(Le Nouveau Gabon) - La satisfaction était de mise au terme de la réunion du collège de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), tenue ce mardi 14 juin 2016, à Libreville, sous la présidence de Rafaël Tung Nsue (photo).
L’examen de tous les dossiers inscrits à l’ordre du jour de cette réunion des commissaires a laissé planer l’air d’un bilan d’étape 2016 plutôt satisfaisant. Un air de sérénité qui a animé ce conclave qui statuait entre autres, sur la situation du marché financier en Afrique centrale ; le point sur le suivi des acteurs de marché pour voir dans quelles mesures on pouvait orienter les activités ; l’évolution de l’emprunt obligataire de plus de 98 milliards récemment émis par l’Etat gabonais et qui s’est avérée être une opération très positive et enfin, sur l’arrivée, sur le marché comme intermédiaire agrée, d’une société tchadienne, la Commercial Bank Tchad (CBT), dans une atmosphère toute faite de quiétude.
Le collège a également fait l’annonce de l’arrivée avec satisfaction, de nouveaux acteurs sur le marché notamment, une société tchadienne qui sollicitait un agrément pour participer sur le marché comme intermédiaire agréé.
Cette satisfaction a été, d’autant plus grande sur le volet relatif aux activités internationales de l’institution. La Cosumaf qui manifestait depuis quelques temps, son intention d’intégrer l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) a vu sa demande d’adhésion validée.
Selon le président de la Cosumaf, Rafaël Tung Nsue : «Il était important que les commissaires sachent à quel point nous sommes fiers de cette entrée dans ce organisme qui regroupe un peu plus d’une centaine de pays respectant la réglementation de manière optimale».
Autre motif de satisfaction, Rafaël Tung Nsue, président de la Cosumaf va assurer la présidence de l'Institut francophone de la régulation financière (IFREFI) pendant les deux prochaines années. Son plan d’action, en étroite collaboration avec le secrétariat de cette organisation qui est assuré par l’Autorité des marchés financiers (AMF), consistera en la consolidation de cette organisation avec plus d’ambitions et beaucoup plus d’ouverture. «Nous entendons ouvrir les portes de cette institution à d’autres pays comme le Vietnam, la Roumanie, Andorre, et bien d’autres qui ne sont pas dans l’espace francophone et qui ont manifesté leur intention d’y adhérer. Nous allons donc formaliser leur entrée avec l’appui bien sûr du secrétariat. En plus, nous allons militer pour une assiduité au sein de cette organisation, pour que les petits pays puissent bénéficier de l’expertise des majors dans ce secteur de la supervision des marchés.», a souligné Rafaël Tung Nsue.
Un précieux acquis
Revenant sur la suite à donner aux travaux du Forum sur le développement financier de l’Afrique centrale (FODEMAF), tenu en février à Malabo, le président de la Cosumaf a signifié qu’il s’agit d’un précieux acquis. « Le marché financier de l’Afrique centrale étant encore en phase embryonnaire, il est donc question pour nous de mettre en place un plan d’action pour approfondir son développement. Raison pour laquelle, nous avons fait appel aux financements de la Banque mondiale mais aussi à un cabinet conseils qui a réalisé une étude sur le potentiel de marché de la zone Cémac.», a précisé le président de la Cosumaf.
Selon cette étude réalisée par le Cabinet conseil, Roland Berger, il est possible d’atteindre 2000 milliards de FCFA en de levée de fonds par an en Afrique centrale. Malheureusement, beaucoup d’obstacles restent encore à franchir. «Effectivement, il suffirait tout simplement que nos acteurs financiers et boursiers soient sensibilisés. Et que les émetteurs, aussi bien que les investisseurs, le soient aussi. C’est pourquoi à l’issue de la restitution de cette étude, nous avons élaboré et défini un plan d’action qui va tout simplement être sa mise en place. A ce sujet, nous retravaillons d’arrache-pied avec le cabinet.», a réagi Rafaël Tung Nsue.
Le collège de la Cosumaf a ainsi, de ce fait, adressé ses sincères remerciements aux autorités de la Guinée Equatoriale au premier rand desquelles le président Obiang Nguema pour les facilités accordées pour la réussite de ce forum.
Quid de la fusion de DSX et BVMAC ?
A ce sujet, Rafaël Tung Nsue s’est voulu plus clair et précis. « L’étude qui a été faite met en bonne place la conciliation des deux bourses. Nous en sommes à une phase d’échanges avec le gouverneur de la BEAC qui été chargé d‘étudier la question avec l’ensemble des acteurs sur ce sujet, en vue de mettre en œuvre cette décision prise par les chefs d’Etats en 2012 à Brazzaville visant à un rapprochement rapides des places boursières. Qu’à cela ne tienne et malgré les pesanteurs, les dirigeants deux bourses et la Cosumaf ainsi que les représentants des Etats échangent depuis un certain temps sur les enjeux et les modalités de la conciliation de ces deux établissements.», a-t-il déclaré.
Mais au-delà de cet aspect fusionnel, ce qui importe pour Rafaël Tung Nsue : «C’est d’abord le développement et la maturation du marché financier. Il faut à cet effet, que qu’il y ait de plus en plus d’entreprises qui viennent en bourse, et qu’elles soient persuadées des bienfaits du marché boursier et financier qui constitue les meilleurs instrument de financement des entreprises à cause de leur transparence. Nous pensons à notre niveau que l’action prioritaire qui nous est demandée, c’est de solliciter l’aide des autorités des pays de la sous-région pour qu’elles puissent privilégier le marché boursier.», a conclu Raphaël Tung Nsue.
Synclair Owona