(Le Nouveau Gabon) - En réaction à l’inauguration ce mardi 11 avril de l’usine de production d’huile de palme par le groupe singapourien Olam, l’organisation non gouvernementale, Brainforest s’est pourfendu d’un communiqué de presse pour rappeler à cette entreprise le respect de ses engagements sur le préservation de l’environnement ainsi que la nécessité de prendre en compte les droits des populations locales impactées par la culture des palmiers et de l’hévéa.
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Revenant sur les ambitions affichées par Olam pour le développement de ses activités en 2017, l’ONG indique à cet effet que dans « les deux principaux projets qui avaient été identifiés, à savoir Olam Palm Gabon et Olam Rubber Gabon, le projet de palmier à huile à lui seul couvre une superficie de 58 000 ha et 50 000 ha de nouvelles plantations, ce qui représente une superficie non négligeable pour un pays dont les stratégies de réduction de la dépendance et de la sécurité alimentaire ne sont pas concluantes». Abordant l’inauguration de l’usine de production d’huile de palme à Mouila le 11 avril dernier, l’organisation de défense de l’environnement estime qu’elle «ouvre une nouvelle phase dans la justification de l’extension du palmier à huile par Olam sur toute l’étendue du territoire».
Sur la question de l’impact sur les communautés locales, Brainforest souligne que lors des missions effectuées dans la Ngounié, notamment au village Mboukou dans le département de Tsamba-Magotsi qui accueille la nouvelle usine, les activités des populations sont restreintes du fait de la proximité (moins de 5 km) avec les limites du permis Lot1 d’Olam, lot dans lequel l’usine est implantée.
L’ONG s’appuie également sur l’engagement pris par le groupe singapourien, suite à la publication d’un rapport de Brainforest et Mighty Earth le 12 décembre 2016 à Paris. Engagement au cours duquel, «le Directeur de l’ONG américaine Mighty Earth et le PDG d’Olam International sont parvenus à un accord, lors de leur rencontre à Washington D.C. le 31 janvier 2017, pour avancer vers deux impératifs à savoir : permettre la mise en place de modèles de développement agricole responsables qui soutiennent la protection des forêts tout en luttant pour le développement durable au Gabon ; ainsi que la nécessité pour les commerçants d’huile de palme de développer une plateforme d’action collective pour éviter la déforestation et l’exploitation des travailleurs ou des communautés. Un moratoire de zéro déforestation pour une durée d’un an avec possible reconduction en cas de non-respect des engagements par Olam, avait alors été signé».
A noter que ce jugement sévère ne semble pas partagé par le WWF qui s’est récemment félicité de l’approbation de la norme RSPO pour l’huile de palme produite au Gabon, en ce sens qu’elle permet désormais «aux producteurs gabonais de développer des plantations d'huile de palme qui ne nuisent pas à de précieuses forêts, des communautés ou des travailleurs», selon le communiqué de cette autre ONG environnementale.
Stéphane Billé