(Le Nouveau Gabon) - La mission de contrôle et de Police forestière, menée sur instruction du ministre en charge de l’Economie forestière, arrêtée depuis près d’un mois, reçoit le soutien des ONG Conservation Justice et Brainforest.
Ce soutien intervient à la suite du communiqué de presse rendu public le mardi 23 mai dernier à la télévision nationale par le ministère de l’Economie forestière, commanditaire de cette mission. Lequel communiqué fustigeait un certain nombre d’incohérences notamment, des excès des missions de l’équipe de Contrôle et d’aménagement forestier (CAF) ayant abouti à interpellation des exploitants forestiers chinois dans la ville de Makokou, il y a quelques semaines.
Forte de cette communication, les ONG partenaires de cette mission sont montées au créneau. Dans un communiqué diffusé par l’ONG Brainforest, le 25 mai dernier, Marc Ona a dénoncé et « exhorté le projet CAF à reprendre les missions de terrain et condamne avec la dernière énergie, toutes les manœuvres tendant à freiner le travail des experts de la CAF à même de stopper l’élan déjà engagé pour mettre hors d’état de nuire tous les opérateurs indélicats».
Estimant que les faits relevés étaient suffisamment graves, de son côté, l’ONG Conservation Justice, partenaires du CAF a également affirmé son engagement dans les procédures enclenchées. Car, les premiers résultats présentés le 26 avril 2017 ont jeté un coup de froid sur l’assistance.
Face à cette situation, Conservation Justice qui mène le combat de la lutte contre l’exploitation forestière illégale et le braconnage depuis 2010, a choisi de se porter partie civile, dans les affaires pendantes au Tribunal de Makokou contre ces sociétés forestières œuvrant dans l’illégalité.
Son directeur, Luc Mathot se veut par ailleurs clair sur cette position. « Notre but est d’appuyer les efforts réalisés par le CAF et le parquet de Makokou, appuyés également par l’ANPN, et de lutter ensemble contre cette exploitation illégale qui impacte gravement l’avenir de cette province et du pays, en termes de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption et de développement durable ».
De ce fait, il exhorte les autorités à assurer une bonne gestion de ce patrimoine unique : « C’est une chance unique pour le Gabon d’avoir cette ressource qui améliore la qualité de vie à de nombreux niveaux et facilite le développement durable. C’est un pays béni par sa nature et ses ressources naturelles, ses rivières, son climat et l’absence de grosses catastrophes naturelles, au point que la plupart des pays rêveraient d’avoir une telle forêt, unique au Monde. Selon nous, ce patrimoine naturel mérite d’être bien géré sur le court, moyen et long terme, le Gabon ayant été avant-gardiste depuis près de 20 ans à travers l’aménagement durable, qui semble malheureusement remis en question par les exploitants illégaux et leur lobbying qui veulent l’exploiter et l’épuiser au plus vite.», indique-t-il.
Pour rappel, le CAF et ses alliés de l’ANPN et de Conservation Justice se sont rendus dans l’Ogooué-Ivindo, première province forestière du Gabon avec 5 millions d’hectares sur les 15 millions que le pays a mis à la disposition des investisseurs forestiers. La mission se devait de vérifier le respect de la réglementation forestière.
Cette mission devait ainsi permettre d’effectuer des opérations de police forestière sur les surfaces concédées par l’Etat et notamment dans les Permis forestiers associés (PFA), les Convention provisoires aménagement exploitation transformation (CPAET), les Concessions forestières sous aménagement durable (CFAD), les Forêts communautaires (FC) et dans les Zones hors aménagement ou susceptibles d’abriter les produits forestiers.
Stéphane Billé