Le ministre gabonais de la Santé, Dr Guy Patrick Obiang Ndong, a annoncé le 24 février 2021 que les 100 000 doses du vaccin chinois contre la Covid-19 devraient être disponibles au Gabon les premières semaines de mars. « Le protocole d’accord avec la Chine a été signé et les 100 000 doses de vaccin de Sinopharm devrait être disponible les premières semaines du mois de mars », a en effet informé Dr Guy Patrick Obiang Ndong.
Selon le membre du gouvernement, les personnes qui souhaiteront se faire vacciner le feront de manière volontaire et gratuite. « Nous n’obligerons personne à être vacciné », a-t-il martelé. En plus du vaccin chinois, le Gabon a aussi autorisé le vaccin russe. Mais, on ignore pour l’instant quand les premières doses arriveront dans le pays.
En attendant que les vaccins soient disponibles, le Dr Guy Patrick Obiang Ndong a tenté de rassurer la population en proie au doute sur l’efficacité de ces futurs vaccins. À l’en croire, les vaccins ne seront d’aucun danger, surtout que des précautions seront prises en cas de complications à la suite de la vaccination. Le ministre de la Santé a, en effet, assuré qu’actuellement, « des équipes travaillent à la mise en place d’un système de pharmacovigilance ».
En attendant le démarrage de la vaccination, le gouvernement appelle la population à appliquer les mesures barrières, notamment le port du masque et le respect de la distanciation physique, afin d’infléchir rapidement la courbe des contaminations et retrouver une vie normale.
La situation épidémiologique du pays reste très préoccupante. Le pic de contamination de la première vague de 2 797 cas a été dépassé. Rien que ce mois de février, le pays a enregistré 3 486 cas positifs. Toutes les provinces sont à nouveau touchées par la pandémie et ces deux derniers jours 4 décès de Covid-19 ont été enregistrés. L’objectif du gouvernement gabonais est de passer sous les 50 contaminations par jour.
Brice Gotoa
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Selon les prévisions de la loi de finances 2021, le Gabon pourrait au cours de cette année, emprunter plus de 213 milliards de FCFA auprès des bailleurs de fonds extérieurs pour financer 17 projets dans le pays.
De manière détaillée, il s’agit d’un prêt de 45 milliards de FCFA auprès de l’Agence française de développement pour le renforcement des structures sanitaires (PNDS II), la réhabilitation du Transgabonais et le programme d’investissement dans le secteur de l’éducation.
La Banque africaine de développement pour sa part devrait octroyer au Gabon 54,9 milliards pour financer le programme intégré pour l’alimentation en eau potable et l’assainissement, l’appui à la diversification de l’économie gabonaise (Padeg), l’appui au programme Graine et l’appui à l’employabilité des jeunes.
Le Gabon prévoit aussi de s’endetter à hauteur de 73 milliards auprès de la Banque mondiale pour le projet d’appui à l’employabilité des jeunes, le renforcement des capacités des services ruraux, le projet E-Gabon et le développement de la statistique au Gabon. 15 milliards de FCFA de Exim Bank China pourraient être mis à la disposition des autorités pour la construction de la route Farasol-Mbegha (route conjonctive entre Port-Gentil et Mbega) et la construction de trois centres de formation professionnelle dans le pays.
Bien plus, le projet de développement agricole et rural devrait bénéficier d’un financement du Fonds international de développement agricole (FIDA) à hauteur de 1,8 milliards de FCFA, tandis que 2 milliards de FCFA de la China Construction Bank (CCB) devraient permettre de financer la conception et la construction du palais des sports de Libreville, 19,5 milliards de FCFA de l’UKF/Santander pour la conception et la réalisation des travaux d’amélioration des conditions de circulation dans les communes de Libreville, Owendo et Akanda. Et enfin, 12,8 milliards de FCFA de la Banque islamique de développement pour l’aménagement du bassin versant terre nouvelle.
Tableau détaillé des tirages sur financements extérieurs (en millions de FCFA)
Source : Loi de finances 2021
Sandrine Gaingne
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Testé positif à la Covid-19, le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga-Moussavou, a tenu à faire un témoigne dans le but de sensibiliser les populations sur cette pandémie qui touche de plus en plus de Gabonais. Dans une vidéo publiée ce 24 février sur sa page Facebook, le membre du gouvernement affirme : « J’ai moi-même été testé positif à la Covid-19. J’ai moi-même lutté contre cette maladie. Je sais ce que c’est d’être malade et de voir sa capacité physique diminuer ».
Le ministre Biendi Maganga-Moussavou a également saisi cette occasion pour sensibiliser sur la nécessité de respecter les règles barrières prescrites par le gouvernement pour freiner la propagation de cette pandémie. Sans jeter la pierre à ceux qui manifestent dans le pays contre ces mesures de riposte, il les a exhortés à faire preuve de prudence.
« Chers enfants si vous voulez manifester, faites-le chez vous. Si ces manifestations sont le seul moyen aujourd’hui d’exprimer cette rage de ne plus pouvoir vivre comme nous vivions auparavant, faites-le chez vous parce que sortir de chez soi c’est recréer des réunions, des foyers de contaminations qui nous empêchent de lutter contre la maladie ».
Il a par ailleurs appelé les populations à être « solidaires » face à ces mesures et à ne pas écouter ceux qui leur font croire le contraire.
En plus du ministre de l’Agriculture, celui des Forêts a également été testé positif à la Covid-19. Il l’a fait savoir au cours de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5), tenue le 22 février 2021 par visioconférence. « J’ai été testé positif vendredi dernier et je suis actuellement confiné chez moi », a annoncé le prof Lee White, ministre gabonais des Forêts.
Le Gabon connaît actuellement sa deuxième vague de contamination à la Covid-19 avec de plus en plus de personnes testées positives. Le pays compte à la date du 22 février 1247 cas actifs et 76 décès.
Sandrine Gaingne
La commune portuaire et industrielle d’Owendo au Gabon sera prochainement rattachée à la route nationale 1 (RN1) par une route bitumée. Réuni en conseil des ministres le vendredi 19 février, le gouvernement a approuvé la passation par entente directe, entre l’État gabonais et la Société d’Aménagement du Grand Libreville (SAGL), du contrat de partenariat public-privé relatif au développement d’une route en 2x2 voies reliant Owendo à la nationale 1.
Cette passation de marché, défendue par le ministère des Travaux publics, de l’Équipement et des Infrastructures, est conforme aux dispositions de l’article 49 de l’ordonnance n° 009/PR/2015 du 11 février 2016 relative aux partenariats public-privé au Gabon.
Pour le gouvernement, cette nouvelle route revêt un enjeu socio-économique majeur en ce qu’elle constitue une alternative au trafic routier sur la RN1 visant à désengorger Libreville. Une fois opérationnelle, elle permettra « une liaison directe et rapide en provenance de l’intérieur du pays de la zone économique de Nkok ». Mieux, elle permettra de desservir la nouvelle zone d’urbanisation d’Igoumié-carrière, un quartier situé dans la commune d’Owendo où les populations éprouvent actuellement des difficultés de déplacement résultant du mauvais état de la route.
Romuald Ngueyap
Le nouveau Code de travail adopté par le gouvernement le 19 février en conseil des ministres ambitionne de protéger les travailleurs gabonais de la précarité.
À cet effet, ledit document renforce le statut des travailleurs en limitant la durée du contrat à durée déterminée (CDD) à 2 ans « au lieu de 4 ans » « incluant le renouvellement et en affirmant le caractère temporaire de ce type de contrat », lit-on dans le projet de Code du travail. Il est également prévu la suppression des contrats à durée déterminée de courte durée.
Pour protéger les travailleurs de la précarité, le projet de Code de travail prévoit aussi de créer un statut pour le travailleur journalier et hebdomadaire « lui conférant un accès au bénéfice des dispositions du Code de la sécurité sociale et de la Caisse nationale d’assurance ».
À travers ces différentes dispositions, le gouvernement veut protéger les droits des travailleurs et garantir la croissance des emplois, et singulièrement l’employabilité des jeunes. À noter que les autorités gabonaises ambitionnent de créer chaque année 10 000 emplois.
Le projet de Code de travail gabonais adopté par le gouvernement sera transmis au parlement pour validation.
SG
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Dans le cadre de la loi de finances 2021, le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a signé une circulaire qui renforce, entre autres, la gestion et le contrôle des véhicules achetés par l’État du Gabon.
« S’agissant de la gestion du parc automobile de l’État, la Direction générale du patrimoine de l’État (DGPE) signera tous les procès-verbaux de réception des véhicules achetés par l’État, en relation avec les services affectataires », prescrit le Premier ministre. Le chef du gouvernement ajoute : « En outre, la direction générale du patrimoine de l’État recevra, chaque trimestre, un état des engagements et règlements des dépenses d’achat des véhicules pour le contrôle et le suivi du patrimoine de l’État ».
Cette mesure, au sens du ministère en charge de l’Économie, entre en droite ligne avec la réduction du train de vie de l’État. Si avant, l’achat et la gestion des véhicules administratifs étaient peu ou prou épars, avec la loi de finances 2021, tout est désormais centralisé, de manière formelle et stricte à la DGPE. Ce qui, espèrent les autorités, permettra à l’État de réaliser des économies de ressources.
La gestion rigoureuse de ces véhicules a pris un tournant décisif depuis 2017. Le ministère du Budget et des Comptes publics de l’époque avait demandé la restitution des véhicules indûment détenus par des agents publics et autres fonctionnaires. En plus, il avait été demandé que les ordonnateurs du budget de l’État et les engagements des dépenses relatives aux achats de véhicules pour les administrations publiques soient suspendus. Une opération de recensement et d’expertise du parc automobile de l’État avait alors été engagée avant de pouvoir envisager la levée de cette suspension.
En présentant le rapport à mi-parcours de l’évaluation de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie 2017-2019, la primature avait révélé, en 2018, que le gouvernement a réalisé 26% d’économies sur ses dépenses courantes en maîtrisant, entre autres, les achats de véhicules administratifs. Ces dépenses courantes étaient passées de 244 milliards FCFA à 179 milliards FCFA, soit une baisse de 65 milliards FCFA.
Sylvain Andzongo
Au cours de l’exercice 2021, les établissements publics au Gabon sont désormais assujettis à des règles de gestion plus rigoureuses si l’on s’en tient à la circulaire signée début février par le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda (photo).
« Tous les établissements publics et assimilés sont tenus de déclarer auprès des services du ministère en charge des finances, le bilan et les résultats prévisionnels sur une période de cinq ans au moins », prescrit le chef du gouvernement. Elle ajoute que les états des dépenses de personnel comprenant la liste nominative du personnel et la grille salariale ; l’état de salaires ou traitements annuels de chaque agent ; le plan de gestion prévisionnelle des effectifs sur 15 ans ; les fiches de postes de chaque agent doivent aussi être publiées.
Cette circulaire du Premier ministre intervient dans un contexte où le gouvernement gabonais est en train de renforcer l’encadrement des modalités de création, d’organisation et de gestion financière des établissements publics. Le processus avait été enclenché en novembre 2017. Un conseil des ministres avait alors adopté le projet de loi fixant les principes et règles de gouvernance des établissements publics.
De l’avis du ministre de l’Économie, des Finances et des Solidarités nationales de l’époque, ces nouvelles règles devaient permettre d’éviter l’accroissement sans contrôle de cette catégorie de services publics qui, en raison de leur autonomie de gestion, échappent souvent aux rigueurs imposées à l’administration centrale.
En 2018, une task-force gouvernementale est mise sur pied pour redresser les finances publiques. Le groupe de travail va faire le constat selon lequel, souvent budgétivores, ces établissements avaient tendance aux chevauchements de compétences et, pour certaines, étaient vides et sans perspectives de viabilité.
Pour revenir à l’orthodoxie, des mesures immédiates ont été prises le 16 novembre 2018 en conseil des ministres. Sur 115 Établissements publics personnalisés (EPP), 70 vont être modifiés par des décisions de suppression, de fusion ou de changement d’activités et de périmètres d’action. Selon le gouvernement, ces réformes ont permis de réaliser une économie de l’ordre de 3 milliards de FCFA par an.
S.A.
Les enseignants chercheurs de l’Université Omar Bongo (UOB), membres du Syndicat des enseignants-chercheurs (SNEC), conditionnent la rentrée académique 2020-2021 par la mise en place de tout le dispositif sanitaire et sécuritaire de lutte contre la Covid-19, apprend-on d’un communiqué de ce syndicat signé le 23 février 2021.
Ces derniers, qui se disent habités par la volonté de respecter strictement les mesures gouvernementales édictées, souhaitent que les aspects suivants soient réunis : « Augmentation des capacités d’accueil qui passeraient de 8 000 à 45 000 places pour respecter la distanciation physique dans les salles de classe et amphithéâtres ; mise à disposition des thermo-flashs et gels hydro-alcooliques à l’entrée de chaque salle de classe et amphithéâtre ; port du masque obligatoire et mise en place d’une plateforme d’enseignement à distance (e-learning) ».
Ce communiqué intervient dans un contexte où le pays est frappé par une seconde vague de la pandémie de Covid-19. Après être passé sous la barre de 100 cas actifs, le pays comptait au 22 février 2021, 1 247 cas actifs. Le variant britannique du coronavirus, sept fois plus contagieux selon le ministère de la Santé, est en plus en circulation dans le pays. Deux cas positifs au Covid-19 ont été enregistrés au sein de l’UOB le 6 février dernier.
L’UOB c’est aujourd’hui, un peu plus de 30 000 étudiants auxquels s’ajoutent le corps enseignant et le corps administratif. Si la pandémie n’y est pas vite maîtrisée, cette structure d’enseignement supérieur pourrait devenir un foyer de contamination si les gestes barrières n’y sont pas respectés.
Le SNEC-UOB dit refuser d’endosser la responsabilité d’une catastrophe sanitaire au sein de cet univers, « accompagné d’une catastrophe culturelle par l’entremise d’une formation continuellement au rabais ».
Brice Gotoa
Deux semaines après la suspension de leur activité, le collectif des vendeurs de friperies, conduit par Esti Mafoumbi, vient de rencontrer tour à tour le maire de Libreville, Eugène M’ba, et le directeur général du Commerce, Jean François Yanda.
Au cours de ces rencontres, apprend-on, les fripiers ont sollicité « l’accompagnement des autorités ». « À l’issue de plusieurs propositions, nous pensons que nous sommes dans la bonne voie », a déclaré Esti Mafoumbi. Pour sa part, Jean François Yanda a indiqué : « le gouvernement est conscient qu’il y a des compatriotes qui exercent dans ce domaine. Donc nous allons voir dans quelle mesure accompagner pas forcément financièrement ».
Dans une note signée le 8 février, le maire de Libreville, Eugène M’ba, a interdit jusqu’à nouvel ordre la vente de la friperie (plus connue au Gabon par le nom de « Moutouki ») dans les marchés, les artères et carrefours de la commune dont il a la charge. Ceci à cause du « contexte sanitaire marqué par la progression de la pandémie de la Covid, conformément aux récentes mesures prises par le gouvernement de la République ». Les contrevenants encourent des sanctions.
Cette demande d’aide des vendeurs de friperies vient rallonger la liste des acteurs économique qui sollicite un appui du gouvernement depuis la crise sanitaire. Il s’agit notamment des tenanciers de débit de boissons (bars, bar-dancing, snack-bars et boîtes de nuit), des opérateurs du secteur touristique, des boulangers…
S.A.
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L’un des points saillants du projet de Code de travail, adopté au cours du conseil des ministres du 19 février dernier, concerne l’exercice du droit de grève.
Ce document, qui doit encore être adopté par le Parlement, augmente la durée du préavis de grève au Gabon. Elle progresse de 5 jours à 10 jours. Selon ledit projet Code, cela est fait « afin de favoriser le dialogue social ». Les partenaires sociaux auront donc plus de temps pour les négociations afin d’éviter d’en arriver à la grève proprement dite.
Sur un autre plan, ce projet de Code précise les modalités de l’obligation du service minimum (art. 383) pour toutes les entreprises lors du déclenchement d’un mouvement de grève. « Il est de trois heures de temps de travail journalier, réparties sur la journée en dehors des heures de pause », apprend-on.
« En cas de non-respect du service minimum dans les conditions prévues par les dispositions en vigueur, l’employeur peut procéder sur avis de l’administration, à la réquisition du personnel pour garantir le minimum des activités, sans pour autant dépasser 20% de l’effectif de l’entreprise », précise le document.
Selon le ministère en charge du Travail, ces réforment s’inscrivent, entre autres, dans la volonté du gouvernement de développer le dialogue social. Car, si un rapport officiel sur l’impact des grèves au Gabon n’a pas encore été produit, la présidence de la République, en novembre 2020, a, par exemple estimé, qu’un récent débrayage des régies financières entamées le 13 juillet 2020 a engendré environ 30 à 40 milliards de FCFA de retard de recettes par mois. Ce qui faisait environ 200 milliards de FCFA de retards de recettes pour l’État au bout de cinq mois de grève.
Sylvain Andzongo
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