Emprunt obligataire BDEAC : les investisseurs gabonais (50,7% des souscriptions) surclassent les Camerounais (35,3%)

Banque & Finance
vendredi, 10 décembre 2021 14:31
Emprunt obligataire BDEAC : les investisseurs gabonais (50,7% des souscriptions) surclassent les Camerounais (35,3%)

(Le Nouveau Gabon) - L’emprunt obligataire « BDEAC 5,60% net 2021-2028 », qui a permis à la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) de lever une enveloppe de près de 115 milliards de FCFA sur le marché financier unifié de la Cemac (Bvmac), en ce mois de décembre 2021, révèle un fait inhabituel dans cet espace communautaire à six États (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale). En effet, selon le décompte des souscriptions effectué par la BDEAC, le succès de cet appel public à l’épargne tient principalement du dynamisme des investisseurs gabonais, plutôt que de ceux installés au Cameroun.

Dans le détail, les investisseurs gabonais ont souscrit à cet emprunt obligataire à hauteur de 58,2 milliards de FCFA, soit 50,7% des souscriptions globales ; contre seulement 40,5 milliards de FCFA pour les investisseurs camerounais, ce qui représente 35,3% des souscriptions. En clair, dans le cadre de cette opération de levée de fonds de la BDEAC, le Cameroun, pays présenté comme la locomotive économique de la Cemac, et dont les investisseurs sont généralement la clé du succès des emprunts obligataires dans l’espace Cemac, a été supplanté par le Gabon.

Un fin connaisseur des marchés financiers met cette surprise sur le compte du dynamisme débordant des banquiers du Cameroun (les établissements de crédit ont pourvu 89% de l’enveloppe globale de l’emprunt de la BDEAC, NDLR) sur le marché des titres publics de la BEAC. En effet, nombre d’États de la Cemac se sont recentrés depuis 2 ans sur ce marché pour leurs opérations de recherche des financements, au détriment du marché boursier sous-régional. Cette posture des États a pour conséquence de drainer davantage les investissements des banques vers le marché des titres publics, réputé plus flexible et moins coûteux pour les Trésors nationaux.

Au demeurant, à côté du dynamisme des investisseurs gabonais, la cartographie des souscripteurs de l’emprunt 2021-2028 de la BDEAC révèle que le succès de cette opération s’est joué dans la zone Cemac. En plus du Gabon et du Cameroun, le Congo (6,8%), le Tchad (4,4%) et la RCA (0,08%) ont permis à cet espace communautaire de s’adjuger 97,2% du volume global des souscriptions. Seuls les investisseurs équato-guinéens ne figurent pas sur le tableau de chasse de la BDEAC, dans le cadre de cet emprunt obligataire, dont les souscriptions sont également venues du Niger (2,6%), de la France (0,004%) et du Luxembourg (0,0008%).

Brice R. Mbodiam

 
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