Depuis le 30 janvier dernier à 18 heures, les frontières terrestres gabonaises sont fermées. Elles le resteront « jusqu’à nouvel ordre, sauf autorisation spéciale d’entrée ou de sortie délivrée par les autorités habilitées », informe un communiqué du ministère de la Défense nationale rendu public le même jour.
Cette décision d’après le gouvernement est prise par « principe de précaution » face à la remontée « particulièrement préoccupante » des cas de Covid-19 dans le pays. En fait, depuis le début de l’année 2021, le pays connait une hausse de contamination avec à la date du 29 janvier, 420 cas actifs sur un total de 10 748 patients déjà testés positifs, contre 68 décès, pour 10 260 guérisons. Au début de l’année, les cas actifs se chiffraient à moins de 200. Ils ont donc doublé en l’espace d’un mois.
Face à la nouvelle vague de contamination et aux nouvelles variantes du virus, les autorités ont renforcé les mesures sanitaires le 23 janvier dernier. Ainsi, le couvre-feu, qui débutait à 22 heures, démarre aujourd’hui à 20 heures pour s’achever à 5 heures. Et les personnes et organisations qui ne respectent pas les mesures barrières s’exposent désormais à des sanctions financières pouvant aller jusqu’à 10 millions de FCFA. Il s’agit notamment du respect du port du masque, de la distanciation sociale et des mesures d’hygiène…
À travers la fermeture de ses frontières terrestres avec le Cameroun, le Congo, la Guinée équatoriale et Sao Tomé et Principe, le Gabon dit vouloir préserver ses populations contre la pandémie. « Le Gabon ne lésinera sur aucun moyen pour assurer la protection sanitaire de sa population, de ses personnels de santé et des agents de l’État. Ma détermination est et restera totale », affirmait le président Ali Bongo au début de la pandémie dans le pays.
C’est dans cette logique que le Gabon avait déjà fermé ses frontières terrestres au mois de mars 2020 avant de les rouvrir quelques mois plus tard alors que la situation épidémiologique était sous-contrôle. Cette décision pourrait néanmoins perturber l’approvisionnement du pays en produits agricoles. Avec plus de 7 milliards de FCFA de produits agricoles exportés et 61% de la production agricole, le Cameroun est le grenier de la Cemac. En fermant sa frontière terrestre avec le Cameroun le Gabon se prive donc aussi de ses importations de produits alimentaires provenant du Cameroun.
SG
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Un projet d’ordonnance pour encadrer la sous-traitance au Gabon a été adopté par le Conseil des ministres, tenu le 22 janvier dernier. L’objectif, selon le gouvernement, est de créer des conditions pour le développement des PME dans le pays en améliorant leur accès à la commande publique et privée par la sous-traitance.
« Cette évolution du cadre législatif a pour objet de créer les conditions favorables à l’éclosion d’un tissu de PME compétitives, ce qui devrait avoir pour effet l’élargissement du tissu économique, la création d’emplois et l’accroissement du PIB. Par le présent texte, les conditions de transparence et de concurrence lors du recours à la sous-traitance ont été améliorées, tout en garantissant le principe de la liberté de choix du sous-traitant », explique le communiqué du Conseil des ministres.
D’après le ministre du Commerce des PME et de l’Industrie, Hugues Mbadinga Madiya, la règlementation de la sous-traitance va créer plus d’opportunités aux PME, « ce qui aidera l’État à ne plus être le principal employeur, comme c’était encore le cas ces dernières années ».
Le gouvernement avait déjà mis en place, il y a quelques années, une charte des PME citoyennes du Gabon. Il s’agissait de fixer les conditions d’accès au marché de l’État pour les PME et rendre plus transparentes les procédures de passation des marchés publics.
SG
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Le Gabon veut mettre la question de l’adaptation au changement climatique au centre de la 26e de la conférence annuelle de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques (26 COP), qui se tiendra du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow en Écosse. L’information a été donnée le 28 janvier dernier par ministre des Forêts, de la Mer et de l’Environnement. Lee White sortait d’une séance de travail avec le secrétaire permanent du Conseil national du climat, Tanguy Gahouma Bekale, et le président de la République, Ali Bongo Ondimba.
« Les eaux de mer montent ce qui fait qu’il y a de plus en plus de sécheresse en Afrique, des orages de plus en fort, des inondations... Tous les pays de l’Afrique sont forcés de s’adapter au changement climatique et pour l’Afrique donc, cette question d’adaptation doit être au centre des négociations à Glasgow en Écosse », a déclaré Lee White. La question est d’autant plus importante que « l’Afrique est faiblement émettrice de CO2 (autour de 4%). Or, c’est l’un des continents qui subit le plus durement les effets du changement climatique », a-t-il ajouté.
Le Gabon est actuellement président du groupe africain des négociateurs, il portera donc la voix de l’Afrique à cette conférence qui permettra de faire le bilan des engagements pris au cours de la COP 21 à Paris en France. En 2015, le Gabon s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 50%.
Brice Gotoa
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Installé dans ses nouvelles fonctions le 28 janvier, le nouveau directeur général de la dette, Fernand Ngoussi Mayangah, aura pour missions de ramener le taux d’endettement du Gabon à 50% du produit intérieur brut (PIB).
Cette mission lui a été confiée lors de son installation par la secrétaire générale du ministère de l’Économie et de la Relance. Édith Ekiri Oyouomi n’a cependant pas donné une échéance. On sait néanmoins que le pays s’est fixé pour objectif de ramener son taux d’endettement sous la barre des 70% du PIB (le seuil communautaire) en 2021.
Et pour atteindre l’objectif qui lui a été fixé, le nouveau directeur général de la dette devra mener une politique d’endettement très prudente. Il devra mettre tout en œuvre pour « procéder au remboursement de la dette afin d’éviter que ce taux soit toujours élevé », a indiqué Édith Ekiri Oyouomi.
Fernand Ngoussi Mayangah devra travailler aussi au plafonnement des emprunts sur les trois prochaines années et au reprofilage des emprunts que le pays a sur le marché international pour les ramener à des conditions acceptables. Il s’agit-là de principaux éléments au cœur de la stratégie de désendettement du pays énoncé par le ministre de l’Économie, et de la Relance, Nicole Roboty.
Fernand Ngoussi Mayangah a été nommé au cours du Conseil des ministres du 22 janvier dernier. Il replace Emmanuel Berre, devenu conseiller du ministre de l’Économie. Avant sa nomination, Fernand Ngoussi Mayangah était le directeur général adjoint de la dette depuis 2016. Cet économiste de formation officie dans cette administration depuis 2013. Il devrait donc être au fait des dossiers.
Sandrine Gaingne
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Le terrain abritant le Centre préscolaire de l’école publique de Lalala a été déclaré d’utilité publique par le gouvernement au cours du Conseil des ministres du 22 janvier dernier, renseigne le communiqué publié à l’issue de ce Conseil.
Il s’agit d’une parcelle d’une superficie de 4638 m2, du titre foncier n°21154 qui servira à « la réalisation d’un projet de construction d’une école et d’une crèche », explique le gouvernement, sans donner plus de détails.
Cette décision du Conseil des ministres a pour but de mettre fin à un conflit ayant abouti le 30 décembre 2020 à la destruction du Centre préscolaire de l’école publique de Lalala, situé dans le 5e arrondissement de Libreville.
En fait, selon des informations rapportées par des médias locaux, le 30 décembre, des éléments des forces de l’ordre accompagnés d’un huissier de justice avaient détruit cet établissement scolaire à l’aide d’engins. Cette destruction avait été ordonnée par la justice à la demande du propriétaire de la parcelle, selon l’huissier. Le maire de cette commune, Chadi Moukarim, qui tentait de s’y opposer, avait été brutalisé.
La reprise de cette parcelle par l’État devrait donc permettre de reconstruire cet établissement scolaire qui existe depuis 1975. Et à ses 164 élèves de retrouver le chemin de l’école.
SG
Les contrôles routiers sont interdits dans la ville de Libreville jusqu’à nouvel ordre, informe une note de service signée le 25 janvier 2021 par le directeur de la voie publique, le commandant Nestor Ngoyabi.
D’après la note, les policiers qui ne respecteront pas cette nouvelle mesure risquent des sanctions pouvant aller jusqu’à la révocation. « Tout policier pris en flagrant délit de contrôle sera immédiatement présenté devant un conseil extraordinaire qui statuera de sa révocation », prévient le commandant Nestor Ngoyabi. Ce dernier précise que cette décision a été prise sur instruction « du général de brigade préfet de police de Libreville, reçu de la haute hiérarchie », lit-on dans la note.
Les raisons pour lesquelles cette décision a été prise n’ont pas été évoquées. Mais, selon des sources policières, des agents de la police nationale ont plusieurs fois été visés par de nombreuses plaintes d’usagers sur des cas de corruption et de racket. Ce qui justifierait l’interdiction.
Cette décision a été bien accueillie par la population qui espère qu’elle sera respectée. « J’espère que les policiers vont la respecter. Car, dans mon métier, nous dépensons quotidiennement beaucoup d’argent dans les contrôles de police. Aujourd’hui, comme d’habitude, j’ai été interpellé, mais, étant donné que j’avais la note du commandant en main, j’ai refusé de leur donner de l’argent », raconte un chauffeur de taxi à Libreville.
D’après ce dernier, le racket des policiers serait l’une des raisons de la hausse des prix du transport à Libreville.
SG
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Au terme des neuf premiers d’activité en 2020, la production des gaz industriels a chuté de 25,8% à 310 273 m3. Elle se situait à 418 027 m3 à la même période en 2019. Selon le ministère de l’Économie et de la Relance dans sa note de conjoncture sectorielle, cette baisse a été occasionnée par le « ralentissement de l’activité engendré par la crise de la Covid-19, notamment avec l’arrêt de l’usine enregistré en mai ». Ce qui a favorisé la baisse de la production de l’oxygène, de l’azote gazeux, de l’acétylène qui ont respectivement chuté de 41,6%, 22,2%, et 41%.
Cependant, sur le plan commercial, les ventes n’ont pas suivi cette tendance. Elles se sont traduites par une augmentation du chiffre d’affaires de 2,6%, soit 2 milliards de FCFA. La masse salariale dans le secteur est également en hausse de 2,8% au cours de cette période.
Contrairement à la production industrielle, la production nationale de gaz naturel commercialisé a enregistré une bonne performance au cours de cette période avec une hausse de 10,2% à 343,8 millions de m3 comparativement aux réalisations de 2019 sur la même période. Dans le même temps, le prix de vente moyen du gaz naturel pratiqué sur le marché local s’est consolidé de 3,2% à 0,123 dollar le m3.
Ces résultats mitigés dans ce secteur ont été enregistrés dans un contexte où le Gabon mise sur son potentiel gazier pour atteindre ses objectifs de diversification de la filière hydrocarbures et de son économie. Pour le Premier ministre, cette ressource est l’un « des nouveaux relais de croissance » devant permettre au Gabon d’accélérer la transformation de son économie dans les trois prochaines années, dans un contexte de chute des productions pétrolières.
Le Gabon détient d’importantes potentialités gazières avec des réserves prouvées de gaz naturel à hauteur de 28,3 milliards de mètres cubes selon les données de la direction générale du Trésor français. Malheureusement, ces ressources demeurent sous-exploitées.
SG
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À l’issue des élections sénatoriales des 30 janvier et 6 février prochains, 67 sénateurs siégeront au Parlement gabonais. Mais seuls 52 seront élus. Les 15 autres seront nommés par le président de la République. Ce changement est prévu dans un projet d’ordonnance adopté lors du Conseil des ministres, tenu le 22 janvier dernier.
Ce texte, qui abroge la loi organique du 15 avril 1996 relative à l’élection des sénateurs, « prévoit que les sénateurs nommés sont désignés par décret du président de la République parmi les personnalités ayant honoré le service de l’État, âgées de quarante (40) ans révolus, jouissant de leurs droits civils et politiques et n’étant frappées d’aucun cas d’incapacité par la loi », indique le communiqué final du Conseil des ministres.
« Cette disposition permet de renforcer le niveau de compétence du Parlement, ce qui est nécessaire compte tenu de la technicité de plus en plus élevée des dossiers », justifie le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha. Plus d’efficacité avec moins de moyens: car le nombre de sénateurs passe de 102 à 67, soit une réduction de près de 35%.
En annonçant pour la première fois, sa volonté de réduire le nombre de sénateurs en 2018, les autorités avaient clairement affiché l’objectif d’alléger le dispositif parlementaire et de réduire le train de vie de l’État. Il faut dire qu’avec 48,5 millions de FCFA par an, le Sénat a, par exemple, le salaire moyen le plus élevé des institutions du Gabon.
Un autre projet d’ordonnance adopté au cours du même Conseil des ministres modifie le corps électoral. Ce texte, qui remplace la loi du 15 avril 1996 portant dispositions spéciales relatives à l’élection des sénateurs, dispose que le collège électoral est désormais composé uniquement de conseillers municipaux et départementaux. Les députés qui, en vertu de l’ancienne législation, faisaient partie de ce collège électoral en sont désormais exclus.
Pour l’instant, l’opposition n’a pas réagi à ces réformes. Mais on sait que certains acteurs politiques, qui jugent « cette institution inutile dans un système centralisé comme le Gabon », ont souvent milité pour sa dissolution pure et simple. C’est le cas de Jean-Christophe Owono Nguema, lui-même élu sénateur en 2014 sous la bannière de l’Union nationale.
Sandrine Gaingne
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La relancer du secteur des BTP (bâtiments et travaux publics) fait partie des batailles que devra mener le Gabon pour accélérer la transformation de son économie. « Cela fait plusieurs années que notre bâtiment va mal, et nous devons y remédier dans les deux prochaines années. De nombreux emplois directs et indirects en dépendent », a indiqué le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, en présentant le plan triennal (2021-2023) d’accélération de la transformation du pays au cours du séminaire gouvernemental tenu le 18 janvier dernier.
Ce secteur d’après le ministère de l’Économie est en baisse d’activité du fait du recul de la commande publique, l’arrêt de certains chantiers et la pandémie du coronavirus. Selon les données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, à fin septembre 2020, le segment BTP a enregistré une baisse de son activité de 35,7% à 44,3 milliards de FCFA comparativement à la même période en 2019.
Alors pour inverser la tendance, les autorités prévoient de reprendre en main « la production des matériaux de construction pour faire baisser le coût des intrants et maximiser la valeur ajoutée locale dans cette filière ». Selon Rose Christiane Ossouka Raponda, il faudra en plus « une relance vigoureuse et efficiente des chantiers immobiliers publics à l’arrêt ».
Le chef du gouvernement annonce par ailleurs, le lancement futur d’un programme de mise à disposition de parcelles viabilisées, pour faciliter l’investissement et la construction par les particuliers eux-mêmes.
SG
Accusé de polluer l’environnement, le pétrolier franco-britannique Perenco devra réparer les incidents causés par ses installations dans le pays. La décision a été prise au cours d’une rencontre tenue les 25 et 26 janvier dernier entre la direction de l’entreprise et des membres du gouvernement dont les ministres en charge du Pétrole, de l’Environnement, et de la Justice.
Le directeur général de Perenco, Baptiste Breton, qui ne nie pas les accusations portées contre sa structure, s’est engagé à mettre tout en œuvre pour la réparation des dégâts causés. Concrètement, l’entreprise devra prendre des dispositions pour limiter les effets de la pollution, procéder à des opérations de dépollution et dédommager les populations impactées par ces incidents, a-t-on appris au ministère en charge de l’Environnement.
Ici, l’on soutient qu’au cours de l’année 2020, les activités de cette société ont causé des dommages « importants » à l’environnement à cause des fuites observées sur son réseau de transport des hydrocarbures. Il est aussi reproché à Perenco, un déficit de transparence et de dialogue.
Premier producteur de pétrole dans le pays, Perenco opère au Gabon depuis 1992. Mais depuis quelque temps, l’entreprise est dans le collimateur du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG). L’accusant de polluer l’environnement dans le département d’Etimboué dans l’Ogooué-Maritime, ROLBG a déposé une plainte au tribunal de Port-Gentil pour exiger le départ du pétrolier franco-britannique de cette localité.
Pour éviter de tels problèmes à l’avenir, le ministre du Pétrole, Vincent de Paul Massassa, a annoncé la mise en place d’un cadre de coopération pour un meilleur suivi des activités d’exploitation pétrolière dans le pays.
SG
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