Le Nouveau Gabon

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Dans un communiqué rendu public le 2 novembre 2021, le ministère de la Défense nationale par le biais de l’Etat-major général des Forces armées organise un concours d’entrée à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) dans le cadre du maintien opérationnel des unités.

Peuvent faire acte de candidature, les personnes de nationalité gabonaise âgées de 18 ans au moins et de 25 ans au plus à la date de la proclamation des résultats du concours. Les candidats doivent être titulaires du baccalauréat, du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) ou d’un diplôme équivalent de l’enseignement professionnel. Le dépôt des dossiers de candidatures se fait du 3 au 17 novembre 2021 à la direction générale des écoles à l’Etat-major des Forces armées de Libreville.

Les épreuves, composées du français, des mathématiques et de la culture générale se dérouleront du 11 au 12 décembre 2021. Les noms des candidats admis seront communiqués par voie de presse.

Au Gabon, avec le gel des recrutements depuis 2017 dans la Fonction publique et dans les établissements publics personnalisés, des milliers de diplômés gabonais attendent avec impatience l’ouverture des concours tels que celui de l’armée où les besoins en personnels sont importants, pour sortir du chômage qui sévit actuellement dans le pays. Le Gabon possède l’un des taux de chômage jeunes les plus élevés d’Afrique subsaharienne (36 %), selon l’Organisation internationale du Travail (OIT). Entre 2016 et 2020, l’Office national de l’emploi (ONE) a enregistré 64 077 demandeurs d’emploi parmi lesquels plus de 87 % sont âgés de 16 à 34 ans.

Brice Gotoa

 

Dans le cadre du programme la « Fabrique des Champions », le fonds Okoumé capital, filiale du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) vient de lancer un appel à candidature du programme « Incubation » pour soutenir les start-ups gabonaises. Ce programme qui se déroule sur une durée de 6 mois, a pour objectif d’accompagner les start-ups dans la structuration de leurs ambitions entrepreneuriales et dans la rentabilisation de projets créateurs de valeur.

Ce programme vise des jeunes entrepreneurs ayant une activité de trois à douze mois, un chiffre d’affaires entre 5 millions et 30 millions de FCFA depuis le début de l’activité. Aussi, les candidats doivent être domiciliés au Gabon et avoir une disponibilité de 2 heures par semaine. Ils sont appelés à postuler jusqu’au 15 novembre 2021 sur le site www.okoumecapital.ga.

Parmi les avantages mis à la disposition des participants, apprend-on, il y a l’assistance technique visant à renforcer les capacités des start-ups retenues et le financement allant jusqu’à 15 millions de FCFA. Les secteurs privilégiés dans ce programme sont le commerce, l’agriculture, les bois et les mines.

La « Fabrique des champions » d’Okoumé capital est en droite ligne des objectifs du Plan d’accélération de la transformation (PAT). La vision est de dynamiser le secteur privé et accompagner les entrepreneurs gabonais à créer, développer et posséder les PME et grandes entreprises gabonaises et africaines de demain.

Brice Gotoa 

 

Après dix mois de concertations et d’échanges, le patronat gabonais et l'Agence gabonaise de normalisation (Aganor) sont parvenus à trouver un terrain d’entente sur la mise en application de l’arrêté signé en 2020 sur le programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec). Un arrêté qui fixe les conditions d’application de l’évaluation de la conformité aux normes des produits qui entrent et sortent du Gabon, et dont la mise en œuvre en l’état n’était pas favorable aux entreprises selon le patronat.

La Confédération patronale gabonaise (CPG) et l’Aganor ont alors réexaminé le Progec et signé le 2 novembre à Libreville, un accord de partenariat permettant désormais aux entreprises gabonaises de travailler étroitement avec l’Aganor pour faciliter l’importation et l’exportation des produits qui répondent aux normes.

« Il s’agit d’un accord de partenariat plus important qu’il ne l’était par le passé entre l’Aganor et les entreprises de la CPG notamment les entreprises industrielles et leurs sous-traitants. En effet, il permettra à ces sociétés-là de s’adresser directement à l’Aganor désormais afin d’obtenir les certificats de conformité nécessaires à l’importation de leurs marchandises qu’elles soient des pièces de rechange, intrants industrielles, machines et autres. Ça permet donc de ramener de la souveraineté à l’Aganor puisque naguère, ces contrôles étaient exclusivement faits à l’étranger », a expliqué Bertrand Courties, 1er vice-président de la CPG en charge des normes et de la politique industrielle.

Ainsi, « désormais, les Gabonais pourront étudier les dossiers qui leurs seront soumis afin de statuer sur l’éventuelle conformité des produits et d’avoir une décision locale et épargner ainsi aux entreprises de dépenser en Euro à l’étranger pour obtenir ces documents », poursuit-il.

Car, jusqu’à présent, apprend-on, l’évaluation à la conformité aux normes des produits importés se fait initialement avant que ces produits ne soient embarqués pour la destination Gabon. Ce d’autant plus que l’Aganor ne dispose pas des moyens encore moins de l’expertise requise pour tous les contrôles. Et c’était d’ailleurs ce manque d’expertise qui était décrié par la CPG lorsqu’elle s’opposait à l’entrée en vigueur du Progec. « Ce que nous gagnons après échanges avec la CPG, c’est qu’il y a une possibilité dans le cadre de l’accompagnement que nous nous devons aux industriels et leurs sous-traitants, de faciliter les procédures. Il y a parmi les produits importés ce qui ne nécessite pas forcément des étapes qui actuellement se font à l’extérieur. Et dorénavant, ces étapes seront exécutées localement par l’Aganor. Et certains produits également n’exigeant pas les contrôles qui se font actuellement à l’extérieur, peuvent être exécutés par l’Aganor », a indiqué Abdu Razzaq Guy Kambogo directeur général de l’Aganor.

Cependant, le manque d’expertise et de laboratoires pour le contrôle de la conformité de ces produits pourrait constituer une difficulté majeure. « L’Aganor ne dispose pas de l’expertise requise, mais l’Aganor dispose de l’essentiel de l’expertise qu’il faut pour faire des analyses documentaires par exemple. Ce dont l’Aganor ne dispose pas en suffisance en termes de qualité et de performances ce sont les laboratoires. Or, parmi les produits importés, il y en a qui nécessitent des tests en laboratoire qui ne peuvent pas pour l’instant être exercé au Gabon », explique Abdu Razzaq Guy Kambogo. Il rassure qu’en attendant d’avoir l’expertise nécessaire, l’Aganor va continuer à s’appuyer sur des mandataires avec qui l’agence travaille actuellement au niveau international. « Et cela continuera parce que nous ferons face naturellement, à des importations complexes, à des importations qui nécessitent ces contrôles, ces tests en laboratoires », poursuit-il. Pour accompagner l’Aganor dans cette lancée, la CPG a pris l’engagement d’appuyer l’agence dans la mise en place de nouveaux laboratoires multidimensionnels. « Ça veut donc dire que progressivement, nous aurons à certifier les laboratoires existants et à développer d’autres laboratoires de façon à couvrir tous les secteurs qui l’exigent », confie Abdu Razzaq Guy Kambogo.

Progec

Les échanges entre l’Aganor et la CPG ayant abouti à la signature de ce partenariat ce 2 novembre ont débuté à la suite des incompréhensions entre les deux parties s’agissant de l’entrée en vigueur du Programme gabonais d’évaluation de la conformité (Progec) dans sa deuxième phase prévue pour janvier 2021. A en croire le DG de l’Aganor, ces incompréhensions ont été élagués et désormais le patronat et l’Aganor ont établi des points de coopération et de collaboration directe un peu plus soutenu et régulier. « Nous sommes allés en profondeur du contenu du texte pour tous se mettre d’accord », a affirmé le DG de l’Aganor. Cet accord permet de préparer le Gabon à l’ouverture de son marché à la zone de libre-échange continentale (Zlecaf).

Le Progec est un programme mis en place pour assurer la conformité des produits avec les normes et règlements techniques applicables au Gabon dans le but d’empêcher l’importation de marchandises dangereuses, de contrefaçon et/ou non-conformes aux normes en vigueur ainsi que de protéger les consommateurs et les intérêts des producteurs locaux.

Sandrine Gaingne

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Joëlle Rebecca Zoua Ona est la nouvelle représentante résidente de la commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) en République gabonaise. C’est à elle qu’incombe désormais la tâche de contribuer au rayonnement de la commission de la Cemac et au suivi des chantiers communautaires au niveau du Gabon.

La nouvelle promue a été installée dans ses fonctions ce 2 novembre 2021 à Libreville, par le directeur des ressources humaines de la commission, Jean Paul Kimoto, qui n’a pas manqué de lui rappeler ses missions. Notamment, « le suivi du recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration(TCI) ; la coordination des actions de la commission auprès des administrations nationales et organisations internationales et la contribution au suivi des chantiers communautaires ; la mise en place des actions de communication dans l’optique de faire progresser l’esprit communautaire et la veille sur l’application des textes communautaires ; le renforcement de la synergie entre toutes les entités de la Cemac que sont les organes, institutions, institutions spécialisées et agences d’exécution présente dans le pays mais aussi avec les partenaires techniques et financiers ».

Nommée le 19 octobre 2021 par le président de la commission de la Cemac, le professeur Daniel Ona Ondo, Joëlle Rebecca Zoua Ona remplace à ce poste Max Williams Mourou, admis à faire valoir ses droits à la retraite. Ce dernier aura passé quatorze années auprès de la communauté.

La nouvelle représentante résidente de la commission de la Cemac compte s’investir pleinement dans sa nouvelle fonction en tant que vitrine de la commission en République gabonaise, afin d’atteindre les objectifs assignés par les Chefs d’Etats de la zone Cemac. « La TCI et son recouvrement seront mon principal cheval de bataille, car pour pouvoir faire avancer les chantiers de l’intégration de notre sous-région, la communauté a besoin de financement », a précisé Joëlle Rebecca Zoua Ona.

Elle devient ainsi la troisième femme à occuper cette position après Malaïka Ndoumbe, actuellement représentante résidente de la commission de la Cemac au Cameroun et Ngarmbatina Odjimbeye Soukate, en poste à la représentation du Tchad. Ceci va en droite ligne avec la politique du Chef d l’Etat Ali Bongo Ondimba qui a déclaré la décennie de la femme (2015-2025) et a mis des femmes à des postes de haute responsabilité au sein de l’administration gabonaise.

Brice Gotoa

L’affaire relative au décès de Gaël Ongone Nkoumé, un élève de Terminale CG3 du lycée technique national Omar Bongo survenu le 29 octobre au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (Chuo), prend une envergure nationale.

En effet, suite aux protestations annoncées contre le personnel médical ayant pris en charge le défunt, le ministre chargé de l'Éducation nationale, Patrick Mougiama-Daouda (photo), a signé le 1er novembre un communiqué pour appeler à l’apaisement. « Dans l’attente de l’élucidation des circonstances de cet accident, le ministre invite tous les chefs d’établissements, en l’occurrence ls proviseurs du Lycée technique national Omar Bongo et du Lycée technique de Libreville, les responsables administratifs, les enseignants, les élèves et parents d’élèves à ne pas céder à tout chantage propice au désordre », écrit le membre du gouvernement.

Il ajoute : « la tutelle ne saurait tolérer que des fauteurs de troubles sans saisissent pour perturber davantage l’année scolaire à peine entamée au complexe scolaire d'Owendo ». Le ministre exhorte tous les acteurs de la communauté éducative à faire preuve de responsabilité en pareille circonstance. Il présente ses « sincères » condoléances et l’assure de son soutien moral.

Les premières informations font état de ce que l'élève décédé se serait hissé sur le toit d’un bus de Sogatra qui roulait. Il aurait fait une chute. Il s’en serait sorti avec de graves fractures le long du corps. Mais d’aucuns croient savoir que la prise en charge sanitaire n’aurait pas été prompte et efficace.

S.A.

 

« Airtel Money brise les frontières ! Vous pouvez désormais envoyer de l'argent au Cameroun et dans toute la zone CEMAC », a annoncé l’opérateur de téléphonie mobile Airtel sur sa page facebook. Ainsi, les clients de cet opérateur ont désormais la possibilité d’envoyer de l’argent dans la sous-région (Cameroun, Congo, Guinée équatoriale, Centrafrique) via leur compte mobile money. Avant la mise en place de ce service, les clients Airtel money pouvaient uniquement recevoir de l’argent venant des pays de la sous-région à l’instar du Cameroun.

Cependant, à peine lancé, ce service essuie déjà de nombreuses critiques. En fait, plusieurs personnes disent avoir essayé d’envoyer de l’argent dans d’autres pays de la sous-région via ce service, mais, n’ont pas été satisfaits. « J’ai envoyé de l’argent à ma sœur au Cameroun, mais, ma sœur ne l’a jamais reçu. Pourtant, j’ai été débité », se plaint une cliente. « Dans mon cas j'ai fait un transfert au Cameroun en indiquant orange pour un numéro MTN. J’ai bien reçu le message signifiant que l'opération a été un succès sauf que de l'autre côté ce n’est jamais arrivé. Et malheureusement la somme a été déduite de mon compte », s’est plaint un autre client de Airtel sur son compte Facebook. « Ce service ne fonctionne pas. J’ai essayé d’envoyer de l’argent au Congo. Mais, sans suite », se plaint un client Airtel money. Pour tous ces clients comme pour plusieurs autres, ce service rencontre encore plusieurs dysfonctionnements qu’il faut que l’opérateur corrige. En réponse à toutes ces plaintes, l'opérateur invite les victimes à contacter son service client.

Toutefois, pour certains Gabonais, ce nouveau service va apporter du bon dans le transfert d’argent dans le pays dans la mesure où il va faire concurrence aux opérateurs déjà présents sur le marché à l’instar d’Express Union. « La concurrence est une bonne chose. C’est bénéfique pour les clients. Ce serait bien que tous les dysfonctionnements décriés soient vite réparés », souligne Cédric, un client Airtel.

En plein essor au Gabon, le secteur du mobile money est désormais intégré par la population comme une alternative aux services bancaires classiques. Cependant, selon des données du Tableau de bord de l’économie, le nombre de portes-monnaies électroniques en 2020 est en diminution de 46,2%. Soit 961 127 abonnés actifs contre 1 785 314 abonnés actifs, en 2019. Cette évolution s’explique par la mise en œuvre des opérations d’identification systématique des abonnés qui se traduisent par la suppression de certains comptes, apprend-on.

S.G.

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Le site actu.fr vient de publier une information selon laquelle le pétrolier français Total a acquis deux navires auprès du constructeur normand Efinor-Allais pour ses activités offshore au Gabon.

« Les deux premiers crew boats de la nouvelle série des Surfer-200X de Bourbon Mobility viennent de terminer leurs essais en mer. Construits à Cherbourg par le chantier Efinor-Allais, ils ont été réceptionnés et expédiés vers le Gabon où ils seront affrétés par TotalEnergies », apprend-on.

« Le marché de l’offshore pourra désormais profiter du confort et des caractéristiques techniques de ce nouveau crew boat de 19 m, d’une capacité de 30 passagers et pouvant atteindre jusqu’à 30 nœuds en vitesse de croisière », ajoute la source. Elle précise que ces navires sont moins polluants et réduisent les émissions de gaz à effet de serre dans la timonerie.

Au Gabon, les activités offshores de Total se déroulent au large des côtes. Notamment dans le secteur d'Anguille, des champs de Torpille, Torpille Nord Est et de Baudroie-Mérou, du permis en mer profonde de Diaba et du terminal pétrolier du Cap Lopez.

Grâce à ces nouveaux bateaux moins polluants, légers et rapides, le pétrolier Total modernise ainsi son transport des professionnels (une trentaine de personnes à bord) et le petit matériel des plateformes pétrolières. Le coût de l’investissement, lui, n'a pas été révélé.

S.A.

 

Créée en 2010, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) du Gabon est un investisseur public qui a investi ces 10 dernières années dans plusieurs projets d’intérêt général de la population gabonaise. Cette institution a notamment investi dans la zone de Nkok, construit des logements sociaux pour les populations. Au cours de la 6e édition de la Conférence internationale du forum des Caisses de dépôt qui s’est tenue à Libreville le 27 octobre 2021, Eyi Christophe, directeur général adjoint de la CDC Gabon est revenu sur les réalisations de cette institution financière 10 ans après sa création.

Le Nouveau Gabon: Ça fait une décennie que la Caisse des dépôts et consignations du Gabon a été créée. Quel bilan 10 ans après ?

Eyi Christophe: Après 10 ans effectivement, nous devons capitaliser sur nos points forts et corriger nos faiblesses. La Caisse des dépôts est une entité qui se voit confier des dépôts légaux affectés par le gouvernement pour pouvoir appuyer les politiques publiques. Très simplement, l'État met à la disposition de la CDC de l’argent pour pouvoir aller plus loin dans des projets économiques stratégiques.

Ces 10 dernières années, la CDC a investi dans plusieurs entreprises qui aujourd’hui conduisent leurs activités dans la zone économique spéciale de Nkok. Il y a également quelques programmes qui ont été finalisés s’agissant du logement. Il s’agit notamment du logement Bougainvilliers et Magnolia dans la zone d’Akanda, et ça se poursuit avec des programmes qui sont en cours de lancement. Notamment à Mindoubé et à Okolassi avec une nouvelle stratégie. Celle de mettre à la disposition des Gabonais des terrains sur lesquels ils pourront envisager la construction de leurs propres logements.

Également, après 10 ans, nous avons bien avancé dans tout ce qui est stratégie de collecte des dépôts. On a combattu pendant longtemps pour avoir des fonds en déshérence détenus par les banques et les compagnies d’assurance. Les fonds en déshérence sont par exemple des fonds détenus par les banques et compagnies d’assurance et appartenant à un Gabonais décédé sans héritier connu ou un légataire. Et donc, ces fonds-là sont aujourd’hui logés à la CDC jusqu’à ce qu’on retrouve des éventuels héritiers. Ça été une réussite, ça a été concrétisé cette année avec des montants significatifs qui ont été remis à la CDC par les compagnies d’assurance et les établissements bancaires de la place. On a atteint deux milliards de retour dans l’ensemble des fonds restitués par les compagnies d’assurance et les banques.

LNG : Mais tout n’a pas toujours bien marché…

Bien évidemment, pendant 10 ans, il y a des choses qui ont été moins bien faites. Il y a de petites erreurs notamment, une stratégie à revoir dans le domaine de la construction des logements. Il faut que ça aille plus vite. Nous sommes dessus. On est en train effectivement d’ajuster notre stratégie sur ces questions-là. On doit mettre un coup d’accélérateur sur tout ce qui est développement territorial. Nous voulons mettre en relation plusieurs partenaires pour pouvoir permettre aux Gabonais placés dans les zones les plus reculées, d’avoir accès à des services basiques, continuer à accompagner l’Etat dans la mobilisation des fonds internationaux pour pouvoir mettre en place des programmes sur le changement climatique. Ce sont nos enjeux stratégiques des années à venir. Nous voulons toucher les Gabonais, où qu’ils se trouvent.

Il faudra également faire un bilan de notre outil de travail. On a un outil qui est vieillissant. Et aujourd’hui, nous travaillons à complètement changer notre core system. Changer notre système d’exploitation c’est effectivement permettre à nos clients d’avoir des services à la hauteur des services qui sont proposés par les banques. C’est nos concurrents. Nous collectons des dépôts au même titre que les banques. L’idée c’est que nos partenaires puissent être capables d’avoir accès à leur compte à distance pour pouvoir faire des opérations à distance, et en temps réel. C’est aujourd’hui les grands challenges de la CDC pour pouvoir continuer à exister.

LNG: Vous avez parlé plus haut de la nouvelle stratégie en termes de logements. En quoi consiste-t-elle ?

EC: On a l’obligation de construire des logements sociaux. C’est un point qui n’est pas très facile dans un pays où l’accompagnement des banques n’est pas suffisant. L’acquéreur a besoin d’un crédit immobilier, un crédit hypothécaire et les financements proposés par les banques sont généralement les financements qui dépassent rarement une durée de 10 ans. C’est toujours compliqué compte tenu des prix du marché, d’avoir des crédits à la portée des petites bourses. Ce sont des choses qu’on essaie de régler avec des partenaires extérieurs pour pouvoir permettre d’avoir effectivement des crédits de refinancement de l’habitat. Ça consiste à ajouter des financements extérieurs plus longs à des taux plus intéressants pour venir atténuer l’effet d’un taux qui serait trop élevé. Ça permettrait d’allonger la durée et faire baisser le taux. C’est déjà dans ce sens que nous sommes en train d’œuvrer. Et par ailleurs pour le Gabonais qui souhaiterait avoir accès à un terrain pour pouvoir lancer la construction de son logement, c’est également proposé. Là nous sommes sur 380 hectares à Okolassi que nous voulons viabiliser. Nous sommes dans la phase d’aménagement et dans la phase de planification pour pouvoir permettre à ces Gabonais d’avoir accès à ces logements. Tous les Gabonais qui désireraient acquérir ces terrains pourront le faire. Nous nous battons pour avoir ces terrains le moins cher possible.

LNG: Quel est votre niveau d’accompagnement des PME ?

EC: Ce sont des secteurs qu’il faut dynamiser. La PME gabonaise a quelques problèmes de structuration. Une PME que la CDC accompagne doit pouvoir produire des états financiers, doit pouvoir démontrer d’une bonne gestion, d’une bonne gouvernance, et en général la sélection est toujours difficile. Notre accompagnement est d’abord d’aider ces PME à se structurer. On a quelques dossiers sur la table. Et ces PME, on les accompagne dans la structuration de leur fonctionnement pour pouvoir par la suite, éventuellement séduire des bailleurs de fonds avec lesquels nous travaillons qui sont spécialisés dans le financement des PME et pourquoi pas, gagner en crédibilité auprès des établissements financiers autres que la CDC.

LNG: Comment la CDC accompagne-t-elle l'économie verte ?

EC: La CDC est prestataire de services pour le fonds vert climat. Cela signifie qu’aujourd’hui, lorsque les subventions du fonds verts climat arrivent, c'est la CDC qui en est le gestionnaire financier et technique pour le compte de l’autorité nationale désignée qu’est le conseil climat. Et donc, aujourd’hui, nous participons à la mise en œuvre des projets d’accompagnement financier, nous participons à la rédaction des requêtes de financement, nous passons des marchés pour l’acquisition des biens et services, nous organisons toute l’administration et la rédaction des rapports qui sont ensuite remis au fonds vert climat. Et aujourd’hui, nous voulons aller plus loin.

Pour l’instant, la CDC est accréditée pour gérer des subventions jusqu’à un million de dollars et nous voulons aller plus loin et mobiliser des ressources jusqu’à 250 millions de dollars. Ça demande effectivement de gros efforts en matière d’organisation, et nous sommes dessus. Le fonds vert climat a mandaté il y a quelques temps un cabinet international pour venir auditer notre organisation, des écarts ont été identifiés par rapport au dispositif cible du fonds vert climat et ces écarts-là, nous sommes en train de les corriger pour pouvoir avoir un dossier au point pour soumettre notre candidature pour l’accréditation.

Propos recueillis par Sandrine Gaingne

Dans une tribune publiée ce 1er novembre 2021 dans le média britannique The Times, le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba a proposé aux leaders mondiaux de créer un marché du carbone équitable qui donne la priorité à la nature. Car, pour lui, les règles dans la récompense mondiale de compensation de carbone est actuellement déséquilibrée notamment, pour les pays qui font des efforts quotidiens pour prévenir la déforestation, à l’instar du Gabon.

En fait, le président Ali Bongo veut que soit amélioré le mécanisme actuel de compensation des efforts effectués par les pays pour la séquestration du carbone. « … Le système mondial de compensation du carbone existant, REDD+, récompense ceux dont les forêts ne sont pas suffisamment protégées en débloquant uniquement de l'argent pour réduire la déforestation. Les pays très boisés comme le Gabon qui se sont déjà engagés dans la prévention de la déforestation et dans la gestion durable de leurs forêts sont largement exclus », déplore-t-il.

De ce fait, « les dirigeants mondiaux réunis à Glasgow doivent remédier à ce déséquilibre et terminer le travail commencé dans les accords de Paris sur le climat en créant un marché du carbone équitable qui donne la priorité à la nature. Les subventions et les aumônes ne sont pas une solution à long terme. La REDD+ doit être réformée afin qu'un prix du carbone équitable soit fixé pour les nations positives nettes, afin d'encourager les autres à travailler pour protéger leurs forêts existantes comme nous le faisons », a proposé le chef de l’Etat gabonais.

Ainsi, le président gabonais milite en faveur d’une règle uniformisée pour tous les pays. Car, à en croire un spécialiste gabonais de l’environnement, divers mécanismes de compensions sont aujourd’hui pratiqués par différents pays dans le monde. Une chose qu’il faut changer.

La tribune du chef de l’Etat gabonais dans le média britannique The Times a été publiée en marge de la 26ème Conférence des États parties à la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Cop 26), qui se tiendra à Glasgow, en Ecosse, du 31 octobre au 12 novembre 2021. Au cours de cet événement majeur sur le climat, le président gabonais prononcera tout comme les présidents français et américains.

Le Gabon est le chef de file des négociateurs africains sur le climat. Rappelons qu’il y a quelques mois, le pays a été récompensé par la Norvège pour ses efforts pour la séquestration du carbone à hauteur de 9 milliards de FCFA. Une enveloppe qui est la contrepartie du carbone supplémentaire séquestré entre 2016 et 2017, grâce aux mesures mises en œuvre au Gabon dans le but de lutter contre la déforestation. Dans les semaines à venir le Gabon espère gagner 3000 milliards de FCFA grâce à son crédit carbone.

S.G.

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La Direction générale du budget et des finances publiques a publié récemment une liste de 5 321 agents publics en fin d’activité bénéficiaires d'un paiement de rappel de solde.

Dans la perspective du paiement de ces rappels, Sorel Ongollo (photo), le directeur général Caisse des pensions et des prestations familiales des agents de l’Etat (CPPF) du Gabon, a publié le 29 octobre une note d’information spécialement pour éclairer les usagers sur les pièces justificatives à pourvoir par les mandataires des agents publics décédés. Il s'agit de la pièce d’identité du mandataire (Carte nationale d’identité, passeport, permis de conduire) ; le jugement d’homologation du procès-verbal du conseil successoral ou le jugement d’hérédité dûment délivré par le tribunal et en cours de validité ; un relevé d’identité bancaire.

L’impact financier de cette opération de paiement des rappels de solde de ces 5 321 agents publics à la retraite n’est pas encore révélé. Mais, selon la Caisse nationale de sécurité sociale, il y a dans cette liste, des retraités qui attendent leur premier droit à pension depuis trois ans pour certains. Les plus anciens, cinq ans. Il y a même un retraité qui attend sa pension depuis 1999. Le tout de ces nouveaux droits impayés cumule autour de 18 milliards de FCFA dont 7 milliards pour la première pension qu’on doit verser à un assuré dès qu’il part à la retraite. Et le restant dû était essentiellement constitué des arriérés.

L’engagement pris par les pouvoirs publics de régler ces rappels des retraités contribuera à apaiser les tensions car, ces derniers ont organisé des manifestations publiques en septembre dernier pour revendiquer le paiement de leur pension.

Sylvain Andzongo

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