant pas fait au moins 10 ans au Gabon comme le prévoit la loi », affirme Guitri Mekui, jeune gabonais.

Le président de la transition souhaite également que le gouvernement travaille pour faciliter le retour au pays de tous les exilés politiques, et à amnistier les prisonniers d’opinions. Des annonces qui ont globalement été bien accueillies par les populations Gabonaises.

SG

Selon la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale du Gabon dans sa note de conjoncture quatre principaux établissements de microfinance regroupent à eux seuls près de 91% des clients du secteur au premier trimestre 2023. Il s’agit de la Financière africaine de micro-projets (Finam), Loxia, filiale de BgfiBank, et Épargne et développement du Gabon (EDG) et Express-Union, une entreprise camerounaise.

Les parts de marché de ces sociétés ne sont pas détaillées par la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale du Gabon. Cependant, en glissement annuel, la clientèle globale du secteur a régressé de 8,2% avec des dépôts collectés en hausse de 8,5%.

En revanche, le secteur enregistre une croissance des effectifs de 4,3% en glissement trimestriel, en lien avec les nouveaux recrutements dans les agences, après le fort repli de 9% observé au cours du trimestre précédent. La croissance en glissement annuel est de 11,3%. Aussi, le nombre d’agences et de points de vente créés est en hausse (+7,4%) comparativement au trimestre précédent. En glissement annuel, il s’est apprécié de 9,8%, grâce à l’extension de la couverture nationale par plusieurs sociétés anonymes, apprend-on. Toutefois, les activités sont majoritairement concentrées sur Libreville, Port-Gentil, Franceville et Oyem.

fr45

Selon la note de conjoncture en question, les institutions de microfinance ont maintenu la dynamique de croissance de leurs activités durant le premier trimestre de l’année 2023, en termes de recapitalisation des fonds propres, de financement de l’économie et de collecte de dépôts. En effet, les fonds propres sont en hausse de 79,6%.

Au premier trimestre 2023, le secteur compte 19 établissements de microfinances, comme au trimestre précédent, répartis en 6 sociétés coopératives affiliés à un réseau et 13 sociétés anonymes indépendantes.

SG

Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo Ondimba, a officiellement pris fonction comme « président de la transition » ce lundi 4 septembre à Libreville. Il a presté serment sur « une charte de la transition » devant un parterre d’invités constitués notamment des membres du gouvernement dissous, dont le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et la vice-présidente Rose Christiane Ossouka Raponda. Tous deux ont suivi l’allocution d’investiture du nouvel homme fort du Gabon, assis au premier rang.

En prenant le pouvoir le 30 août, la junte avait annoncé la « fin du régime en place » peu de temps après la proclamation de la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 2009. « C’est sans aucune violence, sans heurt et sans effusion de sang que le Comité pour la transition et la restauration des institution (CTRI) a changé le régime en place qui confisquait le pouvoir des institutions de la République depuis plusieurs années, au mépris flagrant des règles démocratiques », a déclaré le nouveau chef de la transition, qui assure vouloir « préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la charte de la transition et la loi » et de « préserver les acquis de la démocratie ».

En prêtant serment lundi dans son costume d’apparat rouge de la Garde républicaine (GR), l’unité chargée de la protection du président de la République qu’il commandait depuis deux ans jusqu’au putsch, le général Brice Oligui Nguema a promis de « remettre le pouvoir aux civils » à la fin de la transition, en organisant « de nouvelles élections libres, transparentes et crédibles dans la paix sociale ». Mais il ne donne toujours pas de date, continuant à entretenir le flou sur la durée de la transition. Il a simplement annoncé la mise en place, « dans quelques jours », d’un gouvernement composé « de gens expérimentés et de personnes à la compétence avérée » qui devra notamment travailler au « retour des exilés politiques » et « amnistier les prisonniers d’opinion ».

Patricia Ngo Ngouem

Lire aussi :

Le général Oligui prépare l’opinion à une transition longue

Après le coup d’État militaire qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition, ne veut pas se précipiter pour l’organisation de nouvelles élections dans le pays. Car pour lui, organiser des élections à la hâte, risquerait de perpétuer les erreurs du passé et de maintenir les mêmes personnes au pouvoir.

« Nous avons dissout les élections. Nous repartirons vers de nouvelles élections, mais, pas avec le même mode. Nous allons mettre en place une nouvelle constitution. Elle sera écrite par le clergé, les membres de la société civile, les politiques, tout le monde…, avec la limitation des mandats et une élection à deux tours. On fera cette constitution et vous allez voter au référendum. Une constitution où tous les Gabonais vont se reconnaître », a déclaré le général Brice Oligui Nguema, président de la transition au cours d’une rencontre avec la presse le 2 septembre dernier.

Puis, « on va sceller la constitution et mettre les gardes-fous militaires. Celui qui veut tricher, ou qui veut déborder, l’armée le déchoit. Et après la constitution, on va s’attaquer au code électoral qui était aussi mal construit. Et une fois qu’on termine avec le code électoral, on va vers les élections. Et vous aurez des élections crédibles, où vous allez vous reconnaître, où le perdant reconnaît sa défaite… Mais, nous demander d’aller vite, je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Avec tous les problèmes cités, s’il faut les résoudre, il faut du temps », a-t-il poursuivi.

Ces propos du président de la transition laissent entendre que la durée de la transition pourrait être longue. On aura des précisions sur sa durée exacte à l’issue de la prestation de serment du général Oligui Nguema comme président de la transition ce 4 septembre 2023. Une prestation de serment qui marque le début de la période de transition au Gabon.

Lire aussi:

Le CTRI annonce la réouverture des frontières, à la veille de la prestation de serment du président de la transition

Coup d’État au Gabon : la junte multiplie les annonces pour rassurer les investisseurs

Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), qui a pris le pouvoir au Gabon, a décidé le 2 septembre de la réouverture, « avec effet immédiat », des frontières terrestres, maritimes et aériennes. Cette mesure avait été instaurée le 30 août dernier par le CTRI qui annonçait avoir mis « fin au régime en place », et indiquait que les frontières seront fermées « jusqu’à nouvel ordre ».

Dans un communiqué lu samedi dernier sur la télévision nationale par le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, la junte explique que cette mesure a été prise dans le souci de « préserver le respect et l’état de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l’ensemble des Etats du monde ». Après le putsch au Gabon et la fermeture de l’aéroport de Libreville, Air France avait annoncé l’annulation de ses deux vols du 31 août reliant respectivement Paris-Charles de Gaulle à Libreville et Libreville à Paris-Charles de Gaulle. Le Gabon est une destination privilégiée pour la compagnie aérienne française qui y effectue sept vols par semaine.

Le porte-parole du CTRI précise que « les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leurs documents de voyage », compte tenu du couvre-feu toujours en vigueur de 18h à 6h dans le pays. La levée de la fermeture des frontières intervient à la veille de la prestation de serment du général Brice Olingui Nguema comme président de la transition devant la Cour constitutionnelle ce lundi 4 septembre.

Le CTRI avait annoncé jeudi avoir décidé du « rétablissement provisoire » de la Cour constitutionnelle, dissoute après le coup d’État militaire de mercredi dernier. Vendredi, le nouvel homme fort de Libreville a promis une nouvelle « Constitution qui va dans le sens des aspirations du peuple gabonais resté trop longtemps dans la souffrance » et un « nouveau code électoral », mais sans « précipitation ». Il n’a toutefois pas toujours annoncé la durée de la transition.

P.N.N

Lire aussi:

Au Gabon, les leaders religieux veulent connaître la durée de la transition

Les avocats de l’épouse d’Ali Bongo ont déposé une plainte ce 1er septembre auprès du parquet de Paris en France contre la « détention arbitraire » de leur cliente, rapportent les médias français citant un communiqué de ses conseils.

« Mme Valentin, épouse Bongo, est privée de sa liberté depuis le putsch du 30 août 2023, tout comme son fils cadet Jalil », et son fils aîné Noureddine Bongo Valentin quant à lui, « est incarcéré dans un lieu tenu secret », s’inquiètent François Zimeray et Jessica Finelle, les avocats de Sylvia Bongo Ondimba dans un communiqué cité par l’AFP.

Selon ces Conseils, l’ex-première dame Sylvia Bongo Ondimba, d’origine française est « retenue dans un endroit indéterminé au Gabon », et « aucune considération politique ne justifie ces violences et cette mise au secret hors de tout cadre légal. Nous sommes inquiets pour leur santé et leur sécurité ». Ils exigent pour cela, avoir l’autorisation pour des « visites consulaires pour la famille et notamment pour Noureddine Bongo Valentin, qui pourrait être victime d’une disparition forcée ».

Depuis le coup d’État le 30 août dernier, le Comité de transition et de restauration des institutions (CTRI) avait assuré que le président Ali Bongo avait été placé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins, tandis que son fils Noureddine Bongo Valentin avait été arrêté pour haute trahison contre les institutions de l’État, détournement massif des deniers publics, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants…

Cependant, jusqu’à présent, aucune information précise n’a été donnée sur Sylvia Bongo Ondimba. Surtout que dans une vidéo qui a été largement diffusée le même jour, Ali Bongo laissait entendre que son épouse n’était pas à ses côtés.

Lire aussi:

La Ceeac désigne le président Touadera comme médiateur pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Gabon

Coup d’État au Gabon : Brice Oligui Nguema, de protecteur d’Ali Bongo à chef de la junte

Coup d’État au Gabon : annoncé en résidence surveillée, Ali Bongo apparait dans une vidéo

Les leaders de toutes les confessions religieuses du Gabon ont rencontré le président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le général Brice Oligui Nguema, jeudi 31 août à Libreville. Au cours de cette rencontre, les hommes de Dieu ont notamment voulu connaître la durée de la transition et savoir si celle-ci sera accompagnée de la restauration des institutions. Ils souhaitent également savoir s’il y aura un gouvernement de transition et plaident pour « la réforme institutionnelle », chantier prioritaire auquel doivent s’attaquer les putschistes selon eux.

En prenant le pouvoir le 30 août dernier, la junte a annoncé l’annulation des élections générales (présidentielle, législatives et locales) du 26 août et la « dissolution » toutes les institutions. Notamment le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental, ainsi que le Centre gabonais des élections (CGE) qui a proclamé le président sortant, Ali Bongo Ondimba, vainqueur de l’élection présidentielle avec 64,27% des voix contre 30,77% pour l’opposant Albert Ondo Ossa, son principal rival.

Mais le CTRI n’a encore rien révélé de ses intentions, alors que des appels à une transition la plus courte possible se font déjà entendre. Au lendemain du coup d’État militaire, Alternance 2023, la principale plateforme de l’opposition, a demandé aux militaires de reprendre le décompte des voix pour reconnaître la victoire de son candidat Albert Ondo Ossa.

« L’intérêt supérieur de la nation et la défense de ses intérêts fondamentaux nous commandent de reprendre le processus de centralisation des résultats de l’élection présidentielle qui a été interrompu. Au terme de ce processus qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos forces armées, le Pr Albert Ondo Ossala verra sa victoire officialisée », a annoncé Mike Jocktane, membre de ladite plateforme, lors d’une déclaration à la presse jeudi. Albert Ondo Ossa avait déjà revendiqué sa victoire avant même la fin du scrutin samedi dernier.

D’autres acteurs par contre militent pour de nouvelles échéances électorales. Surtout que l’organisation des élections générales du 26 août dernier « n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif » selon le CTRI, qui a dénoncé des « résultats tronqués », « La mission du point de vue légal des putschistes n’est pas de reprendre le comptage des voix. Ils ont dissous le CGE et la Cour constitutionnelle, mais ne peuvent pas se substituer aux institutions de la République pour faire le recomptage des voix et venir déclarer Ondo Ossa vainqueur. Ce n’est pas leur mission », a déclaré à la BBC Geoffroy Foumboula, membre du Copil citoyen.

Cette plateforme de la société civile avait introduit des recours devant la Cour constitutionnelle à l’effet de demander l’annulation du décret instituant le bulletin de vote unique pour la présidentielle et les législatives du 26 août. Mais la haute juridiction avait rejeté toutes les requêtes formulées aussi bien par les acteurs de la société civile que par les opposants, affirmant qu’« aucun des moyens invoqués par les requérants (…) n’ayant prospéré ».

Jeudi, le CTRI a décidé du « rétablissement provisoire » de la Cour constitutionnelle devant laquelle le général Oligui doit prêter serment le 4 septembre prochain, et annoncé la « mise en place progressive » des institutions de la transition. « Il y aura des décisions dures à prendre », a prévenu le général Oligui, invitant les religieux à se concerter et à lui proposer des « solutions pérennes et adéquates pour essayer de changer les choses » au Gabon.

Patricia Ngo Ngouem

Lire aussi:

Coup d’État au Gabon : des pressions se font jour pour pousser le général Oligui hors du pouvoir

Au cours du premier semestre 2023, le chiffre d’affaires de TotalEnergies Gabon, compagnie de production et de fourniture d'énergies a reculé de 20% par rapport au premier semestre 2022, pour s’établir à 212 millions $ (128,2 milliards de FCFA), indique un communiqué de l’entreprise rendue publique le 30 aout dernier.

Cette baisse est justifiée selon l’entreprise par le recul du prix moyen de vente sur la période « principalement ». En effet, sur le premier semestre 2023, le prix de vente moyen (75,1 $/b) de la qualité de pétrole brut commercialisée par TotalEnergies EP Gabon est en baisse de 26% par rapport au premier semestre 2022 (101,0 $/b).

Le résultat net de l’entreprise quant à lui s’établit à 39 millions $, contre 24 millions $ au premier semestre 2022, en hausse de 63%. Selon TotalEnergies EP Gabon, il « est impacté positivement par l’application de nouveaux termes fiscaux conformément aux accords signés en décembre 2022 et par l’amélioration de la rémunération des positions de trésorerie sur la période, et négativement par le recul des prix de vente moyens et par la hausse des charges d’exploitation ».

Aussi, la production de pétrole brut de TotalEnergies EP Gabon s’est élevée à 16,0 kb/j, en hausse de 11% par rapport au premier semestre 2022 (14,4 kb/j). Cette évolution marque une reprise relativement au premier semestre 2022 marqué par l’impact défavorable d’évènements opérationnels, et plus particulièrement par l’incident au terminal pétrolier du Cap Lopez ayant entrainé un arrêt de la production durant 19 jours, justifie la compagnie pétrolière.

À noter que TotalEnergies EP Gabon opère dans le pays depuis plus de 90 ans dans l’exploration et la production d’hydrocarbures. La société française a prolongé en 2022 le partenariat qui la liait à l’État gabonais, pour 25 années de plus.

SG

Lire aussi:

Hydrocarbures : TotalEnergies Gabon annonce un chiffre d’affaires en baisse de 44% au premier trimestre 2023

Le français TotalEnergies multiplie par 10 son bénéfice au Gabon pour le porter à plus 200 milliards de FCFA en 2022

La Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) a désigné le 31 août 2023 le président de la République centrafricaine, Pr Faustin Archange Touadera, comme facilitateur, pour engager des pourparlers avec les militaires et tous les acteurs gabonais en vue d’un « retour rapide à l’ordre constitutionnel » dans le pays. Cette décision a été prise au cours de la 3e session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Ceeac tenue par visioconférence dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité de l'Afrique centrale (Copax) consacré à la situation politique et sécuritaire au Gabon.

Le président centrafricain qui est par ailleurs président en exercice de la Cemac, sera appuyé dans cette tâche par la ministre centrafricaine des Affaires étrangères et de la Commission de la Ceeac en qualité d’envoyés spéciaux, apprend-on dans le communiqué de la Ceeac.

Ceux-ci devront entamer un dialogue avec les acteurs de la transition au Gabon afin d’aboutir au retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. Dans ce sens, la Ceeac a exhorté les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Gabon en tête desquelles l’ONU, l’Union africaine, à conjuguer des efforts pour soutenir le pays dans ce processus.

Par ailleurs, face à l’empêchement d’Ali Bongo Ondimba de continuer à assurer la présidence en exercice de la Ceeac, la conférence a désigné le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, vice-président en exercice de la Ceeac, pour assurer la continuité de la présidence de la Communauté. Celui-ci présidera à Djibloho en Guinée équatoriale le 4 septembre prochain, une autre réunion extraordinaire, cette fois en présentiel. Soit le même jour où le général Brice Oligui Nguema va prêter serment devant la Cour constitutionnelle comme président de la transition au Gabon.

Lire aussi:

Coup d’État au Gabon : la junte multiplie les annonces pour rassurer les investisseurs

Le Gabon suspendu de l’Union africaine suite à la suite du putsch du 30 août dernier

Coup d’Etat au Gabon : des pressions se font jour pour pousser au plus vite le général Oligui hors du pouvoir

Au lendemain du coup de force militaire qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba mercredi 30 août, le président de la transition, le général Brice Oligui Nguema (photo), a annoncé une série de mesures avec « application immédiate », à l’issue d’une rencontre avec la Fédération des entreprises du Gabon (FEG), au palais présidentiel à Libreville. « Nous allons dans l’immédiat concrétiser, sous la supervision directe, le règlement de la dette intérieure par la mise en place du “Club de Libreville” », a déclaré le chef du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) face à des représentants du patronat.

Lors d’une audience avec le bureau de la FEG en décembre 2022, l’ancienne ministre du Budget, Edith Ekiri Mounombi Oyouomi, avait annoncé la mise en place, début 2023, du « Club de Libreville », un ensemble de créanciers constitués sous la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE), dont le chef de file est la BGFIBank, pour restructurer la dette due par l’État aux entreprises locales. Ce mécanisme devrait permettre « de relancer l’économie nationale, redonner confiance aux entreprises nationales et préserver les emplois qui sont quelque chose de très important pour nous », se réjouissait alors Henri-Claude Oyima, le patron de la FEG. Jeudi, le chef de la junte qui a pris le pouvoir au Gabon a décidé de matérialiser cette promesse, malgré des enquêtes sur le « Club de Libreville » qui ont montré autrefois « plusieurs irrégularités », dit-il.

Le général Brice Oligui Nguema a également annoncé la « mise sous gestion du secteur privé » des deux caisses de prévoyance sociale du Gabon, à savoir : la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) mise en place en 2007 dans le but de garantir la couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise et d’assurer le service des prestations familiales aux Gabonais économiquement faibles (GEF), ainsi que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) chargée d’assurer la sécurité sociale aux travailleurs du secteur privé. En clair, la CNAMGS et la CNSS seront privatisées. Le secteur privé demande la privatisation de la CNAMGS et la CNSS depuis un moment. Au sortir avec le président Ali Bongo, en 8 décembre 2022, Henri-Claude Oyima avait indiqué que ce dernier avait annoncé cette privatisation. « Les retraités vivent mal et je veux que ce soit effectif dès maintenant », a-t-il justifié.

Le nouvel homme fort du Gabon a aussi annoncé la restauration de la Journée comptable du Trésor « pour mettre fin aux petites combines entre copains et coquins » et l’appel « systématique » au système bancaire lorsqu’il s’agira de financer les projets. « Je suis pratique et pragmatique. Par conséquent, je veillerai personnellement à ce que les propositions de ce jour soient concrétisées pour le plus grand bien de nos populations », a affirmé le président de la transition.

Ces quatre mesures font partie des 13 propositions formulées par le patronat qui ont « prioritairement » retenu l’attention du CTRI, a précisé le général Brice Oligui Nguema. À l’unisson à travers un standing ovation, les chefs d’entreprises ont accueilli favorablement ces annonces « présidentielles » avec des applaudissements nourris.

Alors que les investisseurs s’inquiètent de leurs intérêts dans le pays après le coup d’État, le chef de la junte a tenu à rassurer l’ensemble des bailleurs de fonds, les partenaires au développement ainsi que les créanciers de l’État que « toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements de notre pays aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur », a affirmé le colonel Ulrich Mafoumbi Mafoumbi, porte-parole du CTRI, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

Patricia Ngo Ngouem

Lire aussi :

Marché financier de la Cemac : pour Harvest Asset Management le Gabon devrait continuer à tenir ses engagements

Gabon : Eramet reprend ses activités, suspendues mercredi matin après le coup d’État

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.