Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Le Gabon envisage de construire une nouvelle voie ferrée pour relier le site minier de Belinga à Port-Gentil, la capitale économique du pays. Selon nos confrères de l’Union, le tracé de cette ligne ferroviaire qui permettra d’évacuer le minerai de fer a déjà été identifié. Ce chemin de fer qui partira de Port-Gentil traversera les localités de Makokou, Ovan, Koumameyong, Lalara, Ndjolé et Lambaréné.

D’après le ministère des Travaux publics et des Infrastructures, le corridor retenu a le double avantage de désenclaver les localités citées supra et de créer une liaison directe entre Libreville et le chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué. L’autre avantage se situe au niveau du nouveau segment Ndjolé-Port-Gentil, qui offrira la possibilité à d’autres trains minéraliers et opérateurs miniers d’évacuer leurs productions par le port de Port-Gentil.

Ce projet a été présenté le 21 novembre 2022 par le ministre gabonais des Travaux publics, de l’Équipement et des Infrastructures, Toussain Nkouma Emane au Haut-commissaire de Grande-Bretagne au Gabon, Dr Christian Dennys-McClure et à Ahmed Al Zaabi du groupe émirati Trojan. C’était au cours d’une réunion de présentation des projets prioritaires pour lesquels le Gabon recherche des financements.

Découvert en 1955, le gisement de fer de Belinga couvre une superficie de 4500 km2 avec des réserves estimées à 1 milliard de tonnes pour une teneur d’environ 65 %. La phase d’exploration a été officiellement lancée le 16 octobre dernier à Makokou par L’Australienne Fortescue Metals Group. Cette phase qui va nécessiter un investissement de 90 millions $ (environ 58,8 milliards de FCFA) va durer trois ans.

Brice Gotoa

Lire aussi :

Mines : démarrage de la phase d’exploration du gisement de fer de Belinga

Fer de Belinga : l’Australien Fortescue prévoit d’investir 59 milliards de FCFA sur trois ans dans l’exploration

Le ministre de la Communication Pascal Houangni Ambouroue a eu une séance de travail ce 22 novembre 2022 avec Youness Ali et Serge Curtis Apendo, respectivement directeur administratif et financier, et directeur marketing de l’entreprise Satcon.

« Les échanges ont essentiellement porté sur la problématique liée au piratage de certaines chaînes de télévision. Le ministre a tenu à rappeler ses hôtes à leur responsabilité et au respect strict des textes en vigueur en matière de droits de diffusion », indique le ministère de la Communication.

Cette séance de travail intervient après la mise en garde faite le 14 novembre dernier par l’opérateur beIN Media Group à Satcon contre la diffusion de la coupe du monde 2022 qui a débuté au Qatar depuis quelques jours.

En effet, l’opérateur Satcon a plusieurs fois été accusé par beING, ainsi que le groupe Canal+ et d’autres opérateurs de diffuser de manière frauduleuse les chaînes de leur bouquet. Et suite à une plainte de ces opérateurs, Satcon avait été condamnée le 10 mai 2021, par la Haute autorité de la communication (HAC), à payer une amende de 20 millions de FCFA pour violation de la loi gabonaise sur le droit d’auteur et les droits voisins.

SG

Lire aussi :

Diffusion de la coupe du monde 2022 : la mise en garde de beIN contre l’opérateur Satcon

Piratage d’images : Canal + mène un plaidoyer auprès de la justice gabonaise pour condamner Satcon

L’association JA Gabon vient de lancer à Franceville, la sélection des startups en quête de renforcement des capacités dans les secteurs de « Cleantch » (produits ou les services ayant une valeur ajoutée environnementale et qui s’accompagne d’une réduction systématique de la toxicité ou des déchets) et « Agritech » (mélange savoir-faire agricole et de la puissance d’innovation technologique).

« L’appel à candidatures concerne le programme de pré-incubation startup 1 qui vise à renforcer les capacités et l’attractivité des projets à capter un financement via un programme d’accompagnement spécifique d’une durée de quatre mois. Pendant cette période, des appuis multiformes sont proposés par l’intervention d’experts, de coaches, de facilitateurs et de mentors afin de donner toutes les chances aux porteurs de projets de décrocher un financement », explique JA Gabon.

Les critères d’éligibilité sont : avoir un projet à développer ou une idée innovante ; être Gabonais et résider à Franceville ; avoir un âge compris entre 18 et 35 ans (obligatoire uniquement pour le porteur de projet) ; avoir un niveau d’étude terminal au minimum et en fin d’études (justificatif à fournir) ; être disposé à consacrer au moins 80 % de son temps pour le projet pendant 4 mois. Les candidatures sont attendues au plus tard le 12 décembre 2022.

L’apport de JA Gabon vaut son pesant d’or. Car, pour les banques au Gabon, les projets des startups constituent des investissements à risque, avec un taux d’échec particulièrement élevé dans les projets d’innovation. Raison pour laquelle le programme de JA Gabon apporte son expertise pour que les startups puissent présenter des projets bancables. Ainsi, elles pourront contribuer au projet du chef de l’État qui a promis lors du sommet « TransformAfrica » de Kigali en 2013 de faire du Gabon la référence continentale de l’économie numérique.

S.A.

Pour renforcer ses exportations vers les États-Unis, le Gabon a mis en place une stratégie nationale de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) 2022-2025. Cette stratégie présentée le 22 novembre 2022 à Libreville est évaluée à 13 milliards de FCFA.

« Le financement de cette stratégie passera par les partenaires financiers multilatéraux et bilatéraux et bien entendu par des financements directs de ressources de l’État. Le coût de cette stratégie est estimé pour la période 2022-2025 à environ 13 milliards de FCFA et les activités programmées chaque année devront faire l’objet d’ajustements et de programmation en cas de nécessité permettant ainsi d’accroître les exportations vers les États-Unis d’Amérique le Gabon », a affirmé le ministre du Commerce, Yves Fernand Manfoumbi (photo).

Le Gabon veut à travers cette stratégie, tirer un meilleur profit des échanges avec les États-Unis avant la fin de l’AGOA fixée en 2025. L’AGOA est entrée en vigueur en 2000 pour 15 ans, puis prorogée en 2015 pour 10 ans jusqu’en 2025. C’est une loi américaine qui permet aux pays de l’Afrique subsaharienne d’exporter plus de 6400 produits sur le marché américain en franchise totale des droits de douane sans limites de quota.

Les exportations du Gabon vers les États-Unis sont principalement constituées des combustibles fossiles, des minerais, scories et cendres (manganèse), le caoutchouc, le bois et les produits du bois et les objets d’art et antiquités.

SG

Lire aussi:

Commerce extérieur : le Gabon affine sa stratégie pour mieux exporter vers le marché américain

Au cours d’une rencontre avec le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong, le 22 novembre à Libreville, la Fédération des entreprises du Gabon (FEG) à apporter un démenti à la rumeur selon laquelle, elle aurait procédé à la privatisation de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), actuellement sous administration provisoire.

« Contrairement aux allégations mensongères diffusées dans une certaine presse faisant état de la privatisation de la CNSS par la FEG, le Conseiller stratégique du président a formellement démenti cette fausse information qui est, selon lui, l’œuvre des personnes mal intentionnées. Face à la situation qui prévaut à la CNSS, les responsables de la FEG ont exprimé tout leur soutien et leur compassion à l’agent auditrice de cette institution qui a été violenté dans l’exercice de ses missions. Ils ont condamné avec la dernière énergie cet acte jugé odieux et inacceptable », apprend-on.

Dans le but de sauver la CNSS, apprend-on, le ministre a invité la FEG à s’impliquer dans le processus de réforme des Organismes de protection sociale (OPS) en cours. Cette implication passe par l’intégration des membres de la FEG au sein du Comité de surveillance et de contrôle des organismes de protection sociale institué le 30 juin 2022 par décret du président de la République ainsi que de l’administration provisoire de la CNSS. Il s’agit notamment des comités techniques en charge des réformes paramétriques, de la restructuration de la dette bancaire, de la réforme organisationnelle et maîtrise des charges et de l’Audit et fiabilisation du système informatique.

Pour le ministre de la Santé, cela permettra « une meilleure coordination du processus de réforme engagée au niveau des organismes de protection sociale et ainsi répondre aux instructions du président de la République […] Ali Bongo Ondimba et surtout aux attentes des populations qui doivent à court et moyen termes, ressentir les effets des réformes ».

Au cours de la dernière assemblée générale de la FEG, le 10 octobre dernier, le président Henri-Claude Oyima avait émis le vœu de voir la gestion de la CNSS, être confiée au secteur privé gabonais. Aujourd’hui, la principale organisation patronale du pays promet d’apporter son soutien au programme de restructuration en cours par sa totale collaboration. La CNSS a été placée sous administration provisoire pour une période de 12 mois, le 7 juin dernier, après plusieurs mois de crise.

S.A.

Le groupe américain Concentric by Ginko est intéressé par le marché gabonais de la biosécurité, selon ce qui ressort d’une audience accordée ce 22 novembre à Libreville, à Tim Lyden, Vice- président de cette firme, par le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong.

« Convaincu de ce que l’avenir de la recherche médicale est dans la relation homme-animal, le ministre s’est montré très intéressé par l’offre du groupe américain qui s’inscrit dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant offrant ainsi la possibilité d’un transfert de compétence avec l’arrivée en terre gabonaise, des laborantins américains pour des travaux de recherche », apprend-on. Au cours de la rencontre, le groupe américain s’est présenté comme une firme collaborant déjà avec le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) et certains pays du continent.

Si sa proposition d’opérer au Gabon prospère, Concentric by Ginko va trouver sur place le dispositif local d’analyse de microorganisme notamment à travers les laboratoires P4 (Cirmf) et P3 (Carmel). Mais il y a de place sur ce marché gabonais, car, selon le ministre Guy Patrick Obiang Ndong, le pays ambitionne d’être un hub en matière de biosécurité. Ce qui permettra au Gabon de mettre en place des stratégies de prévention des risques biologiques, notamment ceux liés au développement des biotechnologies (génie génétique, cultures transgéniques, OGM…).

Pour l’heure, le Gabon a encore mal à sa biosécurité. Le pays figure dans la liste noire des pays interdits d’exporter certains fruits (mangues, papayes, goyaves, poivrons, aubergines, tomates) vers l’Union européenne (UE). Selon l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), « la présence du Gabon sur cette liste restrictive se justifie par le fait que certains organismes nuisibles de quarantaine identifiés par la Commission de l’Union européenne sont également sur notre territoire ». Mais l’Agence précise que même si ces organismes nuisibles sont sur son territoire, elle n’exporte pas encore de fruits sur le marché européen. Car, le Gabon est un pays qui est encore sur la voie de l’autosuffisance alimentaire en matière vivrière.

S.A.

Les membres de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (Cnlcei) ont eu le 21 novembre 2022 à Libreville, une séance de travail sur les flux financiers illicites avec la mission de cadrage conjointe de la Commission économique africaine (CEA), de la Commission de l’Union africaine (UA) et du Forum africain de l’administration fiscale (ATAF). Cette rencontre avait pour objectif d’évaluer la pertinence des actions identifiées dans le plan d’action nationale de lutte contre les flux financiers illicites.

Selon le président de la Cnlci, Nestor Mbou, les fléaux que la Commission a pour mission de combattre sont multisectoriels, multidimensionnels et transversaux, et n’échappent à personne. « La présente mission de cadrage permettra j’en suis persuadé d’améliorer le cadre existant pour traiter de manière durable l’écosystème des flux financiers illicites au Gabon », a déclaré Nestor Mbou.

Le Gabon, comme la plupart des pays africains, est victime de sortie massive de ressources financières non justifiées. Pour le représentant de la CEA, Douglas Kigabo, la Commission économique africaine est engagée à accompagner le Gabon dans l’élaboration d’un programme d’envergure, qui lui permettra de lutter efficacement contre ces flux. « Après cette réunion, nous nous attendons à deux principales actions ou résultats. Premièrement, la validation de la pertinence et de l’actualité du plan d’action du Gabon, deuxièmement l’identification des priorités en termes de besoin d’appui technique et financier dont le pays a besoin », a déclaré Douglas Kigabo. D’après lui, les flux financiers illicites représentent environ 80 milliards de dollars par an en Afrique.

Brice Gotoa

À moins d’un an des élections présidentielles, législatives et locales au Gabon, le ministère de l’Intérieur prévoit de réviser les listes électorales sur l’ensemble du territoire et à l’étranger. L’information a été donnée par le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, le 18 novembre 2022 à travers une correspondance adressée au Maire de la commune de Libreville, Christine Mba Ndutume Mihindou, pour la mise à disposition des locaux pour cette opération.

« Ces opérations se déroulant en pleine année scolaire, les locaux des mairies centrales et d’arrondissements du Grand Libreville ont été retenus pour abriter lesdites activités. Aussi, voudrais-je solliciter de votre part la mise à dispositions desdites salles aux fins du bon déroulement de ces opérations », a indiqué Lambert Noël Matha.

Cette opération de révision du fichier électoral intervient dans un contexte où au Gabon, les partis politiques de l’opposition intensifient les appels aux autorités quant à la préparation de ces scrutins. Selon ces partis politiques, le mandat du bureau du Conseil gabonais des élections (CGE), structure chargée d’organiser les élections est largement dépassé. Les Gabonais sont toujours dans l’attente de leur carte nationale d’identité depuis 10 ans. Les partis politiques de l’opposition invitent le gouvernement à régler ses questions avant les scrutins de 2023.

Brice Gotoa

S’exprimant ce 22 novembre 2022 à Ndjamena, la capitale tchadienne, à l’ouverture du symposium sur « la résilience des économies de la Cemac à l’aune des réformes monétaires et financières », organisé dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), le gouverneur de cet institut d’émission commun aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a révélé les images et les particularités de la nouvelle gamme de billets de banque attendue dans cet espace communautaire.

« La nouvelle gamme de billets Beac type 2020 sera mise en circulation à partir du 15 décembre prochain. Cette nouvelle gamme sera composée des cinq coupures suivantes : 500 FCFA, 1000 FCFA, 2000 FCFA, 5000 FCFA et 10 000 FCFA. Cette nouvelle gamme de billets plus compacte, plus moderne et mieux sécurisée, consacre le principe d’homogénéité des signes monétaires et l’intégration sous-régionale au recto et toutes les dénominations, et valorise à travers ses iconographies au verso et toutes les dénominations, tous les vecteurs de l’émergence de la Cemac, que sont l’éducation, la santé et l’agriculture moderne, ainsi que les thématiques sociétales de l’heure, qui sont la protection de l’environnement et la place de la femme dans la société. Elle met en exergue les langues officielles des pays de la Cemac que sont le français, l’anglais, l’arabe et l’espagnol, en les déclinant dans l’inscription Banque des États de l’Afrique centrale et dans la valeur faciale des billets », a détaillé le gouverneur Abbas Mahamat Tolli.

Selon le chronogramme de la mise en circulation de cette nouvelle gamme de billets de banque, révélé au sortir du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac), réuni par visioconférence le 7 novembre 2022, le retrait des billets de la gamme 1992 débutera le 1er mars 2023. À partir de cette date, et ce jusqu’au 1er mai 2023, les billets de la gamme 1992 seront échangeables aux guichets des banques commerciales et à ceux de la Beac. Par la suite, du 1er juin au 31 mai 2024, les billets de la gamme de 1992 seront échangés exclusivement aux guichets de la banque centrale. Mais à partir du 1er juin 2024, ces échanges vont s’arrêter.

Pour rappel, la banque centrale des six États de la Cemac avait pour coutume de changer de gamme de billets de banque tous les 10 ans (1972, 1982 et 1992 et 2002). Cette fois-ci, il a fallu attendre vingt ans, pour des raisons qui n’ont pas été révélées. Tous les signes monétaires mis en circulation dans l’espace Cemac depuis la création de la Beac en 1972 sont d’ailleurs l’une des principales attractions du cinquantenaire de cette banque centrale à Ndjamena, puisqu’ils font l’objet d’une exposition.  

Brice R. Mbodiam, à Ndjamena

Lire aussi :

09-11-2022 - Cemac : l’entrée en circulation de nouveaux billets de banque annoncée ce 15 décembre 2022

15-03-2021 - Zone Cemac : la mise en circulation d’une nouvelle gamme de billets de banque et pièces de monnaie se précise

Environ 250 ex-agents de NEO Sécurité, une entreprise de gardiennage basée à Port-Gentil, sont sans revenu depuis plus de 11 mois. Au chômage forcé depuis le 1er janvier 2022, ils sont toujours en attente du paiement de leurs arriérés de salaires ainsi que de leurs droits légaux par leur ex-employeur, conformément à un protocole d’accord signé avec la direction générale de NEO sécurité il y a quelques mois.

« Ce protocole d’accord stipulait que l’entreprise allait nous verser nos indemnités de licenciement au plus tard en septembre 2022 », affirme Honoré Boundjanga, un ex-agent de NEO Sécurité.

Mais deux mois après la date butoir, rien n’a bougé. « Nous sommes sans nouvelle du directeur général, Ruud Gullit Mbinah. Nous avons appris que ce dernier a quitté Port-Gentil avec sa famille. Aucune explication pour justifier ce retard de paiement. Il ne veut plus répondre à nos appels », se désole Diallo Doro, qui cumule 14 ans d’ancienneté dans la boîte.

Pourtant, apprend-on, ces protocoles d’accord ont été rédigés unilatéralement par NEO Sécurité dont Ruud Gullit Mbinah est propriétaire. « Nous n’avons pas été consultés. Le directeur général a fixé les montants à verser à chaque agent sans nous impliquer. Nous avons accepté. Maintenant, la moindre des choses, c’est qu’il nous reverse ce qu’il nous a promis », soutient Kpanou Grégoire, un autre ex-employé au chômage.

Protocole d’accord

Le protocole d’accord signé par l’entreprise et ses ex-employés était fonction de l’ancienneté. « Un agent embauché par exemple en 2009 devait percevoir plus de 2 millions de FCFA. Je fais partie de cette catégorie et mon indemnité se situerait autour de 2,8 millions de FCFA. Certains avec 9 années ou moins se sont vu proposer 800 000 FCFA voire 500 000 FCFA », déplore un agent qui dit ne pas comprendre les bases de ces calculs.

Les ex-agents disent tous vivre des moments très difficiles. « La situation dans laquelle nous vivons aujourd’hui est critique. On a du mal à s’acquitter de nos loyers. Nos bailleurs nous mettent la pression. Les enfants ne vont plus à l’école. Mon épouse est malade et a besoin de soins. Nous croulons sous des dettes. Nous sommes devenus insolvables. Depuis, je n’arrive plus à trouver un autre emploi. Je suis impuissant face à cette situation », se plaint Kpanou Gregoire. Et de poursuivre : « À cause de cette situation, Martin, notre frère béninois s’est suicidé. On a aussi un collègue gabonais qui est mort ».

Comment en arrive-t-on là 

Ces ex-employés étaient en poste comme agent de sécurité et offraient également d’autres prestations chez des partenaires de NEO Sécurité à l’instar de l’entreprise pétrolière Perenco. Mais, « NEO Sécurité a perdu, en l’espace de 3 mois, ses trois contrats de gardiennage auprès de Perenco Gabon, des Chantiers du Gabon et de Spie Oil & Gas. À cause de cette situation, 240 agents environ ont été licenciés. Certains ont été repris par des concurrents. Les autres sont à l’arrêt », explique un des déflatés.

Face à cette situation, ils ont saisi l’inspection de travail et même les tribunaux. Mais, sans aucun résultat jusqu’ici. « Nous sommes allés nous plaindre à l’inspection du travail depuis plusieurs mois. Ils ont convoqué les responsables de NEO Sécurité. Mais, ceux-ci ont refusé de répondre à la convocation. Malheureusement, quelques jours plus tard, l’inspection du travail nous a rappelé et nous a demandé d’aller déposer notre plainte au tribunal. Au tribunal, rien n’avance malgré plusieurs plaintes et des relances. Nous sommes abandonnés à nous-mêmes », se désole un ex-employé.

Aujourd’hui, NEO Sécurité de Port-Gentil est fermée. Car, elle a été mise sous scellée le 14 mars 2022, par la direction provinciale des Impôts de l’Ogooué-Maritime, avec interdiction d’exercer jusqu’à nouvel ordre. À cette occasion, le receveur des Impôts lui avait donné huit jours pour régler sa dette fiscale envers l’État. Faute de quoi, « une saisie vente sera réalisée pour le recouvrement des sommes dues à l’État », lit-on dans la notification d’interdiction d’activités et de fermeture d’établissements signée le 14 mars 2022 par le receveur des Impôts, Clémence Flore Okome Ndong.

Intervention des autorités

« Nous demandons l’intervention des autorités administratives, politiques, judiciaires pour que nous rentrions dans nos droits sans délai. Néo Sécurité nous avait dit en début d’année qu’elle ne nous payait pas parce que le client n’avait pas encore réglé sa facture. Aujourd’hui, Perenco a soldé son ardoise vis-à-vis de NEO sécurité », formule Nouhou Marco, porte-parole des ex-agents de NEO Sécurité. Ces déflatés espèrent que leurs pleurs parviendront jusqu’au chef de l’État et qu’une solution sera trouvée. Dans le cas contraire, ils prévoient d’engager des actions visant à rentrer dans leurs droits.

Pour l’instant, la direction générale de NEO Sécurité n’a pas réagi à ces accusations. Le reporter du site Le nouveau Gabon a contacté le directeur général de NEO Sécurité Ruud Gullit Mbinah. Mais, ce dernier l’a orienté vers son conseil juridique qui l’a à son tour orienté vers Fabrice Sambou, l’un des anciens cadres de l’entreprise. Cependant, Fabrice Sambou a affirmé qu’il n’a pas été mandaté par l’entreprise pour s’exprimer sur le sujet. « Je suis dans la même situation que les autres ex-employés. L’entreprise a fermé. J’ai signé aussi un protocole d’accord et je suis en attente de mon paiement également. C’est vrai que c’est moi que le directeur général avait mandaté pour faire signer les protocoles d’accord. Mais, je ne suis pas mandaté pour parler au nom de l’entreprise », a-t-il affirmé.

Sandrine Gaingne

Pour nous contacter: c o n t a c t [@] lenouveaugabon . c o m

Please publish modules in offcanvas position.