Au cours du forum spécial d’échange sur la lutte contre le tabagisme au Gabon organisé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale sans tabac le 31 mai 2023, le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, a proposé de revoir le prix de la cigarette à la hausse à 10 000 FCFA contre 1000 FCFA actuellement.
« La cigarette coûte encore moins cher au Gabon. Un bâton de cigarette doit couter plus de 10 fois son prix actuel et cela peut être un facteur de démotivation notamment chez les jeunes qui fument. Nous allons continuer le plaidoyer pour la hausse des prix de la cigarette », a-t-il soutenu.
Une telle hausse d’après le président-directeur général de la clinique Alia & Zeida (clinique spécialisée dans la désintoxication et la réhabilitation des personnes possédées par la drogue) pourrait permettre de réduire la consommation de la cigarette dans le pays. Car, "plus la cigarette coûtera cher, moins les gens vont en consommer. Dans les pays européens, chaque année, les prix des cigarettes augmentent », a affirmé le Dr Alfonse Louma Eyougha.
Cette mesure viendrait se greffer à plusieurs autres déjà prises dans le but de lutter contre la consommation du tabac dans le pays. Entre autres, la hausse des taxes, notamment dans la loi de finances 2023 qui accentue une taxation plus élevée sur les produits tels que les cigarettes, cigares, cigarillos, tabacs, tabac chauffé, cigarette électronique, chicha ou narguilé, et sachets de nicotine. D’autres efforts sont également menés. À savoir, la lutte contre l’importation illégale et le commerce illicite de ce produit. Aussi, le Gabon a pris un décret portant interdiction de fumer dans les lieux ouverts au public ou encore le décret du 17 mai 2016 qui dispose que « la publicité, le parrainage, la promotion et sponsoring du tabac et de ses produits dérivés sont interdits ».
Cependant, au-delà de toutes ces mesures, la sensibilisation doit rester de mise d’après les médecins et autres acteurs du secteur de la santé. « Nous nous sommes focalisés depuis environ quatre ans sur la sensibilisation parce que, quel que soit le prix du bâton de cigarette, quelle que soit la facilité d’accès et d’entrée de ces produits dans le territoire, si vous avez des personnes qui sont conscientes de la composition de la cigarette et de sa dangerosité, elles vont d’elles-mêmes s’autocensurer et faire des efforts pour arrêter de fumer. C’est sur ce plan que nous capitalisons nos actions depuis ces dernières années », a affirmé le Dr Ndjaga Enombo Renée, directrice du Programme national de santé mentale, de lutte contre le tabac, l'alcool et les drogues.
Au terme de cette première édition du forum spécial d’échange sur la lutte contre le Tabagisme au Gabon, plusieurs recommandations ont été formulées particulièrement la mise en place d’un cadre multisectoriel (éducation, santé, économie, justice, communication…) pour envisager des actions concrètes en vue d’une lutte contre ce fléau.
SG
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L’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf) a annoncé, par voie de communiqué ce mercredi 31 mai 2023, qu’elle procèdera à compter du 7 juin prochain à une « migration technique » relative à la gestion de l’extension nationale .ga. Selon son directeur général, Aimé Martial Massamba (photo), cette transition répond notamment à deux enjeux prioritaires : « offrir des services de qualité obéissant aux règles de référence du métier d’opérateur de registre [et] mettre un terme aux pratiques abusives, via la volonté et l’appui de l’État gabonais, qui ont eu un impact négatif sur l’image du pays et son rayonnement sur Internet ».
Le nom de domaine national de premier niveau .ga était jusqu’ici gérée par l’opérateur Freenom. Désormais, c’est l’Aninf, opérateur sous tutelle du ministère de l’Économie numérique, qui assurera la gestion complète du registre et les noms de domaine en .ga. L’Agence indique que cette opération entrainera des perturbations auprès des titulaires du .ga, mais assure que « toutes les mesures nécessaires » ont été prises pour favoriser une continuité de service avec le concours des autorités nationales et des instances internationales du secteur.
Dans le cadre de cette opération de bascule, l’Aninf mène depuis plusieurs semaines une campagne d’accréditation auprès des bureaux d’enregistrement pour assurer la transition des noms de domaine de leurs clients actuels et la gestion de la zone .ga « selon les plus hauts standards de qualité de service et de sécurité », affirme son DG. L’agence invite d’ailleurs lesdits bureaux et les clients détenteurs d’un nom de domaine .ga à se rapprocher de ses services via l’adresse www.mon.ga, afin d’éviter tout éventuel désagrément après cette opération.
L’Aninf précise que cette démarche vise à renforcer la souveraineté numérique du Gabon et assurer une gestion responsable des ressources numériques, et s’inscrit dans la continuité de sa mission d’offrir des « services de qualité, fiables et sécurisés » à ses utilisateurs. Le Gabon s’efforce de devenir l’un des principaux centres informatiques d’Afrique. Le pays a libéralisé son nom de domaine national en offrant gratuitement des extensions .ga pour inciter les entrepreneurs à développer leur présence sur le Web et diversifier l’économie nationale.
P.N.N
TotalEnergies EP Gabon affiche un chiffre d’affaires en régression au premier trimestre 2023 comparativement à la même période l’année dernière, dans un contexte marqué par une chute des cours du pétrole. « Le chiffre d’affaires du premier trimestre 2023 s’est élevé à 105 millions de dollars (64,3 milliards de FCFA, au cours du dollar actuel) en baisse de 44% par rapport au premier trimestre 2022 », annonce la filiale gabonaise du géant pétrolier français, qui a publié ses résultats des trois premiers mois de l’année dans un communiqué rendu public ce mercredi 31 mai.
Ce résultat s’explique en raison de la baisse du prix de vente moyen de la qualité de pétrole brut commercialisée par le groupe et la baisse des volumes vendus en lien avec un programme d’enlèvements moins favorable. « La production de pétrole brut de TotalEnergies EP Gabon s’est élevée au premier trimestre 2023 à 16,2 kb/j, en léger retrait par rapport au premier trimestre 2022 (16,5 kb/j) en raison principalement d’une moindre disponibilité du compresseur gas lift sur le champ de Torpille, et du déclin naturel des champs », précise l’entreprise.
Au premier trimestre 2023, le prix moyen du Brent s’est établi à 81,2 dollars par baril, en baisse de 21% par rapport au premier trimestre 2022 (102,2 dollars par baril). Dans un environnement de prix du pétrole baissier, le prix de vente moyen de la qualité de pétrole brut commercialisée par TotalEnergies EP Gabon s’est élevé à 74,3 dollars par baril, en recul de 24% par rapport au premier trimestre 2022.
A contrario, le résultat net du premier trimestre 2023 (22 millions de dollars) est resté stable par rapport au premier trimestre 2022 (21 millions de dollars). Il est impacté positivement par la baisse des coûts d’exploitation, des amortissements et de la charge d’impôt courant, et, négativement, par le recul du prix de vente moyen et des volumes de pétrole brut commercialisés par TotalEnergies EP Gabon, apprend-on.
Présent depuis plus de 80 ans au Gabon, TotalEnergies est actif dans l’exploration et la production d’hydrocarbures et se positionne comme le leader de la distribution des produits pétroliers dans le pays. En décembre 2022, le groupe pétrolier a signé avec l’État gabonais deux accords qui renforcent le partenariat entre les deux parties et lui permettent de poursuivre le développement de ses activités jusqu’en 2047.
Patricia Ngo Ngouem
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La Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) dispose désormais de six nouvelles locomotives de fabrications américaines. Importées de l’État de l’Illinois aux États-Unis, ces locomotives sont de grandes capacités et de type GT46 dont le poids est d’environ 150 tonnes par unité, selon le directeur général de la Setrag. Elles permettront de transporter plus de 50 wagons par rotation, contre une capacité actuelle de 36 à 40 wagons.
Ce qui « permet d’avoir un gain supplémentaire puisque nous n’avons pas la capacité d’avoir plus de trains sur le réseau. L’augmentation du nombre de wagons par train permet donc de faire des gains de 15 à 30 % de capacité tractée par chacune de nos locomotives. Ces locomotives sont toutes dédiées au transport de fret Setrag, c’est-à-dire la satisfaction de demandes de fret clients bois, les conteneurs et le carburant », a expliqué Christian Magni, directeur général de la Setrag.
Ces nouveaux engins s’inscrivent dans le programme de modernisation de la flotte de la Setrag devenue vétuste. Ces équipements contribueront à améliorer l’exploitation du trafic, mais également d’offrir un meilleur service aux opérateurs et usagers du transport ferroviaire. Car, le chemin de fer gabonais peine à satisfaire la demande des entreprises qui est de plus en plus élevée.
SG
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La première édition des Journées Pétrole s’ouvre ce 31 mai à Dubaï pour quatre jours. Prennent part à ces rencontres, huit pays africains dont le Gabon, le Sénégal, le Tchad, le Congo, la République Démocratique du Congo (RDC), la Guinée Équatoriale, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie. Organisées par le cabinet 3M-Partners & Conseils, basé à Libreville au Gabon, « les Journées pétrole se veulent être un cadre de référence de rencontre entre les administrations africaines afin de partager leurs expériences, mais aussi les bonnes pratiques, de manière à pouvoir échanger sur les différentes problématiques rencontrées dans ces différents pays pour harmoniser et trouver des solutions dans la gestion des contrats pétroliers », explique Gacyen Mouely, associé co-gérant de 3M-Partners & Conseils.
Pour cette première édition, le thème retenu est « l’incidence des contrôles dans la gestion des Contrats de partage de production (CPP) ». L’objectif recherché étant de fournir aux participants des outils pratiques pour améliorer ces contrôles au quotidien afin de garantir et d’optimiser les intérêts des États africains. Car, d’après Gacyen Mouely, les contrats de partage de production constituent la base des relations contractuelles entre les États et les sociétés pétrolières. « Il convient également de relever que ces contrats sont les plus répandus aujourd’hui en Afrique subsaharienne. Les revenus issus de ces contrats permettent aux États d’assurer un niveau de revenus important. C’est d’ailleurs le cas pour un pays comme l’Angola où les recettes pétrolières représentent près de 95 % des recettes d’exportation, 88 % pour le Congo-Brazzaville et 70,5 % pour le Gabon », poursuit-il.
Les Journées Pétrole ambitionnent de devenir un cadre de rencontres de référence pour les décideurs institutionnels et les acteurs africains afin qu’ils aient des outils nécessaires pour répondre de manière efficace aux défis liés aux contrats pétroliers.
SG
Le ministère des Travaux publics vient de lancer un avis à manifestation d’intérêt en vue de recruter des consultants devant assurer le contrôle et la surveillance des travaux de voirie à Libreville, des aménagements connexes et des sensibilisations à la sécurité routière.
Les services prévus au titre de ce contrat comprennent donc le contrôle et la surveillance des travaux d’aménagement et la construction d’une voirie sur un linéaire de 21,280 km à Libreville, Owendo et Akanda, des parkings et arrêts de bus. Les consultants devront également assurer le contrôle des travaux d’aménagements connexes (trottoirs en béton, allées piétonnes, rampes d’accès et aménagements paysagers), des ouvrages hydrauliques et d’assainissement (caniveaux, cunettes, buses, dalots en béton et perrés maçonnés, etc.), du réseau d’éclairage public, et de plusieurs ouvrages hydrauliques en traversée de route.
Les candidats ont jusqu’au 12 juin 2023 pour postuler. Selon le ministère des Travaux publics, la durée des prestations est, à titre indicatif, de 37 mois. Soit 24 mois pour le contrôle et la surveillance des travaux, un mois pour la rédaction du rapport général et définitif et 12 mois pour le suivi de la gestion de la période de garantie.
Les services du consultant retenu seront financés par un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) et un prêt de l’Africa Growing Together Fund (AGTF) afin de couvrir les coûts de la phase 1 du Projet d’appui au secteur des infrastructures au Gabon (Pasig).
Depuis plusieurs années, le Gabon a entamé des travaux de réfection et d’aménagement des voiries dans le Grand Libreville. Dans ce cadre, plusieurs axes sont actuellement en chantier dans Libreville, Owendo et Akanda. Des chantiers qui sont souvent visités par le chef de l’État en vue de constater l’état d’avancement des travaux.
SG
La société Caravelle international group annonce avoir récemment signé avec Best Polystyrène un accord pour vendre en Afrique du Sud du bois produit et transformé au Gabon, apprend-on sur le site marketscreener. Le contrat prévoit qu’au cours des deux prochaines années, Caravelle international group fournisse à son partenaire, basé en Afrique du Sud, 50 000 mètres cubes de bois à partir de son usine de transformation basée au Gabon, pour un revenu estimé à 25 millions de dollars, soit environ 15,2 milliards de FCFA.
Pour expédier ce bois vers l’Afrique du Sud, la société qui exploite au Gabon une scierie et des installations de fabrication de parquet stratifié, apprend-on, va utiliser son système Co-Tech pour sécher le bois en transit. Un des éléments qui a motivé la société sud-africaine à s’allier à Caravelle. « Notre décision de nous associer à Caravelle pour notre approvisionnement en bois était stratégique. Leur avantage significatif en termes de coûts, résultant de l’approvisionnement en bois du Gabon et de son séchage en transit, non seulement réduit les coûts, mais réduit également les délais. Cela nous permet de mieux servir nos clients en proposant des produits de qualité dans les meilleurs délais », a commenté Yang Liu, président-directeur général de Best Polystyrène.
Avant la signature de ce contrat, le groupe s’était déjà allié il y a deux mois avec une société américaine dans le but d’expédier du bois produit au Gabon aux États-Unis. Le groupe a également annoncé il y a quelques mois l’ouverture d’un showroom à Manhattan pour exposer les produits gabonais.
SG
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Pour la construction et l’aménagement de la route Makokou-Okondja longue de 260 km, le ministère des Travaux publics vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt en vue de recruter un consultant chargé de réaliser des études techniques détaillées des travaux prévus.
De manière spécifique, le consultant recruté devra réaliser des études d’avant-projet sommaire et détaillé, l’étude économique, d’impact environnemental et social, ainsi que l’élaboration des dossiers d’appel d’offres, apprend-on dans un communiqué du ministère des Travaux publics. Les personnes intéressées ont jusqu’au 12 juin pour postuler.
Les services du consultant retenu seront financés grâce un prêt de la Banque africaine de développement (BAD) et un prêt de l’Africa Growing Together Fund (AGTF) afin de couvrir les coûts du Projet d’appui au secteur des infrastructures au Gabon (Pasig) - Phase 1.
Les travaux de construction et d’aménagement de cette route en terre permettront de rallier les provinces de l’Ogooué Ivindo et du Haut-Ogooué plus rapidement dans un contexte où le mauvais état de la route ralentit le trafic entre les deux provinces. Il faut noter qu’en 2022, cet axe routier avait déjà bénéficié d’un aménagement qui a consisté en la recharge en latérite et l’ensoleillement de la route.
SG
Le Transgabonais, unique ligne ferroviaire du Gabon a aujourd’hui atteint sa limite. Et même le programme de remise à niveau en cours ne permettra pas à cette voie de satisfaire la demande des opérateurs économiques en transport de fret au cours des années à venir. Face à cette situation, le Gabon pense déjà, non seulement à l’augmentation de la capacité de cette ligne, mais aussi, à la construction d’une nouvelle voie. Christian Magni, directeur général de la Setrag, le concessionnaire de la gestion du Transgabonais, fait le point sur le programme de remise à niveau ainsi que les mesures prises pour absorber le fret transporté sur le Transgabonais au cours des années futures.
Le Nouveau Gabon : Les travaux consistant à la remise à niveau du Transgabonais ont démarré il y a bientôt six ans. Où en est-on avec ce programme aujourd’hui ?
Christian Magni : Le programme de remise à niveau (PRN) a démarré en octobre 2017 et renferme plusieurs étapes. Il y a la partie réhabilitation de la voie ferrée elle-même. Et là, plus de 252 km ont déjà été renouvelés. Ce qui fait à peu près plus de 48% de la totalité du programme qui a déjà été fait. Puisqu’il reste environ 300 km à réaliser pour la finalisation de cette partie-là. Ça, c’est la partie renouvellement de la voie.
L’autre partie concerne le traitement des zones instables grâce à un financement de l’État. Sur cette partie, il y a deux phases de financement, dont une via l’AFD (Agence française de développement). Ces financements ont permis de traiter 8 km qui ont déjà été réceptionnés. Les travaux ont été réalisés par Colas et les trains y circulent déjà. Il reste à peu près une trentaine de kilomètres qui sont traités toujours par un financement de l’État via le financement TVA. Donc là, on a deux entreprises gabonaises qui y travaillent. Notamment Socoba sur 13 km et Mika Services sur 18 km. Cette partie-là aussi est en train d’être traitée. On est à peu près à 65% pour Socoba et autour de 50% pour Mika Service. On espère d’ici fin septembre, début octobre, réceptionner les deux plateformes.
Après, il y a la réalisation des ouvrages qui a aussi démarré. On a 52 ponts sur le chemin de fer. Sur les 52 ponts, il y a une phase de traitement des phénomènes d’alcali-réaction, c’est-à-dire l’éclatement de béton du fait de la qualité de ciment. Là, il y a eu des entreprises qui ont été mobilisées, et qui vont commencer les travaux. Il y a aussi le sablage à peinture parce que c’est des ouvrages dont la durée de vie est de 100 ans, et on est à 50 ans, donc il faut refaire la peinture de ces ouvrages-là. Aujourd’hui, les travaux sont en train d’être faits sur cette partie-là.
LNG : Selon les prévisions, le PRN devrait être livré en 2024. Au cours des assises nationales du fret ferroviaire sur le Transgabonais le 25 mai dernier, vous avez dit que la livraison a été repoussée à 2026. Pourquoi ?
CM : Premièrement, les contraintes à la fois financières et techniques. Contraintes financières parce que pour la mobilisation des fonds, nous faisons appel à des bailleurs de fonds qui ont un certain nombre d’exigences. Et quand les exigences ne sont pas satisfaites, il y a des renégociations qui peuvent être faites. Ça, c’est un premier élément. Et ensuite, on a des contraintes techniques, notamment de matériel. Nous faisons des renouvellements en faisant l’acquisition de matériels. Et ce matériel a besoin de temps en temps d’entrer en maintenance. Vous me direz peut-être que cette maintenance n’est pas planifiée. Si. Sauf que les pannes ne sont pas connues. Donc, on a fait l’acquisition de matériels qui sont des matériels nouveaux pour notre réseau. C’est la première fois que nous utilisons un SMD80. C’est une machine assez énorme. Les équipes ont certes suivi la maintenance, mais sauf que quand il y a une casse, ça peut prendre un peu de temps. Le deuxième élément est lié à la période Covid. Par ailleurs, en 2019, nous avons connu un arrêt de près de quatre mois. Pendant ces quatre mois, toute activité était à l’arrêt. Nous n’avons pas pu travailler. Et ce retard, malheureusement, ne peut être rattrapé. Donc il y a un certain nombre de contraintes, comme je le disais, financières et techniques, et même de contraintes naturelles, notamment la période Covid, qui sont les éléments qui ont amené l’arrêt des travaux sur une période.
LNG : Et aujourd’hui, qu’est-ce qui est fait pour accélérer les travaux ?
CM : Nous avons acheté un nouvel équipement qui est le portique de pose des traverses. On est en train d’acheter un deuxième équipement, le SMD. Des matériels qui ont des rythmes de renouvellement de voie d’à peu près un kilomètre par coupe. C’est l’estimation de cette intervention. Donc c’est la durée de réalisation par rapport à la période et au volume restant à réaliser, qui nous permet donc d’être à l’aise en disant qu’en 2026, on est capable de poser la totalité des traverses béton. Par contre, il va rester le rail. Là aussi, à l’initial, le rail n’était pas intégré parce quand le programme avait été mis en place, on avait estimé que vers fin 2023, début 2024, on va commencer à avoir des difficultés avec le rail. Sauf qu’on a commencé à les avoir assez tôt. Aujourd’hui, nous sommes aussi sur la phase de renouvellement du rail. Et donc nous avons acheté 100 kilomètres de rails l’année dernière. Et il y a un délai de fabrication qui est de l’ordre de 18 mois. Nous avons réceptionné ce rail-là qui a déjà été posé. Là, nous recevons dans les jours qui viennent 125 kilomètres de rails supplémentaires. Et l’année prochaine, nous commanderons 135 kilomètres de rails. Donc, 250 kilomètres de voie à renouveler en traverses béton et en rails. Et ensuite, sur les 300 kilomètres qui restent, il va falloir rajouter le rail. C’est ce qui rajoute du délai.
En plus, le trafic se poursuit pendant la réalisation des travaux, avec des clients actuels qui ont des demandes, des exigences et qui veulent augmenter leur volume. Et il va falloir en tenir compte. À côté, il y a de nouveaux clients qui arrivent. Puisque ces nouveaux clients apportent des fonds à l’économie nationale et participent aussi au financement des programmes, nous ne pouvons ne pas les accepter. Donc, il faut arriver à avoir ce compromis entre l’interruption de trafic pour les travaux de maintenance qu’il faut accélérer et en même temps accepter de prendre un certain nombre de clients pour pouvoir continuer à financer les travaux.
LNG : Il y a des clients qui ont exprimé des besoins en forte augmentation. Est-ce que le Transgabonais est en mesure même après la fin du PRN de supporter ces nouvelles charges ?
CM : Aujourd’hui, par rapport à la capacité de la voie actuelle, nous arrivons à saturation. Et ça, il faut le dire parce qu’en fait, le programme initial devait nous amener à transporter 12 millions de tonnes à partir de 2024, donc à la fin du PRN. Sauf que nous n’avons pas encore terminé le PRN, que nous avons déjà transporté 11 millions de tonnes. Ça veut dire que le PRN aujourd’hui dans sa phase permet des gains de capacité. Mais ces gains de capacité ne peuvent pas absorber les volumes qui ont été exprimés par de nouveaux clients. Si on part avec des ramp-up de 700 000 tonnes, 800 000 tonnes, 1 million de tonnes, on sera capable peut-être de les absorber. Mais avec les chiffres qui ont été annoncés par de nouveaux clients, 5 millions de tonnes, 10 millions de tonnes, 40 millions de tonnes, ça nécessite vraiment des études qui vont amener à faire des aménagements supplémentaires qui peuvent aller jusqu’à la création d’une deuxième voie. Parce qu’avec la voie unique, aujourd’hui, la capacité maximale est de 29 millions de tonnes. Donc au-delà de 29 millions de tonnes, il va falloir travailler sur le dédoublement de la voie pour pouvoir absorber les pics de volume, notamment les 40, 60 millions de tonnes qui ont été exprimées par les différents clients.
LNG : Le trafic se poursuit sur le Transgabonais alors que les travaux sont réalisés. Comment concilier les deux afin d’accélérer les travaux sans qu’ils soient un frein pour l’activité économique du pays ?
CM : Il n’y a pas que le chemin de fer comme moyen de transport. Il y a la route et il y a la partie fluviale. Donc aujourd’hui, ça peut être une des pistes. C’est vrai que l’objectif de la Setrag, c’est de transporter un peu plus, donc se faire un peu plus d’argent. Mais dans la phase où nous sommes, on peut réfléchir à cela. Le transport d’un certain nombre de produits par la route. C’est une des solutions. L’autre solution serait de parvenir à intervenir sur des périodes relativement longues, c’est-à-dire qu’on peut prendre plutôt que de faire des interruptions de 12 heures comme on le fait aujourd’hui, de faire des interruptions de 24 voire 36 heures. C’est-à-dire sans circulation de train pendant 36 heures. Ce qui nous permettrait d’accélérer le travail et de reprendre le trafic par la suite. Mais c’est plusieurs réflexions à mener aux sorties des échanges qu’on a eus lors des assises, qui pourront nous permettre là aussi d’enrichir nos débats, d’affiner notre stratégie afin de voir comment on peut proposer des solutions qui permettent de concilier les deux.
Propos recueillis par Sandrine Gaingne
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La Commission d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) U23, qui débute le mois prochain au Maroc, annonce que les Lionceaux camerounais vont prendre part à cette compétition en remplacement du Gabon. « Le Cameroun remplacera le Gabon avec le même nombre de matches établi pour le groupe B dans le calendrier du tournoi final de la CAN U23, Maroc 2023 », précise Samson Adamu, le directeur de la division des compétitions de la Confédération africaine de football (CAF), dans une correspondance.
En réalité, la Commission d’organisation n’a rien fait d’autre que répondre à une décision du jury d’appel de la CAF, qui élimine la sélection gabonaise U23 pour une faute administrative. La Fédération gabonaise de football (Fegafoot) a commis une erreur au moment de reporter l’âge d’un de ses joueurs. Ce qui est condamné par le règlement de la CAN U23.
Pour le moment, la Fegafoot n’a pas réagi à cette décision de la Commission d’organisation. Aux dernières nouvelles, les responsables de cette fédération affirmaient que le dernier mot revient au jury d’appel qu’ils ont saisi pour contester leur élimination. Pour le moment, le jury d’appel ne s’est pas encore prononcé. En attendant cette décision, le Gabon prépare son équipe. Il reste quatre semaines avant le début de la compétition au Maroc.
Michel Ange Nga
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