Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Après le renvoi de la première audience le 6 décembre, le juge des référés du Tribunal du travail de Libreville a finalement entendu les parties ce 8 décembre dans le cadre de l’affaire opposant l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) contre la société pétrolière Perenco Gabon accusée d’imposer le vaccin obligatoire anti-Covid-19 à ses employés.

Au cours de cette audience, chaque partie a soutenu ses arguments. Pour l’Onep, Perenco a outrepassé la loi en imposant le vaccin à ses employés. Perenco Gabon pour sa part estime qu’il n’en est rien mais que la vaccination vise à préserver des vies. Le Juge a alors annoncé le verdict pour le lundi 13 décembre 2021 à 13h.

Au début de l’affaire, c’est une note de service qui a mis le feu aux poudres. Perenco jugeant faible la moyenne du personnel (38%) ayant reçu au moins une première dose de vaccin a exigé qu’à partir du 1er décembre 2021, « l’accès au site est conditionné à un test négatif de moins de 72h + passe vaccinal/sanitaire ». Pis, a précisé l’entreprise, « pour un agent médicalement vulnérable, l’absence de vaccination, même justifiée, peut présenter une inaptitude à accéder aux installations Perenco ».

Pour l’Onep, « L’action de Perenco est un trouble manifestement illicite qu’il conviendra au juge des référés de faire cesser ». Elle soutient que la vaccination n’est pas obligatoire au Gabon.

S.A.

Lire aussi: L’Onep traîne Perenco Gabon en justice pour une affaire de vaccin anti-Covid-19 obligatoire

Le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda a inauguré ce 8 décembre 2021, le nouveau village de Biniomi, près de Franceville, dans la province du Haut-Ogooué. Financé par la société Nouvelle Gabon Mining à hauteur de 1,1 milliard de FCFA, ce nouveau village a été construit dans le but de recaser les populations de Biniomi. Car, le site qu’elles occupaient est impacter par le projet d’exploitation d’une mine manganèse piloté par la société Nouvelle Gabon Mining.

Construit sur une superficie de 60 ha à environ 500 m de la rivière Djoumou, ce nouveau village dispose d’une route en terre de 3.5 Km, 41 maisons dont 34 maisons en briques de terre stabilisées comprenant chacune 3 chambres, 5 maisons en briques de ciment. Aussi, on y trouve un dispensaire, 2 magasins, un marché, 2 églises, 21 toilettes disséminées dans le village… Les travaux ont été réalisés par la PME DDH, une entreprise locale exerçant dans le BTP et aussi dans l’agriculture, sous la supervision directe des ingénieurs de la société Nouvelle Gabon Mining.

« Ce projet constitue un maillon complémentaire dans la matérialisation des engagements politiques en faveur des populations locales, notamment celles riveraines des sites miniers », a affirmé le ministre du Pétrole, du Gaz et des mines, Vincent de Paul Massassa.

Pour la Nouvelle Gabon Mining, ce nouveau Biniomi est plus moderne que celui dans lequel vivaient les populations avant leur relocalisation. Un argument qui a d'ailleurs pesé pour réussir à convaincre ces populations à quitter leurs anciennes habitations, afin de laisser libre court à la filiale de l’indien Coalsale Group, d’y exploiter du manganèse, apprend-on.

L’usine de traitement du manganèse à Biniomi a été mise en service en 2017 par la Nouvelle Gabon Mining. Cette dernière a acquis en 2013 les droits miniers détenus par le groupe BHPBilliton et a signé début 2020 un contrat d'exploration et de partage de production, pour le gisement d’Okondja, pour une production potentielle estimée à 2 millions de tonnes par an.

Sandrine Gaingne

Après pratiquement deux ans de suspensions, la compagnie aérienne publique camerounaise, Camair-Co, va reprendre les vols à destination de Libreville, au Gabon.

« Camair-Co reprend les vols régionaux à partir du 17 décembre [2021]. Deux vols par semaine vers Libreville, lundi et vendredi », renseigne la compagnie aérienne. Elle rouvre ainsi une ligne vers la capitale gabonaise après une période de turbulence au cours de laquelle, elle a été pratiquement en cessation d’activités du fait du manque de moyens financiers et l’impact de la pandémie du coronavirus en 2020 qui a paralysé le secteur.

La reprise des vols vers Libreville intervient dans un contexte où la compagnie aérienne publique camerounaise a bouclé l’achat de deux nouveaux aéronefs pour densifier sa flotte. Il s’agit d’aéronefs de type Bombardier Q400, que la compagnie avait déjà expérimenté en leasing au cours de l’année 2018.

Des sources fiables indiquent que ce redéploiement de Camair-Co est stratégique dans ce sens qu’il intervient au moment où le Cameroun va accueillir la Coupe d’Afrique des nations en janvier 2022. Ainsi, la compagnie pourrait gagner des parts de marché sérieusement disputées par Afrijet ou Air Sénégal qui vient d’augmenter ses fréquences en Afrique centrale, dont la destination de Libreville.

La conquête du marché gabonais par la compagnie camerounaise intervient dans un environnement assez concurrentiel, où opèrent déjà environ dix transporteurs : Afrijet, le transporteur gabonais, Asky airlines, Ethiopian Airlines, Rwandair, entre autres.

Sylvain Andzongo

Le Syndicat de l’éducation nationale (SENA) maintient son mot d’ordre de grève illimitée. « Les enseignants désabusés attendent des réponses concrètes. Votre projet de radier les enseignants relève de la pure démagogie », a déclaré Fridolin Mve Messa, secrétaire général du SENA. Il s’exprimait ainsi au cours d’un point de presse organisé le 07 décembre dernier à la suite des menaces de radiation formulées par le gouvernement contre les grévistes.

Pour les enseignants, le mouvement de grève a été organisé en toute légalité. « La grève n’est ni une faute professionnelle, ni un délit encore moins un crime », a rappelé Fridolin Mve Messa, porte-parole de la coalition des syndicats grévistes.

Les grévistes contestent par ailleurs le niveau de traitement des dossiers de régularisation communiqué par le ministère de l’Education nationale. « Contrairement aux 390 dossiers non traités, annoncés par le conseiller du ministre, il reste en réalité 682 dossiers en attente, sans compter ceux des promotions 2015 et 2020 », a déploré le secrétaire général du SENA.

Suspectés par le gouvernement d’avoir un agenda politique derrière leur mouvement d’humeur, les enseignants gréviste s’en défendent. « Cette allégation sans fondement est un aveu d’incapacité du gouvernement à trouver des solutions aux revendications légitimes posées par notre regroupement. Ce disque qui nous a toujours été servi à pareil moment est déjà rayé, il est donc temps pour le gouvernement de changer de paradigme », a indiqué Fridolin Mve Messa.

Rappelons que c’est depuis la rentrée scolaire 2021-2022 au mois d’octobre que les enseignants ont entamé cette grève illimitée. Ils revendiquent le recrutement de nouveaux enseignants dans la fonction publique, les avancements et les reclassements des enseignants suspendus depuis quelques années, ainsi que le paiement des rappels de soldes... Pour dissuader les enseignants à poursuivre leur grève, le gouvernement envisage de de suspendre les salaires des grévistes et radier les absentéistes du corps enseignant du secteur public.

Brice Gotoa

La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) a bouclé avec succès son emprunt obligataire « BDEAC 5,60% net 2021-2028 », à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), basée à Douala, la capitale économique camerounaise. Selon les résultats de cette opération livrée le 7 décembre 2021 à Brazzaville, la capitale congolaise, cette institution financière sous-régionale a mobilisé une enveloppe totale de 114,8 milliards de FCFA au terme de l’opération, sur un besoin initial de 100 milliards de FCFA.

« Cette performance de la banque est exceptionnelle. Car, elle est meilleure que celle obtenue il y a une année (107 milliards de FCFA), mais également parce qu’elle s’est déroulée dans un environnement plus concurrentiel avec notamment l’émission des obligations des États de la sous-région sur le même marché. Cette performance traduit surtout l’appréciation positive que les investisseurs et les épargnants portent sur la qualité de la signature de la banque », soutient la BDEAC dans un communiqué officiel.

Cette opération de levée de fonds, qui s’est déroulée du 15 novembre au 2 décembre 2021, « a touché toutes les couches de la population de la sous-région et la diaspora », fait observer la BDEAC. La banque souligne cependant la forte participation des banques et des établissements de microfinance de la sous-région, qui ont, à eux seuls, pourvu plus de 89% de l’enveloppe globale.

« Cette enveloppe, qui constitue la seconde phase d’un plan de financement de 300 milliards de FCFA [sur la période 2020-2022], approuvé par son assemblée générale en 2020, devrait consolider la promptitude de la banque à répondre aux différents appels de fonds, dans le cadre des projets intégrateurs ; et appuyer la relance économique par un renforcement du financement du secteur privé », informe l’institution financière sous-régionale.

Brice R. Mbodiam

La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale), annonce le lancement, au courant de l’année 2022, d’un concours de recrutement de 45 agents d’encadrement supérieur.

Ces postes sont ouverts dans des métiers tels que la gestion des réserves de change, études et stabilité financière, programmation et politique monétaires, système d’information comptable, audit et contrôle de gestion, informatique, gestion des ressources humaines, droit, monétique, ingénierie civile, actuariat et management de projets, apprend-on.

« Ce concours s’adresse exclusivement aux ressortissants des États membres de la Cemac (…), âgés de 32 ans au plus (nés après le 31· décembre 1989). Sont également éligibles, les ressortissants des États membres âgés de 35 ans au plus (nés après le 31 décembre 1986), à condition de justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans dans les métiers cités ci-dessus », souligne l’avis de concours publié par la banque.

À en croire le même document, « la participation des Agents de la Beac remplissant les conditions de diplôme requises et présentant un dossier disciplinaire exemplaire est autorisée, sans conditions d’âge ni d’ancienneté ».

Les candidats qui seront recrutés au terme d’un stage n’excédant pas neuf mois, apprend-on, seront appelés à travailler dans les directions nationales et les agences de la Beac des six États de la Cemac, ou au bureau de cette banque centrale à Paris.

BRM

Le Gabon a absorbé 105 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère en 2020. Ces chiffres ont été donnés par le ministre gabonais des Eaux et forêts, Pr Lee White, le 6 novembre 2021 lors de l’exposition de Dubaï. Un événement au cours duquel le Gabon expose la richesse de ses forêts, ainsi que les efforts consentis pour leur protection. Ce, dans le but d’inciter les opérateurs économiques à choisir la destination Gabon pour investir.

« Nous sommes le pays qui absorbe le plus de CO2 net au monde. 105 millions de tonnes de CO2 absorbées dans l’atmosphère l’année dernière. Donc un tiers des émissions de la France. Le Gabon doit trouver un moyen de préserver sa forêt et en même temps se développer », a déclaré Pr Lee White.

Selon le membre du gouvernement, l’enjeu aujourd’hui est de pouvoir maintenir le cap. Celui de développer le pays tout en préservant son écosystème. « Si notre exploitation n’est pas durable, on ne va exploiter notre forêt que pendant quelques décennies et après c’est fini. Mais qu’est-ce qu’on va faire dans 2 ou 3 décennies s’il n’y a plus de forêt ? Notre industrie de pétrole est destinée à disparaître avec les changements climatiques », a-t-il expliqué.

Le Gabon est un pays considéré comme un modèle en matière de gestion des forêts en Afrique centrale. Son territoire terrestre est recouvert par 23 millions d’hectares de forêt tropicale humide, soit l’équivalent de 85% de sa superficie. Cette forêt s’inscrit dans le continuum du bassin forestier du Congo, qui constitue le deuxième « poumon vert » de la planète, après l’Amazonie. Aussi, pour son engagement en faveur de la protection des forêts, la Norvège a décidé de lui octroyer un financement de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards de FCFA.

Brice Gotoa

Le Gabon et l’Inde sont liés par deux nouveaux protocoles d’accord signés le 6 décembre 2021. C’était en marge de la journée nationale du Gabon à l'Exposition Dubaï 2020 aux Emirats arabes unis, informe l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI-Gabon).

Le premier accord a été signé avec Invest India, agence nationale de l'Inde avec pour objectif, « la promotion des investissements bilatéraux et le partage d'expérience et des informations pertinentes pour une collaboration efficiente » entre les deux pays, indique l’ANPI. Ce partenariat ambitionne donc d'accroître le niveau des investissements entre le Gabon et l’Inde.

Le deuxième accord lie l’ANPI, la GSEZ (Gabon special economic zone) et Ecoway Global LLC. Cette dernière est une compagnie indienne qui offre une alternative écologique à l’usage des sachets plastiques en proposant une solution biodégradable à base de manioc. Ce partenariat permettra au Gabon de bénéficier de l’expérience indienne qui propose des solutions biodégradables. Une coopération stratégique dans un contexte où plusieurs pays africains ont pris des mesures d’interdiction de fabrication, d’importation, de commercialisation et d’utilisation des emballages plastiques.

Les relations de coopération entre l’Inde et le Gabon datent de plusieurs décennies. Les deux pays coopèrent déjà dans plusieurs secteurs dont l’agriculture, l’éducation, l’agro-industrie, la santé…

La journée nationale du Gabon à l'Exposition Dubai 2020 a été l’occasion pour les autorités gabonaises de présenter les opportunités d’investissement et les facilités qu’offre le Gabon. Et attirer ainsi les investissements dans le pays.

Reportée l’année dernière en raison de la crise sanitaire, Expo Dubaï 2020 accueille cette année 190 pays. Elle se tient depuis le 1er octobre 2021 et ce, jusqu'au 31 mars 2022 aux Émirats arabes unis sous le thème « Connecter les esprits, Construire le futur ».

S.G.

Le ministre gabonais de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, a réceptionné le 6 décembre 2021, 100 000 doses supplémentaires du vaccin américain Pfizer. Cette troisième livraison va permettre au pays de renforcer son stock de vaccins anti-Covid-19.

« C’est la troisième donation en termes de vaccin contre la Covid-19 que nous recevons des Etats-Unis et nous tenons au nom du gouvernement gabonais de leurs dire merci. Nous avons reçu une première dotation de 101 000 doses de vaccin Pfizer, une deuxième donation de 168 000 doses de Johnson & Johnson et ce soir nous recevons 100 000 doses de vaccin Pfizer », a déclaré Dr Guy Patrick Obiang Ndong.

Ce don de vaccin contre la Covid-19 est de l’initiative Covax et permet au Gabon d’être parmi les 47 Etats africains à bénéficier de ce mécanisme. « C’est un don qui arrive sous les auspices de Covax. Nous sommes très heureux et très fiers d’avoir une bonne collaboration avec le Gabon contre la Covid-19. On espère que tout le monde aura l’occasion de se vacciner », a indiqué Samuel Watson, chargé d’Affaires par intérim de l’ambassade des Etats-Unis au Gabon. 

Le Gabon a déjà réceptionné, depuis le lancement de sa campagne de vaccination en mars 2021, plusieurs doses du vaccin américain Pfizer, 400 000 doses de vaccin de marque chinoise Sinopharm, 10 000 doses du vaccin de fabrication russe Spoutnik V et 168 000 doses du vaccin Johnson & Johnson, qui sont actuellement inoculés sur l’ensemble du territoire. Mais les Gabonais manifestent encore peu d’engouement pour ce traitement préventif contre la Covid-19 qui, pour les autorités, constitue une arme efficace contre cette pandémie.

Au Gabon, seules 142 082 personnes sont complètement vaccinées au 30 novembre 2021, soit 14% de la population. L'objectif fixé par le gouvernement gabonais est de vacciner60% de la population à l'horizon 2022. Pour y arriver, les autorités multiplient des stratégies visant à inciter les populations à se faire vacciner. Des nouvelles mesures de riposte contre la pandémie ont été prises. Notamment, la présentation d’un test PCR négatif ou d’une attestation de vaccination avec QR Code pour tout déplacement dans les lieux publics à compter du 15 décembre 2021.

Brice Gotoa

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Covid-19 : 100 620 doses du vaccin américain Pfizer livrées au Gabon

A l’occasion de son audition devant la Commission des finances, du budget et des comptes économiques de la nation du Sénat, le 6 décembre, le ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet Damas, a réagi aux accusations d’attouchements sexuels sur des femmes lors des fouilles à la prison centrale de Libreville, relayées ces derniers jours dans certains médias.

« Les accusations d’attouchements sexuels lors des fouilles au sein de la détention féminine reprises dans les réseaux sociaux ne sauraient être fondées. D’autant que ce sont les femmes chargées de la surveillance au niveau du quartier féminin qui en assurent la responsabilité », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que, la prison centrale de Libreville bénéficie d’une nouvelle annexe moderne pour les détenues femmes. Et que, les travaux de l’annexe pour les détenus mineurs sont en cours. Cela permettra de désengorger le quartier principal.

Cette sortie du membre du gouvernement intervient dans un contexte où, des médias ont relayé, début décembre, des informations d’une ONG gabonaise baptisée « SOS » qui signalait que les 102 femmes détenues à la prison centrale de Libreville étaient au bord de la révolte. Elles auraient entamé une grève de la faim et resteraient cloitrées dans leurs cellules pour ne pas croiser les gardiens.

Les prisonnières dénonceraient, entre autres, des fouilles qui se transformaient en attouchements sexuels, les injures, la malnutrition, la surpopulation ou encore le manque d’accès aux médecins… Les prisonnières auraient alors exigé de rencontrer le patron des prisons du Gabon ou la ministre de la Justice, Erlyne Antonella Ndembet, pour lui faire part des conditions d’incarcération.

Sylvain Andzongo

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