(Le Nouveau Gabon) - Le gouvernement gabonais a décidé de maintenir les subventions sur les produits pétroliers, revenant ainsi sur la suppression annoncée pour janvier 2026. L’information, rapportée par Directinfos et confirmée par le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguéma Nguéma, met fin à une mesure initialement intégrée dans le projet de loi de finances 2026.
Selon les autorités, cette volte-face vise avant tout à préserver la stabilité sociale. La suppression des aides aurait entraîné une hausse immédiate des prix à la pompe et, par effet domino, une inflation généralisée. « Sans subvention, le prix du carburant pourrait augmenter d’au moins 15 à 30 %, selon les marges précédemment absorbées. Cela impacterait directement le pouvoir d’achat, car les biens et services dépendant de l’énergie et du transport connaîtraient une hausse collatérale des prix, affectant le coût de la vie et réduisant la demande globale », explique l’économiste gabonais Willy Ontsia.
Ce revirement intervient alors que le pays cherche à équilibrer contraintes budgétaires et cohésion sociale. La suppression des subventions figurait parmi les réformes soutenues par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, qui jugent que ces aides profitent davantage aux ménages aisés qu’aux plus vulnérables.
Sur le plan budgétaire, la fin des subventions aurait permis à l’État d’économiser environ 110 milliards de FCFA par an, soit près de 0,9 % du PIB, selon la Banque mondiale. Ces ressources devaient être redirigées vers les secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé et les infrastructures.
En maintenant le dispositif, le Gabon privilégie donc la stabilité sociale à court terme, au risque de retarder une réforme structurelle jugée nécessaire par ses partenaires financiers. Une équation délicate entre impératif social et rigueur budgétaire, emblématique des arbitrages auxquels font face nombre d’économies africaines dépendantes des ressources pétrolières.
SG