Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Au Gabon, le producteur indépendant américain VAALCO, a annoncé, le 13 décembre, que sa campagne de forages 2021/2022 a démarré, conformément à l’annonce faite en juin dernier. La campagne a démarré avec le forage du puits de développement Etame 8H-ST, le premier d’une série de quatre puits à forer, rapporte l’agence d’information Ecofin.

Le forage de ce puits qui va s’achever d’ici janvier 2022, vise à entrecouper un potentiel existant, avec pour objectif de produire plus tard au cours du premier trimestre de 2022. Les détails techniques sur le puits n’ont pas été précisés.

Pour George Maxwell, PDG de VAALCO, « l’objectif de la campagne de forage est d’augmenter la production de 7 000 à 8 000 barils de pétrole brut par jour, ce qui aurait un impact important sur la production nette et les flux de trésorerie de VAALCO ». Le patron a souligné que la réussite de cette campagne revêt un caractère primordial pour l’entreprise qu’il dirige. Et d’ajouter que cela permettra d’améliorer non seulement la production de VAALCO, mais aussi de réduire les coûts et d’étendre la durée de vie économique de la licence Etame.

Selon le Fonds Monétaire International (FMI), la production gabonaise d’huile est stagnante depuis plusieurs années, une situation aggravée par l’impact de la crise du coronavirus sur les activités des compagnies présentes dans le pays. Ces dernières avaient prévu d’opérer de nouveaux investissements dans l’amont, mais cela tarde à se concrétiser.

Pour rappel, VAALCO est basée à Houston aux Etats-Unis. La société qui possède des actifs de production, de développement et d’exploration en Afrique de l’Ouest, opère à 63,6 % dans le bloc Etame Marin, situé au large du Gabon.

Alors que plusieurs syndicats ont annoncé pour le 15 décembre prochain l’observation d’une journée « ville morte » pour contester les nouvelles mesures qui vont entrer en vigueur le même jour, le gouvernement a décidé de ne pas reculer. Il l’a fait savoir au cours de la conférence de presse animée ce 13 décembre 2021 par plusieurs ministres, dont celui de l’Intérieur, Lambert Noël Matha (photo).

Parmi les mesures rendues publiques le 27 octobre 2021, qui entreront en vigueur dès le 15 décembre prochain, l’obligation de présenter un test PCR ou une attestation de vaccination pour avoir accès aux lieux publics (administrations, entreprises, restaurants, snack-bars…) et la fin de la gratuité des tests PCR qui passent désormais à 20 000 FCFA pour le test normal et 50 000 FCFA pour le test VIP. Autres mesures, l’exemption du couvre-feu pour les entreprises dont tous les employés sont vaccinés (restaurants, snack bars), l’exemption du couvre-feu pour les personnes vaccinées.

Par ces mesures, le gouvernement veut inciter les populations à se faire vacciner afin d’atteindre à fin 2022, un taux de couverture vaccinale de 60% de la population. Mais au sein d’une partie de la population, ces mesures ne passent pas. Plusieurs Gabonais y voient une manière voilée de les obliger à se faire vacciner. C’est pour cette raison que plusieurs organisations syndicales appellent à une journée « ville morte » le 15 décembre.

Mais, pour le gouvernement, « la vaccination n’est pas obligatoire au Gabon, elle est fortement recommandée », a affirmé le ministre de la Santé. Toutefois, au cas où la ville morte est réellement observée, le 15 décembre prochain, « nous aviserons en fonction de la situation », a affirmé le ministre de l’Intérieur.

SG

Dans son édition du 1er décembre 2021, Condé Nast Traveler, magazine de voyage édité par le groupe américain éponyme, classe le Gabon parmi les 22 meilleures destinations dans lesquelles il faut se rendre en 2022. D’après le site américain, le Gabon regroupe plusieurs sites touristiques intéressants à visiter pour les aventuriers, les amoureux de la nature et les défenseurs de l’environnement. Recouvert à 80% de forêts, le pays est riche de 13 parcs nationaux, 9 parcs marins et 11 réserves aquatiques ainsi que de plusieurs réserves naturelles répartis sur l’ensemble du territoire.

Aussi, selon le site américain, les touristes pourraient découvrir au Gabon, « des tortues luths nichant dans les dunes de sable le long des rives du parc national de Pongara, des baleines jaillissant parmi les vagues bleues qui se brisent à Mayumba ». Ils pourront également escalader « des montagnes verdoyantes et des falaises vertigineuses sur le plateau de Batéké », explorer des grottes historiques et la savane à Birougou, le parc national de Lope…

Ce classement arrive au moment où le Gabon multiplie des stratégies pour relancer son tourisme, secteur le plus affecté par la crise sanitaire, d’après les autorités. Et la liste des destinations à visiter en 2022 vise, effet, à faciliter aux touristes le choix de leurs futures destinations. Pour élaborer cette liste, il a été pris en compte non seulement la richesse touristique historique des pays, mais, également, l’alimentation et les boissons qu’on y trouve, apprend-on.

Le Gabon et le Cap Vert sont les seuls pays africains à figurer dans cette liste du Condé Nast Traveler. Les autres sont des pays de l’Europe comme l’Italie, l’Espagne, ou encore le Canada en Amérique.

SG

Le Gabon se prépare à accueillir une visite du Roi du Maroc, Mohammed VI, selon des informations de la direction générale de la Marine marchande, sous tutelle du ministère des Transports.

A cet effet, le pays a entrepris de prendre des mesures sécuritaires dans le domaine de la navigation maritime pour préparer l’arrivée du Roi marocain. « Dans le cadre de l’arrivée du roi du Maroc dans le territoire gabonais, le directeur général de la Marine marchande porte à la connaissance des navigateurs qu’à partir du lundi 13 décembre 2021 jusqu’à nouvel ordre, toute navigation est interdite aux usagers dans les zones délimitées... », informe note de la Marine marchande.

Cependant, la note n’indique pas les raisons de cette restriction dans la navigation maritime sur le territoire gabonais. Rien sur le jour précis où Mohammed VI se rendra au Maroc. Aussi, aucune information ne filtre pour l’instant sur le caractère et l’objet de cette visite au sommet de l’Etat. Mais l’on a déjà la certitude qu’à ce niveau de représentation, il sera reçu par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba.

Le mois dernier, plus précisément le 11 novembre 2021, le Roi Mohammed VI a reçu au Palais Royal de Bouznika, Ali Bongo Ondimba. Selon le communiqué qui annonçait cette visite, le déplacement du président gabonais au Maroc s’inscrivait dans le cadre des « relations de fraternité particulièrement étroites qui lient les deux pays » et partant de l’estime réciproque que se vouent les deux personnalités. Lors de cette visite, plusieurs questions bilatérales ont été abordées, notamment les dossiers de paix, de sécurité, de développement durable et de climat entre autres.

S.A.

Le tribunal spécial de Libreville a rendu, ce 10 décembre 2021, son verdict dans l’affaire qui oppose l’ex-ministre des Transports Justin Ndoundangoye à l’État gabonais. L’ancien membre du gouvernement et ancien député de Franceville écope d’une peine d’emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 10 millions de FCFA. Il était poursuivi pour prise illégale d’intérêts, délits concussion, association de malfaiteurs et complicité de concussion.

Pour les mêmes faits, Jean-Aimé Nziengui, ancien directeur technique de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), qui était devant la barre a également été condamné à 5 ans d’emprisonnement et 10 millions d’amendes à verser à l’État.

Par ailleurs, Justin Ndoundangoye et Jean-Aimé Nziengui devront en plus rembourser à l’État la somme de 145 millions de FCFA et payer 100 millions de FCFA de dommages-intérêts.

Le procès de l’ancien ministre des Transports a été ouvert le 12 novembre 2021. Il avait par la suite été renvoyé au 26 novembre pour le début des plaidoiries. Ce, à la demande de ses avocats. Justin Ndoundangoye est détenu depuis décembre 2019 dans le cadre de l’opération anticorruption Scorpion, au même titre que l’ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga.

SG

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Le procès de Justin Ndoundangoye, ancien ministre des Transports, renvoyé au 26 novembre pour le début des plaidoiries

A travers la Société d'incubation numérique du Gabon (SING), des étudiants des universités de Libreville et Franceville ont développé une application numérique pour contribuer à la lutte contre les cancers. Baptisée « Octobre rose » (nom donnée à la campagne menée en octobre tous les ans pour lutter contre cette maladie), cette application ambitionne de soutenir les efforts consentis par les autorités dans la bataille menée contre les cancers au Gabon.

« Nous avons pensé qu’une application pourrait donner encore plus d’amplification à toutes les initiatives qui ont été faites. « Octobre rose », permet aux populations d’être sensibilisées, de s’informer sur la maladie, de faire des autotests grâce à un test d’intelligence artificielle et également de géolocaliser tous les centres de dépistages », a expliqué Yannick Ebibie, directeur général de la SING. L’incubateur qui a encadré les étudiants de l'Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) de Franceville et les étudiants de l'Institut supérieure de technologie (I.S.T) à Libreville, pour le développement de ladite application.

Octobre rose « a été développée en quelques semaines grâce à un dispositif particulier qui est un Hackathon. Ce dispositif a consisté à la mise en place des experts métiers qui connaissent bien la maladie, des start-uppeurs et des marketeurs pour mettre en place des solutions qui soient vraiment innovantes et qui ne pèsent pas sur le budget de l’Etat », poursuit-il.

Pour utiliser cette application, il faut l’installer dans son téléphone. Une fois installée, l’usager peut accéder à toutes les informations sur le cancer et sur la campane « Octobre rose ». Il a également accès aux sites de dépistage ainsi que sur les précautions et l’hygiène sanitaire à observer pour prévenir le cancer.

Selon Yannick Ebibie, de nombreux défis restent encore à relever pour faire du dépistage du cancer une priorité pour tous. C’est pourquoi « nous allons continuer à renforcer cet outil, pour pouvoir ajouter de l’aide psychologique et faciliter le travail aux services de régies des cancers », a-t-il ajouté.

La nouvelle application a été présentée aux principaux acteurs impliqués dans la lutte contre les cancers lors de la cérémonie de clôture de la campagne Octobre rose 2021.

Brice Gotoa

Avorbam Investissements (AI), filiale à 100% de la Caisse des dépôts et consignation (CDC) du Gabon, vient de publier un avis de sélection des structures pour l’exploitation de ses box commerciaux dans la résidence des Bougainvilliers.

Avorbam explique que ces box sont des bâtiments (constitués d’une salle polyvalente de 100 places, un salon de thé de 130 m2, une officine de pharmacie de 100 m2, un pressing de 50 m2, une salle de sport de 45 m2 et une épicerie de 47 m2) destinés à accueillir différents types de commerce dont les activités ont été préalablement identifiées.

Pour ce faire, AI recherche des structures spécialisées dans la gestion de ces types d’activités et qui souhaitent exploiter à leur compte ces installations sur la base d’une convention qui sera signée entre les deux parties. Les candidatures doivent parvenir à la filiale au plus tard le 24 décembre 2021.

Avorbam Investissements est une société anonyme avec un conseil d’administration dotée d’un capital de 600 millions de FCFA. Elle est née de la fusion entre la Caisse des dépôts et consignations du Gabon (une entité publique) et l’entreprise T2G, filiale du groupe marocain TGCC. Cette filiale gère la promotion immobilière de la CDC.

Avorbam Investissements gère deux projets immobiliers pour la CDC. Le premier s’articule autour de 15 immeubles dans la zone nord de Libreville, précisément dans la commune d’Akanda. Quant au projet immobilier aux abords des Bougainvilliers, il s’articule autour d’un développement de 173 villas plain-pied, dont 163 disposent de 3 chambres, 10 de 2 chambres, et 27 appartements répartis en 3 blocs d’immeubles R+2.

S.A.

Au Gabon, malgré l’homologation des prix de plus d’une centaine de produits arrêtés depuis 2015, les prix ne cessent de flamber à Libreville et à l’intérieur du pays. Ce, au grand dam des populations qui assistent impuissantes à cette inflation depuis 2020. Cette hausse généralisée affecte tant les produits importés que ceux produits localement. Quelles sont les raisons de cette hausse ? Quelles sont les mesures prises pour limiter son impact sur le panier de la ménagère ? Le Nouveau Gabon tente d’apporter quelques réponses à ces questions.

(Le Nouveau Gabon) - Depuis plus d’un an au Gabon, les prix des produits sont en hausse continue. Farine, huiles de cuisine, poisson, viande, lait, fournitures scolaires, transport, matériaux de construction, … ont vu leurs prix grimper. A titre d’exemple, le kilogramme de rognon qui coûtait 900 FCFA au mois de novembre est passé aujourd’hui à 1 450FCFA, soit une augmentation de 550 FCFA. Le bidon de 5 litres d’huile ‘’Cuisin’Or’’, produit localement par l’entreprise Olam est passé de 4500 FCFA à 6500 voire 7000 FCFA chez le boutiquier ou le Libanais du quartier. Et en ce moment à Port-Gentil, le litre de cette huile de cuisine serait vendu à 2 000 FCFA dans certains quartiers.

A fin juin 2021, d’après la note de conjoncture sectorielle de la direction générale de l’Economie et de la politique fiscale, l’inflation mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation des ménages dans l’ensemble du pays, affiche un taux de 1,3% en moyenne annuelle contre 0,9% sur la même période en 2020. Avec notamment, la persistance de l’inflation dans les transports (+5,3%), le relèvement des prix dans les restaurants (+0,6%), les prix des biens et services divers ont augmenté de 1,1% contre une baisse de 0,4% en 2020 sur la même période.

Cette hausse fait grincer les dents au sein de la population qui assiste impuissamment à cette inflation. « Depuis la survenue de la Covid-19, tous les produits ont augmenté, on ne comprend plus rien. Avant, avec 50 000FCFA, j’achetais à manger chez moi pour deux semaines. Aujourd’hui, je dois dépenser plus de 100 000 FCFA pour la même période pour nourrir ma petite famille. Pourtant à côté, les salaires n’ont pas augmenté. Pour nous qui avons des enfants, c’est vraiment difficile », se plaint Marie Boutoto, une enseignante qui gagne 200 000 FCFA par mois.

Une préoccupation partagée par le président de l’Organisation gabonaise des consommateurs, Ibrahim Tsiendjiet Mboulou, qui affirme avoir plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme sur cette situation. « Cette inflation est galopante depuis 2020. L’Etat a pris des mesures très importantes pour soutenir le pouvoir d’achat du consommateur. Mais, la direction générale de la concurrence et de la consommation ne fait pas vraiment son travail de contrôle des prix. Nous attirons une fois de plus l’attention des pouvoirs publics sur cette augmentation des prix », a indiqué Ibrahim Tsiendjiet Mboulou

Grossistes et producteurs sur le banc des accusés

Les doigts accusateurs sont pointés vers les importateurs, grossistes et producteurs, qui, d’après certains commerçants, font de la spéculation sur les prix. « Les prix augmentent au quotidien chez le grossiste. Quand on lui demande la raison de cette hausse, il accuse la douane. Nous souffrons avec les clients », a expliqué Abdoulaye, commerçant au petit marché situé derrière la prison dans le premier arrondissement de Libreville.

Pour la direction générale du commerce chargée du contrôle du circuit de distribution et la gestion de stock, les prix sont encadrés au Gabon, mais, les grossistes sont aussi des victimes comme les consommateurs. Car, ils subissent l’envolée des prix à l’international. « La crise sanitaire est une des causes. Les producteurs préfèrent vendre à leur propre population parce que l’importation est chère », a souligné Jean François Yanda, directeur général du Commerce.  

Selon les opérateurs économiques, les causes de cette inflation galopante sont beaucoup plus exogènes. Elle est causée notamment par la forte hausse des matières premières au niveau international, ainsi que par l’explosion du taux du fret maritime selon Bertrand Courties, 1er vice-président de la Confédération patronale gabonaise (CPG). « Il y a environ 10 000 dollars de plus par conteneur » lors du transport des marchandises provenant de l’Asie, affirme-t-il. Ainsi, le coût du transport maritime venant d’Asie a explosé de 138% passant de 5 000 USD en juillet 2020 à 13 000 USD en juillet 2021 pour un conteneur de marchandises.

Aussi mis en cause, l’augmentation « historique » du paiement des droits de douane. Les entreprises se retrouvant obligées de faire des décaissements considérables pour faire face à la hausse des prix, du transport et de la douane, apprend-on.

Par ailleurs, selon le 1er vice-président de la principale organisation patronale du Gabon, la parité euro-dollars qui a augmenté d’environ 5% pourrait contribuer à entretenir cette hausse. Tous ces facteurs ont entrainé un effet domino. Tous les secteurs étant obligés de suivre la courbe de l’inflation.

Ce constat est partagé par le gouvernement. Cependant, d’après un observateur de la scène économique, la hausse des coûts du transport maritime évoquée par les opérateurs économiques pour justifier la hausse généralisée des prix sur le marché ne sont que des prétextes. Car, d’après lui, les entreprises s’appuient sur le contexte actuel pour faire des spéculations au motif qu’elles paient plus cher le transport. Pourtant, « lorsque les prix du fret maritime étaient au plus bas, elles n'ont jamais répercuté cela sur les prix finaux aux consommateurs. Au contraire, elles ont maintenu leurs marges », affirme cet observateur.

Dans ce sens, le président Ali Bongo avait reconnu en 2011 s’agissant de la hausse « abusive » des prix des produits sur le marché, qu’il y a très souvent une surenchère sur de nombreux produits. Car, « les marges entre le producteur, le transitaire, le transporteur et le distributeur sont tout simplement exagérées et participent de pratiques spéculatives que je dénonce ». Une remarque qui reste d’actualité.

Productions locales

D’après la Concertation nationale des organisations paysannes et productrices du Gabon (CNOP-Gabon), l’augmentation observée ces derniers mois sur les prix des denrées produits localement, est due à plusieurs facteurs dont le réseau routier, les tracasseries policières et la Covid-19. « La situation misérable du réseau routier fait en sorte que le transport de marchandises coûte cher. Je suis de Minvoul où je produis ma banane qui coûte 1 000F. Je pars de Minvoul pour vendre ma banane à Libreville, j’ai plus de 700 Km à parcourir. Il y a plus 15 postes de contrôles et à chaque poste il faut débourser quelque chose, le minimum c’est 1 000F. Certains sont obligés de sacrifier des régimes de bananes parce qu’ils n’ont pas d’argent » confié Phil Philo Abessolo Ndong, président de la CNOP-Gabon.

Il poursuit : « La Covid-19 est aussi à l’origine de ce que nous sommes en train de vivre. Pour te déplacer il faut faire le test PCR, avoir l’autorisation de sortie. Avec tout cela, une fois arrivé à Libreville la même banane va être à 3 000 ou 3 500FCFA à cause de toutes les difficultés rencontrées ».

Selon Jones Michael Ondo, directeur général de Kama Food, une entreprise spécialisée dans la production, la transformation et la vente des produits alimentaires, les prix à l’achat des produits servant à la production des aliments ont également augmenté. Il s’agit notamment des prix des engrais, la semence, qui ajoutés au prix du transport qui a également augmenté, contribuent à faire croître les coûts de production.

La solution pour atténuer…

Si le gouvernement reconnaît être au courant de la hausse des prix généralisée dans les marchés, il n’a pas encore donné les mesures qu’il compte prendre pour amortir le choc chez les consommateurs. Contactée, la Direction générale de la concurrence et de la consommation (DGCC), voie officielle en la matière, n’a pas souhaité apporter des éclairages sur ce qui est fait pour stopper cette hausse, malgré les multiples sollicitations de notre rédaction. Elle promet de s’expliquer devant les médias dans les prochains jours, accompagnée du ministre chargé du Commerce.

Toutefois, selon Phil Philo Abassolo Ndong, pour trouver une solution au phénomène de l’augmentation des prix, il faut développer les chaînes de valeurs et mettre sur pied une mercuriale nationale adaptée au contexte actuel. « L’Etat doit établir les prix en fonction de la distance au départ des produits pour Libreville ou de Libreville, qui sera le point A et l’arrivée dans chaque province. Ce qui s’applique à Minvoul ne va pas s’appliquer pour Malinga. L’Etat doit jouer son rôle à travers la direction générale de l’Economie, la direction générale de la concurrence, la direction générale du Commerce et de la Statistique », indique-t-il.  

Il faudrait également que dans le contexte actuel, le Gabon produise plus et transforme sur place. Car, pour l’instant, le pays importe plus de 80% de ce qu’il consomme selon des statistiques officielles. Pour baisser cette tendance, des efforts sont déjà faits sur le plan agricole pour accroître la production des denrées alimentaires.

Mais, il faut dire que ça fait plus d’une décennie que les autorités gabonaises multiplient les mesures destinées à ménager le pouvoir d’achat des populations, sans vraiment y parvenir. Le pays est encore aujourd’hui, considéré comme l’une des plus chères en Afrique.

Brice Gotoa, Sandrine Gaingne

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) vient de publier une lettre du gouverneur, Abbas Mahamat Tolli, qui révèle la dissimulation des informations de certains acteurs à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac).

« Il m’a été donné de constater que l’obligation de ségrégation [reporting] des valeurs du trésor par détenteur final n’est pas observée de manière systématique par les spécialistes en valeurs du trésor. Les informations y relatives ne ressortent pas toujours dans les situations quotidiennes déclarées sur l’application Depo-X, dédiée aux activités de ce marché », relève le gouverneur.

Il indique que, les déclarations, de façon nominative, des titres conservés par les SVT sont indispensables pour l’activité de régulation du marché des valeurs du Trésor, fonction assurée par la BEAC. Ces déclarations conditionnent, affirme-t-il, l’efficacité de toute stratégie visant le développement de ce marché, notamment le suivi des statistiques du marché secondaire, indispensable pour l’approfondissement de ce compartiment du marché des valeurs du Trésor de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).

Le gouverneur se base sur le Règlement n°03-08-Cemac-Umac-CM du 20 décembre 2019 pour marteler l’exigence de transparence sur les détenteurs de titres sur le marché boursier de la sous-région. Selon l’article 19 alinéa 2 de ce Règlement, « dans leur comptabilité, les affiliés teneurs de comptes distinguent les valeurs du Trésor leur appartenant en propre et celles de la clientèle ». En application de ce Règlement, le cahier des charges des SVT impose des exigences de reporting concernant les conditions pratiquées sur le marché secondaire, le volume des opérations traitées par maturité, par type de clientèle et par localisation géographique.

Ainsi, il est rappelé à chaque SVT l’obligation au quotidien de reporting des valeurs du trésor par détenteur final comme suit : compte propre ; établissements de microfinance ; entreprises non financières ; administrations publiques ; administrations privées ; investisseurs institutionnels (sociétés d’assurances, caisses de sécurité sociale, fonds d’investissement, etc.) ; investisseurs « personnes physiques » ; investisseurs non-résidents Cemac…

« Les informations, par catégorie de clients évoquée ci-avant, sont à renseigner de façon nominative sur la plateforme informatique dédiée. En outre, pour chaque transaction, le SVT doit préciser systématiquement les conditions en termes de volume échangé et de prix pratiqué », prescrit le gouverneur.

Ce rappel de la Banque centrale s’inscrit dans l’obligation de transparence qui doit régir l’activité boursière pour éviter les dissimulations de ressources par les acteurs, le blanchiment d’argent ou le financement du terrorisme. Pour ce faire, les vrais propriétaires ou détenteurs finaux des titres en bourse doivent être clairement identifiés.

Sylvain Andzongo

 

L’emprunt obligataire « BDEAC 5,60% net 2021-2028 », qui a permis à la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) de lever une enveloppe de près de 115 milliards de FCFA sur le marché financier unifié de la Cemac (Bvmac), en ce mois de décembre 2021, révèle un fait inhabituel dans cet espace communautaire à six États (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale). En effet, selon le décompte des souscriptions effectué par la BDEAC, le succès de cet appel public à l’épargne tient principalement du dynamisme des investisseurs gabonais, plutôt que de ceux installés au Cameroun.

Dans le détail, les investisseurs gabonais ont souscrit à cet emprunt obligataire à hauteur de 58,2 milliards de FCFA, soit 50,7% des souscriptions globales ; contre seulement 40,5 milliards de FCFA pour les investisseurs camerounais, ce qui représente 35,3% des souscriptions. En clair, dans le cadre de cette opération de levée de fonds de la BDEAC, le Cameroun, pays présenté comme la locomotive économique de la Cemac, et dont les investisseurs sont généralement la clé du succès des emprunts obligataires dans l’espace Cemac, a été supplanté par le Gabon.

Un fin connaisseur des marchés financiers met cette surprise sur le compte du dynamisme débordant des banquiers du Cameroun (les établissements de crédit ont pourvu 89% de l’enveloppe globale de l’emprunt de la BDEAC, NDLR) sur le marché des titres publics de la BEAC. En effet, nombre d’États de la Cemac se sont recentrés depuis 2 ans sur ce marché pour leurs opérations de recherche des financements, au détriment du marché boursier sous-régional. Cette posture des États a pour conséquence de drainer davantage les investissements des banques vers le marché des titres publics, réputé plus flexible et moins coûteux pour les Trésors nationaux.

Au demeurant, à côté du dynamisme des investisseurs gabonais, la cartographie des souscripteurs de l’emprunt 2021-2028 de la BDEAC révèle que le succès de cette opération s’est joué dans la zone Cemac. En plus du Gabon et du Cameroun, le Congo (6,8%), le Tchad (4,4%) et la RCA (0,08%) ont permis à cet espace communautaire de s’adjuger 97,2% du volume global des souscriptions. Seuls les investisseurs équato-guinéens ne figurent pas sur le tableau de chasse de la BDEAC, dans le cadre de cet emprunt obligataire, dont les souscriptions sont également venues du Niger (2,6%), de la France (0,004%) et du Luxembourg (0,0008%).

Brice R. Mbodiam

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