Le gouvernement gabonais prépare la ratification de trois accords visant à éviter la double imposition et prévenir l'évasion fiscale en matière d'impôt sur le revenu avec trois pays. Le sujet abordé au cours du conseil des ministres du 17 décembre dernier concerne l’Italie, la Corée du Sud et les Emirats Arabes Unis avec qui l’accord a été signé le 1er mars 2019.
Les projets de loi autorisant l’Etat du Gabon à ratifier ces trois accords ont été validés lors du conseil des ministres. Dans les prochains jours, ces projets de texte devront être soumis et défendus au Parlement par le ministre des Affaires étrangères.
Avec ces accords, les investisseurs italiens, coréens, et des Emirats arabes bénéficieront au Gabon d’une position privilégiée par rapport aux opérateurs économiques de certaines autres nationalités qui n’ont pas ce type de convention avec le Gabon.
L’objectif étant « d’établir et renforcer le cadre juridique propice aux investissements des pays cités avec le Gabon et favoriser un accroissement des relations commerciales entre les parties contractantes », explique le gouvernement. Il précise que ces accords s’inscrivent dans le cadre des actions menées pour inciter l’initiative privée dans la diversification de l’économie nationale.
La Gabon accélère ce processus de ratification au moment où le pays prépare un nouveau code des investissements. Selon Carmen Ndaot, ministre de la Promotion des investissements, ce code ambitionne de doter le Gabon d’un instrument attrayant pour les investisseurs, et contribuera à l’amélioration du climat des affaires au Gabon.
S.G.
La nouvelle fait le tour des médias locaux et étrangers depuis ce 24 décembre, veille de la fête de Noël : Patrick Nguéma Ndong, célèbre animateur de l'ancienne radio Africa N°1, est décédé.
Selon des sources concordantes, l’animateur est décédé des suites de maladie à la clinique chambrier à Libreville à l’âge de 64 ans. Patrick Nguéma Ndong était connu pour son émission « L’Aventure Mystérieuse » sur Africa N°1 dans les années 80-90. C’était une sorte de film radiophonique sous forme de feuilletons dont il incarnait à lui tout seul toutes les voix et les rôles. Il est plus connu dans le rôle du sorcier Fifian Ribana, le général Mangani Mangwa ou le professeur Eubénézer Euthanazief. Tous ces personnages vivaient dans la ville imaginaire de « Bangoss » où se déroulaient souvent des histoires de sorcellerie.
Le défunt Nguéma Ndong animait également « Triangle », une autre émission sur Africa N°1 qui l’a révélé comme un spécialiste des sciences occultes. Il y faisait intervenir des tradipraticiens et des acteurs de l’ésotérisme. Au cours de cette émission, on y interprétait des rêves et leur signification mystique ou mystérieuse. Parfois, les auditeurs appelaient pour avoir des consultations occultes via la radio.
De son vivant, Patrick Nguéma Ndong revendiquait un master en littérature comparée et d’études religieuses à l’université d’Indiana aux États-Unis. Après une formation en karaté shotokan, Patrick Nguema Ndong a étudié le Viet vo dao, art martial vietnamien. 5e dan de l'école Tahn long, il a enseigné à cet art martial au quartier ancien Sobraga à Libreville, au Gabon.
S.A.
Le gouvernement gabonais à travers le ministère du Commerce organise du 22 décembre 2021 au 2 janvier 2022, la première édition de la foire du panier de la ménagère à petits prix. Un espace dans lequel les gabonais pourront s’approvisionner en produits de grande consommation à moindre coût.
« Le lancement de cette foire à la veille des fêtes de fin d’année offre l’opportunité aux ménages surtout les plus fragilisés d’accéder à des produits de grandes consommations à prix réduits. A savoir l’huile, le sucre, le riz, le savon, le lait, les pâtes alimentaires, les conserves etc. », a déclaré Hugues Mbadinga Madiya, ministre du Commerce.
Pour les opérateurs économiques, cette foire est une occasion pour présenter leurs produits. « On a décidé de participer pour proposer nos produits aux Gabonais et montrer nos prix qui sont moins chers », explique Hassan, responsable du stand Uncle Sam.
« Vous avez les cuisses de poulet à 8 000 FCFA le carton, les ailes de poulet, les cotis. En fait, nous avons choisi les produits les plus consommés par la population pour que tout le monde soit satisfait », indique Arnaud, un opérateur économique.
Cette initiative intervient dans un contexte où au Gabon, la crise de la Covid-19 met à rude épreuve le panier de la ménagère. Les populations se plaignent de la flambée des prix des produits de première nécessité.
Cette foire qui va durer 10 jours fera le tour de 4 grands points du Grand Libreville. Notamment l’esplanade du Mont de Cristal (Libreville) le rond-point du Pk 12 (Ntoum) puis carrefour SNI (Owendo) et enfin Angondje (Akanda).
Brice Gotoa
Le directeur général de la Caisse de stabilisation et de péréquation (Caistab), Thierry Prosper Mboutsou et le fondateur d’E-Tumba, Dr Dieu-Donné Okalas Ossami ont procédé le 22 décembre 2021 à la signature d’un partenariat. Selon les termes de ce contrat, la startup E-Tumba, expérimentée dans le domaine numérique agricole, va s‘installer au Gabon pour la digitalisation du suivi de la filière café-cacao au Gabon.
« L’objectif général de ce projet est d’encadrer l’ensemble des promoteurs. Il s’agira de mettre une base de données sur les planteurs et les plantations et sur le système de commercialisation des produits. Cette base de données devra donc aboutir à un système d’information géographique qui permettra de suivre de façon dynamique les activités agricoles et commerciales », a déclaré Thierry Prosper Mboutsou.
La startup E-Tumba va soutenir la filière café-cacao gabonaise à travers un appui financier et technique. « L’application qui va être mise en place ici a déjà fait ses preuves un peu partout en Afrique et même en Occident. E-Tumba va apporter de la ressource humaine. Ils viendront ici pour travailler et construire avec les experts de la Caistab des solutions qui soient les mieux adaptées à leur contexte. Nous allons aussi apporter des investissements en termes de matériel de production, un financement sur fonds propre de E-Tumba associé à la contribution de la Caistab sur l’organisation, la coordination et la mise à disposition de ses experts », a indiqué Dr Dieu-Donné Okalas Ossami.
Le Gabon est engagé dans l'implémentation du Plan d'accélération de la transformation (PAT) visant à relancer et diversifier son économie. Dans ce cadre, les autorités travaillent à l’accroissement de la production de la filière café-cacao en zone rurale à travers la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.
Créée en 2015, la startup E-Tumba est basée à Montpellier en France. Cette jeune entreprise conçoit, développe et fournit des outils intelligents de conseil et d’aide à la décision pour les secteurs agricole et environnemental. Ces outils sont destinés aux producteurs des zones technologiquement sous équipées. Grâce aux nouvelles technologies numériques et aux innovations issues de la recherche agronomique intégrées dans ses outils, E-Tumba simule le développement des cultures à partir de données comme le climat, le sol, la météo, les variétés pour prédire les rendements. Elle propose aussi en temps réel des conseils individualisés à l'échelle de la parcelle.
Brice Gotoa
Dr Marie-Thérèse Vané Ndong-Obiang, le directeur général du Centre hospitalier universitaire de Libreville (Chul) a échangé le 22 décembre avec les responsables des syndicats des agents du secteur santé, sur le pied de guerre depuis quelques semaines à cause du non-paiement des primes depuis deux mois pour certains personnels et le non-paiement de salaire pour certains administratifs.
« À défaut d'éteindre définitivement la crise qui couvait depuis plusieurs semaines, on peut tout au moins faire constater que ces échanges directs auront eu le mérite de faire baisser la température. (…) À l'endroit des personnels frondeurs, Dr Vané a humblement trouvé les mots et arguments pour solliciter patience et compréhension, dans l'espoir d'un approvisionnement conséquent par l'État et dans les meilleurs délais, des subventions et crédits attendus ; ainsi que le reversement ardemment souhaité des ristournes dues au Chul par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs) », apprend-on à l’issue de la rencontre.
Si les grévistes ont mis en berne leur mouvement de grève en attendant le déblocage des fonds par le trésor public et la Cnamgs, les premières heures de la journée du 22 décembre ont plutôt été marquées par une poussée de fièvre parmi les agents. Ces derniers ont momentanément perturbé l'accès aux services essentiels de santé, notamment au niveau des consultations externes et aux urgences hospitalières.
Sylvain Andzongo
Dans son rapport « Justice fiscale : état des lieux 2021 » publié en novembre, l’organisation non gouvernementale Tax and justice network lève un pan de voile sur les montants transférés hors de l’Afrique de manière illégale par les multinationales. Ainsi, selon l’ONG, les multinationales et les personnes fortunées installées au Gabon ont transféré en 2021, 758 millions de dollars (441 milliards de FCFA) de bénéfice dans des paradis fiscaux où le taux d’imposition effectif est inférieur à 10%. Il s’agit entre autres du Royaume-Uni, le territoire britannique d’outre-mer des Îles Caïmans, Singapour, Pays-Bas, la Suisse, Hong Kong, Luxembourg, le territoire américain de Porto Rico et Jersey…
Ces pratiques des multinationales font perdre beaucoup d’argent aux Etats. Le Gabon par exemple perd 248,5 millions de dollars (143,9 milliards FCFA) par an en termes de recettes fiscales du fait de ces transferts de fonds. Soit 1,5% du produit intérieur brut du pays. « Leurs pratiques fiscales abusives représentent un problème économique mondial de premier ordre, privant les gouvernements de recettes fiscales, creusant les inégalités à l’intérieur des pays et entre ceux-ci, et portant atteinte aux petites entreprises et aux entreprises nationales qui génèrent la majorité de l’emploi », indique Tax and justice.
L’ONG poursuit : « ces stratagèmes exercent également une incidence indirecte sur les finances publiques en favorisant un nivellement par le bas de l’impôt sur les sociétés, les différents pays abaissant les taux d’imposition dans une tentative généralement vouée à l’échec de retenir ou d’attirer les filiales des multinationales ».
De ce fait, les Etats sont privés des budgets publics de ressources disponibles. Ce qui oblige les pays à faible revenu comme le Gabon à s’appuyer notamment sur les investissements étrangers et les prêts pour soutenir leurs budgets nationaux, apprend-on. D’où la nécessité pour les Etats de se battre pour la justice fiscale. Et comme l’affirme Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’Onusida et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, « il est absolument essentiel de constituer des alliances » pour lutter contre l’injustice fiscale. Car, « la victoire ne tombera pas entre nos mains comme un fruit mûr ; seul le pouvoir du collectif permettra d’y parvenir ».
S.G.
A quelques jours des fêtes de Noël et du nouvel an, la capitale gabonaise croule sous des tas d’immondices. Derrière la prison, à Plaine Orety en passant par Nzeng-Ayong Alibanding, Akebé, IAI, Mindoubé et les PK, le constat est le même. Des tas de déchets ménagers jonchent le trottoir et occupent même une partie de la chaussée, avec des bacs à ordures qui débordent.
« La poubelle traine un peu partout avec les odeurs qui vont avec et les risques de maladie. C’est vraiment déplorable. Cette situation nous embête vraiment. Avec les fêtes qui approchent, c’est urgent que la mairie fasse quelque chose. Pour une capitale ce n’est pas normal », déplore Sonia, une habitante du quartier charbonnages dans le 2e arrondissement de la capitale gabonaise.
Pourtant, au mois d’octobre dernier, après une descente dans le Grand Libreville, le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, avait instruit les maires de prendre leurs responsabilités dans la gestion des ordures ménagères en organisant la pré-collecte et l’identification des aires de pré-dépotages. Il avait été également demandé aux édiles de formaliser les horaires rigoureux de sortie des ordures ménagères et d’appliquer des sanctions sous forme d'amendes aux contrevenants à cette mesure.
Mais la démarche semble n’avoir pas porté des fruits si l’on s’en tient à la situation d’insalubrité actuelle de Libreville. A côté, la société Clean Africa payée par l’Etat gabonais pour débarrasser la capitale de ces déchets peine à remplir son contrat.
Comme solution durable à ce problème, le gouvernement a décidé de transférer la gestion des ordures ménagères et de la lutte contre l’insalubrité aux mairies d’arrondissement. Un projet de loi sur cette question est actuellement au Parlement gabonais. Pour les autorités gabonaises, l’adoption de ce texte permettra de mieux gérer les déchets étant donné que les mairies d’arrondissement sont plus proches des populations que les mairies centrales.
Brice Gotoa
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Pour l’année 2022, l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (Anuttc) a adopté un budget prévisionnel de 10,3 milliards de FCFA. Avec cette enveloppe validée ce 21 décembre 2021 par son conseil d’administration, l’Agence veut entre autres aménager plus de 300 parcelles pour les Gabonais au cours de l’année prochaine.
Aussi, l’Agence envisage pour le prochain exercice de doubler le nombre d’actes fonciers délivrés pas ses services. Selon le président du Conseil d’administration de l’Anuttc, Léon Paul M’Vouba Okori, il est question de délivrer 2600 actes fonciers en 2022. « Nous avons eu à délivrer environ 1300 actes fonciers », en 2021, rappelle-t-il.
Au cours des 12 prochains mois, l’Agence devra également poursuivre la mise en place des réformes entreprises ces dernières années afin d’aménager plus d'espaces constructibles au Gabon. En effet les missions de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre consistent à aménager des espaces constructibles urbains et ruraux, créer des parcelles en vue de la cession des lots, établir des actes de cession. Aussi, la remise aux acquéreurs des titres de propriété établis par la Conservation de la propriété foncière et des hypothèques, et la gestion des terrains et propriétés bâties de l’Etat.
S.G
La Société d’incubation numérique du Gabon (SING) a accompagné une cinquantaine de startups entre 2018 et 2021, a-t-on appris auprès de Yannick Ebibie, directeur général de la SING. « Ce projet a été initié par le président de la République pour permettre à beaucoup plus de jeunes Gabonais d’intégrer l’économie numérique. Après 3 ans, nous avons pu accompagner plus de 53 start-ups. 30% d’entre elles sont des entreprises formalisées avec des employés. C’est en tout 169 emplois qui sont créés par des startuppeurs par leurs activités », a déclaré Yannick Ebibie.
Parmi ces entreprises, on peut citer la startup Capay, mise en place par Ariane Akeret. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques. Elle permet de payer les salaires, les pensions, les bourses et autres émoluments.
Aussi, la startup Pozi lancée en 2020 qui est une application de tracking ayant permis selon ses promoteurs de digitaliser la cartographie des villes gabonaises. L’application permet de contrôler les véhicules des professionnels et particuliers, influencer le comportement des conducteurs entre autres. « Notre mission c’est de permettre à des propriétaires de véhicules de bénéficier des solutions innovantes accessibles pour suivre leurs véhicules au quotidien et notre ambition pour 2030 c’est de devenir l’application de tracking préférée des propriétaires de véhicules en Afrique », a indiqué Loic Kapitho, directeur général de Pozi.
Aussi, en 3 ans, 245 millions de FCFA ont été levés par 20 startups auprès des entreprises privées et des institutions financières internationales avec l’appui de la SING et du ministère de l’Economie numérique, soutient Yannick Ebibie.
Cependant, l’on attend davantage de la SING dans sa contribution au développement de l’économie numérique en multipliant la création de startup au Gabon ainsi que les emplois. Comme l’affirmait Yannick Ebibie en 2019, la Sing ambitionne d’ici 2025 de créer 20 000 emplois dans les TIC. Il est encore loin de cet objectif.
Inaugurée en 2019, la SING est une société de services en innovations numériques dont le but est de renforcer les économies africaines. Elle propose également le développement d'applications pour les administrations et les sociétés. La SING a dernièrement encadré des étudiants des universités de Libreville et Franceville pour le développement d’une application numérique afin de contribuer à la lutte contre les cancers.
Brice Gotoa
Une nouvelle voie ferrée reliant Owendo à Booué (dans la province de l'Ogooué-Ivindo) en passant par Ndjolé devrait bientôt être construite au Gabon. Pour la matérialisation de ce projet, le gouvernement a opté pour un contrat de gré à gré au détriment de la procédure d’appel d’offres.
« Le conseil des ministres a marqué son accord à la demande d’autorisation de monsieur le ministre (des Transports Ndlr) de négocier, de gré à gré, avec la Société Inpax, filiale du Fonds d’investissement Rise Gabon, un contrat de partenariat public privé (PPP) pour la mise en œuvre de la phase développement du projet de construction d’une seconde voie ferrée reliant Owendo à Booué, via Ndjolé », a annoncé le gouvernement dans un communiqué.
Ce mode de négociations devrait, selon une source au ministère des Transports, permettre au projet, dont le lancement est prévu pour 2022, d’aboutir plus rapidement.
Une fois construite, cette nouvelle voie va s’ajouter au Transgabonais, unique voie ferrée du pays. Longue de 710 km dont 648 km de voie principale entre le port d’Owendo et Franceville, cette voie utilisée pour le transport de voyageurs et de fret, est gérée par la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag).
A noter que le fonds d’investissement spécial Rise (Regional investment supranational entity) créé en 2020, est déjà engagé avec le Gabon dans le projet de construction de la route à péage de contournement « Owendo Bypass ». Un projet dans lequel il devrait investir la somme de 60 milliards de FCFA. Ce fonds a été créé dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat Gabonais, représenté par le Fonds Gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), et la Banque Islamique de développement
S.G