Le Nouveau Gabon

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Au lendemain de sa reconduction à la tête du gouvernement, le Premier ministre gabonais revient sur la crise qui secoue le pays, les solutions et les réformes engagées pour y faire face, et évoque les perspectives quant à la distribution des dividendes économiques aux populations gabonaises qui se montrent de plus en plus impatientes par rapport aux résultats escomptés.

Dans cet entretien dans une radio locale, Emmanuel Issoze Ngondet (photo) parle aussi de l’insalubrité dans la capitale gabonaise et de l’épineux problème de la collecte des ordures ménagères.  

M. le Premier ministre, comment appréciez-vous votre reconduction au poste de Premier ministre ? Choix politique ou choix stratégique ?

Je ne peux pas me substituer au président de la République parce que c’est lui seul qui connaît les paramètres sur lesquels il s’est basé pour me reconduire. Tout ce que je peux dire à partir de ce choix, c’est que c’est une confiance renouvelée de sa part qui me conforte dans l’idée qu’il faut aller plus loin dans les réformes que nous avons déjà engagées ; et mon gouvernement va s’atteler dans les mois à venir, à accélérer la mise en œuvre de ces réformes, à appliquer la politique que le président impulse au plus haut niveau de l’Etat dans le but d’améliorer le quotidien des Gabonais.

Comment vous sentez-vous après que les gens ont vendu votre peau sur les réseaux sociaux ?

J’ai constaté comme vous, d’abord les jours qui ont précédé la démission du gouvernement, ensuite les jours qui ont suivi sa démission, que le gouvernement et moi à titre personnel, avons fait l’objet d’un tombereau d’injures et de critiques injustifiées.

Mais sachant que je m’étais fait le devoir d’agir en totale conformité avec les instructions du chef de l’Etat, je restais totalement confiant et je considérais que le chef de l’Etat était maître du jeu.

Ne pensez-vous pas que cela ait pu être le fait des frustrations de la population qui estime depuis votre arrivée que vous n’avez pas engagé le pays dans la voie d’un développement social ?

Je pense qu’en toute chose il faut rétablir les faits. Lorsque j’arrive à la tête du gouvernement en septembre 2016, nous travaillons sur un héritage. Et comme tout legs, cet héritage a un passif et un actif. La crise économique qui a frappé la sous-région y compris le Gabon, a fortement impacté cet héritage. Les éléments constitutifs du passif se sont davantage dégradés et certains éléments constitutifs de l’actif ont été négativement impactés. Donc, il fallait que mon gouvernement prenne des mesures pour rétablir les choses. Il fallait sortir de la crise, ce qui n’a pas été facile ; il fallait une stratégie et dans cette perspective, nous avons adopté le plan de relance économique (PRE) qui n’est pas un nouveau programme économique.

Parce que le programme économique sur lequel le gouvernement travaille c’est le PSGE (Plan stratégique Gabon émergent), celui sur lequel le président de la République a été élu en 2009 et qui continue de nourrir l’action du pouvoir exécutif. Alors que le PRE est une stratégie qui vise à mettre en relief un certain nombre d’axes du PSGE, pour accélérer sa mise en œuvre, rétablir rapidement la croissance, rééquilibrer les finances publiques, accélérer les filières de croissance autres que le pétrole, et lutter contre la pauvreté.

Il est évident que dans ce contexte, les attentes des populations s’expriment, mais le gouvernement, étant pris à rétablir les choses, ne pouvait pas dans l’immédiat satisfaire ces attentes légitimes. Nous comprenons l’impatience des populations, mais pour répondre à ces attentes, il fallait d’abord rétablir un certain nombre de paramètres, pour relancer l’économie afin que nous enregistrions une croissance positive à partir de laquelle on peut satisfaire les demandes de la population.

Dans votre déclaration de politique générale au Parlement, vous avez dit qu’on aurait une croissance positive mais en 2017, elle est totalement plombée. Qu’est-ce qui est à l’origine de tout cela ?

Nous partons d’une croissance presque négative qui est de l’ordre de -1% quand je prends le gouvernement ; et aujourd’hui nous avons retrouvé une croissance positive.

Parce que dans l’ensemble de la sous-région, il n’y a pas plus de deux Etats qui ont des croissances positives. Nous avons donc évité la récession. Les chiffres auxquels vous faites allusion et qui ont été annoncés lors de ma déclaration de politique générale, étaient basés sur des prévisions. Il se trouve que la réalité est beaucoup tenace que les chiffres donnés dans notre déclaration ; mais ce qu’il faut considérer c’est la trajectoire positive dans laquelle le gouvernement est lancé. Nous n’avons pas maintenu le pays dans une croissance négative bien au contraire, il y a une progression, il y a rétablissement d’une croissance positive et ça il faut le considérer, il y a encore des efforts à faire pour atteindre le chiffre de 5%.

Comment se fait-il que vous rétablissiez une croissance positive mais les populations ne la ressentent pas ?

Parce que nous ne sommes pas encore parvenus à faire une distribution maximale.

 

Et que faut-il pour avoir cette distribution maximale ?

Il faut avoir de l’argent pour distribuer. C’est la croissance qui permet à l’Etat d’engranger des recettes.

Mais nous sommes en bons termes avec le FMI et la Banque mondiale…

D’abord il faut dire que la conclusion d’un programme avec le FMI est la preuve que nous sommes dans la bonne direction. N’en déplaise à ce que disent les critiques.

Si le FMI a accepté de nous accompagner dans la mise en œuvre du PRE, c’est que les choix qui ont été faits, ainsi que les hypothèses qui ont été déclinées dans ce programme conduisent le gouvernement dans la bonne direction pour résoudre les problèmes des Gabonais.  Et l’année dernière, nous avons reçu près de 500 milliards FCFA du FMI.

Une grande partie de cette dotation a permis au gouvernement de payer la dette extérieure parce que depuis plus de deux ans, avant mon arrivée au gouvernement, on ne payait plus la dette extérieure. Et cela a été apprécié par nos partenaires financiers internationaux.

Les efforts nationaux au titre du recouvrement des recettes fiscales et douanières nous ont permis d’apurer une partie de la dette intérieure. Ce n’est peut-être pas ce que les opérateurs économiques attendent, mais il faut quand même le souligner. Donc voyez-vous, quand je parle de la crise, ce n’est pas un leurre, ce n’est pas une échappatoire, c’est une réalité avec les effets que cela comporte sur la collecte des recettes publiques, le rendement de notre économie et sur les activités portuaires.

Ce sont là les éléments qui permettent à l’Etat de procéder à une redistribution des dividendes économiques au bénéfice des populations. Le chemin est long et les difficultés seront toujours là ; mais nous avons des atouts au Gabon.

Et quels sont les atouts du Gabon ?

D’abord économiques. En dehors du secteur pétrolier, il y a dans notre économie, plusieurs secteurs qu’il faut développer pour consolider la croissance. Nous avons retenu au niveau du PRE, une dizaine de filières comme le bois, la pêche, les infrastructures, l’énergie et l’eau, l’agriculture, le tourisme, le transport et la logistique, etc. Il faut accélérer le développement de ces filières pour engranger une croissance beaucoup plus importante. Et de cette croissance, nous tirerons les produits qui pourront être mis à la disposition des Gabonais au quotidien.

M. le Premier ministre, il est devenu difficile de respirer dans les rues de Libreville tant les poubelles jonchent les rues. Qu’entendez-vous faire pour résoudre ce problème ?

Les Gabonais qui vivent dans notre capitale, aspirent à vivre dans une ville propre, une ville sécurisée. Et le gouvernement se doit de tenir compte de cette aspiration fondamentale. Pour ce qui est de la lutte contre l’insalubrité, vous savez que le gouvernement s’est fait fort d’inscrire cette action parmi ses priorités. Mais, il se trouve que là également, comme je vous l’ai dit, mon gouvernement travaille sur un héritage.

Nous ne prenons pas une situation qui sort du paysage social ex-nihilo, nous travaillons sur un héritage. Concernant la lutte contre l’insalubrité, nous avons trois opérateurs : Averda, Clean Africa pour ce qui est de Libreville, et pour ce qui est d’Owendo, il y a Sani vite. L’Etat a passé des conventions avec ces opérateurs qui participent à la collecte des ordures ménagères et à maintenir Libreville salubre et propre. Ces conventions se trouvent aujourd’hui difficilement applicables parce que les incidences financières qui en résultent ne sont plus soutenables surtout dans la période de crise actuelle. Et il se trouve que les opérateurs économiques font en quelque sorte dans le chantage pour embrigader l’Etat et conditionner leurs activités au règlement de la dette.

Et je pèse mes mots. Nous sommes en négociation pour reconventionner le partenariat que nous avons avec ces opérateurs, apprécier l’utilité de chacun de ces opérateurs, et revenir à des dispositions beaucoup plus gérables à la fois pour l’Etat mais aussi pour les populations gabonaises.

Est-ce que ce n’est pas l’occasion pour l’Etat de déléguer ce dossier aux collectivités locales et ainsi appliquer la loi sur la décentralisation ?

J’ai tenu des réunions à plusieurs reprises et certaines de ces réunions portaient essentiellement sur les stratégies à mettre en place pour parvenir à des résultats satisfaisants en termes de lutte contre l’insalubrité à Libreville. Et à ces réunions, participaient les responsables des collectivités locales.

L’objectif aujourd’hui c’est de replacer l’Etat dans un rôle central et permettre ainsi aux autres acteurs que sont les collectivités locales, d’assumer un certain nombre de responsabilités plus élevées. Et il ne faudrait pas oublier qu’on pourrait aller vers une stratégie qui donnerait également un certain nombre de responsabilités aux citoyens.

Parce que la lutte contre l’insalubrité doit être soutenue à la fois par les acteurs publics et par les particuliers. L’objectif étant de créer un écosystème qui permette à l’Etat de soutenir le coût de la prestation des opérateurs, un écosystème qui permette aux opérateurs chargés de collecter les ordures d’être plus efficaces, et un autre où l’Etat central et les collectivités vont travailler en toute synergie.

Lorsque vous parlez de chantage des opérateurs, est-ce à dire que la dette comporte des éléments douteux ?

Il faut l’auditer en tout cas. Des instructions ont été données aux ministres du Budget et de l’Intérieur dans ce sens, afin de voir ce qui est réellement pris en compte dans ces conventions ; et au terme de cet audit, l’Etat va assumer ses obligations.

PcA avec une radio locale

Selon la Direction générale de l’Economie et de la politique fiscale (DGEPF), l’exécution de la dette publique gabonaise fait ressortir plusieurs observations à la fin de l’année 2017. Il s’agit entre autres, d’une hausse substantielle des règlements, d’un accroissement important des tirages sur financements et d’une légère augmentation du stock de la dette.

Dans ce cadre, poursuit-ton à la DGEPF, le règlement de la dette publique au cours de la période sus-évoquée, a été effectué à hauteur de 777 milliards FCFA, contre 343,1 milliards FCFA à la même période en 2016. Soit une hausse de 126,5%.

Ce niveau s’explique conjointement par les règlements de la dette extérieure qui s’est élevée à 485,3 milliards FCFA, soit une variation de 129,4% par rapport à l’année 2016. Mais également de celle intérieure, à hauteur de 291,7 milliards FCFA, avec une variation de 121,8%, toujours par rapport à 2016.

Dans ce chapitre, le règlement de la dette extérieure a représenté 62,5% du règlement total de la dette en 2017. Il a été plus consacré aux engagements des crédits commerciaux (+192,5%), envers les marchés financiers (+126,6%), les multilatéraux (108,0%), et les bilatéraux (76,6%).

S’agissant du paiement de la dette intérieure, il a connu une hausse de 121,8 % en 2017, comparativement à fin décembre 2016.

Cette augmentation s’explique par les efforts effectués par l’administration des règlements au profit de la dette moratoire (208,1%), du marché financier régional (133,2%) et du système bancaire (52,3%).

Stéphane Billé

Dans le cadre de la promotion du développement durable de la pêche et de l’aquaculture, le coordonnateur du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale, Hélder Muteia s’est entretenu la semaine dernière, avec le ministre de la Pêche et la Mer, Clémence Loupdy.

Cette rencontre était essentiellement axée sur : le renforcement du partenariat entre les deux institutions, le développement des initiatives conjointes menées et en cours de la FAO en appui au secteur de la pêche et de l’aquaculture ainsi que la présentation du Cadre de programmation pays 2017-2022 au nouveau ministre.

Ce cadre récemment adopté, est axé sur trois domaines prioritaires à savoir : le renforcement de la gouvernance institutionnelle et des capacités nationales ; la gestion durable des ressources naturelles et le Développement des chaines de valeurs durables dans l’agriculture, l’élevage, la forêt, la pêche et l’aquaculture.

Au cours de ces échanges, le ministre a exprimé la volonté du gouvernement sur la nécessité de mener des actions à l’endroit des populations locales et des infrastructures de débarquement des produits de la pêche. Un accent particulier a été mis sur la contribution de la pêche au PIB et la gestion durable des ressources halieutiques. Le ministre a aussi sollicité un appui de la FAO sur le renforcement des capacités des populations vivant des activités de la pêche artisanale.

Conscient des enjeux de ce secteur stratégique dans le processus de diversification de l’économie, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, Hélder Muteia a rappelé l’importance de la pêche dans l’atteinte des objectifs stratégiques de la FAO.

Pour permettre à la pêche de jouer pleinement son rôle dans le développement socioéconomique, il a souligné «la nécessité de trouver un juste équilibre entre la conservation et l’exploitation raisonnée des ressources halieutiques ».

Les deux parties ont enfin convenu de la mise en place d’un cadre de travail en vue de définir la feuille de route des appuis prioritaires identifiés et l’organisation d’un groupe thématique sur la pêche et l’aquaculture.

Stéphane Billé

Joël Danies, nouvel ambassadeur des Etats-Unis au Gabon, et Aline Younes, ambassadeur du Liban,  ont dit tout le bien qu’ils pensent de la politique extérieure du Gabon au premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet (photo), le 30 mai 2018 à Libreville.

Pour eux, cette politique vise à «servir la cause de la paix» partout dans le monde. Car, assure-t-on à la Primature, si le gouvernement est fortement préoccupé par l’amélioration du bien-être des populations gabonaises, il porte aussi une attention particulière à l’environnement international, en conduisant une diplomatie active et dynamique en direction de ses partenaires extérieurs.

Au plan régional et sous-régional, observe Aline Younes, le Gabon ne ménage aucun effort pour «contribuer à endiguer les conflits» qui minent certaines régions du continent, par «le dialogue et diverses médiations».

En plus des questions de paix, de sécurité dans le monde qui interpellent grandement le Gabon, les deux diplomates ont également abordé les sujets relatifs à la coopération bilatérale qui préservent et renforcent les intérêts de toutes les parties.  

PcA

L’organisation internationale EMRC, basée en Belgique et spécialisée dans l’agriculture et l’entrepreneuriat en Afrique et dans bien de pays dans le monde, a organisé une mission économique et agricole, du 27 au 30 mai 2018, à Tel Aviv en Israël, à l’intention de la Commission de la CEMAC.

L’organisation qui se donne pour mission d’assurer le développement agricole en Afrique, à travers la création de partenariats durables, a permis aux hauts responsables de l’espace communautaire de s’inspirer de l’expérience israélienne en matière d’agriculture et d’agro-industrie.

Pour Daniel Ona Ondo qui a visité près d'une dizaine de structures spécialisées dans l'agriculture, l'élevage et la pêche, l'objectif recherché était de faire la promotion du potentiel agricole de la CEMAC, de développer des partenariats qui vont permettre à la sous-région de bénéficier des investissements israéliens dans ce secteur, et de bénéficier du partage d'expériences et de la technologie israélienne en matière d’agriculture et d’agro-industrie.

C’est ainsi que la délégation de la CEMAC a pu s'imprégner des méthodes culturales et agropastorales développées par les producteurs de ce pays, ainsi que des solutions innovantes qui en font un modèle de référence en agriculture.

Au total, huit sociétés agro-industrielles ont été visitées par la délégation de Daniel Ona Ondo.

L’on peut ainsi citer Hazera Genetics, leader mondial dans le croisement, la production et la commercialisation de différentes espèces de semences hybrides, ou encore Netafim, autre géant mondial de la mise en œuvre du système d'irrigation goutte à goutte.

L'alimentation animale, la production hydroponique de laitue sous serres, le développement de projets agricoles et agro-industriels, la production des œufs de poules ou encore la production du poisson par l'aquaculture, sont entre autres unités industrielles et structures visitées par la mission de la CEMAC en Israël.

Le président de la Commission a indiqué aux responsables de ces structures que l’ambition des pays de l’espace communautaire, c’est de faire de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage, les piliers de la diversification économique de l'Afrique centrale.

Aussi, les responsables en charge du développement de la production animale de la CEMAC ont-ils saisi cette opportunité pour faire la promotion de leur plan stratégique.

Celui-ci, assurent-ils, devrait connaître un début de réalisation avec l'organisation prochaine d'une table ronde des donateurs, pour mobiliser les fonds nécessaires au «take off» de l'agro-industrie en CEMAC.

PcA

Harold Roy-Macauley, directeur général d’Africa Rice, une organisation panafricaine qui vise le développement de la filière riz dans les 26 Etats membres d’Afrique centrale, de l’Ouest, et de l’Est, révèle dans les colonnes de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique que le continent dépense, chaque année, 7 milliards de dollars pour ses importations de riz.

Cité par l’hebdomadaire panafricain, l’expert sierra-léonais indique que cette donnée ne s’ajuste pas en dépit de l’augmentation de la production de riz dans nombre de pays. 24 millions de tonnes de riz continuent de faire leur entrée dans les ménages du continent, malgré le potentiel de production dont dispose le continent.

Selon un expert cité par le journal panafricain, « l’agriculture en Afrique subsaharienne en particulier, demeure un moteur de croissance économique des plus importants ; et les objectifs de développement durable concernant la pauvreté et la faim passeront par l’augmentation de la productivité de travail des petits exploitants agricoles ».

La solution, pour résoudre cette question des importations massives de riz en Afrique, repose sur l’amélioration de l’accès aux financements des petits exploitants, assure Harold Roy-Macauley. « Les paysans n’ont pas accès aux financements ; or, il faut que les gens soient indépendants pour travailler avec le secteur privé. Il faut rendre les paysans hommes d’affaires et crédibles auprès des banques », souligne-t-il.

Pour l’Union européenne qui assure avoir investi 230 millions d’euros dans divers programmes agricoles sur le continent et dont l’organisation fait partie, au regard de la croissance démographique que connaît le continent, la productivité agricole devra quadrupler à l’horizon 2050, si les 70% de populations pauvres vivant en zone rurale veulent sortir du spectre de la faim.

Dans certains pays comme le Cameroun, les dépenses en importations de riz représentent 143,6 milliards FCFA en 2017 tandis qu’au Gabon, l’on se situe à plus de 80 millions de dollars pour une population de 1,8 million d’habitants.

PcA

En constante hausse, le nombre de salariés dans le secteur public gabonais a augmenté de 1,6% pour s’établir à 102 526 agents, contre 100 924 en 2016.

Cette variation, indique-on, est liée à l’augmentation des effectifs de la fonction publique (+2,3%), suite à la mise sous solde, au premier semestre, des agents de plusieurs départements tels l’administration économique et l’administration centrale.

Par contre, les effectifs de la main-d’œuvre non permanente ont baissé de 2,2% par rapport à la même période en 2016. Ils sont ainsi passés de 15 227 en 2016 à 14 888 agents en 2017.

Cette situation est essentiellement liée au non remplacement systématique des départs à la retraite.

Stéphane Billé  

En 2017, le secteur bancaire gabonais a vu ses ressources contractées de 10,4% à 1 857,9 milliards FCFA au 31 décembre 2017, selon la note de conjoncture économique du quatrième trimestre 2017.

Ce document publié par la Direction générale de l’Economie, précise que par types, les ressources à vue ont enregistré un fléchissement de 12,5% à 1 108,3 milliards FCFA, suite à la baisse concomitante des dépôts publics (-41%) et des dépôts privés (-2,2%).

Les ressources à vue représentent 59,7% du total des dépôts contre 61,1% à la même période l’année précédente.

Quant aux ressources à terme, essentiellement constituées des comptes à terme et des comptes de dépôts à régime spécial (bons de caisse), elles se sont établies à 659,7 milliards FCFA en décembre 2017 contre 736,8 milliards en décembre 2016, soit une régression de 10,5%. Ces ressources représentent 35,5% du total des dépôts collectés.

Dans le même temps, les dépôts publics ont baissé de 41% à 177,4 milliards FCFA à fin décembre 2017. Ils ont représenté 9,5% du total des dépôts collectés contre 14,5% à fin décembre 2016.

Par ailleurs, les dépôts du secteur privé non financier se sont amenuisés de 2,2% à 1 547 milliards FCFA au cours de la période sous revue.

Stéphane Billé

Au terme de l’année 2017, les pressions inflationnistes observées depuis le début d’année au Gabon se sont atténuées. En moyenne, le taux d’inflation s’est situé à +2,7% en 2017 contre +2,1% en 2016. En glissement annuel, la variation du niveau général des prix s’est établie à +1,1 % en décembre 2017 contre +4,1% en décembre 2016.

Selon la Direction générale de l’Economie, ces tendances inflationnistes découleraient de l’accélération des prix du poste logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles (+9,9% contre +1,4% en 2016) ; des perturbations causées par la pénurie d’eau dans certaines villes (baisse de l’offre) ; de l’augmentation des prix dans les transports, soutenue principalement par la mesure de libéralisation des prix à la pompe des produits pétroliers aux consommateurs entre 2016 et 2017 (en moyenne +7,7% à 605 FCFA le litre d’essence en 2017 et +9,4% à 540 FCFA pour le litre de gasoil) et la baisse de l’offre de transport (problèmes financiers de la SOGATRA, etc.) ; et enfin de la forte hausse des prix de l’enseignement (+12,6% contre +3,9% en 2016) en lien avec l’augmentation des frais d’inscriptions dans les établissements primaires et secondaires du secteur public ainsi que dans l’enseignement supérieur par rapport à la même période en 2016.

Dans le même temps, les prix des produits alimentaires et boissons alcoolisées ont reculé (-0,7%). Ce fléchissement des prix est expliqué essentiellement par le maintien des mesures liées à la lutte contre la vie chère ainsi qu’au renforcement des activités de contrôle des prix, en dépit d’un relèvement des cours internationaux des produits de base (indice FAO).

Par ailleurs, les prix des légumes et tubercules ont diminué de 5,2% contre +0,4% en 2016, grâce à une augmentation de l’offre sur le marché, en lien avec la mise sur le marché des produits issus des exploitations du programme GRAINE.

En revanche, les prix des produits importés: lait, fromages et œufs et huiles et graisses ont augmenté en moyenne annuelle, respectivement de 2,0% et 2,4%, suite à la hausse de prix internationaux de ces produits. L’inflation sous-jacente a continué de croître en 2017, en passant de 2,0% en 2016 à 4,6% en 2017.

Comparativement aux principaux partenaires économiques, le différentiel d’inflation a été défavorable au Gabon en 2017. En effet, les écarts d’inflation se sont situés comme suit : +0,9% pour la Chine, +1,5% par rapport à la France et +0,6% par rapport aux Etats-Unis.

Enfin, en 2017, le taux d’inflation moyen du Gabon est resté au-dessus de la moyenne de la Cemac. Cependant, le critère de convergence de la sous-région relatif aux taux d’inflation a été respecté en 2017, comme sur les trois dernières années, indique-t-on à la direction générale l’Economie.

Stéphane Billé

La première conférence de l’Union internationale des télécommunications (UIT) sur le développement de l’économie numérique en Afrique centrale, tenue à Yaoundé le 25 mai sous la présidence de Zhao Houlin, secrétaire général de cet organisme, a donné l’occasion à la CEEAC d’adopter deux mesures phares concernant la réduction des tarifs de télécommunications dans cet espace communautaire.

Elles portent sur les directives applicables aux pays membres pour la réduction des tarifs téléphoniques, et sur les accords d’itinérance sur les réseaux mobiles en CEEAC. Ces mesures, assure l’institution dans un communiqué, visent à favoriser l’essor de l’économie numérique de cette région, caractérisée par sa mauvaise connectivité.

Selon le communiqué de la CEEAC, l’économie numérique reste le maillon faible des économies nationales de la région. Aussi, les participants à la réunion de Yaoundé sont-ils parvenus à un accord visant l’élimination des failles et graves insuffisances qui entravent le développement de ce secteur.  

C’est pourquoi les pays membres, en compagnie des participants du Kenya et de l’Ouganda, ont décidé de la mise en place « de points d’échange internet et leur mutualisation, afin de créer un écosystème sous-régional et de réduire les coûts de trafic d’internet entre les Etats membres ».

Car la CEEAC est pointée du doigt comme la région du continent où les tarifs de communications téléphoniques sont les plus élevés ; ce qui constitue, selon l’institution, un facteur de blocage de l’intégration régionale, défavorable à l’essor de l’économie numérique.

Un comité sous-régional de mise en œuvre du roaming sera créé à l’image de ce qui se fait dans d’autres communautés économiques régionales. Mais pour son succès, une résolution sur « l’adoption de stratégies communes pour la réduction des tarifs et la mise en œuvre d’accords d’itinérance sur les réseaux mobiles » a été adoptée.

PcA

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