(Le Nouveau Gabon) - La 35e session du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et d’experts pour l’Afrique centrale, qui s’est tenue du 23 au 27 septembre 2019 à Malabo en Guinée Équatoriale, aura une fois de plus mis en exergue, le bien-fondé de la digitalisation des économies de la sous-région.
Au terme de cette rencontre, organisée par le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et le gouvernement de la Guinée Équatoriale, les participants ont pu esquisser une feuille de route pour faire progresser la sous-région sur la voie d’une économie améliorée par le numérique.
Plusieurs recommandations ont ainsi été faites à l’endroit des gouvernements en vue de faire de l’économie numérique, un pilier fondamental de la diversification économique dans les visions et les stratégies nationales de développement, en veillant à la cohérence avec les autres politiques macroéconomiques et sectorielles.
Les principales recommandations :
– Les États membres devraient implémenter de manière urgente la Déclaration de Brazzaville des Ministres des TIC de la CEEAC de novembre 2016 relative à la mise en place effective d’un système d’itinérance sous-régional en étroite collaboration avec la CEEAC, la CEA, l’UIT et l’Association des régulateurs des télécommunications d’Afrique centrale dénommée ARTAC ;
– Les gouvernements devraient faciliter et soutenir la mise sur pied d’une base de données multisectorielle régionale pour mesurer les efforts déployés par les pays pour atteindre les objectifs de développement durable en utilisant les technologies de traitement de données volumineuses, l’intelligence artificielle et les systèmes de données alternatifs, entre autres ;
– Les pays de la sous-région devraient mettre en commun leurs ressources pour créer un fonds d’investissement communautaire dédié au soutien des start-ups (un programme clairement impulsé par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale - BDEAC, qui est prête à héberger ledit fonds) ;
– Les États membres, avec l’appui technique de la CEA, devraient créer de toute urgence un centre technologique numérique sous-régional, parallèlement aux recommandations formulées par les ministres des TIC de la CEEAC en mars 2019 à Brazzaville ;
– Dans le même ordre d’idées, les États membres devraient solliciter l’appui de la CEA et du Bureau des technologies de l’information et de la communication des Nations Unies (OICT), en association avec des groupes de réflexion et le secteur privé pour mettre sur pied deux laboratoires pilotes d’innovation technologique dans deux pays différents de la sous-région ;
– Les pays de la sous-région devraient lancer et soutenir des plateformes locales et nationales de test du commerce électronique en vue de de sensibiliser les producteurs, les acheteurs et les gouvernements sur le potentiel du commerce électronique en matière de stimulation de l’économie numérique ;
– Chaque État membre devrait mettre en place des programmes nationaux d’identité numérique en vue de fournir en temps utile une identité légale à tous les citoyens par le biais de systèmes d’identité numérique efficaces qui sont stratégiquement importants pour optimiser le commerce électronique, la protection sociale, l’inclusion financière, des services publics efficaces et un meilleur accès des citoyens à ces services ;
La réunion a également appelé à une accélération de la culture de l’administration électronique, à la facilitation de l’accès des PME aux marchés publics, à une organisation régulière de dialogues nationaux sur l’économie numérique avec de multiples parties prenantes, à la promotion de la technologie financière et à l’adoption du label Made in Central Africa (proposé conjointement par la Commission de la CEMAC, la CEA et le Secrétariat général de la CEEAC, pour identifier avec fierté les produits de qualité provenant de la sous-région) une fois le projet mené à bien.
Stéphane Billé