(Le Nouveau Gabon) - Selon les chiffres de l’Agence Ecofin compilés sur la base des données publiées par la Banque des règlements internationaux (BRI), les avoirs extérieurs non rapatriés des ménages et des entreprises non financières de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) ont atteint 3,5 milliards $ (2043 milliards FCFA) à la fin du mois de juin 2019.
Dans le détail, les devises détenues par les ménages sont de 910,9 milliards FCFA (soit 44,6%) et celles des sociétés non financières se chiffrent à 1144,4 milliards (soit 56,4%).
La République du Congo est le pays dont les ménages disposent de la plus importante valeur des avoirs extérieurs à cette période (329,9 milliards FCFA). Il est suivi du Gabon (213,1 milliards FCFA), du Cameroun (204,4 milliards FCFA), de la Guinée Équatoriale (61,3 milliards de FCFA) et du Tchad (22,2 milliards de FCFA).
Les entreprises non financières installées au Cameroun détiennent la valeur la plus importante des avoirs financiers extérieurs non rapatriés (492,8 milliards FCFA). Elles sont suivies par celles du Gabon (367,8 milliards FCFA) et de Guinée Équatoriale (137,8 milliards FCFA).
Au total, les avoirs des individus et organisations résidant en zone Cemac dans le système bancaire international représentent la somme de 5,2 milliards $ (3036,3 milliards FCFA) à fin juin 2019.
Les données de la BRI ne permettent pas d’avoir des détails sur le type d’avoirs (prêts ou dépôts) avec précision. Mais elles mettent en exergue la difficulté qu’il y a à mettre en œuvre le renforcement de la politique de rapatriement de devises détenues par les résidents de la Cemac, en dehors du système de consolidation de sa Banque centrale.
La sous-région est parvenue à stabiliser l’équilibre extérieur de sa monnaie, mais devra poursuivre ses efforts dans ce sens, selon le communiqué final qui a sanctionné la rencontre extraordinaire des chefs d’État des pays membres.
À la période de référence, le Cameroun est le pays qui compte le plus d’avoirs financiers dans le système bancaire international (992,3 milliards FCFA). Il est suivi de la République congolaise (840,8 milliards FCFA) et du Gabon (770,7 milliards FCFA).
Pour expliquer cette situation, des experts proches de l’administration citent le besoin d’une plus grande flexibilité ou encore l’obtention de meilleurs rendements sur les placements. Mais l’absence de communication des gouvernements est de nature à semer la confusion au sein de l’opinion publique.
Idriss Linge