Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Selon les indications de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la situation des finances publiques des pays de la sous-région a poursuivi son redressement en 2018.

Cette évolution a été en rapport avec les engagements pris par les autorités de la sous-région, dans le cadre des programmes d’ajustement signés ou en cours de négociation avec le FMI, et la remontée des prix du pétrole brut ainsi que de la production des hydrocarbures, souligne la BEAC.

Cette situation a eu pour principale conséquence, le retour de 3,4 % du PIB en 2017 à 0,7 % du PIB en 2018 du solde budgétaire base engagement dons compris.

Par pays, des excédents budgétaires ont été enregistrés au Congo (+ 3,0 % du PIB après -7,7 % du PIB en 2017), en Guinée équatoriale (+ 2,6 % du PIB contre - 2,3 % du PIB en 2017), en République Centrafricaine (+0,5 % du PIB contre -1,4 % du PIB en 2017), au Tchad (+ 0,4 % du PIB contre - 0,7 % du PIB en 2017) et au Gabon (+0,4 % du PIB contre -0,6% du PIB en 2017). Dans le cas du Cameroun, le déficit s’est contracté pour s’établir à 3,7 % du PIB contre 4,9 % du PIB en 2017.

Durant cette période sous-revue, l’on a observé : une hausse de 13,5 %, à 9 105,1 milliards FCFA, des recettes budgétaires, portée conjointement par des ressources tirées des hydrocarbures, en hausse de +34,4 % à 3 755,1 milliards FCFA, et par les recettes non pétrolières, en augmentation de 2,3 %, à 5 349,9 milliards FCFA; un recul des dépenses budgétaires de 1,9 %, à 9 855,7 milliards FCFA, en lien avec la baisse des dépenses en capital, un excédent du solde primaire équivalent à 2,1 % du PIB en 2018, contre un déficit de 0,1 % du PIB en 2017, et enfin, un solde budgétaire base engagements, dons compris, qui est passé de - 3,4 % du PIB (-1 663,9 milliards FCFA) en 2017 à -0,7 % du PIB (-358,6 milliards FCFA) en 2018.

Stéphane Billé avec la BEAC

Au terme du premier trimestre de 2019, la société pétrolière Maurel & Prom a signalé une hausse de 18% de sa production de brut à 24 666 barils par jour par rapport au dernier trimestre de 2018. Cette hausse est due à l'augmentation de la production liée à la campagne de forage de développement en cours et à la stabilisation des exportations de pétrole au cours de la période, a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, comme annoncé le 21 mars dernier dans ses résultats annuels pour 2018, Maurel & Prom commercialisera désormais les volumes produits par M&P Gabon via sa filiale française M&P Trading qu’elle détient à 100%.

Une première cargaison de 619 950 barils de qualité Rabi Light a été levée par M&P Trading au terminal de Cap Lopez au Gabon le 31 mars 2019. M&P Trading remplace ainsi TOTSA, la société commerciale du groupe Total, en tant qu'acheteur du pétrole brut de M&P Gabon, après 10 ans passés de partenariat.

« M&P Trading fait partie de notre stratégie visant à devenir plus autonome et à créer de la valeur tout au long de la chaîne, de la production et du transport à la commercialisation de notre brut. Nous avons réalisé le projet dans des délais très courts, démontrant ainsi notre capacité à mobiliser rapidement nos équipes sur des projets stratégiques.», s’est ravi Michel Hochard, patron de Maurel & Prom.

En Tanzanie où elle produit essentiellement du gaz naturel, la société a enregistré une production moyenne à 73,7 millions de pieds cubes de gaz par jour au premier trimestre moyenne en baisse de 15 % par rapport au quatrième trimestre de 2018. Un recul dû à une saison des pluies précoce et très forte en Afrique australe cette année, qui a temporairement conduit à une augmentation significative de la capacité de production d'énergie hydroélectrique.

Maurel & Prom est partenaire sur le champ gazier de Mnazi Bay avec 48,06% de parts aux côtés de Wentworth (31,94%) et TPDC (20%).

Olivier de Souza

Pour lutter contre l’accentuation des violences faites aux femmes au Gabon, la première dame, Sylvia Bongo Ondimba a lancé à travers sa fondation, à l’occasion de la journée nationale de la femme, le prix Agathe Okumba D’Okwatsegue, du nom de la juriste et journaliste de 87 ans, pionnière en matière de défense des droits de la femme au Gabon.

Le prix Agathe Okoumba D'Okwatsegue de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, a pour objectif de distinguer toute personne ou association gabonaise qui, à travers ses actions sur le terrain, contribue à lutter contre les violences faites aux femmes et à favoriser leur autonomisation au Gabon.

Au cours de cette cérémonie tenue à l’auditorium du Palais du bord de mer à Libreville, Agathe Okoumba D’Okwatsegue, la concernée, a reçu un prix d’honneur d’une valeur de 10 millions FCFA pour l’ensemble de son œuvre en faveur de la défense des droits des femmes et de la lutte contre les violences faites à la gent féminine.

«Par ce prix éponyme, je souhaite récompenser tous ces acteurs de l’ombre qui œuvrent quotidiennement en faveur des femmes violentées et prouvent que grâce à un engagement désintéressé et à l’empathie, de grandes réalisations sont à portée de main.», explique la première dame.

Le prix d’une valeur de 30 millions FCFA, a été remporté pour la session inaugurale par ODFPA, une ONG de défense des droits de la femme dirigée par la juriste Honorine Nzet Biteghe.

Cri de femmes, une autre ONG œuvrant dans la protection des personnes victimes de violation de leurs droits, a remporté le prix d’honneur.

Première présidente de l’association des femmes juristes du Gabon, l’ancienne journaliste Agathe Okoumba D’Okwatsegue a milité et lutté au sein de plusieurs associations pour la défense des droits de la femme dans le pays.

«Ces violences multiformes doivent disparaître de notre société. Nous avons marché pour faire entendre notre voix, pour porter ce cri de détresse trop silencieux.», martèle Sylvia Bongo Ondimba.

PcA

La directrice générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Nicole Assele (photo), a annoncé la décision de ramener le paiement des pensions de retraite à un rythme trimestriel plutôt que mensuel comme cela se faisait jusqu’alors. 

« Cette décision n’est pas une option, mais une obligation si nous voulons sauver la CNSS dont les prévisions actuarielles prédisent une banqueroute d’ici deux à trois ans si nous ne prenons pas des décisions courageuses et audacieuses », explique Nicole Assele à la presse locale.

En fait, assure-t-elle, la décision qui sera appliquée dès août prochain permettra d’avoir une meilleure lisibilité sur les dépenses effectuées sur ce poste et limiter les dégâts causés par nombre de difficultés ayant conduit à l’érosion des réserves de la CNSS.

Outre la lourde dette de l’Etat et des entreprises vis-à-vis de la Caisse qui s’établit à 400 milliards FCFA, l’institution, indique Nicole Assele, fait face à un gap trimestriel de 4 milliards FCFA.

La Caisse qui assure le paiement des pensions de 25 000 retraités, encaisse selon son DG, 28 milliards FCFA de cotisations trimestrielles alors que ses dépenses sur la même période se situent à 32 milliards FCFA. Ce qui est intenable, poursuit-elle.

PcA

Les normes rendues d’application obligatoire dans les secteurs de l’agroalimentaire, du BTP et du tourisme, ont été publiées par l’agence gabonaise des normes (Aganor) en début de semaine à Libreville.

Celles-ci visent désormais à harmoniser les interventions sur le terrain, des différents acteurs de l’administration, contribuer à l’amélioration de la qualité des biens et services, à la protection de l’environnement et à la qualité de vie des consommateurs, et à lutter contre l’informel.

D’après Joseph Ngowet Revaza, directeur général de l’Aganor cité par la presse locale, ces normes sont imposées aux opérateurs des différentes filières concernées «pour que leurs produits soient des produits sains, de qualité, qui n’impactent pas négativement la santé des consommateurs».

En plus de leur application rendue obligatoire, il est question de les vulgariser.

PcA

La Journée nationale de la femme a été célébrée avec un cachet particulier cette année au Gabon. Après le lancement des activités par le PM, Julien Nkoghe Bekale le 16 avril dernier, la fièvre de cette commémoration a pris une véritable ampleur au niveau de plusieurs segments de la société.

Le clou des festivités a été marqué par la marche organisée par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille (FSBO), avec son plaidoyer au Parlement de mettre en place une législation répressive contre les auteurs de violences faites aux femmes et la remise des prix aux « combattantes » de la liberté des femmes par la FSBO, ce mercredi 17 avril à Libreville.

Le ministère du Budget et des Comptes Publics n’est pas resté en retrait desdites manifestations. L’institution a également marqué d’une pierre blanche ces commémorations avec notamment, un cocktail dédié aux femmes dudit département ministériel et une remise de cadeaux surprises aux « doyennes » de ladite institution.

Pour la SG du ministère, HUGUETTE BLANCHE ABODO YOMBEYINI, cette commémoration valait son pesant d’or. Présentant les statistiques de la FSBO, elle a indiqué que la situation est alarmante et mérite que l’on s’y attarde. Car, «au Gabon deux femmes sur trois sont victimes de violences dans leur vie, 21% des femmes ont subi des violences sexuelles, 46% ont subi des violences de leurs conjoints, etc. ».

Avant d’indiquer qu’« il faut arrêter de violenter les femmes ! Cette violence ne s’observe pas seulement dans le milieu familial, mais aussi dans l’univers professionnel. Nous nous sommes donc levées pour dire non, ça suffit ».

Occasion idoine pour elle d’inviter ses collègues à sortir du mutisme. « Pour qu’on sache qu’il y a violence sur la femme, elle doit s’exprimer. Et là réside le problème. Dans le milieu professionnel notamment, nous sommes conscients qu’il y a beaucoup de violences morales, mais les victimes ne parlent pas toujours. Cette journée était donc l’occasion de leur demander de se confier en cas de violence, quelle qu’elle soit ».

Pour le ministre d’Etat en charge du Budget et des Comptes publics, Jean-Fidèle Otandault, « en référence au thème national, il s’agissait de dire non aux violences à l’endroit des femmes et renforcer l’esprit d’équipe au sein du ministère afin de créer plus de cohésion et d’efficacité. Au-delà de ces festivités, c’était un moment de partage, de communion. Ce genre de retrouvailles resserre les liens et renforce l’esprit d’équipe, pour le plus grand bien de notre administration. », a-t-il indiqué.

Et de conclure : « Nous avons donc voulu honorer les femmes de ce ministère non seulement, pour dire non aux violences faites à leur endroit, mais aussi pour féliciter leur abnégation dans leurs tâches professionnelles au quotidien », a souligné Jean-Fidèle Otandault.

Stéphane Billé

La 14ème édition du Salon international de l'agriculture de Meknès (SIAM) qui se tient actuellement au Maroc, devrait sans doute, charrier de nouvelles opportunités dans le secteur agricole entre la République gabonaise et le Royaume du Maroc.

C’est du moins la lecture que l’on peut faire, au terme de la rencontre, ce 17 avril 2019, entre le ministre gabonais de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Alimentation, chargé de la mise en place du Programme GRAINE, Biendi Maganga Moussavou et son homologue marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch.

Durant leurs échanges, les personnalités ont manifesté leur volonté de densifier la coopération agricole entre leurs deux pays. Biendi Maganga Moussavou a ainsi mis en exergue, «la fierté procurée par le SIAM, considéré, à juste titre aujourd’hui, comme un véritable catalyseur du continent africain ». Avant de saluer « l’expertise avérée du Maroc en matière agricole ».

Au regard de ce potentiel, le membre du gouvernement gabonais a indiqué que son pays entendait faire du Maroc, un partenaire essentiel, afin de réduire les importations et sa dépendance alimentaire extérieure à 50%, à l’horizon 2022 et nouer des accords dans les secteurs de la recherche et de la formation.

Biendi Maganga Moussavou a par ailleurs, relevé la nécessité de relancer, dans les meilleurs délais et les mêmes conditions initialement arrêtées, le partenariat avec l’entreprise MEDZ. Cela, dans le but d’atteindre plusieurs objectifs stratégiques notamment : la mise en place de Zones agricoles à forte productivité (ZAP).

A sa suite, Aziz Akhannouch a réitéré l’entière disponibilité de l’ensemble de ses équipes et partant de son pays, à œuvrer pour accompagner le Gabon dans cette quête vers de nouvelles ambitions pour son secteur agricole.

Il a de ce fait, insisté sur la nécessité de revisiter les accords passés pour parvenir à redimensionner cette coopération et lui donner un nouvel élan. A cet égard, il a instruit ses collaborateurs à mettre en place, des perspectives de partenariats alliant à la fois, des échanges et un transfert de compétences et de savoir-faire dans les différents domaines touchant à la transformation agro-industrielle, l’amélioration génétique, ou les filières oléagineuses.

Au terme des échanges, les deux parties ont convenu d’explorer toutes les voies nécessaires pour donner corps à ce nouveau départ.

Stéphane Billé

Dans le rapport d’exécution budgétaire de l’exercice 2018 publié fin mars dernier par le ministère de l'Economie, les règlements intervenus dans les charges financières de la dette ont atteint 211,5 milliards Fcfa l’année dernière contre 233 milliards Fcfa en 2017, soit une baisse de plus de 22 milliards Fcfa.

Ces charges sont constituées de 140,4 milliards Fcfa d’intérêts sur la dette extérieure et de 56,8 milliards Fcfa sur la dette intérieure.

Quant à la dette bilatérale, elle représente des intérêts de près de 34 milliards Fcfa tandis que la dette multilatérale plafonne à 10,4 milliards Fcfa.

Les intérêts des sommes mobilisées sur les marchés financiers internationaux s’établissent à 82,1 milliards Fcfa ; s’agissant des fonds mouvementés par les banques commerciales étrangères, leurs intérêts ont atteint le montant de 1,2 milliard Fcfa d’intérêts.

Sur le plan local, les intérêts des établissements bancaires locaux se chiffrent à 18,6 milliards Fcfa au 31 décembre 2018. Sur le marché financier domestique, les intérêts générés par les bons du trésor assimilables se chiffrent à 9 milliards Fcfa. Les autres fonds levés sur ce marché régional se situent à plus de 24 milliards Fcfa.

PcA

Source:ministère de l'Economie

En procédant, ce mardi 15 avril 2019, au lancement des activités des Journées internationale et nationale de la femme, le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé a dit tout l’engagement de son gouvernement aux côtés des acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Placée sous le thème « Violences faites aux femmes », cette édition s’inscrit dans l’agenda 2030 adopté le 25 septembre 2015 par les chefs d’Etat de la planète. Lequel fixe 17 Objectifs de développement durable, dont le cinquième, consacré à l’égalité entre les sexes, a indiqué Julien Nkoghe Bekalé dans son discours de circonstance.

Elle met également à l’honneur, le savoir-faire, le dynamisme et le courage de la femme gabonaise. Du moins, elle entre en étroite ligne avec la résolution 13/25 du Conseil de sécurité des Nations unies destinée à accroître la participation et la représentation des femmes gabonaises dans la vie politique du pays.

Selon le PM, « l’instauration par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, de la décennie de la femme pour la période 2015-2025, traduit à n’en point douter, la prise en compte par les pouvoirs publics de l’approche genre dans l’élaboration des politiques publiques au Gabon ».

Autre détail, la présente édition est placée sous le parrainage de Sylvia Bongo Ondimba, première dame du Gabon. Actrice de premier rang dans la lutte contre les violences faites aux femmes, elle s’est engagée à soutenir un plaidoyer en faveur de l’éradication de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles au Gabon.

« Cet engagement fort s’inscrit dans le prolongement d’une action reconnue qu’elle mène sur le plan national et à l’international en faveur des plus faibles.», a précisé Julien Nkoghe Bekalé, avant de porter des assurances sur la bonne réception par le gouvernement des recommandations issues de l’ensemble des discussions thématiques.

« Je vous réaffirme avec force que le gouvernement saura toujours se tenir aux côtés des victimes, pour les orienter, les conseiller et au besoin les défendre, en dépit des contingences culturelles ou d’autres pesanteurs de cette nature.», a-t-il déclaré. 

Pour rappel, le Gabon a ratifié plusieurs instruments en matière de lutte contre ce fléau, particulièrement la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et la Stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre.

Stéphane Billé

Dette, fiscalité, économie, santé, énergie et eau constituent, entre autres, les sujets sur lesquels le Premier ministre s’exprime dans cette interview accordée à la presse locale ; le chef du gouvernement évoque la situation des logements sociaux, l’avancement des travaux de construction des infrastructures routières et du renforcement du cadre démocratique.

Dans votre déclaration de politique générale, vous avez reconnu que l'heure était arrivée pour que les Gabonais se parlent à nouveau, promettant même de mettre en place des cadres de dialogue. Or, plusieurs mois après, le climat politique demeure crispé. Qu'envisagez-vous concrètement pour renouer le fil du dialogue entre toutes les forces vives du pays ?

Permettez-moi de lever une équivoque et de poser une question : pour se parler ou réapprendre à se parler, les Gabonais ont-ils besoin d’une grande messe ? Je ne pense pas. Je pense que le Conseil national de la démocratie est le cadre approprié pour les acteurs politiques. Au demeurant, le message de nos compatriotes à l’élite n’est pas l’organisation d’un énième dialogue politique.

Après le Dialogue politique d'Angondjé et la mise sous ordonnancement juridique des actes de ce Dialogue, la majorité des instances prévues sont désormais en place, dont la nouvelle Assemblée nationale pluraliste et le nouveau Conseil économique social et environnemental.

Ce que nos compatriotes nous demandent, jeunes comme moins jeunes au quotidien par divers canaux, c’est de pouvoir se soigner quand ils sont malades, c’est de faire scolariser leurs enfants dans des conditions décentes, c’est de pouvoir manger à leur faim, de vivre dans un environnement sécurisé, c’est d’avoir tous, accès à l’eau et à l’électricité, de circuler sur des routes praticables en ville ou en campagne, d’avoir accès à un emploi ou être placé en situation de s’en créer un.

Face à ces demandes, j’estime qu’un dialogue multidimensionnel permanent entre Gabonais doit être à la fois un fluidifiant, mais également le socle d’une parfaite oxygénation de la vie politique et sociale. Dans les entreprises, comme dans les administrations, le dialogue doit être de mise pour prévenir tout type de conflit.

Je viens d’instruire formellement l’ensemble des membres du gouvernement d’y veiller scrupuleusement.

Entre institutions, j’ai réaffirmé, le 26 février devant la représentation nationale, les bonnes dispositions du gouvernement à travailler en cohérence avec le pouvoir législatif, dans le respect des dispositions de notre Constitution. Au sein de l’Assemblée nationale même, la pluralité des profils politiques devra favoriser l’expression d’un débat démocratique ouvert et républicain.

J’ai participé récemment à une réunion extraordinaire du Conseil national de la démocratie qui précédait de quelques jours, la première Session annuelle du Conseil économique, social et environnemental.

Tout ceci pour dire que les instances d’un dialogue permanent et dynamique existent désormais ; elles sont toutes en place sur les plans politique, législatif et social pour parler en leur sein du Gabon. De ses atouts comme de ses difficultés, sans tabous mais en toute légalité.

Circuler à Libreville et ses environs devient très compliqué à cause de l'état des routes. Les gouvernements se succèdent, s'engagent dans des déclarations, mais finalement pas de grands changements. Les travaux sont lancés, mais ont du mal à aller à leur terme. Qu'est-ce qui peut justifier cette situation et garantir que votre gouvernement ne connaîtra pas les mêmes difficultés quant à la route de manière générale et les voiries urbaines en particulier ?

J’ai déclaré, devant la représentation nationale, que la route constituait pour le gouvernement une priorité. Je ne souhaite ni faire d’annonces démagogiques ni promettre autre chose que ce que le gouvernement sera en mesure de faire sur ce point précis. Tous les efforts tendant à contracter nos dépenses et à optimiser nos recettes visent en grande partie, à se donner les moyens du financement de ce chantier.

Comme je l’ai dit dans ma déclaration de politique générale, nous allons mettre en œuvre, un modèle innovant de contrat de maintenance de l’ensemble du réseau routier en nous appuyant entre autres, sur la remise sur pied des régies et subdivisions des travaux publics.

Dans ce sens, je viens de fixer une feuille de route précise au ministre des Infrastructures qui devrait permettre une amélioration substantielle du réseau routier d’abord à partir des voiries de Libreville vit plus de 60 % de la population gabonaise, mais aussi sur la Nationale 1 du PK12 au PK105. Les routes départementales qui relient les capitales départementales aux chefs-lieux de provinces ne sont pas en reste.

Vous avez exprimé votre volonté de renforcer les recettes fiscales de l'Etat. Ce qui pourrait impliquer la création de nouveaux impôts. Ou tout au moins l'augmentation des taux existants. Cela au moment où votre gouvernement prône la lutte contre la vie chère. Il y a là comme une contradiction. Pensez-vous que dans la situation actuelle, les Gabonais et même les entreprises soient disposés à faire face à de nouvelles charges fiscales ?

Accroître les recettes de l’Etat est une exigence. Ce n’est pas une option. Je dirais même qu’il s’agit d’une obligation au regard de l’immensité des besoins de nos compatriotes, besoins qu’il faut bien financer. Pour ce faire, nous accorderons des moyens importants aux administrations fiscales et douanières en vue, non seulement de lutter contre la fraude, mais également de les inciter à la performance budgétaire. Nous allons également voir, à travers une étude, comment envisager l’instauration d’une justice fiscale, fût-elle symbolique.

Tous les citoyens doivent contribuer à l’effort fiscal. L’impôt doit devenir un élément central de la citoyenneté. De même, sans avoir à augmenter de manière inconsidérée la pression fiscale, il faudra élargir l’assiette fiscale, notamment en touchant des domaines comme l’habitation et en luttant contre l’informel. Il s’agit d’abord et avant tout d’améliorer le fonctionnement et la performance.

En tout état de cause, la situation actuelle du pays appelle la solidarité de ses filles et fils et je suis convaincu que si l’intérêt supérieur du pays était mis en cause, ils seraient disposés à participer aux efforts collectifs pour son développement.

Dans une note circulaire sur la gestion budgétaire qui donne les grandes orientations sur l’exécution des crédits pour l’exercice 2019, vous avez décidé de redonner aux ministres l’entière responsabilité dans la gestion et l’exécution de leur crédit budgétaire. En quoi cette nouvelle approche va-t-elle permettre d’une part une meilleure exécution des projets et d’autre part une appropriation des missions assignées à chaque département au moment où les problèmes de trésorerie se posent dans presque toutes les administrations ?

Par cette mesure, je veux rendre les ministres responsables de la gestion de leurs budgets et de la mise en œuvre de leurs plans d’action. Les membres du gouvernement ne pourront plus ainsi se cacher derrière les responsables de l’administration qui du reste, ne sont pas exemptes de tout reproche. Dans le passé, cette prérogative des ministres était déléguée systématiquement aux autres acteurs de la chaîne de management du budget que sont les directeurs centraux de l’administration des finances (DCAF) ou plus tard les responsables de programmes. Ces derniers, ne dépendant pas dans la plupart des cas des ministres, avaient tendance à outrepasser le pouvoir de ces derniers en ne rendant pas compte de leur gestion.

L’innovation principale dans le présent exercice budgétaire c’est que les ministres peuvent disposer eux-mêmes de cette mission d’ordonnateur principal soit directement soit indirectement à travers la désignation de collaborateurs qu’ils auront eux-mêmes choisis. J’irai même plus loin en demandant au ministre en charge du Budget de me rendre compte mois par mois de la situation de l’exécution du budget et de prendre des mesures correctives en cas de non-exécution normale du budget.

Le programme triennal avec le FMI prend officiellement fin en avril 2020. Nous sommes donc quasiment à l’heure du bilan. Pensez-vous que l’Etat ait atteint ses objectifs à travers le Plan de relance économique fortement critiqué par les partenaires sociaux ? Sur le même aspect, le spectre d’une dévaluation du FCFA est-il définitivement éloigné?

La dévaluation du FCFA n’est pas à l’ordre du jour. La CEMAC est engagée dans un processus de réforme des finances publiques avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Parmi les Etats de la sous-région, notre pays fait office de bon élève. Le Plan de relance de l’économie que nous mettons en œuvre s’inscrit dans cette dynamique.

Bien sûr, les mesures préconisées peuvent apparaître difficiles pour nos partenaires sociaux, mais elles sont salvatrices, sur le moyen long terme pour les Gabonais. C’est dans cette optique qu’il faut comprendre les dernières mesures annoncées par le Gouvernement et portant, entre autres, sur la réduction des effectifs de la main-d’œuvre non permanente, le gel des recrutements à la Fonction publique, la rationalisation des bourses d’études ou encore les baisses sur les hauts salaires. L’objectif du Plan de relance de l’économie et des réformes annoncées est non seulement de rééquilibrer les comptes publics mais également de permettre à l’Etat de disposer des ressources indispensables au financement des besoins sociaux des Gabonais.

Le Gabon est aujourd’hui présenté sur la scène internationale comme un pays surendetté (60 % du PIB) et qui éprouve beaucoup de difficultés à rembourser ses créanciers internationaux et locaux. Quelle est votre stratégie pour collecter de nouvelles ressources et freiner cette frénésie de l’emprunt ?

La dette n’est pas une mauvaise chose en soi et tous les pays se financent et se construisent par l’endettement. Je ne connais pas de pays qui se soit développé uniquement de manière endogène en ne s’appuyant que sur ses seules ressources propres. Cela dit, je fais remarquer que notre taux d’endettement estimé aujourd’hui à 64 % du PIB est toujours en dessous du seuil limite de rigueur dans la zone CEMAC. Ce qui est important c’est que notre dette doit être reprofilée, le Gouvernement s’y attèle. Je signale par ailleurs que nos efforts sont prioritairement orientés vers le remboursement de la dette intérieure, bilatérale et multilatérale. Cette exigence de crédibilité de notre signature nous prive de ressources qui auraient pu être affectées aux secteurs prioritaires.

La question du logement se pose toujours avec acuité au vu de l’échec de la quasi-totalité des projets lancés par le gouvernement et les structures dédiées à leur promotion. Comment comptez-vous relancer tous ces chantiers à l’abandon et garantir leur livraison aux populations ?

S’il y a un dossier sur lequel nous avons échoué, c’est bien celui du logement. Je ne reviendrai pas sur les raisons de cet échec qui sont multiples et variées. Ce qu’il faut retenir de nos ambitions à ce niveau c’est que nous poursuivrons la mise en œuvre des différents projets entamés ou arrêtés avec l’exigence d’une meilleure gouvernance.

Le secteur de l'énergie fait quand même partie de ceux qui compliquent, ces derniers temps, de plus en plus la vie des Gabonais en général, et des Librevillois en particulier. Des coupures d'eau et d'électricité en permanence. Aujourd'hui le groupe Veolia est parti, l'Etat est a repris son bien. Les populations se demandent vers qui se tourner maintenant pour que s'améliore cette situation qui les accable de plus en plus ?

L’eau et la lumière sont vitales. C’est pour cette raison que j’ai demandé au ministre en charge du secteur de réfléchir sur la mise en œuvre d’une grande initiative de l’eau et de l’électricité appelée ; « eau pour tous, électricité pour tous ». Au sujet de Veolia, l’Etat a effectivement repris la gestion de la Seeg au travers de son bras séculier qui est la société de patrimoine. J’ai demandé un diagnostic de tous les équipements de production transport et distribution en eau et en électricité aux fins de mener une action qui porterait aussi bien sur l’entretien de l’existant que sur le financement de nouveaux ouvrages.

Pour la phase d’entretien, instruction a été donnée au ministre en charge de l’Energie pour qu’un rapport détaillé me soit présenté dans des délais raisonnables. En matière d’eau particulièrement, un grand effort sera fait pour l’amélioration des rendements de réseau, car il semble que c’est à ce niveau principalement, que la SEEG rencontre le plus de difficultés.

D’une manière générale, nous combinerons la poursuite de la mise en œuvre des mesures présidentielles d’urgence du ressort avec des nouvelles initiatives dans le but d’atteindre notre objectif d’accès de tous à l’eau et à l’électricité.

Monsieur le Premier ministre, parmi les autres secteurs qui préoccupent également les Gabonais il y a ceux de l'Education et de l'Enseignement supérieur. Qu'en est-il de la situation administrative des enseignements non-salariés qui ne touchent que des vacations dont vous avez prédit la suppression ?

Je vous invite à relire les termes exacts de ma déclaration de politique générale cela vous aiderait à mieux informer les Gabonais qui veulent vraiment savoir et qui sont concernés par ces sujets. De même cela permettrait de confondre ceux qui cherchent à distraire et tromper au moment où le Gouvernement prend des décisions courageuses dans la recherche de l’équité et de la solidarité.

J’ai clairement expliqué, le 26 février, devant les députés, qu’en dépit de nos engagements contractuels avec les instances financières internationales, en dépit de nos contraintes budgétaires, en dépit de la charge, devenue insoutenable, de notre masse salariale et en dépit enfin, de l’option des réformes qui implique une forte obligation de contraction de dépenses, notre bon sens politique ne pouvait nous permettre d’ignorer la situation de milliers de nos jeunes compatriotes formés, employés par les administrations et dont les dossiers demeurent en instance.

En conséquence nous avons décidé, sur instructions du président de la République, chef de l’Etat, de procéder à la régularisation de leurs situations. Les enseignants sont naturellement concernés au premier chef par cette importante mesure.

J’ai eu l’occasion de la redire de vive voix à certains des membres de cette corporation qui avaient pris l’habitude, sans doute mal informés, de s’installer devant mes bureaux à la Primature.

Ceci me donne l’occasion de tordre le cou à une autre information galvaudée tendant à faire dire que j’ai décrété la suppression des vacations.

Ce que j’ai dit, et que les enseignants eux-mêmes, notamment ceux qui se retrouvent avec un important surcroît de travail en termes de correction de copies d’examen ne sauraient contester, est qu’il faut mener une action forte contre les abus qui gangrènent ce secteur et alourdissent d’année en année l’enveloppe destinée à cette dépense.

J’ai donc annoncé la conduite d’une réflexion/action sur les payements de vacations afin de mettre un terme à ces abus et réduire la taille de cette enveloppe de manière à ce que cette ressource ne profite qu’aux seuls vrais ayants droit.

Les enseignants eux-mêmes, principales victimes de ce désordre, seront pleinement associés à ce nécessaire nettoyage des écuries d’Augias.

Comment comptez-vous endiguer l’insuffisance en ressources humaines et améliorer le financement des hôpitaux, garantir la qualité des soins dans nos établissements, l'entretien des plateaux techniques et résoudre les dettes vis-à-vis des structures hospitalières et des pharmacies qu’accumule la CNAMGS ?

Le secteur de la santé est celui dans lequel l’Etat a le plus investi ces dernières années. Le gouvernement va poursuivre cet effort, dans l’optique d’une meilleure rationalisation territoriale et d’une bonne gouvernance. La gouvernance des CHU et des centres hospitaliers régionaux (CHR) sera facilitée par l’application stricte des décrets portant organisation de ces établissements ; elle vise à en améliorer la gestion avec pour objectif, d’avoir une meilleure qualité des soins. En outre, le gouvernement va s’attaquer à la lancinante question de la disponibilité des médicaments dans les centres de santé. Sur ce point, j’ai instruit le ministre de soumettre très rapidement au gouvernement, une politique efficiente du médicament.

PcA avec la presse locale

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