Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Dans sa Lettre de Recherche du mois de février, la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) révèle que depuis le 1er mars 2019, date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation des changes dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), elle reçoit des pressions des missions diplomatiques qui ne veulent pas se conformer.

Selon la Beac, à la suite d’une séance de travail avec les chefs de mission diplomatique, le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli (photo), a émis une lettre circulaire qui octroie des facilités de retrait de devises aux chefs de mission diplomatique, diplomates et assimilés, en leur accordant un délai de trois mois pour apporter des justificatifs à leurs retraits de devises pour les besoins de voyage. Nonobstant ces dispositions, « certaines représentations diplomatiques continuent de vouloir se soustraire de l’application de la réglementation des changes en sollicitant des exemptions pour effectuer des retraits de devises sur les comptes en devises ouverts dans les banques de la Cemac », affirme la banque centrale.

En réalité, « il a été constaté qu’avant l’entrée en vigueur du nouveau règlement, les représentations diplomatiques et consulaires jouissaient de la latitude de retirer de leurs comptes en devises des espèces en devises pour couvrir leurs besoins ou alimenter le marché. Une pratique qui est contraire à la réglementation », déclare la Beac.

Toujours selon la même source, la disposition réglementaire qui vise à éviter la circulation d’une autre monnaie que le FCFA dans la Cemac est mal interprétée par certaines représentations diplomatiques et consulaires accréditées dans les différents pays de la Cemac. « Pour ces structures, cette disposition entrave leur bon fonctionnement et porte préjudice à leur personnel. En outre, elles évoquent les dispositions de la Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États pour s’exempter de l’application de la réglementation des changes », apprend-on de la banque centrale.

Sylvain Andzongo

L’Office national de l’emploi (ONE) Gabon vient d’injecter 328 jeunes gabonais dans l’entrepreneuriat afin de leur permettre de mettre en place leurs activités génératrices de revenus. Après une formation qui a duré deux ans et financée par la Banque mondiale dans le cadre du Projet de développement de compétence et de l’employabilité (Prodece), chacun de ces jeunes a reçu des fonds d’accompagnement pour lancer leurs activités dans plusieurs secteurs, à l’instar de la maçonnerie, la plomberie, la coiffure, la cuisine…

« Le chef de l’État a contracté ce prêt auprès de la Banque mondiale pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes. C’est un grand chalenge et les jeunes ont démontré qu’on pouvait compter sur eux. Et ce n’est pas terminé, le Prodece a prévu un dispositif pour vous accompagner dans la mise en place de votre activité », a déclaré Hans Landry Ivala, directeur général de l’ONE.

Pendant leurs deux ans de formation, les apprentis ONE ont reçu une allocation de subsistance de 80 000 FCFA par mois. En plus, un compte bancaire dans un établissement de microfinance leur a été ouvert, a-t-on appris. Selon l’ONE, le principe de l’épargne bloquée d’un montant de 20 000 FCFA par mois a été retenu dès le 2e mois de payement des allocations afin de motiver les apprentis à aller jusqu’au terme de leur formation, mais surtout de susciter chez ces derniers l’esprit entrepreneurial.

Cette formation a été initiée dans un contexte où le Gabon met en place des stratégies dans le but d’adapter la formation des jeunes au besoin du marché de l’emploi. Question de lutter contre le chômage. Pour accompagner le Gabon dans ce projet entre autres, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, filiale de la Banque mondiale, avait accordé un prêt de 57 milliards de FCFA pour le financement du Prodece.

Ce projet a pour objectif d’enrayer la croissance du chômage qui est grandissant au Gabon. Il vise 6 500 jeunes âgés de 18 à 34 ans sur une période de 5 ans, soit 3 500 diplômés des écoles d’enseignement technique et de formation professionnelle et 3 000 jeunes déscolarisés.

Brice Gotoa

5352 nouveaux agents pourraient grossir les rangs de la fonction publique au cours de l’année 2021 selon les prévisions du gouvernement, apprend-on en parcourant la loi de Finances de l’année en cours. L’État a en effet plafonné à 106 990 le nombre de personnes devant travailler principalement au sein des ministères, au cours de cette année contre 101 638 l’année dernière.

Cette hausse des effectifs entraine sans surprise la hausse des prévisions de la masse salariale qui passe de 661 milliards de FCFA en 2020 à 685,1 milliards de FCFA dans la loi de finances 2021. En augmentation d’un peu plus de 24 milliards de FCFA.

Dans les détails, il est prévu de renforcer le ministère de l’Éducation nationale de 2187 agents pour une masse salariale en hausse de 8,9 milliards de FCFA. Le ministère de la Défense serait renforcé de 1400 agents avec une masse salariale en hausse de 3,4 milliards de FCFA. Le ministère de la Santé pourrait recruter 593 nouveaux agents, tandis que 755 nouveaux agents pourraient rejoindre les rangs des ministères de l’Économie et du Budget. Le ministère de la Culture et des Arts pourrait recruter 433 nouveaux employés et le ministère de l’Intérieur 544 agents...

Malgré la décision prise par le Gabon de geler les recrutements dans la Fonction publique excepté les secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, l’armée, l’on constate que plusieurs autres ministères seront renforcés au cours de cette année.

Toutefois, le gouvernement précise que « la hausse de la masse salariale au sein des établissements publics et assimilés est désormais conditionnée par la preuve de leurs capacités à autofinancer pendant au moins 15 ans l’augmentation des charges de personnel induite par de nouveaux recrutements ou la revalorisation de leur grille salariale ».

Quelques ministères pourraient cependant voir leurs effectifs réduits, notamment le ministère de la Justice qui pourrait être amputé de 143 agents et celui des Sports de 416 personnes.

D’après le ministre de la Fonction publique, la situation administrative de 5385 agents a été régularisée entre 2019 et 2020 dans la fonction publique.

Sandrine Gaingne

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Le Gabon se dote d’un laboratoire d’analyse pour aliments locaux et importés afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations, a-t-on appris de source officielle. Ce laboratoire qui va ouvrir ses portes eu mois de mars 2021, va mettre fin à l’envoi d’échantillons à contrôler à l’étranger. Il va aussi permettre à l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) de répondre aux attentes des acteurs de la filière agroalimentaire en matière de sécurité et de qualité des aliments destinés à la consommation humaine et animale.

« Au moment où on a plusieurs alertes ou plusieurs produits qui rentrent dans notre pays et où nous sommes en train de nous lancer dans l’accélération de la production locale, il est important que nous ayons un dispositif d’analyse qui nous permet de garantir la sécurité alimentaire des Gabonais, de garantir la qualité des semences et de garantir la qualité de notre supervision vétérinaire », a déclaré le ministre gabonais de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, à l’issue de la visite dudit laboratoire le 6 février 2020.

« Lorsqu’un importateur fera venir sa cargaison, nous avons ce que nous appelons le plan de surveillance sanitaire. Si nous avons une suspicion sur le produit qui est importé, il suffira tout simplement de faire un prélèvement, l’amener au laboratoire alimentaire, de faire différentes analyses sur le produit et au sortir des résultats, nous prenons une décision par rapport à cet aliment importé », a indiqué Maryse Colette Adiaheno, conseiller du directeur général de l’Agasa.

Une surveillance nécessaire dans un contexte où la Zone de libre-échange continentale, qui est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2021, va faciliter la circulation des produits intra-africains.

Construit sur 444 m2, ce laboratoire sera doté à cet effet d’équipements qui répondent aux exigences de la norme ISO 17025 et ISO 9001/2015 parmi lesquels un chromatographe Ultra Performance Liquid Chromatography (UPLC). Cet appareil permettra d’identifier et de quantifier des substances organiques présentes dans les aliments, même à très faible dose. De même, la section d’analyse des métaux lourds sera munie d’un spectrophotomètre à haute performance offrant une fiabilité de résultats de haut niveau, apprend-on.

En plus du laboratoire d’analyses alimentaires, le pôle comprendra un laboratoire de biologie moléculaire et de vitro culture, un laboratoire des sols, un laboratoire sur les systèmes d’information géographiques ainsi qu’un laboratoire national vétérinaire.

La mise en place de ce laboratoire permet de matérialiser l’ambition, du Chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba, de doter le Gabon d’une agence chargée d’exécuter les politiques publiques en matière de sécurité sanitaire et phytosanitaire.

Brice Gotoa

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Au Gabon, les travailleurs de la Haute Autorité de la Communication (HAC) ont décidé, le 3 février dernier, de durcir le mouvement de grève lancé depuis plusieurs semaines. Ils ont désormais scellé l’entrée de l’organe et empêchent toute activité pour réclamer, entre autres, 12 mois d’arriérés de salaires et de primes.

« La tutelle nous propose le paiement immédiat de trois mois. Nous disons non. Sur 12 mois, nous n’admettons pas cela. Nous voulons notre dû, les 12 mois entiers », a déclaré Armand Mabika, le président du syndicat des travailleurs. Il savoir que la situation financière de la HAC s’est fortement détériorée ces derniers mois.

Selon certaines sources, l’institution paie pour la mauvaise gestion des fonds octroyés par le gouvernement qui aurait décidé de lui couper les vivres. Par exemple, le régulateur n’a pas joué son rôle de surveillant des médias lors des élections sénatoriales. En effet, la HAC n’a pas reçu les fonds nécessaires pour jouer son rôle parce que la Cour Constitutionnelle lui réclame le rapport de gestion d’une somme avoisinant le milliard de francs CFA octroyés pour la surveillance durant les élections législatives et locales d’octobre 2018.

Il faut savoir que Raphaël Ntoutoume Nkoghe, président de la HAC, est soigné après un accident vasculaire cérébral survenu en septembre. Son intérim est assuré par Jean-Louis Mabendi.

Servan Ahougnon

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Sur les six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale), seulement deux sont jusqu’ici éligibles aux opérations de rachats des titres publics de la Beac, un marché secondaire particulier. Il s’agit du Cameroun et du Gabon, les principaux animateurs du marché primaire. Selon « la lettre de recherche de la Beac », le cas du Congo est actuellement en examen.

Enclenchée depuis le 1erseptembre 2020, cette opération vise à procurer jusqu’à 600 milliards de FCFA de financements aux États, à raison de 100 milliards de FCFA par pays. Mais jusqu’ici, souligne « la lettre de recherche de la Beac », seul le « Trésor public gabonais a procédé, courant novembre 2020, à trois (3) émissions d’OTA(obligations du Trésor assimilables)d’un montant global de 72,5 milliards de FCFA, pour lesquelles la Beac a effectué des opérations de rachat à hauteur de 20,74 milliards de FCFA, montant équivalent à la partie non souscrite par les SVT(spécialistes en valeur du Trésor) ».

En clair, cette offre de financements ne fait pas encore courir grand monde, à cause d’un processus jugé complexe. En effet, pour bénéficier des bienfaits de cette mesure proposée par la Beac, pour soutenir les États de la Cemac face aux conséquences économiques de la pandémie du Coronavirus, les États doivent remplir certains critères. Dans le détail, l’État demandeur doit préalablement émettre des OTA d’une maturité inférieure ou égale à 10 ans, avoir enregistré un taux de couverture de la demande d’au moins 50% au terme de l’opération, n’avoir pas rejeté plus de 5% des offres reçues des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), puis justifier de la participation à l’opération d’au moins trois SVT.

Si le montant du financement recherché n’est pas atteint par tout État de la Cemac déclaré éligible à cette facilité et remplissant les conditions ci-dessus, celui-ci peut alors solliciter la banque centrale pour déclencher son mécanisme de rachat des titres, afin de compléter l’enveloppe. La Beac se tourne alors vers les SVT ayant participé à l’opération, pour leur proposer de racheter immédiatement leurs titres à un taux d’intérêt négocié, s’ils souscrivent à la même opération à hauteur du montant restant, mais cette fois-ci au taux d’intérêt moyen pondéré obtenu au terme de l’opération initiale.

Une embellie en vue en 2021

Dans ce deal, les SVT sollicités garantissent de bien meilleures marges bénéficiaires. En effet, non seulement ils souscrivent à un taux moyen pondéré, qui est très souvent supérieur à celui proposé par l’emprunteur au moment de l’appel de fonds initial, mais aussi ils revendent aussitôt les mêmes titres à la banque centrale avec un bonus négocié d’accord partie.

« Au lieu de ce procédé assez compliqué, il aurait été plus simple de racheter les titres détenus par les SVT à des taux incitatifs, afin de leur permettre d’avoir de la liquidité et pouvoir ainsi souscrire aux différents appels de fonds des États. Mais, on comprend bien que pareil procédé n’aurait toujours pas permis à certains États réputés risqués d’obtenir tout le temps la cagnotte recherchée sur le marché. C’est la raison pour laquelle certains vont jusqu’à penser qu’il s’agit d’un mécanisme mis en place surtout pour certains États, qui ont souvent du mal à lever les fonds sollicités sur le marché monétaire (RCA, Tchad et dans une certaine mesure la Guinée équatoriale, NDLR) », tranche un habitué du marché.

Au demeurant, en dépit de ces réserves, le marché secondaire spécial des titres publics devrait davantage s’animer au cours de l’année 2021. D’abord parce que les États lui manifestent de plus en plus de l’intérêt en sollicitant leur éligibilité à ce guichet de financements. Ensuite, parce que les prévisions des opérations de levées de fonds des Trésors nationaux sur le marché monétaire en 2021 sont très importantes. À titre d’exemple, le Gabon, à lui tout seul, ambitionne d’y mobiliser 885 milliards de FCFA.  

BRM

L’État gabonais a décidé d’ouvrir un compte séquestre à la Caisse des dépôts et consignations qui sera alimenté par une partie des taxes reversées ou collectées par les entreprises des groupes Arise et Olam au Gabon, apprend-on à la lecture de la loi des finances 2021. « Ce compte est destiné à garantir le remboursement par l’État du coût des études, des travaux préliminaires, des travaux permanents anticipés et coûts associés de la Transgabonaise dans le cadre du partenariat-public-privé entre la Société autoroutière du Gabon [SAG] », indique le document.

« Si au terme de la phase de développement du projet, le partenaire ou l’État décide de se retirer du projet pour des raisons d’ordre technique, financier et/ou économique dûment justifiées ne permettant pas d’assurer la viabilité du projet, l’État procèdera au remboursement du coût des travaux par le compte séquestre. Si au terme de la phase de développement du projet, le partenaire et l’État n’ont pas décidé de se retirer du projet, les coûts de réalisation des travaux sont intégrés dans le modèle financier du partenaire », explique la loi des finances.

Les conditions d’utilisation du montant versé sur le compte séquestre et son fonctionnement, selon le même texte, sont fixées par voie règlementaire. L’État est autorisé à procéder au nantissement du solde créditeur du compte séquestre au bénéfice des bailleurs de fonds en garantie du financement souscrit par la SAG pour le financement ou refinancement des coûts précités.

Réalisée par la SAG, filiale de Meridiam et d’Arise (la holding fondée par Olam international), la Transgabonaise est longue de 780 km. Ce tronçon routier va permettre l’interconnexion de cinq provinces sur les neuf que compte le pays. Elle partira de l’Estuaire, jusqu’au nord du Haut-Ogooué, dans le sud-est.

Selon la présidence de la République, ce chantier est considéré comme l’un des plus grands d’Ali Bongo Ondimba après la route Port-Gentil-Omboué. Il devrait être achevé en 2023 et son impact sera majeur. Car, cette route permettra le développement des échanges nationaux, la création d’emplois et la naissance de nouvelles opportunités économiques pour les provinces du pays.

Le démarrage officiel du chantier, dont le coût est estimé à plus 600 milliards de FCFA, était initialement prévu pour juillet 2020, puis repoussé par la suite en septembre à cause de la pandémie du coronavirus.

Sylvain Andzongo

Dans la loi des finances 2021, les exonérations de l’impôt sur les sociétés (impôt qui s’applique à l’ensemble des bénéfices réalisés par les sociétés et autres personnes morales) sont étendues aux sociétés de capital investissement ou Private Equity (en anglais). Il s’agit de fonds qui prennent des participations en capital dans des entreprises non cotées en bourse dans le but de financer leur démarrage, développement ou leur cession/transmission d’actifs.  

Selon la loi de finances 2021, cette exonération est accordée aux sociétés de capital investissement qui conservent leurs titres de participation pendant au moins cinq ans ; dont les fonds propres ou les fonds gérés pour compte de tiers investis en capital investissement représentent au moins 60% des ressources de la structure de capital investissement ; qui détiennent des titres de participation de sociétés soumises à l’impôt sur le revenu.

En outre, précise la loi, pendant les cinq premières années de leur activité, cette exonération concerne les sociétés de capital investissement qui investissent dans les entreprises exerçant leur activité dans les domaines de la recherche-développement dans le domaine de la protection de la biodiversité ; l’innovation technologique dans le domaine des produits pharmaceutiques issus de la pharmacopée traditionnelle ; le développement de l’écotourisme ; la transformation locale des matières premières ; le développement et l’innovation dans les technologies de l’information et des télécommunications et le développement des agro-industries.

Au Gabon, pour le calcul de l’impôt sur les sociétés (IS), le bénéfice imposable est arrondi au millier de francs CFA inférieur. Le taux de cet impôt est fixé à 35 %. Ce taux est ramené à 30 % pour les entreprises des secteurs hors pétrole et hors mines et à 25 % pour : les sociétés détentrices de titres de propriété intellectuelle ; la Banque gabonaise de développement ; les entreprises de promotions immobilières agréées pour l’aménagement des terrains à bâtir en zone urbaine et pour la construction de logement socio-économique ; les établissements publics, etc.

Résultats mitigés

L’exonération de l’IS prescrite pour les sociétés de capital investissement intervient dans un contexte où le Gabon a consenti des mesures fiscales incitatives, dérogatoires au droit fiscal commun, pour d’une part, attirer les investissements directs étrangers, développer les secteurs économiques à fort potentiel de croissance et de création d’emplois et d’autre part, améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

Selon le dernier rapport disponible de la direction générale des impôts (DGI), dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire par exemple, il y a eu une création de près de 4000 emplois directs et indirects dans la zone économique spéciale (ZES) de Nkok, entre 2016-2017. La DGI note tout de même que ces emplois restent occasionnels. Dans les secteurs du BTP (construction des infrastructures et logements sociaux), un très grand nombre d’emplois a été créé, mais a aussitôt disparu du fait de l’arrêt des chantiers, conséquences des difficultés financières que connaît l’Etat qui reste le principal client des entreprises intervenant dans ce domaine.

Pire, précise la direction générale des impôts, ces exonérations entraînent également des pertes de recettes pour l’État. C’est en ce sens qu’on les appelle couramment « dépenses fiscales » dans la mesure où elles constituent pour l’État une renonciation délibérée de certaines de ses recettes fiscales pour en principe encourager l’investissement dans des secteurs qu’il juge prioritaires.

Pendant la période 2016-2017, la DGI indique que le montant des dispenses de TVA, par exemple, s’élève à 53,38 milliards de FCFA. Les incitations fiscales ont été en majorité octroyées dans le cadre des marchés publics (soit, 41,71% et 31,82% des dépenses fiscales respectivement en 2016 et 2017), suivent les entreprises du secteur pétrolier (28,10%) et celles installées dans la zone économique spéciale de Nkok (14,76%).

Sylvain Andzongo

Depuis que les Etats de la Cemac ont transmis à la Beac leurs contrats et conventions minières et pétrolières, la banque centrale enregistre avec satisfaction une hausse significative des rapatriement de devises.

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) vient de publier une note selon laquelle, les retombées positives liées au suivi rigoureux des dispositions réglementaires en matière des changes, qui a permis une évolution à la hausse du rapatriement de ces devises, coïncide avec la transmission à la Beac par les Etats de la Cemac de leurs contrats et conventions minières, conformément aux conditionnalités du Programme avec le Fonds monétaire international (FMI).

La Beac a ainsi reçu, entre fin 2019 et septembre 2020, un total de 139 contrats et conventions pétroliers et miniers suivant la répartition présentée suivante : Cameroun (13) ; Congo (40) ; Gabon (28) ; Guinée équatoriale (36) ; Tchad (22) et Tchad (1). « A ce stade, tous les contrats et conventions ont été transmis », révèle la Banque centrale. L’enjeu ici est de permettre à la Beac de mieux maîtriser les mouvements de devises des compagnies qui lui échappent souvent car n’ayant pas connaissance des conventions entre ces multinationales pétrolières et minières et les Etats de la sous–région.

Pourtant, selon Investir au Cameroun, dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle réglementation des changes n° 02/18/Cemac/UMAC/CM entrée en vigueur le 1er mars 2019, il est prescrit que le produit des exportations de 5 millions de FCFA et plus, soit rapatrié dans les 150 jours, à compter de la date d’exportation et que l’ouverture de comptes en devises est désormais soumise à des autorisations préalables. Aussi, cette réglementation institue une taxe de 0,5% applicable sur les transferts hors-Cemac de plus d’un million de FCFA.

Mais, les compagnies minières et pétrolières sont contre l’application de ce dispositif car, estiment-elles, la nouvelle réglementation remet en cause leurs avantages prévus dans les contrats et les conventions d’établissement signés avec les différents États de la Cemac. Ces contrats leur permettent en effet de ne pas rapatrier les devises issues de la vente des ressources pétro-gazières et minières produites dans l’espace Cemac, contrairement à ce que stipule la nouvelle règlementation de change, entrée en vigueur depuis le 1er mars 2019.

Pour la Banque centrale, l'application stricte de cette nouvelle réglementtation éviterait une fuite et une crise de devises dans la sous-région. Pour être flexible, Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Beac, l’institut d’émission des six pays de la Cemac, a signé une décision, le 5 novembre 2020, prorogeant une nouvelle fois d’un an le délai d’application de la nouvelle règlementation de change par les entreprises du secteur extractif.

Au lieu de 31 décembre 2020, cette règlementation ne sera désormais opposable aux entreprises pétrolières et minières exerçant dans la zone Cemac, qu’à partir du 31 décembre 2021. Cette 4e prorogation du délai d’application, après les premiers renvois au 1er septembre 2019, au 10 décembre 2019, puis au 31 décembre 2020, est la conséquence de la pandémie du coronavirus qui a paralysé plusieurs secteurs de l'économie.

A fin novembre 2020, la Beac affiche des rapatriements et rétrocessions des devises d’un montant de de 7 914 milliards de FCFA contre 6 201 milliards de FCFA au 31 décembre 2019, et de 3 277 milliards de FCFA un an auparavant.

Sylvain Andzongo

(Le Nouveau Gabon) – En adoptant la loi de finances 2021, le Parlement a autorisé l’État du Gabon à céder ses actifs dans trois sociétés dans le domaine de l’énergie, la banque et les Télécoms. « Sous réserve de transmission et de la validation des études de valorisation par le Parlement, le gouvernement est autorisé à procéder à la cession des actifs de l’État dans la Société d’énergie et d’eau du Gabon, l’Union gabonaise des banques et Gabon Télécom, au titre de l’exercice budgétaire 2021 ».

Sans expliquer pourquoi l’État pourrait vendre ses parts au sein de ces entreprises, la loi de finances indique juste que « Lesdites cessions d’actifs sont exclusivement réservées aux épargnants nationaux ». En d’autres, les étrangers sont exclus des rachats des parts de l’État et l’exclusivité est réservée aux Gabonais.

Selon le rapport 2018 de la Seeg, dernier rapport disponible, l’État ne détient qu’une seule action au sein de la Seeg. Veolio Africa détient 51% du capital social ; 26,3% c’est pour les sociétés et 22,7% pour les particuliers. Mais des informations non officielles font état de de ce que, l’État gabonais aurait racheté fin 2018 les 51 % de participation de Veolia dans la Seeg pour un montant de 45 millions d’euros (29,5 milliards de FCFA).

L’actionnaire public devrait en plus de l’argent à cette entreprise. Selon le même rapport, en 2018, les impayés de l’État vis-à-vis de la Société d’énergie et d’eau s’élevaient à 64,04 milliards de FCFA. Le conseil d’administration de l’entreprise a qualifié cette dette d’« historique », car la moyenne annuelle de la dette de l’État tourne généralement entre 30 et 40 milliards de FCFA. Cette situation s’expliquerait par le non-respect des engagements pris par l’État dans le cadre des accords qui le lient à la société au titre des arriérés, des paiements de ses consommations courantes et du financement de la mesure de gratuité.

Dans l’Union gabonaise de banque (UGB), filiale du groupe Attijariwafa Bank depuis 2009 et 3e banque du Gabon, l’État contrôle 26,09% des parts du capital tandis que la partie marocaine est majoritaire avec 58,7%. Le reste des parts est détenu par Delta Synergie (5,21%), le Groupe OGAR (4,39%) et les autres (5,61%).

Pour ce qui est de Gabon Télécom, l’État a cédé en 2010, 51% des parts de l’entreprise à Maroc Telecom. Maroc Télécom est désormais majoritaire à 51% et l’État gabonais (49%). L’actionnaire publique doit à cette entreprise une dizaine de milliards de FCFA. Mais nos sources renseignent que l’État n’a pas l’intention de vendre toutes ses parts. Car, il devrait garder un œil sur l’opérateur historique des télécoms dans le pays.

Sylvain Andzongo

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