Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Une fois de plus, l’or noir va jouer un rôle majeur dans le processus de relance des économies des pays de la sous-région d’Afrique centrale. C’est le constat qui peut être établi après la publication, par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), de son deuxième Bulletin économique et statistique (BES), il y a quelques jours.

Selon les analyses de ce support qui porte sur les évolutions économique, monétaire et financière, sur l’environnement de la politique monétaire de la sous-région, ainsi que sur des thématiques ayant trait aux missions statutaires de la Banque centrale, la remontée des cours et de la production de pétrole brut devraient permettre d’améliorer les indicateurs macroéconomiques de la Cémac en 2018.

Ces dernières prévisions laissent ainsi entrevoir : une accélération de la croissance à 2,5 %, une inflation en hausse mais contenue (+ 1,6 % contre + 0,9 % en 2017, un excédent budgétaire base engagements et dons compris, de 0,5 % du PIB, contre - 3,3 % du PIB en 2017).

La BEAC prévoit également dans cet instrument : une légère aggravation du déficit courant qui passerait de 4 % en 2017 à - 4,3 % du PIB en 2018, un accroissement de la masse monétaire de 7,1 %, ainsi qu’un taux de couverture extérieure de la monnaie qui s’établirait à 60,7 %.

Cependant, prévient la banque centrale sous-régionale, un certain nombre de risques pèsent sur ces perspectives. Elle évoque ainsi : une exécution peu satisfaisante des programmes conclus avec le FMI, qui bloquerait les décaissements promis, une chute brutale et imprévue des prix du baril pétrole, qui exercerait une pression supplémentaire sur les soldes budgétaires et extérieurs et sur le secteur financier, une résurgence des tensions de trésorerie dans le système bancaire sous-régional, et un resserrement graduel de la politique monétaire de la Réserve fédérale aux Etats-Unis plus rapide que prévu.

Stéphane Billé

 

Après sensiblement deux semaines de travaux axés autour des thématiques : éducation, formation et emploi, les experts commis pour la task-force sur l’éducation, annoncée par le chef de l’Etat, Ali Bongo, lors de de son discours à la nation du 17 août 2018, viennent de rendre leur rapport.

La première lecture dudit rapport renvoie à deux principales leçons. La première est qu’il fait un diagnostic alarmant et sans complaisance du système éducatif gabonais, tandis que pour la seconde aux allures de thérapie, il s’inscrit dans la logique des grands remèdes pour lutter contre les grands maux. Ainsi, face à l’étendue de la pathologie, le rendu de la task-force sur l’éducation propose un plan quinquennal qui s’articule autour d’une réforme en profondeur du secteur de l’éducation nationale.

En effet, le présent plan quinquennal vise cinq objectifs. Il s’agit, entre autres : de la révision des curricula et des programmes de formation, accompagnée d’un système rigoureux de suivi des effectifs pour une meilleure maîtrise des flux ; le développement des filières professionnelles adaptées au marché de l’emploi et la mise en place d’un système de contrôle strict pour restreindre l’orientation dans les filières saturées ; la recherche des mécanismes d’optimisation de la formation dans l’enseignement technique et professionnel en partenariat avec le secteur privé pour garantir une meilleure employabilité, la revue des cadres législatifs et, enfin, de l’évaluation quantitative et qualitative des besoins en infrastructures, en équipements et en ressources humaines pour le renouveau du système éducatif.

Les autres axes de cette réforme concernent, entre autres, l’amélioration de la prise en charge des apprenants à travers les différents cycles d’études : construction de nouvelles salles de classe ; meilleure orientation des élèves dans les filières techniques et professionnelles, réhabilitation et sécurisation des établissements ; adéquation de l’offre formation avec les besoins du marché et orientations stratégiques du développement multisectoriel national ; une réforme du système d’attribution des bourses, etc.

Le plan quinquennal préconise également une sanctuarisation des financements et consacre 20% des dépenses publiques au budget de l’éducation nationale ; des partenariats intégrés impliquant l’Etat, les élèves et les parents, le corps professoral et le secteur privé et, enfin, une forte implication du secteur privé et des partenaires financiers et techniques.

D’autres mesures phares telles que la réforme du système d’attribution des bourses, avec notamment la réintroduction du principe d’une bourse universitaire octroyée selon des critères d’âge et de mérite et la mise en place d’une bourse professionnelle sont également proposées.

En ce qui concerne l’environnement pédagogique, il prévoit un lancement de nouvelles filières stratégiques, une amélioration des curricula et programmes, un renforcement des ressources humaines qualifiées et un recrutement des enseignants et des personnels administratifs.

Au niveau structurel, il sera question de : la mise en place d’un secrétariat scientifique d’orientation, la création d’un Conseil national de l’éducation, du regroupement des différents ministères en charge de l’éducation et de la formation au sein d’un seul et même ministère et une assurance qualité.

Quant au budget d’investissement dudit plan quinquennal, il est estimé à 1250 milliards FCFA avec des actions rapides qui pourront être mises en place dans 90 jours. Dans cette optique, un schéma de financement innovant sera mis en place avec le concours des organismes internationaux.

Stéphane Billé

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, en visite à Libreville, le 17 septembre, a annoncé la tenue au mois de novembre prochain, à Addis-Abeba, d’un sommet extraordinaire de l’Union africaine, centré sur la réforme de cette institution.                  

L’annonce a été faite à l’issue de l’entretien qu’il a eu avec le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, au palais du bord de mer et qui a porté sur les questions de paix et de sécurité dans la sous-région, notamment en République centrafricaine (RCA) et en République démocratique du Congo (RDC), sans oublier la répartition de travail entre les communautés économiques régionales et la Commission de l’Union africaine.

En fait, l’un des grands défis que doit relever l’Union africaine réside dans sa capacité à autofinancer son fonctionnement, à travers les contributions des Etats ; car, faut-il le rappeler, l’institution dépend encore à 80% des financements étrangers pour le financement de son budget.

La réforme que le président rwandais, Paul Kagame, appelle de tous ses vœux, permettra à l’Union africaine de disposer d’une souveraineté financière et politique. Pour l’heure, entre autres pistes de financements, le président rwandais propose l’adoption par les Etats d’une taxe de 2% sur les importations de produits alimentaires.

PcA

Jeanne Mbagou et Claude Michel Sezalory, respectivement maires des communes d’Owendo et d’Akanda, ont été édifiés sur l’adoption du schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) du «Grand Libreville» par le ministre de l’Equipement, des Mines et des Infrastructures, Christian Magnagna.

Pour le ministre, ces deux communes doivent emboîter le pas à la mairie de Libreville en adoptant le SDAU qui, à ses yeux, est un «outil d’aménagement nécessaire au développement du projet du «Grand Libreville».

«L’adoption du SDAU est plus que primordial aussi bien pour le ministère dont j’ai la charge à travers un développement des infrastructures permettant la relance économique, le confort des populations et la préservation du patrimoine national que pour les communes dont vous avez la charge.», explique le ministre

Cela permettra, poursuit-il, une orientation du travail des communes dans la lutte contre l’occupation anarchique des sols ainsi que dans la prise en compte des besoins des populations lors de l’aménagement territorial.

Porteur de retombées importantes dans le développement des mairies, la SDAU a reçu l’approbation des chefs des exécutifs communaux d’Owendo et d’Akanda qui ont rassuré le ministre sur son adoption dans les brefs délais.

PcA

La zone économique spéciale de l’Ile de Mandji près de Port-Gentil, dont les travaux de construction ont commencé il y a plusieurs années, vient d’accueillir son premier investisseur.

La société chinoise Friends Timber Compagnie (FTC), spécialisée dans l’exploitation du bois, a lancé en fin de semaine dernière, une usine de transformation de bois. Dans sa première phase d’exploitation, FTC va assurer une production mensuelle de 3000 m3 de bois sciés.

La deuxième phase de développement de l’usine permettra à la compagnie chinoise de parvenir à la seconde et troisième transformation du bois avec une ouverture sur la fabrication de meubles.

La zone économique à régime privilégié de l’Ile de Mandji, encore appelée zone économique spéciale de Port-Gentil, est une des composantes du Plan stratégique Gabon émergent.

Elle est ouverte à l’industrie de transformation du bois, aux usines de traitement et conditionnement des ressources halieutiques, aux unités de stockage, assemblage et distribution de produits, aux entreprises de nouvelles technologies...

Pour l’Etat, il est question de mettre en place des projets structurants à forte valeur ajoutée aussi bien au plan industriel, économique, infrastructures et des emplois.

PcA

 

Dans le cadre d’un entretien accordé à notre rédaction, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, chargé de la mise en œuvre du programme GRAINE, Biendi Maganga Moussavou (photo), s’est prêté à notre jeu de questions pour décliner les grands axes et les enjeux de la nouvelle politique agricole au Gabon.

Monsieur le ministre, le Gabon a lancé un vaste processus de diversification de son économie. Dans ce programme, l’agriculture joue un rôle majeur, surtout dans le cadre de la réduction de la dépendance alimentaire extérieure et l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. Si avec l’agro-industrie, le pays marque de précieux points, l’on constate qu’avec l’agriculture vivrière, la mayonnaise peine à prendre. Alors, où en sommes-nous aujourd’hui avec la nouvelle politique agricole implémentée dans le pays ?

Biendi Maganga Moussavou : Il n’est pas tout à fait exact de dire que la mayonnaise peine à prendre. En effet, notre politique agricole repose sur deux axes principaux à savoir : les développements des agro-industries et la modernisation de l’agriculture familiale.

Je ne vais pas revenir sur le succès important obtenu dans l’agro-industrie à travers le partenariat entre Olam international et le Gabon qui a permis l’essor de la culture du palmier à huile. D’ailleurs, depuis quelques mois, le Gabon exporte de l’huile de palme dans la sous-région et en Europe.

En ce qui concerne les cultures vivrières, elles sont essentiellement portées par les petits producteurs. Le gouvernement a également fait beaucoup d’efforts à travers le programme Graine qui a concerné environ 7 000 coopérateurs dans sa première phase. Il y a eu aussi le Projet de développement et d'investissement agricole au Gabon (PRODIAG) financé par l’Agence française de développement (AFD) qui a touché 3 064 petits producteurs et le Projet de développement agricole rural (PDAR) co-financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) qui a concerné environ 26 000 agriculteurs.

Donc des efforts ont été réalisés mais ils ne permettent pas encore à notre pays d’être auto-suffisant. C’est pourquoi le gouvernement a décidé d’accroître l’appui aux petits producteurs avec des fonds conséquents qui vont être mobilisés : Projet d’appui au programme GRAINE - Phase I (PAPG.1), 65 milliards FCFA, le PRODIAG 221 milliards FCFA et le PDAR 2 14 milliards FCFA.

On observe que le Gabon ne semble pas respecter l’accord  conclu à Maputo en 2003, qui consiste à financer le secteur agricole en Afrique à hauteur de 10% par pays. Qu’est ce qui fait entorse à la matérialisation de cette décision ?

Effectivement, si l’on examine la part du secteur agricole dans le budget de l’État, celle-ci reste en dessous de 1%, loin des objectifs de Maputo. Mais il est important d’intégrer tous les avantages fiscalo-douaniers accordés aux acteurs du secteur. Il faut aussi prendre en compte le contexte économique actuel qui ne favorise pas l’augmentation des ressources allouées à ce secteur. Mais le gouvernement continue de mobiliser des ressources supplémentaires avec l’appui des partenaires techniques et financiers (PAPG1, PRODIAG2, PDAR2), afin justement de poursuivre l’objectif de Maputo.

Excellence, avec un potentiel important notamment une réserve importante de terres arables (5,2 millions d’hectares) et un climat propice à l’activité agricole (pluviométrie annuelle de 1 450 à 4 000 mm), le secteur agricole gabonais ne contribue que très peu à la création de richesses. A quel niveau se situe exactement le problème ?

Le développement de l’agriculture se heurte à certaines difficultés structurelles notamment :

- l’exode rural (86% de la population réside en ville) ;

- l’agriculture familiale avec des techniques culturales archaïques (faible mécanisation, faible utilisation d’engrais et semences améliorées) ;

- la faiblesse des infrastructures nécessaires à l’évacuation, le stockage et la transformation des produits agricoles ;

- l’inorganisation des acteurs et ;

- l’absence de système de financement spécifique du secteur.

Toutes ces contraintes freinent le développement du secteur. Nous travaillons justement pour lever chacune d’elles notamment à travers la sensibilisation des jeunes pour susciter des vocations, la réforme du système de formation agricole, l’amélioration du Conseil agricole, l’aménagement des espaces et la mise à disposition des intrants performants (Graine).

L’émergence d’un pays passe indubitablement par la maîtrise et la croissance du secteur agricole. Alors, quelle est aujourd’hui, la contribution de ce secteur au Produit intérieur brut du pays (PIB) ?

Notre ambition est d’atteindre 10% d’ici 2025.

Le programme GRAINE est arrivé au terme de sa première phase. Pouvons-nous avoir les détails chiffrés de la production ? Et pour la seconde phase, qu’est ce qui est prévu ? Surtout que le programme semble quelque peu avoir changé d’approche ?

Les chiffres du programme GRAINE sont en cours d’acquisition. Nous ne pouvons donc pas à ce stade vous les communiquer.

Certains reproches sont faits au gouvernement de ne pas suffisamment tenir compte des réalités agricoles du pays ; le fait par exemple d’avoir envoyé des Gabonais s’imprégner des réalités agricoles singapouriennes alors que de grands pays à vocation agricole comme la Côte-d’Ivoire, le Ghana ou le Cameroun voisin, peuvent servir de référence pour booster le secteur agricole. Qu’en dites-vous ?

Je ne partage pas cet avis. Comme vous devez le savoir, Singapour est un pays émergent contrairement à ceux que vous citez, de ce point de vue nous pouvons nous inspirer pour certains aspects, de ce pays. De même pour la Malaisie qui a une expertise reconnue pour la culture du palmier à huile.

Classes vertes, vacances agricoles et bien d’autres. Tous ces concepts, pensez-vous qu’ils peuvent réellement relancer le secteur agricole gabonais ?

Vous abordez dans cette question un point très important, car il concerne les jeunes, donc l’avenir de notre pays... En effet les vacances agricoles qui ont permis à des centaines d’enfants de visiter les sites et de se familiariser à certains métiers agricoles, tout comme les classes vertes qui vont être lancées dès la rentrée, ont pour objectif principal de faire découvrir et intéresser les jeunes aux activités agricoles afin de susciter des vocations et créer une nouvelle génération de producteurs nationaux agricoles capables d’utiliser les techniques de production. C’est très important, car nous devons conduire la transformation du secteur agricole en le modernisant.

Quelle est la place qu’occupe aujourd’hui la filière café-cacao ? L’avez-vous entièrement confiée à la Caisse de stabilisation et de péréquation (CAISTAB) ?  En outre comment se porte le secteur ?

En ce qui concerne la filière café et cacao, il faut dire que les missions de chaque acteur sont bien définies. Le ministère de l’Agriculture définit la politique et les programmes à mettre en œuvre. La CAISTAB est un opérateur de l’État qui doit mettre en œuvre ces politiques et programmes.

C’est vrai, cet opérateur peut avoir tendance à sortir de ses missions du fait qu’il centralise les ressources affectées à ces filières. Mais nous travaillons à améliorer le fonctionnement des acteurs et je pense que les responsables de la CAISTAB vont de plus en plus se rapprocher de nos services pour recevoir leur feuille de route en matière de politique et de programme café cacao.

Pensez-vous que la politique agricole du pays peut réellement permettre d’atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire ?

Oui bien sûr. Nous ne pensons pas que les nouvelles orientations décidées par le président de la République et mises en œuvre par le gouvernement consistent, en plus du développement des axes évoqués précédemment, à s’attaquer véritablement à la question des importations. En effet, l’analyse de nos importations qui s’élèvent aujourd'hui à 1 milliard de dollars montre que trois produits constituent le tiers de ces  importations, à savoir le riz 80 000 t, le poulet 150 000 t et le porc 15 000 t.

Il s’agit dans notre nouvelle stratégie de prendre toutes les mesures nécessaires (fiscales, protection, foncières) pour favoriser le développement de ces filières stratégiques pour notre pays en nous appuyant sur les principaux acteurs que sont les agro-industries, et les petits producteurs car nous pensons que nous atteindrons la souveraineté alimentaire en associant et trouvant un juste équilibre entre l’agro-industrie et l’agriculture familiale.

Au moment de boucler cet entretien, avez-vous un aspect particulier sur lequel vous souhaitez édifier davantage les populations ?

Pour conclure cet entretien, je souhaite revenir sur le potentiel que représente le secteur agricole. En effet, au moment où le gouvernement met en œuvre les mesures d’assainissement des finances publiques qui conduisent la fonction publique à ne plus recruter pendant quelques temps, il faut que nos compatriotes sachent que le développement des chaînes de valeurs des filières agricoles va générer de milliers d’emplois offrant ainsi des opportunités à notre jeunesse.

Le gouvernement met tout en œuvre pour appuyer et accompagner tous les compatriotes qui veulent se lancer dans ce secteur à travers le programme Graine, le PDAR, le PRODIAG  et toute l’expertise des équipes du ministère.

Entretien réalisé par Stéphane Billé

A l’instar des pays en développement, le Gabon a consenti des mesures fiscales incitatives, dérogatoires au droit fiscal commun, pour d’une part, attirer les investissements directs étrangers, développer les secteurs économiques à fort potentiel de croissance et de création d’emplois et d’autre part, améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

D’après le Rapport sur les dépenses fiscales 2016-2017 publié par la Direction générale des impôts (DGI), pour l’année 2016, plus de la moitié soit 56% des dépenses fiscales sont imputables aux exonérations, soit 32% au taux zéro et 12% aux taux réduits. En outre, les dépenses fiscales relatives à la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) se sont élevées à 76,76 milliards FCFA, ce qui représente 0,92% du PIB, soit 1,14% du PIB hors pétrole, équivalent à 10,68% des recettes totales. En 2017, elles sont estimées à 79,83 milliards FCFA, soit 12,10% des recettes totales et 0,93% du PIB (1,02% du PIB hors pétrole).

Ces dépenses fiscales évaluées à partir du modèle basé sur les données de la Comptabilité nationale sur la période 2016-2017, se sont donc élevées à 156,59 milliards FCFA. Les secteurs pour lesquels les incitations fiscales ont été les plus coûteuses concernent les activités de fabrication, l’enseignement, et la santé et l’action sociale représentant respectivement 41,64% (soit 0,38% du PIB), 36,14% (0,33% du PIB) et 23,1% (0,21% du PIB).

Cas des exonérations administratives sollicitées auprès de la DRS

Selon la Direction générale des impôts (DGI), ce modèle est fondé sur les mesures dérogatoires concédées par simple décision administrative dont la mise en œuvre exige une formalité obligatoire auprès de la Direction des régimes spécifiques (DRS). Après vérification de l’éligibilité de la demande d’exonération du contribuable, au regard des textes en vigueur, une attestation de dispense de paiement de la TVA est délivrée au bénéficiaire lorsque toutes les conditions sont remplies.

Ainsi en 2016, ces dispenses se sont élevées à environ 27,58 milliards FCFA, soit 3,84% des recettes fiscales et 0,33% du PIB (0,41% du PIB hors pétrole). En 2017, ce montant est passé à 25,79 milliards FCFA (3,91% des recettes fiscales, 0,30% du PIB et 0,33% du PIB hors pétrole). 

Il convient de noter que ces incitations fiscales ont été en majorité octroyées dans le cadre des marchés publics soit, en 2016, 41,71% des dépenses fiscales et en 2017, 31,82%. Ensuite, suivent les entreprises du secteur pétrolier (28,10%) et celles installées dans la Zone économique spéciale de Nkok (14,76%). Notons que depuis l’exercice 2013, le nombre d’entreprises exerçant dans les secteurs bénéficiant d’avantages fiscaux gérés par la DRS, s’est accru.

Coût global des dépenses fiscales

Selon la DGI, en 2016, les dépenses fiscales relatives à la TVA se sont élevées à 104,34 milliards FCFA représentant 14,52% des recettes fiscales, 1,26% du PIB et 1,55% du PIB hors pétrole. En 2017, elles sont estimées à 105,62 milliards FCFA, soit 16,02% des recettes fiscales, 1,24% du PIB et 1,35% de PIB hors pétrole.

Globalement, sur la période 2016-2017, le montant des dépenses fiscales de TVA accordées par l’Etat s’est élevé à 209,97 milliards FCFA (104,34 milliards en 2016, soit 1,26% du PIB ou 1,55% du PIB hors pétrole, et 105,62 milliards FCFA en 2017, soit 1,24% du PIB ou 1,35% du PIB hors pétrole.

Selon la DGI, il apparaît donc clairement que le coût budgétaire des dépenses fiscales est très important et nécessite que le processus d’évaluation se poursuive pour les autres impôts. Par ailleurs, poursuit cette administration, le système fiscal gabonais octroie de nombreuses exonérations qui deviennent de plus en plus difficile à suivre et qui ont pour conséquence, la détérioration du fonctionnement normal de la TVA et la baisse significative des recettes qui devraient en résulter.

Le constat de la DGI est donc formel : «l'octroi des exonérations comme moyen d'attirer l'investissement privé a fait la preuve de son inefficacité. Il est plus que nécessaire d'élaborer une véritable politique cohérente des exonérations adossée aux secteurs réellement porteurs de croissance».

Stéphane Billé 

 

La coopération Russo-gabonaise connait un regain d’activités ces derniers temps au Gabon. Un nouveau palier a été franchi dans ce sens, le 13 septembre dernier à Libreville, à la faveur des échanges, entre le ministre des Mines, Christian Magnagna et l’ambassadeur de la Russie près le Gabon, Dmitry Kourakov.

Ces échanges entre les parties russe et gabonaise, souligne le ministère des gabonais des Mines, ont porté sur l’établissement d’une feuille de route à suivre pour renforcer la diplomatie et les rapports existant entre les deux pays, à travers la mise en place d’un mécanisme d’échanges commerciaux gagnant-gagnant.

Dans le cadre des secteurs miniers et infrastructurels, cette coopération sera essentiellement basée sur la contribution de l’expérience russe au service du cadastre minier gabonais, de la formation des ressources humaines technique locales, ainsi que sur la promotion des investissements au Gabon.

Au ministère des Mines, on avance également que «connaissant la grande expérience russe en matière d’exploration et d’exploitation minière, il serait judicieux pour notre pays d’en bénéficier par l’adoption d’une stratégie qui in fine impacterait sur la création d’infrastructures nécessaires au développement minier».

Au terme de cet échange, le ministre de l’Equipement, des Infrastructures et des Mines s’est engagé à faire parvenir à son hôte, un mémorandum récapitulatif des grands projets des mines et des infrastructures.

Lequel mémorandum indiquera notamment les partenariats multiformes entre les deux pays, qui seront opportuns au processus de relance et de diversification de l’économie gabonaise.

Stéphane Billé  

 

Marie-Sylvie Mistoul, consultante pour le compte du groupe Colgate Palmolive au Gabon, a saisi les autorités portuaires afin de dénoncer la présence de stocks suspects de produits de cette marque sur le marché.

Il s’agit d’une cargaison de 12 000 savons d’une valeur de 1 milliard FCFA qui s’écoulait dans les magasins de Libreville et dans d’autres points de vente de la capitale du Gabon. Son attention a été attirée par la présence d’anciens emballages de la marque dans les boutiques et certains grands magasins alors que la société avait depuis longtemps opté pour une nouvelle identité visuelle.

« Pour protéger le consommateur, nous avons pris la décision de tuer Pharmapur comme il existait avant, et de faire un nouveau packaging en plaçant un cachet dermatologique sur l’emballage du savon. Ce n’est pas un savon médical, mais antibactérien. La reconnaissance de ces produits au port par les autorités douanières nous a beaucoup aidés », confie la consultante citée par la presse locale.

A la suite des enquêtes menées par les équipes de la direction générale des enquêtes douanières et du contentieux, la cargaison incriminée a été saisie dans les boutiques et autres grands magasins  de la ville avant d’être détruite.

PcA

Source: presse locale

Pour s’émanciper des importations agricoles, le Gabon entend promouvoir la culture de plusieurs spéculations qui permettront au pays de parvenir à l’autosuffisance alimentaire dans un horizon à court terme.

Entre autres partenaires sur qui le pays compte s’appuyer en termes d’expertise, il y a la Russie dont l’ambassadeur Dmitry Kourianov, a échangé avec le ministre gabonais de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, en fin de semaine dernière.

«Nous avons discuté des possibilités de développement de nos relations dans le domaine de l’agriculture y compris de la possibilité des investissements russes dans ce secteur de l’économie gabonaise.», explique le diplomate russe.

Le ministre de l’Agriculture pense pour sa part que l’implication du secteur privé dans la transformation et l'industrialisation de l’agriculture gabonaise, constitue un enjeu de taille.

«Nous attendons de voir les jeunes gabonais profiter de cette expérience, de cette expertise russe pour pouvoir très rapidement, implémenter des solutions qui nous permettront d’atteindre cette autosuffisance alimentaire.», confie-t-il. 

La recherche, le développement et la formation dans ce domaine constituent les préalables que la coopération entre les deux pays doit adresser de manière efficace. Ce qui permettra aux opérateurs et promoteurs agricoles d’acquérir des outils adaptés  qui contribueront à l’autosuffisance alimentaire.

«Nous continuons à travailler, à structurer notre secteur agricole pour que davantage de Gabonais puissent trouver y des débouchés et apporter leur contribution à la structuration de notre pays.», indique le ministre.

PcA

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