En marge de la 5e édition du Forum international sur les investissements de Riyad en Arabie Saoudite, le ministre gabonais des Affaires étrangères et le ministre américain du Commerce ont parcouru ensemble, au cours d’une séance de travail le 27 octobre 2021, les opportunités d’affaires bénéfiques entre les deux pays dans le domaine commercial.
Selon la presse présidentielle, des Américains séduits par les efforts du Gabon dans sa quête de développement, s’engagent à soutenir le Plan d’accélération de la transformation (PAT) de l’économie impulsé par le président Ali Bongo Ondimba.
« Cette rencontre à laquelle prenait part le ministre en charge du Pétrole et madame le ministre en charge des Investissements visait principalement au renforcement des liens dans le domaine commercial entre le Gabon et les Etats-Unis d’Amérique. Les Américains ont demandé à nous rencontrer parce qu’ils veulent venir s’installer au Gabon, créer des entreprises et participer avec nous au développement de notre pays au niveau infrastructurel et à tous les niveaux possibles », a déclaré Pacôme Moubelet Boubeya, ministre gabonais des Affaires étrangères.
D’après le membre du gouvernement, les échanges ont été bénéfiques, et une délégation des Etats-Unis d’Amérique va bientôt se rendre à Libreville pour concrétiser ce partenariat.
Fortement déstabilisé par la chute brutale des cours du pétrole de 2014 qui a fortement impacté l’activité, entraînant une dégradation des comptes publics, le Gabon s’est engagé à diversifier son économie. Selon les données de la direction générale du trésor français, cette dégradation est marquée par la baisse des recettes issues du pétrole (450 milliards de FCFA en 2016 contre 1400 milliards de FCFA en 2014). Le pays compte d’ici 2023 réduire sa dépendance au pétrole.
Les relations entre les États-Unis et le Gabon, apprend-on, sont excellentes. Washington et Libreville ont établi des relations diplomatiques en 1960 après l’indépendance du Gabon de la France. Les deux pays s’engagent à diversifier et à renforcer l’économie gabonaise, à élargir le commerce bilatéral, à assurer la sécurité dans le golfe de Guinée et à lutter contre la traite des personnes.
Brice Gotoa
Membre fondateur du Fonds d’investissement africain (FIA), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Gabon vient d’être nommée par l’entremise de son Directeur général, Patrick Ossi Okori, au poste d’administrateur au sein du conseil d’administration dudit fonds.
« Cette désignation permettra à ce dernier d’apporter son expertise et son savoir-faire au sein de ce fonds qui permettra aux organismes de protection sociale de développer durablement leur activité. (…) La nomination du Directeur Général de la CNSS témoigne de la reconnaissance pour son expertise dans le secteur de la prévoyance sociale », se réjouit la CNSS.
Le Fonds d’investissement africain a été créé il y a près de trois ans sur proposition de l’ensemble des Caisses membres de la Conférence interafricaine de la prévoyance sociale (Cipres). Cette dernière est un organisme de supervision régionale qui contrôle 25 institutions de sécurité sociale de 16 Etats africains de la zone Franc : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée Équatoriale, Madagascar, Mali, Niger, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad, Togo et Union des Comores
Le FIA, d’un capital de 300 milliards de FCFA, est destiné à centraliser une partie de ses réserves et à investir dans la sous-région, sur toutes les classes d’actifs : actions cotées, obligations, private equity, immobilier, infrastructures…
S.A.
En vue de relancer l’économie, le gouvernement autorise désormais 5 vols hebdomadaires par compagnie aérienne avec une quarantaine obligatoire de 5 jours pour les passagers non vaccinés. L’annonce a été faite au cours d’un point de presse animé ce 27 octobre 2021 par des membres du gouvernement.
« Le gouvernement annonce l’augmentation à compter de ce mercredi 27 octobre 2021 des fréquences des vols internationaux des compagnies aériennes desservant notre pays qui passe de 2 vols hebdomadaires par compagnie à 5 rotations hebdomadaires. Toutefois l’augmentation de ses vols ne signifie pas pour les passagers internationaux une exemption aux mesures sanitaires prises par le gouvernement dans le cadre de la riposte contre la Covid-19. Celles-ci demeurent en vigueur », a déclaré Brice Constant Paillat, ministre des Transports.
Selon le membre du gouvernement, les passagers internationaux vaccinés à l’arrivée sont exemptés de la quarantaine mais, ils doivent être soumis à un test de dépistage obligatoire. « Pour les passagers non vaccinés un test de dépistage obligatoire et une quarantaine est également obligatoire d’une durée de 5 jours dans un établissement hôtelier agréé sur la plateforme de réservation ‘’Assistance voyage Gabon’’ », a-t-il précisé.
La fréquence hebdomadaire des vols avait été fixée à 2 par compagnie depuis le 12 février dernier au départ et à l’arrivée des aéroports du Gabon. Cependant, d’après les compagnies aériennes qui militent depuis quelques mois pour la revue à la hausse de cette fréquence, cette décision a fragilisé leurs activés.
Le Gabon est frappé par le variant Delta, plus contagieux et dangereux avec une augmentation considérable du nombre de nouvelles contaminations. Depuis le début de la pandémie, sur les 1 305 320 tests réalisés, le pays a enregistré 34 898 cas positifs, dont 6 101 cas actifs, 28 567 guérisons et 230 décès.
Brice Gotoa
Au troisième trimestre 2021, le port minéralier d'Owendo (OMP) a enregistré de bonnes performances si l’on s’en tient aux résultats communiqués ce 27 octobre 2021 par Arise ports & logistics, la filiale d’Olam qui gère cet espace portuaire. D’après cette structure, le débit du port a atteint 3,97 millions de tonnes, ce qui représente une croissance de 8,24 % en glissement annuel.
Le débit de fret a enregistré pour sa part une croissance de 26,61% d'un trimestre à l'autre pour l'exercice 2021. Le débit ferroviaire a atteint 3,67 millions de tonnes, soit une croissance de 10,03 % en glissement annuel sur la période de référence. De trimestre à trimestre, l'exercice 2021 a enregistré une croissance de 37,16% pour le débit ferroviaire, apprend-on.
Aussi, le port minéralier d'Owendo a accueilli avec succès au 3e trimestre 87 navires et a traité avec succès 457 râteliers à conteneurs, selon Arise ports & logistics.
« Le succès de l’OMP repose sur une infrastructure port & rail unique, assurant le meilleur niveau de connectivité, de sûreté et d’efficacité. Le Port minéralier d’Owendo est un atout essentiel dans la stratégie de diversification économique du Gabon », indique le communiqué d’Arise ports & logistics.
« La croissance de l’OMP témoigne du dévouement et de l’efficacité que nous fournissons à notre chère Clientèle. Nous sommes reconnaissants de la confiance de nos partenaires en nos services et notre engagement. Cette croissance témoigne plus particulièrement de la capacité de l’OMP à soutenir la transformation et la diversification sociale et économique de l’économie gabonaise», a commenté Ranjan Kumar Sahu, directeur général de cette structure.
Le port minéralier d’Owendo, créé pour permettre aux autres opérateurs miniers en dehors de la Comilog, de bénéficier d’une plateforme leur offrant un accès direct à la mer pour l’importation et l’exportation de leurs produits, a généré plus de 400 emplois directs et indirects grâce à ses activités portuaires d’après Arise.
A noter que selon la note de conjoncture du ministère de l’Economie, l’activité au port sous douane d’Owendo, a enregistré des résultats en hausse à fin décembre 2020. En effet, le volume global des marchandises manipulées a progressé de 15,8% à 9,8 millions de tonnes. Cette performance est attribuable au bon comportement du trafic manganèse ainsi qu’à la reprise plus rapide qu’anticipé de l’économie Chinoise. De ce fait, le chiffre d’affaires a suivi la même tendance haussière, soit une hausse de 8,1% à 89,5 milliards de FCFA.
S.G.
Les tests PCR seront désormais payants au Gabon, a annoncé le ministre de la Santé au cours d’un point de presse ce 27 octobre 2021 à Libreville. Selon Guy-Patrick Obiang Ndong, à partir du 15 décembre 2021, « le test PCR qui était gratuit sera désormais à 20 000 FCFA et le tests PCR dans les espaces VIP qui était de 20 000 FCFA sera facturé à 50 000FCFA ». Ce test reste valide 14 jours sur le territoire national et trois jours pour les voyageurs internationaux.
Cette mesure est prise selon les autorités, dans le but de réduire les ressources allouées à la prise en charge gratuite des tests de dépistage et relever les fonds dédiés à la campagne de vaccination. Car, comme l’affirmait le porte-parole de la présidence, Jessye Ella Ekogha, lors d’une récente conférence de presse à Libreville, « les fonds investis dans la vaccination sont beaucoup plus efficaces, sur le plan sanitaire comme sur le plan économique, que les mêmes fonds investis dans les tests PCR ».
A en croire les autorités gabonaises, l'Etat dépense en moyenne 300 000 FCFA pour chaque test PCR. Par ailleurs, le ministre de la Santé publique annonce l’obligation de présentation d'un test PCR négatif ou de l’attestation de vaccination pour l’accès aux lieux publics. Notamment, les administrations, les entreprises, les restaurants, les snacks bars à compter du 15 décembre 2021.
« S’agissant du couvre-feu, l’exemption sera donnée à toutes les entreprises dont les employés sont vaccinés. Il en est de même pour toutes les personnes vaccinées qui sont exemptées par la mesure du couvre-feu », a précisé le membre du gouvernement.
Ces mesures sont prises par le gouvernement dans le but d’encourager ceux qui trainent encore le pas, à aller se faire vacciner afin de bénéficier de tous les avantages qui vont avec. Depuis le lancement de la campagne de vaccination en mars dernier, seules 94 099 personnes sont complètement vaccinées. Soit un taux de couverture vaccinale complète de 9,27%. Ce qui reste très loin de l’objectif prévu de 60% de la population totale vaccinée d’ici fin 2022.
S.G.
L’Autorité administrative de la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok, située à 27 km de Libreville au Gabon, a reçu le 26 octobre, la visite de l’ambassadeur du Cameroun au Gabon, Ngaeto Zam Edith Félicie Noëlle. « Cette visite avait pour objectif (…) d’envisager l’organisation prochaine d’une mission d’affaires d’une délégation camerounaise à la ZES de Nkok », apprend-on de l’Autorité administrative de la ZES, sans plus détails.
Mais, selon nos informations, après une présentation générale de la zone par Anne Nkene Biyo’o, administrateur général de Nkok, l’ambassadeur du Cameroun s’est rendu successivement au parc à bois, à la zone résidentielle, au Centre international multisectoriel de formation et d’enseignement professionnel de Nkok, mais aussi à la société Greenply Gabon SA (transformateur indien du bois) et au Centre d’exposition des meubles.
Lancée en 2012, la ZES de Nkok compte actuellement 85 entreprises en production, dont 68 dans le secteur du bois. Selon l’autorité administrative, 775 000 m3 de bois ont été transformés à la ZES de Nkok en 2020, en augmentation de plus de 75 000 m3 par rapport à l’année précédente. Soit une hausse de 10,7 %.
« Ces performances ont été rendues possibles grâce aux entreprises installées sur site pour la 1ère, la 2e et la 3e transformation du bois, donnant ainsi une valeur ajoutée optimale à nos essences locales », explique-t-on à la ZES de Nkok. Ladite zone est soumise à une fiscalité souple au bénéfice des opérateurs économiques.
S.A.
Au terme d’un Conseil d’administration, tenu le 25 octobre 2021 à Libreville, la capitale gabonaise, le financier camerounais Louis Banga-Ntolo a été nommé au poste de directeur général (DG) de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), le marché financier unifié de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale). Titulaire d’un doctorat en banque, monnaie et finance de l’Université Lumières Lyon II, ce fin connaisseur des marchés financiers était jusqu’à sa nomination le DG de Société Générale Capital Securities Central Africa (SG Capital Cemac), la société de bourse du groupe bancaire français Société Générale.
Louis Banga-Ntolo, recruté à la suite d’un appel à candidatures rendu public le 1er mars 2021, remplace à ce poste son compatriote Jean-Claude Ngbwa, qui présidait aux destinées de la Bvmac depuis le 4 juillet 2019. Début 2020, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), institut d’émission des pays de la Cemac, qui pilote le processus de fusion et de dynamisation du marché financier de l’Afrique centrale, avait déjà tenté de pourvoir au remplacement de Jean Claude Ngbwa, avant l’interruption sans explication du processus le 29 février 2020.
Cet ancien haut fonctionnaire du ministère camerounais des Finances, qui a été secrétaire général de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima), lègue au nouveau DG de la Bvmac un marché financier qui n’a jamais véritablement décollé depuis sa création il y a bientôt 20 ans. Pour preuve, à fin juillet 2020, le compartiment des actions de la Bvmac affichait une capitalisation de seulement 120 milliards de FCFA, ce qui correspond à 0,5% du PIB du Cameroun en 2020, qui abrite le siège du marché financier unifié de la Cemac. À titre de comparaison, le même compartiment sur les bourses du Nigeria et de l’Afrique de l’Ouest (basée en Côte d’Ivoire) atteignait déjà respectivement 10 et 26% du PIB des pays concernés en 2018, selon l’Absa Africa Financial Markets Index, publié par l’Official Monetary and Financial Institution Forum.
Défis
De ce point de vue, les défis de Louis Banga-Ntolo à la tête de la Bvmac sont colossaux. Il trouvera, par exemple, sur sa table, le projet d’introduction en bourse des entreprises publiques de la zone Cemac, qui tarde à se matérialiser. « Les États ont dit : chacun va apporter à peu près cinq ou six entreprises. Il y a trois États qui nous ont déjà envoyé des listes. Il s’agit du Congo, la Guinée équatoriale et dernièrement le Gabon. Nous continuons d’attendre la réaction des autres », a récemment révélé Nagoum Yamassoum, le président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). C’était au cours de la « Semaine de l’investisseur », un évènement dédié à l’éducation boursière, organisé du 12 au 15 octobre à Douala, la capitale camerounaise.
En d’autres termes, 2 ans après l’engagement pris par les pays de la Cemac de contribuer à la dynamisation du marché financier unifié, par l’introduction des entreprises publiques ou parapubliques à la Bvmac, le Cameroun, la RCA et le Tchad tardent à tenir leurs promesses. Pourtant, c’est sur ce coup de pouce des États que la Bvmac avait par exemple bâti son plan d’action 2020, qui ambitionnait de porter la capitalisation sur le compartiment des actions à un minimum de 1200 milliards de FCFA, et à 1000 milliards au minimum sur le compartiment des obligations.
Mais, au-delà des nouvelles introductions en bourse, le nouveau DG de la Bvmac devra œuvrer pour l’émergence d’une véritable culture boursière dans la zone Cemac. Dans cette zone où la transparence financière au sein des entreprises reste sujette à caution, les banques, les établissements de microfinance et même les tontines sont encore très prisés pour la recherche des capitaux.
Brice R. Mbodiam
Dans une interview parue le 26 octobre sur Aljazeera, Lee White (photo), le ministre en charge des Forêts au Gabon a confirmé et expliqué pourquoi le pays veut monétiser à 5 milliards de dollars (près de 3 000 milliards de FCFA), dans les semaines à venir, sa séquestration de carbone .
« C'est la nécessité d'investir durablement dans ces forêts afin que les forêts créent des emplois et des moyens de subsistance pour le peuple gabonais. La possibilité d'utiliser cette absorption nette comme une matrice très simple (...) dans la lutte contre le changement climatique pourrait potentiellement financer des pays comme la République démocratique du Congo pour changer leur voie [vers le changement climatique] », a déclaré le membre du gouvernement.
Et d’ajouter : « Au Gabon, nous ne pouvons pas simplement arrêter d'utiliser la forêt, je ne pense pas que nous en ayons besoin. Nous pouvons continuer à faire de la foresterie, à créer des emplois et à maintenir ce stock de carbone aussi élevé qu'il est, mais cela coûte de l'argent et des investissements. Il y a donc des coûts à cela et si le carbone peut compléter ce que nous faisons déjà, cela pourrait potentiellement faire une grande différence. »
Les organismes spécialisés expliquent qu'un crédit carbone équivaut à l'émission d'une tonne de dioxyde de carbone. Il permet à son détenteur d'émettre davantage de gaz à effet de serre (par rapport au taux en vigueur fixé par le protocole de Kyoto). Ces crédits carbones sont attribués aux Etats ou aux entreprises qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, chaque pays ou entreprise reçoit un quota d'émissions de gaz à effet de serre, un « permis de polluer », en quelque sorte. Si elle émet moins de CO2, elle peut revendre ses quotas non utilisés à une entreprise plus polluante, ou les garder pour l'année suivante.
Dans le cas du Gabon, le pays séquestre annuellement l’équivalent de 140 mille tonnes de carbone, alors qu’il n’en émet que 35 mille. Ainsi, fort d’une différence de plus de 100 mille tonnes de carbone chaque année, le Gabon peut vendre son crédit carbone aux entreprises qui en ont besoin.
Le Gabon a déjà vu ses efforts récompensés en juin dernier par la Norvège. Ce pays européen a décidé de lui octroyer un financement de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards de FCFA pour son engagement en faveur de la protection de ses forêts. Cette enveloppe est la contrepartie du carbone supplémentaire séquestré entre 2016 et 2017, grâce aux mesures mises en œuvre au Gabon dans le but de lutter contre la déforestation.
Sylvain Andzongo
A l’occasion de la 5e édition du Forum international sur les investissements, tenu le 26 octobre à Riyad en Arabie Saoudite, le président de la République du Gabon, Ali Bongo Ondimba, a invité les opérateurs économiques à investir dans le secteur de l’économie verte. Le chef de l’Etat a « exhorté l’ensemble des participants à orienter les investissements vers le secteur de l’économie verte, secteur porteur d’avenir », a-t-on appris d’une source présente.
A l’occasion, le président de la République a également fait un plaidoyer sur les avancées du Gabon en ce domaine essentiel pour sa transition vers l’après pétrole. En effet, a souligné Ali Bongo, le Gabon s’est engagé à devenir une économie verte exemplaire, dans le souci d’attirer tout investisseur potentiel dans les secteurs des mines, du gaz et de l’agroalimentaire entre autres.
Dans son argumentaire pour inciter à investir dans l’économie verte au détriment des énergies fossiles, le président gabonais a déclaré : « Alors que nos pays sont confrontés aujourd'hui à des défis communs, je pense qu'il est temps pour nous de travailler ensemble et de partager nos solutions avec le monde. L'un de ces défis est celui de la transformation économique : nos nations ont longtemps profité du pétrole de notre sol. Pourtant, nous reconnaissons aujourd'hui que cette ressource ne peut pas être la seule source de revenus sur laquelle nous comptons pour les générations futures ».
Toujours selon Ali Bongo, le défi de la diversification des économies s'inscrit dans l'urgence de s'adapter au changement climatique et d'atténuer les risques qu'il présente. « Les vastes forêts tropicales du bassin du Congo sont non seulement essentielles à la lutte contre le changement climatique, mais elles fournissent également de la pluie au Sahel et à l'Éthiopie, remplissant le Nil bleu et soutenant l'agriculture loin au nord de l'Égypte. Les forêts du bassin du Congo sont le cœur et les poumons du continent africain et nous devons tous travailler ensemble pour les préserver », a-t-il insisté.
Le Gabon est engagé dans la lutte contre le changement climatique et la protection de l’environnement. Ce qui s’est traduit entre autres par l’adoption de multiples réformes pour la protection de ses forêts. Le pays a vu ses efforts récompensés en juin dernier par la Norvège. Ce pays européen a décidé de lui octroyer un financement de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards de FCFA pour son engagement en faveur de la protection de ses forêts.
Sylvain Andzongo
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En vue de valoriser davantage les parcs nationaux du Gabon, l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) veut mettre en place un cadre de développement en matière d’écotourisme. C’est le but de la rencontre de ce 26 octobre 2021 entre le secrétariat exécutif de l’ANPN et les opérateurs écotouristiques.
« En tant qu’opérateurs touristiques nous participons déjà à l’épanouissement du tourisme sur le plan local. Il y a dans la démarche de l’Agence nationale des parcs nationaux des informations que nous n’avions pas aujourd’hui, qui vont nous permettre de pouvoir envisager d’autres types de partenariat dans le cadre de la promotion de la destination Gabon en matière d’écotourisme », a déclaré Arnaud Ikango, porte-parole de la Fédération gabonaise des agences de tourisme.
Selon le secrétaire exécutif de l’ANPN, Christian Tchemambela, les enjeux premiers consistent d’abord à avoir des opérateurs touristiques qui remplissent le cahier de charges de l’ANPN. « Dans la plupart des plans de gestions des parcs nationaux, nous avons ce volet qui est précis. À l’intérieur de ce volet, il y a les concessions et dans ces concessions, nous avons déterminé des zones d’intérêt touristique et des zones où doivent s’implanter les opérateurs touristiques et avec quels dispositifs pour pouvoir permettre à ce que des touristes puissent aller dans les zones d’intérêt où il y a également des animaux de curiosité naturelle et autres », a indiqué Christian Tchemambela.
Cette rencontre de l’ANPN avec les opérateurs d’écotourisme national et international a permis un partage d’expérience sur la mise en place des activités écotouristiques dans les parcs nationaux. Les opérateurs économiques ont apprécié les différentes propositions. Il reste désormais à organiser tout cela pour assoir un nouveau développement du secteur dans les parcs nationaux.
Cette ambition de l’ANPN intervient dans un contexte où le secteur touristique est fragilisé par les affres de la crise sanitaire de la Covid-19. Selon le ministère de l’Économie, à la fin du premier semestre 2021, le secteur hôtelier continue de pâtir des effets de la crise sanitaire (absence d’événements d’envergure internationale et de flux touristique). Ce secteur, apprend-on, demeure l’un des plus sinistrés suite à l’apparition du Covid-19. Les acteurs du secteur essaient depuis quelque temps de trouver des solutions pour la relance de ce secteur qui contribue à hauteur de 3% au PIB du pays.
Créée en 2002, l’Agence nationale des parcs nationaux est chargé de mettre en œuvre la politique nationale en matière de protection et de valorisation des ressources naturelles et culturelles, mais aussi promouvoir et règlementer les activités d’écotourisme dans les 13 parcs nationaux du Gabon.
Brice Gotoa