Le Nouveau Gabon

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Alors que les Gabonais sont appelés aux urnes pour élire leur président, leurs députés et leurs conseillers départementaux et municipaux, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres (photo), a exhorté toutes les parties prenantes « à œuvrer en faveur d’un processus électoral apaisé, inclusif et crédible », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une déclaration de presse rendue publique le 14 août.

Pour la première fois de son histoire, le Gabon organise un triple scrutin présidentiel, législatif et local le 26 août prochain. Le 24 juillet dernier, le Centre gabonais des élections (CGE), chargé de l’organisation des scrutins dans le pays, a annoncé avoir validé 19 dossiers de candidature pour l’élection présidentielle, dont celle du président sortant Ali Bongo Ondimba, candidat à un troisième mandat. Mais le processus électoral est marqué par des contestations, suite notamment aux récentes modifications du code électoral. Parmi les éléments de discorde, la suppression de l’enveloppe accolée à celle servant aux électeurs à mettre les bulletins de leurs candidats, dite « enveloppe poubelle » et le bulletin unique.

L’opposition et des acteurs de la société civile dénoncent également le fait que la nouvelle loi n’autorise que deux représentants pour le parti au pouvoir, deux pour l’opposition et un pour les candidats indépendants, alors que dans le passé, chaque candidat avait un représentant dans le bureau de vote, qu’il soit d’un parti ou pas. Le 8 août, des candidats de l’opposition membres de la coalition « Alternance 2023 » ont remis un mémorandum contenant leurs doléances sur la gouvernance politique et électorale au chef du bureau de l’ONU en Afrique centrale (Unoca).

« L’ONU demande à tous les candidats de contribuer à l’intégrité du processus électoral et à résoudre tout différend par le dialogue et les voies légales », a déclaré le porte-parole d’António Guterres. « Nous appelons instamment tous les acteurs politiques à s’abstenir de tout acte ou propos incendiaire qui pourrait compromettre le processus électoral », a-t-il ajouté, alors que des violences verbales et physiques ont été constatées avant le lancement de la campagne électorale officielle le 11 août dernier. Face à ces violences préélectorales, le procureur de la République, près le tribunal de Libreville, André-Patrick Roponat, a fait une sortie pour mettre en garde la classe politique et les militants sur les peines encourues par les auteurs des actes de violence conformément au Code pénal.

Patricia Ngo Ngouem

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La société Assala Energy, basée au Gabon, sera bientôt la propriété de la compagnie pétrolière française Maurel & Prom (M&P). Un contrat d’achat de 100% des actifs de la société pétrolière a été signé entre les deux parties, a annoncé Maurel & Prom dans un communiqué signé le 15 août dernier.

La transaction va coûter 730 millions de dollars (438,7 milliards de FCFA, à la valeur actuelle du dollar) à la compagnie Maurel & Prom et sera financée par une augmentation de son prêt bancaire actuel de M&P (183 M$) et par un prêt d’acquisition d’un an (jusqu’à 750 M$) obtenu à des conditions favorables grâce au soutien de Pertamina, actionnaire majoritaire de M&P, soutient la compagnie.

La finalisation de la transaction est prévue entre le quatrième trimestre 2023 et le premier trimestre 2024, précise l’entreprise française. Il faut dire qu’elle reste soumise à diverses approbations, notamment celles de l’État gabonais et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en matière de contrôle des fusions.

L’acquisition de ces actifs permettra à la compagnie française de renforcer ses parts dans la production pétrolière au Gabon. « L’acquisition d’Assala représente une étape majeure pour M&P. La combinaison de nos portefeuilles permet au groupe de disposer d’une large base d’actifs opérés onshore à longue durée de vie et à faible coût, offrant une visibilité à long terme et un potentiel de développement considérable, dans un pays stable où M&P opère depuis plus de quinze ans », a affirmé Olivier de Langavant, directeur général de M&P.

D’après Maurel & Prom, les actifs acquis sont stratégiquement situés à proximité des actifs existants de M&P au Gabon. Et les infrastructures de transport et de stockage acquises incluent notamment le terminal pétrolier de Gamba et les pipelines qui y sont raccordés. Ce qui permettra au Français de contrôler le transport et la distribution de l’ensemble de sa production dans le pays.

Sandrine Gaingne

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Dans son discours à la nation prononcé le 16 août dernier, le président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a promis qu’il ne lésinera pas sur les moyens pour assurer la sécurité des populations pendant les élections générales prévues le 26 août prochain dans le pays. « Toutes les forces de défense et de sécurité de notre Nation seront appelées à cet effet à protéger vos voix, protéger vos choix, protéger vos maisons et vos foyers », a promis le chef de l’État dans son message à l’occasion de la commémoration du 63e anniversaire de l’indépendance du Gabon.

Pour l’instant, tout semble calme à travers le pays. Néanmoins plusieurs Gabonais craignent de revivre des troubles postélectoraux comme ce fût le cas au cours de l’élection présidentielle 2016. Raison pour laquelle, par mesure de prudence, plusieurs personnes quittent Libreville pour l’intérieur du pays ou encore pour leur pays d’origine. « C’est calme, mais on ne sait jamais. J’ai envoyé mes enfants dans mon village à Ndonguila dans la province de l’estuaire. Je vais les y rejoindre dans les prochains jours. Je vais retourner à Libreville uniquement après les élections en fonction de la tendance », a affirmé Jeanne Ekang, commerçante.

L’on se souvient en effet qu’en 2016, des troubles avaient éclaté à la suite de la proclamation des résultats du scrutin présidentiel officiellement remporté par Ali Bongo. Son principal challenger Jean Ping et ses soutiens réclamaient la victoire. Le bilan officiel de ces violences a été de 4 morts. 

Mais, le chef de l’État se veut rassurant. « Soyez assurés que jamais je ne permettrai que vous et notre pays le Gabon soyez otages de tentatives de déstabilisation. Jamais », a-t-il rassuré. Le président sortant, candidat à sa propre succession, a saisi cette occasion pour inviter les populations à se « rendre aux urnes et à voter en paix et pour la paix pour aujourd’hui et pour demain ».

Sandrine Gaingne

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En lançant sa campagne électorale le 11 aout dernier dans la commune d’Owendo, Ali Bongo Ondimba, président de la République sortant, a fait plusieurs promesses à mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années, s’il est reconduit à la tête du pays. Ces promesses sont contenues dans son projet de société pour le quinquennat à venir intituler Pacte social et républicain qui repose sur trois piliers : la solidarité entre les citoyens, la cohésion entre les territoires et le leadership du pays.

« Ce pacte social républicain devra répondre, aux premiers mois de mon mandat, à vos préoccupations en donnant la priorité à des mesures concrètes dédiées à l’amélioration de votre pouvoir d’achat et à l’emploi », soutient Ali Bongo.

Ainsi, au cours des cinq prochaines années, le candidat Ali Bongo promet, en cas de victoire, de doubler les allocations familiales de 5000 à 10 000 FCFA par mois par enfant et de tripler l’allocation rentrée de 5000 FCFA à 15 000 FCFA par an et par enfant ; puis, de réduire de 25% les frais de scolarité dans les écoles publiques dès la rentrée scolaire 2023 et de pérenniser la distribution gratuite des manuels scolaires pour les pré-primaires et primaires.

Il compte également faciliter les départs en retraite à 65 ans dès 2024, accroitre les avantages de la « carte 3e âge », étendre la gratuité des bus aux capitales des neuf provinces, lancer un Programme national d’autonomisation et de renforcement de l’employabilité (Pnare) avec des contrats d’insertion emploi pour plus de 30 000 personnes sur le prochain mandat dont 5000 sur les premiers mois du mandat et 10 000 dès la fin 2024.

Promotion de l’auto-emploi

Autres promesses, accélérer le programme de micro-crédit à 6% pour permettre un accès au financement des opérateurs économiques indispensables de la vie quotidienne, accompagner 30% des Gabonais économiquement faibles dans un programme individuel (chômeurs longue durée, filles mères,) en leur permettant d’acquérir des compétences, de bénéficier d’une expérience professionnelle et de percevoir des revenus, dans le cadre des contrats d’insertion à l’emploi longue durée. Il prévoit également de négocier le paiement de contribution spéciale de solidarité par les opérateurs pétroliers, afin de renforcer l’équilibre financier de la caisse d’assurance maladie et accompagner l’universalisation de la couverture santé, assurer la gratuité des transports en bus dans les capitales provinciales…

Pour le candidat Ali Bongo, son pacte social et républicain est un projet concret, charpenté, ambitieux et pragmatique qui s’attache à apporter des réponses aux vraies priorités des Gabonais : l’emploi, le pouvoir d’achat, la sécurité, l’éducation, la santé, les infrastructures, etc. « Ce n’est là qu’un aperçu de quelques mesures que je compte mettre en œuvre… Je sais où sont vos priorités, je sais où mettre le paquet », a déclaré Ali Bongo lors du lancement officiel de sa campagne électorale.

Avec ce projet de société, le président Ali Bongo se dit confiant d’avoir une « victoire cash » au cours des élections prévues le 26 aout prochain.

Sandrine Gaingne

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Le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime a organisé, ce lundi 14 août à Port-Gentil au Gabon, une rencontre avec les femmes et les jeunes porteurs de projets d’activités génératrices de revenus dans le secteur de la pêche, au moment où le pays cherche à industrialiser ce secteur d’activité. L’objectif est d’outiller les participants sur le montage des dossiers, afin de leur donner plus de chances d’être éligibles au Programme d’aide aux activités génératrices de revenus (AGR) institué par le chef de l’État au profit des Gabonais économiquement faibles (GEF).

Ce programme exige que les postulants soumettent un dossier de candidature complet composé de plusieurs documents, notamment une demande d’aide AGR comprenant une description détaillée de l’activité envisagée à adresser au ministère des Affaires sociales. La rencontre visait ainsi à leur donner des conseils sur la mise en place d’un business plan. Cette démarche de formation témoigne de l’engagement du gouvernement à rendre accessible au plus grand nombre ce dispositif d’aide sociale qui vise à lutter contre le chômage par l’initiative privée, indique le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime.

Le 9 juin 2023, à la faveur de sa tournée républicaine, le président Ali Bongo Ondimba a annoncé la mise en place d’un fonds de 2 milliards FCFA pour accompagner les GEF dans la création d’activités génératrices de revenus. Le gouvernement affirme que ce fonds est une réponse concrète du chef de l’État aux difficultés économiques et sociales des couches démunies de la population, dans le but d’assurer une autonomie dans divers domaines, notamment la pêche.

P.N.N.

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L’État prévoit d’indemniser les populations impactées par l’aménagement de la route Ndende-Doussala sur le corridor Libreville-Brazzaville, intégré au Projet d’appui au secteur des infrastructures au Gabon (Pasig)-Phase 1. L’enveloppe allouée à cette indemnisation est de 330,7 millions de FCFA, rapporte le quotidien L’Union. Selon le média public, cette somme sera versée par la Banque africaine de développement (BAD) qui finance ce projet.

Le gouvernement gabonais a reçu un prêt du groupe de la BAD et de l’Africa Growing Fund (AGTF) destiné au financement du Pasig-1, d’un montant global de 90,272 milliards FCFA. Le projet vise à contribuer au désenclavement de la province de la Ngounié, ainsi qu’à la réduction des temps et coûts de transport sur le corridor Libreville-Brazzaville. Les travaux routiers prévus dans le cadre de ce projet portent sur un linéaire de 276 km. Celui-ci inclut également des activités connexes portant sur l’aménagement de pistes rurales, la réhabilitation d’infrastructures socio-économiques et la promotion de l’emploi des jeunes.

L’exécution du projet nécessite la libération des emprises de la route Ndende-Doussala-Dolisie et du site du poste de contrôle unique frontalier (PCUF). Selon la BAD, quelque 1 024 personnes affectées par cette libération d’emprise vont perdre 254 bâtiments, 4 886 arbres (fruitiers ou pas) et 1 106 tombes. Un plan d’action de réinstallation abrégé (Para) en faveur des personnes impactées par ce projet routier vient d’être adopté. Le 7 août dernier, le ministre des Travaux publics, de l’Équipement et des Infrastructures, chargé de la connexion des Territoires, Toussaint Nkouma Emane, a déclaré que le démarrage des travaux de construction de cet axe routier est prévu pour avril 2024.

Patricia Ngo Ngouem

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Depuis 2020, Akim Mohamed Daouda préside aux destinées du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Et depuis son arrivée à la tête de cette structure, aujourd’hui au cœur de l’économie gabonaise, la valeur du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) dont le FGIS est le gestionnaire exclusif, est passée de 202 à 343 milliards de FCFA entre 2020 et 2022, soit une hausse de 141 milliards en valeur relative et 70% en valeur absolue. En plus, le FGIS est aujourd’hui à la tête de neuf filiales : la Façade maritime du Champ Triomphal (FMCT), la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré), Luxury Green Resorts (LGR), la Société de garantie du Gabon (SGG), la Gabon Power Company (GPC), Okoume Capital, l’Office pharmaceutique (OPN), Handling Partner Gabon et la Société d’électricité, de téléphone et d’eau du Gabon (Seteg). Pour présenter le bilan du FGIS au cours de ces trois dernières années, Akim Mohamed Daouda a rencontré la presse le 10 aout dernier. Voici quelques extraits de l’échange avec les médias.

Le FGIS est une structure qui est aujourd’hui au cœur de l’économie gabonaise et gère plusieurs entreprises au Gabon. Qui est FGIS ?

En 2012, le Fonds des générations futures a été réorganisé en Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG) avec la création du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) comme gestionnaire exclusif de ce fonds logé dans les livres de la Banque centrale. En observant la période comprise entre 1998 et 2012, on a réalisé que les fonds logés dans ces comptes sont rémunérés à des taux inférieurs à l’inflation. Ce qui veut dire que plutôt que de créer de la valeur pour les générations futures on en détruisait. Et c’est pour cela qu’en 2012 nous avons décidé de créer le FGIS en lui donnant comme premier mandat de garantir l’épargne intergénérationnelle, donc continuer à constituer une épargne pour la génération future. Et le deuxième mandat est de contribuer à la diversification de l’économie. Nous sommes passés d’une période où on était passif avec de l’argent logé dans un compte rémunéré à des taux inférieurs à l’inflation, à une période où on réfléchit sur comment investir cet argent pour créer de la valeur pour la génération future, tout en répondant aux enjeux et aux défis de diversification de notre économie.

Le FGIS a un caractère industriel et commercial avec une autonomie de gestion administrative et financière. Nous sommes soumis au contrôle de la Cour des comptes. Et cette dernière a déjà effectué deux contrôles au sein du FGIS.

Sur les trois filiales du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) désignées par le Gabon pour être cotées à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), seule la SCG Ré a déjà fait son entrée en bourse. Qu’en est-il des deux autres sociétés que sont la Gabon Power Company (GPC) et la Façade maritime du champ triomphal (FMCT) ?

En janvier 2023, on a eu un très grand succès lors de l’entrée en bourse de la SCG Ré qui était la société la plus mature. C’est la première société du portefeuille, elle a été créée en 2012. Donc, elle était vraiment prête et c’est la raison pour laquelle on a vraiment pu avancer sur celle-là. Comme vous le voyez aujourd’hui, les deux sociétés de projets FMCT et GPC sont encore en développement et il faut qu’on s’assure qu’on maximisera la valeur lors de l’entrée en bourse. Et ça dépendra du niveau d’avancement et de maturité des projets portés par ces sociétés quand elles iront en bourse. De manière plus concrète, GPC aura peut-être plus de valeur en allant en bourse dans deux ans, une fois que le barrage de Kinguélé Aval sera opérationnel et qu’il générera des revenus. Les engagements seront suivis, mais, pas au détriment de la valeur de ces sociétés. C’est juste une question de temporalité et de timing.

Comment se finance et se développe le FGIS ?

Sur la valeur des actifs au 31 décembre 2022, on était à 343 milliards de FCFA de la valeur du portefeuille du Fonds souverain. Depuis 2020, on a eu à restructurer notre texte, notamment revoir notre mode d’alimentation. Donc, effectivement on reçoit la provision pour investissements diversifiés et de la provision pour investissements dans les hydrocarbures (PID/PIH) depuis cette année au titre de l’année dernière. La PID/PIH c’est 7 milliards de FCFA en moyenne par an. Mais, n’oublions pas que la PID/PIH varie en fonction des fluctuations du prix du baril du pétrole. De l’autre côté, on a environ 13 milliards de FCFA de revenus de dividendes sur nos sociétés, mais qu’on a aussi commencé à toucher en 2022. Mais, ça ne suffit pas. C’est pour ça qu’en 2020, FMCT a eu à lever 20 milliards de FCFA pour qu’on puisse accélérer le projet de la Baie des rois. C’est aussi pour ça qu’on travaille aujourd’hui sur un emprunt obligataire de 65 milliards de FCFA pour continuer le financement de nos différents projets.

Depuis 2022, le gouvernement a désigné le FGIS comme mandataire exclusif chargé de la commercialisation des crédits carbone appartenant au Gabon. Où en êtes-vous avec la monétisation des crédits carbones du pays ?

On a eu le privilège de recevoir le mandat pour la commercialisation des crédits carbone gabonais. Et certainement, nos crédits carbone suscitent beaucoup d’intérêts sur la scène internationale. Cependant, force est de constater qu’aujourd’hui, les méthodologies de valorisation des crédits carbone sur les marchés internationaux ne sont pas favorables aux crédits carbone qui proviennent de la conservation. En fait, le marché des crédits carbone a été fait pour les mauvais élèves. Il a été fait pour accompagner les pays qui ont impacté de manière négative leur environnement, qui ont déforesté. Or aujourd’hui, le Gabon est un bon élève. 88% de notre territoire est couvert par la forêt. Donc, les discussions que nous avons à l’international, portées par le chef de l’État lui-même, puis soutenues par le ministre de l’Environnement, c’est vraiment d’attirer l’attention des gouvernements et des multinationales sur la nécessité de développer une méthodologie pour les pays qui ont conservé l’environnement.

Le Gabon, sur l’exercice 2010-2018, a pu certifier 90 millions de tonnes de crédits carbone. Mais, chaque année, on séquestre 105 millions de tonnes de crédits carbone de par notre couvert forestier. La séquestration globale est de 140 millions et nos émissions sont de 35 millions. Ce qui fait qu’on a une séquestration nette annuelle de 105 millions de tonnes. Pour vous donner un ordre de grandeur, 105 millions de tonnes c’est 1/3 des émissions françaises, ¼ des émissions de la Grande-Bretagne qui sont séquestrées par la forêt gabonaise. On est actuellement sur cette phase d’étude de développement de méthodologies qui nous permettront de monétiser ces crédits carbone.

Transcrit par Sandrine Gaingne

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La Cour constitutionnelle a rejeté les recours formulés par des représentants de la société civile et des opposants gabonais, les 9 et 10 août derniers, pour demander l’annulation du décret instituant le bulletin de vote unique pour la présidentielle et les législatives du 26 août prochain, apprend-on d’une décision signée le 12 août 2023 par l’institution.

 « Aucun des moyens invoqués par les requérants (…) n’ayant prospéré, leurs requêtes sont rejetées », lit-on à l’article 2 de la décision. En effet, selon la Cour constitutionnelle, les requérants n’ont pas indiqué la disposition du décret attaqué qui prévoit expressément que les modalités de bulletins de vote arrêtées par le Centre gabonais des élections (CGE) ne vont s’appliquer qu’à une catégorie de citoyens et non pas à tous les citoyens de la même manière. Par ailleurs, elle indique que « c’est la loi n° 07/96 du 12 mars 1996, modifiée (…) qui a donné compétence, en son article 68, au Centre gabonais des élections d’arrêter les modalités relatives au bulletin de vote, ce qu’il a fait à travers le décret querellé, pris en application des dispositions dudit article ».

Pour l’instant, le Copil citoyen ainsi que les opposants ayant introduit ce recours n’ont pas réagi à la décision de la Cour constitutionnelle. Ces derniers avaient saisi la Cour constitutionnelle pour contester le décret signé le 4 août 2023 par le président de la République. Car pour eux, en lien le choix du président de la République à celui des députés à travers le bulletin de vote unique, le texte violerait le principe de la séparation des pouvoirs, celui de l’égalité de tous les citoyens devant la loi et de la hiérarchie des normes. Leurs arguments n’ont pas convaincu la Cour constitutionnelle.

SG

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La société d’exploration et de développement de minerai de fer australienne Genmin annonce avoir conclu avec le Chinois Hunan Valin Steel Co. Ltd (Hunan Valin) un protocole d’accord contraignant pour lui vendre une partie de sa future production de minerai de fer à Baniaka, dans le sud-est du Gabon. Dans un communiqué publié ce vendredi 11 août, Genmin précise que l’entente a été conclue avec Valin Hongkong International Trade Co. Limited, filiale de Hunan Valin, l’un des principaux sidérurgistes en Chine, classé parmi les 15 premiers producteurs mondiaux d’acier brut avec une production de 26,4 millions de tonnes en 2022. Selon l’accord d’une durée de deux ans, le volume annuel de livraisondevrait être de 2,4 millions de tonnes de minerai de fer par an, soit un total de 4,8 tonnes. 

« Avec la signature de ce protocole d’accord, Genmin dispose désormais d’un potentiel de vente d’environ 15 millions de tonnes de produits de minerai de fer vert Baniaka à équilibrer sur son profil de production de 5 millions de tonnes par an, ce qui fournit nominalement une couverture des ventes pour les trois premières années d’exploitation », a déclaré son PDG, Joe Ariti, cité dans le document.

« Nous sommes privilégiés d’avoir signé ce protocole d’accord avec Hunan Valin, un groupe de grande capacité de bilan qui a fait preuve d’une fidélité à long terme par l’achat de minerai de fer de Fortescue Metals Group (FMG, NDLR). Nous sommes impatients de développer une relation tout aussi solide et à long terme avec Hunan Valin », a-t-il ajouté. En février 2009, Hunan Valin Steel a, en effet, signé un protocole d’accord avec le géant minier australien FMG pour l’achat de minerai de fer de haute qualité du projet Belinga au Gabon.

L’accord de vente avec Genmin vient s’ajouter à deux autres signés le 15 décembre 2021 et le 12 janvier 2022, entre l’entreprise australienne et respectivement China Minmetals Corporation (Minmetals) et Jianlong Group (Jianlong). Genmin prévoit une première opération d’exportation initiale de 5 millions de tonnes de minerai de fer en morceaux, en fines et en granulés par an, avec la possibilité de porter ce volume à 10 millions de tonnes par an. Le 2 août dernier, elle a déclaré avoir reçu l’agrément environnemental de son projet du gisement de Baniaka et attend maintenant de recevoir le permis minier.

Patricia Ngo Ngouem

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La GSEZ Airport est devenue le nouvel exploitant de l’aéroport de Makokou, à la suite d’une convention de concession signée jeudi 10 août entre le gouvernement gabonais et la filiale de Gabon Special Economic Zone (GSEZ). Cette signature intervient deux jours après la décision du conseil des ministres du 8 août dernier approuvant la demande d’autorisation de procéder aux négociations directes avec GSEZ Airport pour « la concession, l’aménagement et l’exploitation » de l’aéroport de Makokou.

Ce, à l’effet de permettre un renforcement infrastructurel conforme aux standards internationaux, indiquait le communiqué final dudit conseil. « Fruit d’un partenariat public-privé, cette convention de concession permettra la réhabilitation de l’aéroport Epassendjé et sa mise aux normes actuelles de sécurité et de sûreté, en vue de l’adapter aux exigences de trafic que va nécessiter l’exploitation prochaine de la mine de fer de Belinga », a déclaré le Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, qui a présidé la cérémonie de signature de ladite convention.

« Il s’agit là de l’une des premières infrastructures de la ville de Makokou à bénéficier des retombées du projet Belinga », a ajouté le chef du gouvernement. La mine de fer de Belinga, dans le nord-est du Gabon, est présentée comme l’un des plus grands gisements d’hématite à haute teneur non développés au monde. Découvert dans les années 1950, ce gisement a des réserves estimées à un milliard de tonnes. Les autorités gabonaises espèrent que son entrée en exploitation contribuera à l’atteinte de leurs objectifs de diversification et de transformation de l’économie.

P.N.N.

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