Le Nouveau Gabon

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La chaine de télévision publique, Gabon première, a diffusé, ce 21 août 2023, une conversation entre deux hommes. L’audio repris par plusieurs médias est attribué au candidat à l’élection présidentielle Albert Ondo Ossa et à l’homme politique Alexandre Barro Chambrier, tous membres de la plateforme de l’opposition Alternance 2023, créée à la faveur des élections générales du 26 août 2023, au même titre que Paulette Missambo, Mike Jocktane et Ndong Sima.

Cet audio, selon ces médias, est un échange entre les deux hommes politiques intervenu à la veille de la désignation de Albert Ondo Ossa par Alternance 2023 comme son candidat à l’élection présidentielle. D’après l’Agence gabonaise de presse, les deux hommes politiques évoquent dans cet échange « l’intérêt d’un soulèvement des populations au lendemain du 26 août prochain », tout en évoquant la stratégie à adopter pour gagner l’élection présidentielle.

« On a déjà étudié avec d’autres personnes pour mettre en place la stratégie et Ali sait qu’en cas de…, nous pouvons avoir des alliances que ce soit au Cameroun, en Guinée équatoriale et même au Congo parce qu’il y a des frontières. C’est quelque chose qui va nécessiter que des personnes se mobilisent », y en entend-on. « Moi je peux à travers Macron (président de la République de France, NDLR) avoir des appuis de Ouattara (président de la République de Côte d’Ivoire, NDLR) qui suivent le processus de prêt », poursuit la même voix. À en croire le quotidien l’Union, édition de ce 22 août, l’homme qui tient ce propos est Alexandre Barro Chambrier.

Au sein de la coalition Alternance 2023, on crie à la manipulation. « La Plateforme Alternance 2023 dément catégoriquement la véracité et l’authenticité de cette conversation qui n’a en réalité jamais eu lieu, et qui n’est rien d’autre qu’une utilisation infâme de l’intelligence artificielle dont le pouvoir est coutumier depuis bientôt cinq ans », à la réagit la plateforme dans un communiqué publié le même jour. Dans ce document, signé par son président Ndong Sima, elle invite par ailleurs le « procureur de la République à se saisir de cette affaire afin que la direction générale de Gabon première et l’ensemble des personnes impliquées dans cette manipulation en répondent devant la justice ».

SG

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Le 19 août, le ministre des Mines et de la Géologie, Chen Sylvestre Mezui M’Obiang, a mis en garde les opérateurs économiques et les exploitants de matériaux de carrière sur l’extraction illégale du sable à Port-Gentil, chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime. Le membre du gouvernement a tenu à leur préciser que l’exploitation du sable n’est pas interdite au Gabon, « mais qu’elle est désormais limitée aux bancs de sable situés près de la côte, excluant toute forme d’exploitation sur la terre ferme ».

En 2015, le président Ali Bongo Ondimba avait pris un décret suspendant toute exploitation du sable sur le continent au Gabon. La même année, le 15 décembre, le ministère des Mines avait pris un arrêté portant interdiction des activités d’exploitation des matériaux de carrière dans la zone de l’île de Mandji sur laquelle est construite la ville de Port-Gentil. Le texte précisait que l’exploitation des matériaux de carrière dans cette zone est « incompatible avec la protection de l’environnement dans la province de l’Ogooué-Maritime ».

L’année suivante, le gouvernement a confirmé l’interdiction d’exploiter les matériaux de carrière (sable, latérite, grès, calcaire, etc.) dans les zones à risque, notamment dans le nord de Libreville (province de l’Estuaire) et à Port-Gentil. L’interdiction visait à protéger les littoraux, le Gabon étant présenté comme un modèle de préservation de l’environnement. Mais les pouvoirs publics reprochent aux populations d’user de stratagèmes pour exploiter le sable, alors que l’environnement n’est pas propice à cette activité.

Cas de l’île Mandji

« Malheureusement, les populations utilisent des techniques peu orthodoxes en passant par des canaux approuvés pour le curage, transformant ainsi cette activité en une exploitation illégale du sable », affirme le ministre des Mines. Selon Chen Sylvestre Mezui M’Obiang, l’exploitation « anarchique » se poursuit sur l’île de Mandji, malgré les avertissements et les alertes émis par les autorités, y compris son département ministériel. « Le canal initialement destiné au curage est devenu un lac circulaire qui pose des problèmes à l’Etat, les habitants et la science, qui plaident en faveur d’une utilisation plus responsable du sable sur l’île de Mandji », rapporte le ministère sur sa page Facebook.

Aussi, le membre du gouvernement a-t-il rappelé aux opérateurs économiques et aux exploitants de matériaux de carrière les procédures, les lois et les réglementations en vigueur en matière de gestion et d’exploitation du sable sur cette île.

Au Gabon, la forte demande en sable, ingrédient essentiel à la production du ciment pour le béton, a provoqué le développement de filières illégales d’extraction, contribuant notamment à la détérioration des écosystèmes. Le Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP, sigle en anglais) affirme que l’extraction de sable, si elle n’est pas gérée correctement dans les zones où les écosystèmes sont fragiles, peut avoir des effets négatifs sur l’environnement.

« L’extraction de sable à partir d’une plage peut, par exemple, non seulement conduire à la destruction de la biodiversité locale, mais peut aussi réduire les possibilités de tourisme », selon cet organisme onusien. La récente descente du ministre des Mines sur des sites d’exploitation illégale de sable à Port-Gentil visait deux objectifs, apprend-on. Il était ainsi question de « résoudre non seulement le problème de l’exploitation illégale du sable, mais également trouver des zones appropriées pour l’exercice de cette activité », l'ambition du gouvernement étant de réguler cette activité.

P.N.N

« Le ministre de la Justice informe de la gratuité des extraits de casiers judiciaires sur toute l’étendue du territoire au profit des candidats au concours d’incorporation dans les forces de police nationale », informe une note signée le 21 août 2023 par le secrétaire général de la Chancellerie, François Mangari. L'établissement de ce document nécessaire pour la constitution des dossiers de candidature aux concours coûte 5000 et 10 000 FCFA, apprend-on. Et les dépôts des dossiers pour ledit concours se font depuis le début de ce mois d'août.

Ce concours qui sera organisé après les élections générales (présidentielle, législatives et locales) du 26 août prochain, prévoit le recrutement au sein des forces de police nationale entre 1 000 et 1 200 nouveaux agents.

Ce recrutement vise à renouveler et renforcer les effectifs des forces de police nationale huit ans après l’organisation du dernier concours de la police. Car, il faut le rappeler, les recrutements avaient été gelés au sein de la fonction publique gabonaise depuis quelques années afin de permettre une maîtrise optimale de l’évolution de la masse salariale de l’État, et une meilleure gestion des ressources humaines. Seuls quelques secteurs prioritaires étaient autorisés à recruter.

SG

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Dans la période du 25 au 27 août 2023, la circulation interurbaine des poids lourds est interdite sur l’ensemble du territoire gabonais, a annoncé le ministre des Transports, Auguste Roger Bibaye Itandas, dans une note datée du 18 août 2023.

D’après le membre du gouvernement, cette décision a été prise dans le but d’assurer la sécurité des usagers de la route et réduire substantiellement les risques d’accident le 26 août prochain, jour des élections générales (présidentielle, législatives et locales) dans le pays. Car, les électeurs seront appelés à se déplacer massivement vers les lieux de vote. À cet effet, « les opérateurs économiques qui assurent le transport urbain des produits de première nécessité, sont invités à prendre toutes les dispositions utiles avant la période indiquée pour éviter toute pénurie », indique le ministre des Transports.

Pour le respect de cette décision par les conducteurs de poids lourds, le ministre des Transports sollicite l’intervention de la direction de la sécurité routière en collaboration avec les forces de défense et de sécurité conformément au décret du 20 novembre 2011.

SG

33 jeunes gabonais bénéficiaires de la bourse de coopération de la Chine s’apprêtent à aller poursuivre leurs études universitaires dans l’Empire du Milieu pour le compte de l'année académique 2023-2024. À quelques jours de leur départ du Gabon, l’ambassade de Chine a organisé à Libreville une cérémonie d’au revoir qui a été également l’occasion de leur prodiguer quelques conseils pour faciliter leurs séjours en Chine au cours des quatre années à venir.

Au cours de cette cérémonie, l’ambassadeur de Chine LI Jinjin, ainsi que les autorités gabonaises et les anciens boursiers gabonais en Chine ont encouragé les étudiants gabonais à bien apprendre la langue chinoise une fois sur place, à acquérir des connaissances professionnelles, à découvrir la Chine réelle et à contribuer au développement du Gabon et au partenariat entre les deux pays. « Il faut qu’ils soient des étudiants assidus et qu’ils essaient le mieux que possible d’adopter la culture chinoise parce que chaque pays a ses réalités et pour bien réussir, il faut être ancré dans la culture du pays qui t’accueille », a expliqué Elvis Presley Mfoubou, ancien étudiant diplômé de Chine.

Ce dernier a par ailleurs insisté sur la nécessité pour ces boursiers de se mettre au travail dès leur arrivée pour profiter de leur bourse. « C’est à vous de tracer la trajectoire que vous voulez donner à votre futur à partir de ces études. Ne partez pas d’ici si vous n’avez pas un objectif précis, puis, mettez les moyens qu’il faut pour les atteindre. Cette bourse est une belle opportunité, il faut en profiter. Après vos études vous pouvez trouver facilement du travail ici », a-t-il conseillé aux boursiers.

Ces bourses d’étude sont octroyées chaque année par la Chine aux bacheliers et étudiants gabonais dans différentes filières choisies par les boursiers. « L’éducation est un secteur très important dans la coopération sino-gabonaise, parce que nous pensons que le développement d’un pays se base surtout sur ses talents. Chaque année, nous donnons des bourses aux jeunes Gabonais pour aller étudier en Chine et c’est un programme à long terme. C’est depuis une quinzaine d’années que nous le faisons et ce programme va se poursuivre », a soutenu Li Jinjin, ambassadeur de Chine au Gabon. Pour le compte de l’année 2022-2023, ce sont 20 bourses qui avaient été mises à la disposition des Gabonais.

SG

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Suite à l’annonce du rachat de la société Assala Gabon par la compagnie pétrolière française Maurel & Prom (M&P), le directeur général d’Assala Energy Gabon, Brice Morlot, rencontre ce 21 août 2023 à 14 heures l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), a appris Le Nouveau Gabon auprès de l’organisation. Cette rencontre a été sollicitée par l’ONEP dans le but d’échanger sur le traitement du personnel par la société Assala Gabon en lien avec la cession totale de ses actifs, soutient l’organisation.

« Il est opportun de discuter en vue de trouver des solutions aux attentes légitimes des travailleurs », à savoir, « la mise en place d’un plan social conventionnel portant sur l’octroi d’un bonus exceptionnel en reconnaissance de la valeur ajoutée de tous les employés dans la revalorisation des actifs d’Assala Gabon », soutient l’ONEP. Dans ce cadre, cette organisation demande le déclenchement des mécanismes de départ volontaire et de préretraite, selon les conditions des accords collectifs d’établissements de février 2015 en vigueur, pour les employés qui ne pourraient pas rejoindre la nouvelle entité, ainsi que la garantie de la préservation post-transaction de tous les emplois directs et indirects, notamment les emplois communautaires.

L’ONEP demande aussi le règlement du passif s’agissant entre autres du bilan social des obligations légales, réglementaires et conventionnelles ainsi que des engagements pris dans le cadre du transfert du personnel vers Assala après le rachat de Shell Gabon en 2017. Également, le règlement de plusieurs problématiques non résolues pendant la période Covid-19 (2020-2022) et la problématique liée au facteur discrétionnaire pour les bonus annuels de performance.

Cette rencontre fait suite à l'annonce faite par la compagnie pétrolière française Maurel & Prom (M & P) le 15 août dernier, de la signature avec Assala d'un contrat d'achat de 100% des actifs de la société pétrolière pour 730 millions de dollars (438,7 milliards de FCFA). La finalisation de la transaction est prévue entre le quatrième trimestre 2023 et le premier trimestre 2024.

SG

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A la surprise générale, l’opposition gabonaise, réunie au sein de la coalition Alternance 2023, plateforme créée en janvier 2023 en vue des élections générales du 26 août au Gabon, a choisi Albert Ondo Ossa comme « candidat consensuel » à l’élection présidentielle. L’annonce a été faite ce 18 août 2023 après deux jours de concertations.

La « décision prise ce jour par la plateforme de prioriser l’élection du président de la République afin de concentrer les suffrages des partisans du changement véritable autour de notre candidat consensuel, et, ainsi, déjouer le piège tendu par le pouvoir en place pour disperser nos voix à travers le jumelage des élections présidentielles et législatives », a expliqué le président de la plateforme, François Ndong Obiang. De ce fait, ce dernier a invité toute l’opposition unie au sein de la coalition alternance 2023 à voter pour leur candidat.

À sa suite, Albert Ondo Ossa a également appelé les Gabonais à se mobiliser autour de sa candidature. « Je suis particulièrement ému… Nous allons lutter avec les moyens que nous offre la constitution », a-t-il affirmé.

Le Pr Albert Ondo Ossa, enseignant d’économie à l’université Omar Bongo, a été préféré à Paulette Missambo ou Alexandre Barro Chambrier qu’on a plusieurs fois cité comme étant favoris pour représenter cette coalition à la présidentielle. La coalition Alternance 2023 regroupe d’autres candidats à la présidence tels que Mike Jocktane ou Ndong Sima.

SG

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La Société de financement du développement international des États-Unis (DFC) a annoncé le 15 aout dernier avoir fourni une garantie de 500 millions de dollars (plus de 313 milliards de FCFA à la valeur du dollar actuelle) contre les risques liés à l’émission d’une obligation pour la conservation marine au Gabon (Gabon Blue Bond), apprend-on dans un communiqué de la société américaine.

« L’assurance contre les risques politiques de la DFC a apporté un soutien essentiel à cette transaction historique, a aidé à mobiliser des capitaux auprès d’investisseurs institutionnels et a catalysé des investissements supplémentaires dans les efforts de conservation marine du Gabon », a déclaré le président-directeur général de la DFC, Scott Nathan (photo). D’après DFC, l’obligation bleue du Gabon devrait générer un financement de 163 millions de dollars (plus de 102 milliards de FCFA) pour de nouveaux efforts de conservation marine au cours des 15 prochaines années, et faire progresser les objectifs de conservation critiques, protéger les espèces menacées et soutenir « l’économie bleue » durable du pays.

Cette opération de levée des fonds du Gabon est menée conjointement avec l’ONG The Nature Conservancy (TNC) et Bank of America et va permettre de racheter une partie de la dette du Gabon, apprend-on.

Pour le Gabon, « c’est historique ! L’aboutissement d’un long travail et le début d’une vraie révolution. Cet accord permet de réduire notre dette, mieux conserver l’environnement et créer plus d’emplois pour les Gabonais(es) dans ce secteur d’avenir. Il ouvre la voie à d’autres accords du même type en Afrique. Nous pouvons en être fiers ! », s’est réjoui le président de la République Ali Bongo

Une Obligation bleue ou Blue Bonds est un outil financier pour lever des fonds auprès d’investisseurs afin de financer des projets marins et océaniques aux retombées positives pour l’environnement, l’économie et le climat. Ce concept s’inspire de celui des obligations vertes, qui est mieux connu.

SG

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Le président Ali Bongo Ondimba a annoncé l’ouverture, « dans les prochaines semaines », de la voie de contournement de Libreville, dans son message à la nation mercredi 16 août à l’occasion de la commémoration du 63e anniversaire de l’indépendance du Gabon. « Cette voie tant attendue permettra de désengorger le nord de notre capitale, et de faire gagner des moments essentiels dans nos vies quotidiennes tout en contribuant à l’aménagement d’une capitale nationale moderne, attractive et mondialisée », a déclaré le chef de l’État.

Dans son discours des vœux de Nouvel An en fin d’année dernière, le président avait annoncé la mise en service de cette voie au courant de l’année 2023, sans toutefois donner de date précise. Les travaux de construction de la nouvelle voie de contournement de l’aéroport de Libreville menant à la commune d’Akanda ont débuté au premier trimestre 2022. Le chantier devait être initialement livré fin juillet 2023 par la GSEZ Airport, en charge des travaux.

« Mais compte tenu de certains challenges, on a eu beaucoup de difficultés dans l’approvisionnement des agrégats et autres types de matériaux de construction. Donc, nous espérons au moins accélérer les travaux et livrer le travail dans les délais », affirmait en juin dernier, Sunil Kapoor, le chef de projet, justifiant par là le retard pris dans la livraison. Le projet consiste à construire par endroits de 2x3 voies et 3x2 voies sur environ 4,5 km, dit-il.

Selon les autorités, la mise en service de cette voie devrait fluidifier le trafic routier et reléguer les embouteillages de cette zone à un mauvais souvenir. « Pour tout habitant de la zone nord de Libreville comme tout citoyen qui souhaiterait se rendre dans la zone nord, il y a toujours cette difficulté de trafic qui s’est présentée. L’une des solutions, c’était effectivement de réaliser une voie de contournement. C’est un projet intégrateur qui permettra de libérer le trafic dans la zone nord de Libreville », assure Serge Pamphile Moumbogou Ditengou, directeur général des infrastructures de transport.

P.N.N.

Né le 27 février 1981 à Port-Gentil, Axel Stophène Ibinga Ibinga est l’un des 19 candidats à l’élection présidentielle du 26 aout prochain. Il se présente comme un entrepreneur gabonais qui cumule 17 années dans le milieu des affaires. Il est notamment à la tête de Ax Capital Investment Gabon, une société d’investissement créée en 2020. Son ambition, s’il est élu au soir du 26 aout prochain, est de créer de l’emploi pour les Gabonais et développer l’économie du pays. Dans cet entretien avec Le Nouveau Gabon, ce candidat indépendant à la présidentielle parle de son projet de société qui s’articule autour de neuf axes.

Le Nouveau Gabon : Vous êtes candidat à l’élection présidentielle du 26 aout prochain, et pourtant, vous êtes encore méconnu de la scène politique gabonaise. Pourquoi avoir choisi de vous porter candidat à l’élection présidentielle plutôt qu’aux locales ou aux législatives ?

Axel Ibinga Ibinga : Parce que je pense qu’on ne se lève pas un matin pour être candidat à l’élection présidentielle. Et je pense aussi que pour être candidat à une élection législative ou à une élection locale, on a un projet ou une idée. Mais, moi, pour ce qui me concerne, j’ai un programme de société. C’est la richesse de ce programme qui m’oblige naturellement à me porter candidat à la présidentielle plutôt qu’aux législatives ou aux locales.

LNG : Parlez-nous de ce programme ?

AII : Mon programme s’intitule « La République au travail ». L’esprit de mon programme est simple. Il s’agit de redonner aux Gabonais le goût de l’effort que nous ne pouvons avoir que dans le travail et non par la facilité. Aujourd’hui, nos frères et nos sœurs ont malheureusement perdu espoir en l’avenir parce qu’il n’y a pas d’emploi, il n’y a pas de travail. Et dans mon programme électoral, j’ai l’intention de ressortir le potentiel d’emploi du pays.

Mon programme comporte pour cela neuf axes qui prennent en compte l’ensemble de tous les aspects de la vie publique et de la vie citoyenne. Neuf axes qui représentent symboliquement la géographie du Gabon. Neuf axes qui représentent chacun un potentiel d’emploi. Les 9 axes concernent la famille, l’instruction morale et civique, la citoyenneté, la jeunesse, la justice, l’éthique, le système carcéral et la réinsertion sociale en milieu carcéral, l’économie, la fiscalité, la parafiscalité, la dette et la dépense publique…

Je vais très rapidement m’atteler à améliorer la fiscalité, l’économie du pays, créer des prisons séparées pour femme, enfant et homme, mais également des maisons de redressement.

LNG : Comment entendez-vous financer ce programme ?

AII : Tout va passer par un audit. La mise en œuvre de mon programme aura d’un côté un audit préalable de nos compétences au niveau national. Et ensuite, je ferai également un audit de la dette avec des experts, puis nous allons demander à nos partenaires la restructuration de cette dette. D’autre part, il y a également un préalable indispensable. C’est la réduction drastique des dépenses de fonctionnement de l’État. De cette réduction drastique, nous allons dégager assez d’argent pour pouvoir garantir le paiement de la restructuration de la dette que nous allons signer. Ensuite, nous allons trouver des partenaires pour financer des projets qui vont mettre le Gabon en chantier.

LNG : Comment comptez-vous vous prendre pour la réduction du train de vie de l’État ?

AII : Nous avons un certain nombre de postes que nous allons réduire drastiquement ou supprimer (des Hauts-commissariats, Conseil national de la démocratie). Nous envisageons aussi la réduction drastique des indemnités des hauts fonctionnaires et anciens Premiers ministres. Par ailleurs, nous prévoyons réaliser l’audit et l’encadrement des contrats des consultants au niveau de l’administration, et également l’audit de la masse salariale de l’État ainsi que de la main-d’œuvre non permanente et des personnalités hors statuts. Cette réduction va nous dégager des marges pour financer non seulement la relance de l’économie, mais aussi la dette.

NNG : Le cout de la vie est de plus en plus élevé au Gabon malgré les différentes mesures prises par les autorités pour l’atténuer. Que proposez-vous pour la lutte contre la vie chère ?

AII : C’est clair que sur ce point, il faudra agir vite et avec fermeté. Pour la réduction de la vie chère, je propose de supprimer toutes les taxes inhérentes aux importations des produits alimentaires, afin d’impacter positivement le panier de la ménagère. Mais, cette suppression va s’accompagner d’un préalable. Il y aura d’abord l’identification et le contrôle de la chaine des valeurs d’importation. Il sera question de savoir qui sont les acteurs clés, où ils prennent leurs produits, et ce que cela coute. Parce que pour accorder des faveurs fiscales à cette chaine de valeur, il faut d’abord qu’on l’identifie. Il faut aussi qu’on se rassure de la qualité des produits qu’ils importent. Là aussi, il y aura une norme qui sera validée par la corporation.

Supprimer les taxes sur les produits de première nécessité va entrainer la hausse des importations dans un contexte où le Gabon dépend encore beaucoup de l’extérieur sur le plan alimentaire. Comment comptez-vous financer l’économie du pays et la diversifier avec une telle mesure ?

Je parle uniquement des produits alimentaires et non de non de l’industrie. Donc, de la suppression totale des taxes sur les produits alimentaires qui sont aujourd’hui une nécessité pour les Gabonais. Je vais m’asseoir avec la corporation des ingénieurs agronomes, on va établir la carte agricole ainsi que la carte de l’élevage au Gabon, et pas à pas, ces importateurs vont financer ces différentes filières. Par ailleurs, je vais réduire certaines dépenses de fonctionnement de l’État, pour compenser le manque à gagner des taxes que j’aurai supprimé pour que les Gabonais mangent à moindre cout. Par exemple, nous n’allons plus acheter des véhicules de fonctions pour les fonctionnaires. Ils auront à leur disposition des bus de transport public pour aller au travail. Et l’argent économisé permettra de compenser les taxes supprimées sur les produits alimentaires.

Le Gabon est un beau pays et de par ses ressources, nous avons le droit de vivre aisément, le droit de vivre en toute quiétude. Nous n’avons plus le droit de nous inquiéter de ce que nous allons manger, de comment nous soigner, circuler… Mais pour cela, il faut des dirigeants qui comprennent ce dont le Gabonais a besoin. Ils ne veulent plus entendre de discours. Les Gabonais veulent quelqu’un de neuf, quelqu’un qui n’est pas lié à un système et qui a l’ambition de remettre la République au travail, en mettant les Gabonais au centre de son programme de développement parce qu’il veut faire d’eux des acteurs économiques dans leur pays. Parce que c’est notre pays, nous serons désormais les premiers acteurs. Nous ne serons plus des téléspectateurs. Voilà pourquoi ils voteront pour moi et pour mon programme « La République au travail ».

Propos recueillis par Sandrine Gaingne

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