La pandémie de la Covid-19 a frappé de plein fouet le secteur économique gabonais comme partout ailleurs. Et le tourisme n’a pas été épargné. Selon la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEPF), ce secteur demeure le plus impacté par cette crise sanitaire à fin septembre 2020. Dans cet entretien accordé à la rédaction du Nouveau Gabon, la présidente du Club de tourisme de Libreville (CTL), Jocelyne Halajko, revient sur les difficultés rencontrées par ses membres malgré la reprise des activités. Elle fonde beaucoup d’espoirs sur l’aide financière annoncée par le gouvernement en faveur du tourisme gabonais.
La Nouveau Gabon : Comment le secteur touristique gabonais vit-il la crise sanitaire qui sévit actuellement ?
Jocelyne Halajko : Tout d’abord, il faut savoir que le tourisme au Gabon c’est à 95% un tourisme d’affaires. Depuis le 1er juillet 2020 les hôtels ont pu rouvrir leurs portes mais les visas ne sont toujours pas accordés aux touristes d’affaires ou de loisirs. Quel est le Gabonais qui va aller dormir dans un hôtel ? Bien qu’ouvert, les hôtels sont donc encore vides mais nous devons quand même payer nos charges salariales, d’électricité et nos loyers. Avec quelle recette ?
Depuis le 1er novembre 2020 les restaurants qui ont des salles en intérieur ont pu rouvrir leurs portes mais compte tenu de la crise économique, le Gabonais a d’autres préoccupations que d’aller manger au restaurant !
Quant aux établissements de nuit fermés depuis mars 2020, ils sont sans ressources et sans aide. Nous avons l’impression que maintenant que ces autorisations d’ouverture ont été accordées, le gouvernement occulte les mois de fermeture complète. Et c’est très dur pour nous de survivre.
« Chacun a fait de son mieux pour conserver son outil de travail en injectant des fonds propres et/ou en s’endettant pour réussir à subsister mais, comme vous le savez, les crédits sont chers et nous n’avons comme tout le monde aucune visibilité sur un retour à la normale. »
Chacun a fait de son mieux pour conserver son outil de travail en injectant des fonds propres et/ou en s’endettant pour réussir à subsister mais, comme vous le savez, les crédits sont chers et nous n’avons comme tout le monde aucune visibilité sur un retour à la normale. Comment s’engager dans un remboursement honorable ? Nous avons beaucoup de mal à envisager un avenir de manière sereine dans un secteur déjà bien codifié.
Vous comprendrez donc que tant que les touristes d’affaires ne pourront pas revenir au Gabon, c’est tout un pan de cette économie qui restera paralysé.
LNG : Comment relancer le tourisme d’affaires et de conférence dans un tel contexte ?
JH : Dans le monde entier, le tourisme d’affaires et de conférence est terriblement impacté. Le Gabon n’échappe pas à cette fatalité et ne pourra en sortir qu’en permettant les déplacements internationaux. Ceci n’est pas de notre ressort mais des accords de réciprocité entre pays.
LNG : A combien sont chiffrées les pertes pour les entreprises, pour l’emploi?
D’après une étude auprès des membres du Club de tourisme de Libreville (CTL), nous estimons à 4000 le nombre d’employés impactés dans notre secteur. Non renouvellement de CDD (contrats à durée déterminée), chômage technique ou partiel… Ces chiffres ne sont que des estimations. Malheureusement, nous pensons que dans un avenir très proche les chiffres de chômage risquent d’être plus élevés.
« Le Royal Palm, l’Adresse, Le Lokua, Le Cactus et bien d’autres… Autant d’établissements fermés aujourd’hui. Rouvriront-ils ? »
Le Royal Palm, l’Adresse, Le Lokua, Le Cactus et bien d’autres… Autant d’établissements fermés aujourd’hui. Rouvriront-ils ?
Nous estimons aujourd’hui qu’en moyenne, les opérateurs du secteur du tourisme sont en baisse de 80% de leur chiffre d’affaires.
LNG : Le gouvernement a promis un accompagnement financier aux acteurs du secteur. Qu’en est-il aujourd’hui ?
JH : Notre secteur n’a bénéficié d’aucun accompagnement financier de l’Etat. Aujourd’hui, le gouvernement est conscient que le tourisme est un des piliers de la relance économique post pétrole. Il cherche donc de nouveaux investisseurs étrangers pour financer des projets touristiques au Gabon. Notre ministre de tutelle, M. Pascal Houangni Ambouroue a reçu récemment les ambassadeurs du Royaume d’Arabie Saoudite et du Liban dans ce sens.
Comment peut-on envisager de faire venir au Gabon de nouveaux investisseurs sans préalablement aider à maintenir ceux qui ont déjà investi depuis de nombreuses années dans ce secteur ? Ceux qui ont cru en ce tourisme, ceux qui l’ont accompagné lors des Rencontres nationales du tourisme en juillet 2019, ceux qui l’ont aidé dans la mise en place de la Stratégie nationale du tourisme au Gabon ?
« Les banques voudraient bien nous prêter mais comme nous, elles n’ont aucune visibilité. Ce dont nous aurions besoin c’est d’un réel accompagnement financier. En don et non en prêt. »
Nous sommes les oubliés du système aujourd’hui alors que nous sommes les meilleurs porte-paroles et les fondations de ce tourisme de demain. Les banques voudraient bien nous prêter mais comme nous, elles n’ont aucune visibilité. Ce dont nous aurions besoin c’est d’un réel accompagnement financier. En don et non en prêt.
LNG : Le groupe de travail sur la relance de l’économie post pandémie commis par le gouvernement table sur un plan de relance du secteur, évalué à 8,15 milliards de FCFA. De votre point de vue, est-ce réaliste ?
JH : Pour sauver le tourisme d’aujourd’hui, il faut accompagner les opérateurs existants actuellement avant d’en faire venir de nouveaux. Pour cela, le CTL a estimé à 10 milliards de Fcfa le besoin du secteur. Et entre mars et octobre 2020, les dettes des membres du CTL (une cinquantaine) sont estimées à 4,2 milliards de Fcfa. Ces dettes ont été contractées pour le fonctionnement des structures.
Nous n’avons absolument aucune idée de ce qui est prévu de faire avec cette enveloppe de 8,15 milliards de Fcfa. Nous réfléchissons tous les jours à comment développer ce secteur qui à notre sens n’est qu’au stade embryonnaire.
Des mesures pédagogiques de longue haleine doivent être mises en place pour que tout le peuple gabonais soit conscient du bien-fondé de la démarche et des retombées possible sur les collectivités locales sur l’ensemble du territoire.
Nous pensons par exemple qu’introduire un volet tourisme dans le programme d’éducation civique dès les premières années de scolarisation des enfants serait un bon moyen de préparer les générations futures à la connaissance du potentiel touristique de leur pays, à l’accueil de l’étranger comme une manne.
Les Gabonais ne connaissent que la province d’où ils sont originaires. Lorsqu’ils ont un peu de temps et de moyens c’est pour retourner dans leur village, mais pas pour découvrir leur pays et c’est dommage.
LNG : Qu’envisagez-vous pour développer le tourisme intra-africain ?
JH : Nous avons à notre disposition aujourd’hui des moyens de communication qui nous permettent en quelques clics sur nos ordinateurs d’interpeller le monde entier. Parmi les objectifs de la relance du tourisme intra-africain, il serait bon d’envisager un budget pour aider les opérateurs du tourisme dans cette communication et proposer ainsi à nos voisins de venir nous rendre visite.
Baisser le cout des vols (des taxes aéroportuaires) et assouplir les conditions d’entrée dans nos différents pays. Nous, opérateurs nous sommes prêts à réduire nos prix pour favoriser cette incitation.
La superficie de l’Afrique est de 30,35 millions de km2. Elle est plus grande que l’Union européenne, la Chine et les Etats-Unis d’Amérique réunis. Nous sommes conscients que ce réservoir est un immense potentiel. C’est pourquoi le CTL fait partie aujourd’hui d’un forum de réflexions qui s’appelle : Réseau africain des professionnels du tourisme. L’objectif de ce groupe est de fédérer les actions pour promouvoir des échanges d’expériences. C’est un bon signe pour l’avenir.
Nous espérons que l’ouverture de la Zone de Libre-échange de continentale africaine (ZLECAf), le 1er janvier 2021, nous offrira des opportunités dans ce sens.
LNG : Le Cameroun, récemment, a décidé de promouvoir le marché du birding (les amateurs d'oiseaux). Le Gabon envisage-t-il également de développer ce type de tourisme spécialisé qui est en forte progression dans le monde?
JH : La pandémie de la Covid-19 a eu cela de bon qu’elle nous a obligé à faire preuve d’innovation pour tenter de se démarquer. Le birding comme vous dites est une des possibilités. Bravo au Cameroun de tenter de développer ce marché. Nous pouvons en faire autant voire plus.
« La pandémie de la Covid-19 a eu cela de bon qu’elle nous a obligé à faire preuve d’innovation pour tenter de se démarquer. Le birding comme vous dites est une des possibilités. Bravo au Cameroun de tenter de développer ce marché. Nous pouvons en faire autant voire plus. »
Le parc national d’Akanda est une aire naturelle protégée situé au nord-est de Libreville au Gabon. Il a été créé en 2002. Bordé par les baies de la Mondah et de Corisco, ce parc présente un paysage de mangrove, riche en espèces aquatiques, en amphibiens et en oiseaux. C’est le site le plus important du Gabon pour les oiseaux migrateurs. Des tortues marines fréquentent aussi les eaux du parc. Sans oublier le tourisme de pêche.
LNG : Quels sont à votre avis les principaux atouts du tourisme gabonais comparé à d’autres pays ?
JH : Lorsque l’on va enfin sortir de cette pandémie, il faudrait être prêts à recevoir les voyageurs qui vont avoir envie de grands espaces sauvages. Après tous ces mois de confinement en Europe et ailleurs, le Gabon sera une destination recherchée par les touristes qui veulent découvrir la nature.
« Lorsque l’on va enfin sortir de cette pandémie, il faudrait être prêts à recevoir les voyageurs »
La Gabon se distingue par ses 880 Km de côtes et possède une faune et une flore particulièrement riche et attrayante avec des espèces que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Le Kob par exemple dans le parc de Moukalaba Doudou (province de la Nyanga).
On peut voir au Gabon des éléphants et des hippopotames se baigner dans la mer, des tortues Luth pondent sur nos plages, des baleines venir mettre bas au large de nos côtes.
Autant d’atouts spécifiques à notre beau pays qui peuvent intéresser de nombreux touristes en recherche d’évasion.
Propos recueillis par Sandrine Gaingne et Brice Gotoa
La masse salariale du secteur public à fin septembre 2020 s’est inscrite en baisse (-1,4%) pour se situer à 487,1 milliards de FCFA, selon la note de conjoncture sectorielle de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEPF). Ce repli est lié à la baisse conjointe de la solde permanente de (-1,3 %) et de la main-d’œuvre non permanente (MONP) (- 4,7%). Cette dernière se situe à 23 milliards de FCFA en 2020.
La tendance baissière sur les neuf premiers mois de l’année est conforme aux objectifs du gouvernement qui cherche à maitriser la masse salariale et à baisser les effectifs. À fin septembre 2020, les effectifs du secteur public se situent à 101 255 agents contre 103 703 à la même période en 2019 avec notamment une diminution des effectifs de la fonction publique (-1,8%) et de la main-d’œuvre non permanente (-5,9%).
En fait, ces dernières années, le gouvernement a décidé du gel des recrutements dans l’administration publique et de la mise à la retraite systématique des agents atteints par la limite d’âge. Cette réforme concerne la quasi-totalité des administrations, excepté les secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, la sécurité.
Tout de même, selon la ministre en charge de l’Emploi, Madeleine Berre, la situation administrative de 5385 agents publics a été régularisée entre 2019 et 2020. Cette régularisation va se poursuivre en 2021.
SG
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Selon les données de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale (DGEPF), l’activité ferroviaire a consolidé à fin septembre 2020, ses performances au regard de l’évolution de ses principaux indicateurs.
En effet, malgré une baisse importante du nombre de passagers transportés (-58,4%) par la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) « pour cause d’interdiction de déplacements au départ du Grand Libreville dans le cadre des mesures barrières de lutte contre la Covid-19, cette branche d’activité a enregistré une hausse de 27,2% de volume global des marchandises acheminées par rails, soit 6,7 millions de tonnes », explique la DGEPF.
Cette embellie est consécutive à la bonne tenue du trafic manganèse (90% du total), apprend-on. Au cours de la période sous revue, la production de manganèse a enregistré une hausse de 24,1% et 41% pour les exportations.
Ces différentes prestations ont généré un chiffre d’affaires de 66 milliards de FCFA, en hausse de 13,8% par rapport à la même période en 2019. Le chemin de fer gabonais, vieux de plus de 40 ans, est géré par la Setrag, filiale du minier français Eramet.
SG
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Le ministre gabonais en charge de la Pêche, Biendi Maganga Moussavou, a reçu, le 22 décembre 2020, des mains du secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (Cebevirha), Bernard Boutsika Ngavet, une pondeuse à glace et une chambre froide pour équiper le centre de pêche de Franceville. Cette institution de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cemac) encourage les efforts du gouvernement gabonais en matière de développement du secteur.
« La contribution de la Promotion de la pêche continentale et de l’aquaculture en zones Cemac (PPCA Cemac) pour l’acquisition de ce matériel est de 25 millions de francs CFA. Il est composé d’une machine à glace d’une production d’une tonne par jour et d’une chambre froide d’un volume de stockage de169,4 m3 », a détaillé Bernard Boutsika Ngavet
Ce don vient à point nommé dans un contexte marqué par une implantation des centres de pêche dans plusieurs localités du pays notamment Franceville, Cocobeach, Makokou et Mouila. « Nous sommes très heureux qu’après notre sollicitation la Cebevirha ait répondu favorablement. Dans quelques semaines nous allons partir à Franceville pour installer ce matériel à l’intérieur du centre de pêche de Franceville », a indiqué Biendi Maganga Moussavou.
Selon Bernard Boutsika Ngavet, ce matériel devrait entrainer 6 emplois directs, une trentaine d’emplois indirects et améliorer les conditions de production et les revenus des acteurs.
Brice Gotoa
Suite aux réactions mitigées qu’a suscitées le projet de loi sur la révision de la constitution au Gabon, Jessye Ella Ekogha, le porte-parole de la présidence de la République a tenu à apporter quelques précisions.
« Tout d’abord, cette modification a été voulue par le chef de l’État. Il ne doit y avoir, à ce sujet, aucune ambigüité. Ensuite, il ne s’agit pas de modifier substantiellement la Constitution comme j’ai pu le lire ou l’entendre ça ou là. Mais tout simplement de préciser la Constitution là où elle l’était insuffisamment », a-t-il expliqué au cours de la conférence de presse qu’il a animée ce 22 décembre 2020. Pour le porte-parole, cette proposition de texte est une avancée démocratique au Gabon.
Et s’agissant de la vacance au pouvoir, Jessye Ella Ekogha a souligné que les membres constituant le collège (président du Sénat, président de l’Assemblée nationale et le ministre de la Défense) devant remplacer le président de la République en cas d’indisponibilité n’ont pas été choisis au hasard.
À l’en croire, l’objectif était de renforcer l’aspect démocratique. Raison pour laquelle le président de l’Assemblée nationale est présent dans ce collège. Car, le président de l’Assemblée nationale est un élu du peuple et il est de ce fait le représentant du peuple au sein de ce collège.
Le ministre de la Défense quant à lui est là pour la sécurité des populations. Et enfin, le président du Sénat comme son collègue de l’Assemblée nationale apportent la stabilité institutionnelle.
Adoptée en conseil des ministres le 18 décembre, cette proposition de loi sera soumise au parlement.
SG
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L’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a attribué le Prix Senghor-Césaire 2020 à la Fondation Raponda Walker pour la science et la culture du Gabon. Par cette distinction, l’AFP a tenu à honorer le travail de cet acteur du savoir en faveur du rayonnement du français, du multilinguisme et des connaissances au Gabon.
Cette distinction est aussi un hommage rendu à la mémoire et à l’œuvre de Raponda Walker, le premier prêtre et le premier savant gabonais. Ce dernier a marqué le pays par ses nombreux ouvrages sur la culture gabonaise (Les Tribus du Gabon, les Contes gabonais, Les Plantes utiles du Gabon et les Rites et croyances des peuples du Gabon).
Le lauréat du Prix Senghor-Césaire 2020 recevra sa récompense à l’occasion d’une cérémonie officielle au cours de l’année 2021.
Pour rappel, la Fondation Raponda Walker est une maison de culture et d’édition disposant d’un catalogue de plus de 150 titres dans divers domaines du savoir : littératures, sciences sociales, économiques et juridiques. Le sacre de la fondation est tributaire de l’initiative du président de l’Assemblée nationale Faustin Boukoubi en sa qualité de président de la section gabonaise de l’APF, qui a soumis sa candidature aux autres parlements du monde francophone.
Instituée par le Bureau de l’APF en juin 2009, cette distinction est remise tous les deux ans et est destinée « à récompenser une personne physique ou morale de l’espace francophone s’étant investie pour la promotion de la Francophonie et pour la diversité linguistique et culturelle », a déclaré Amadou Soumahoro, président de l’AFP.
Brice Gotoa
Les autorités gabonaises veulent trouver une solution adéquate aux difficultés dans le système de production et d’adduction en eau et de fourniture en énergie sur l’ensemble du territoire national. Dans cette optique, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, a échangé, le 21 décembre 2020, avec les responsables de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), de la Société de patrimoine (SP), de la Commission nationale de l’eau et de l’énergie (CNEE), de l’Agence de régulation de l’eau et de l’énergie (ARSEE) et des organisations des consommateurs.
« Nous sommes préoccupés à la fois par la nécessité de faire de la SEEG une entité viable et de faire en sorte que les populations aient accès à un service public de qualité en matière d’eau et d’électricité », a expliqué Alain-Claude Bilie-By-Nzé. Concrètement, il s’agissait pour le gouvernement de savoir quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises du secteur et comment les accompagner dans l’investissement pour accroitre les capacités afin d’améliorer la qualité des services.
Conscient des difficultés que rencontrent la SEEG et la SP, le membre du gouvernement a indiqué qu’il faut des efforts d’investissement dans les infrastructures de production, de transport et de distribution.
C’est après son audition devant les deux chambres du Parlement sur les manquements dans la fourniture de l’eau et de l’énergie qu’Alain-Claude Bilie-By-Nzé a décidé d’initier cette séance de travail avec les acteurs du secteur.
Brice Gotoa
Du fait de la crise sanitaire actuelle, la production de ciment ne s’est pas bien portée au cours des neuf premiers mois de l’année. Ciments de l’Afrique (Cimaf), filiale du groupe marocain Ciments de l’Atlantique (Cimat), leader de ce marché dans le pays et Ciments du Gabon (CIM Gabon) dont la Cimaf est l’actionnaire majoritaire ont enregistré une baisse de performances au cours de la période sous-revue. Selon, la note de conjoncture publiée il y a quelques jours, la production de ciment a régressé de 8,6% pour se situer à 385 123 tonnes contre 421 102 tonnes au cours de la même période en 2019.
« Cette contreperformance résulte des effets négatifs des mesures gouvernementales pour lutter contre la propagation de la pandémie du coronavirus, qui a impacté l’activité de construction au cours du second trimestre. On note néanmoins une forte remontée de la production au cours du troisième trimestre », explique cette même source.
Sur le plan commercial, les ventes de ciment ont reculé de 6,8% à 385 655 tonnes, induisant un chiffre d’affaires de 27,9 milliards de FCFA, en baisse de 6,4% par rapport à fin septembre 2019. Les ventes ont progressé fortement au cours du troisième trimestre, générant une remontée du chiffre d’affaires.
Aussi, la baisse des effectifs de 3,5 % sur la période d’analyse a eu un impact sur la masse salariale. Cette dernière s’est contractée à 12,8% pour se situer à 1,2 milliard de FCFA contre 1,09 milliard de FCFA en glissement annuel.
Notons que la Cimaf qui a investi ces cinq dernières années, près de 61 milliards de FCFA dans la production de ciment au Gabon, a lancé au mois de septembre dernier, une ligne de production de ciment d’une capacité de 350 000 tonnes, située à Owendo. Ce qui permettra d’accroitre la capacité de production de ce produit à 850 000 tonnes par an au Gabon.
SG
Le ministre du Commerce, des petites et moyennes Entreprises et de l’Industrie, Hughes Mbadinga Madiya, a procédé le 19 décembre à l’inauguration de l’antenne locale de Junior achievement Gabon (JA Gabon) à Lambaréné dans la province du Moyen-Ogooué. Après Libreville, Mouila et Tchibanga, 90 jeunes de Lambaréné vont être formés par l’incubateur national, aux métiers de la pêche et de la pisciculture. Ils bénéficieront en plus d’un accompagnement du ministère des PME.
« Durant 3 ans nous allons former 720 jeunes sans qualification et sans emploi dont 90 à Lambaréné aux métiers de la pêche et de la pisciculture en alternance et nous comptons sur les coopératives pour nous appuyer dans ce sens et insérer les jeunes durant une année », a déclaré Radia Garrigue, directrice exécutive de JA Gabon.
Le gouvernement a déjà mis à la disposition de JA Gabon, un local pour héberger l’incubateur et un espace de formation de jeunes sur les métiers de la pêche et de la pisciculture.
Chaque année, 30 jeunes déscolarisés suivront ces formations diplômantes d’une durée de 12 mois en alternance entre l’établissement partenaire et les coopératives ou entreprises. Ce programme intègre également la formation des coopératives à trouver leurs modèles économiques et à avoir une bonne gouvernance.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme « Cap sur l’autonomisation des jeunes », financé par l’État gabonais et l’Union européenne (UE). Il a pour objectif de former des jeunes de 16 à 35 ans à l’éducation financière, l’employabilité et l’entrepreneuriat dans les lycées techniques, centres de formation professionnelle, espaces d’incubation et universités.
Pour rappel, le 27 novembre 2019 une convention de financement à hauteur de 5,5 millions d’euros a été signée entre le gouvernement gabonais et l’UE, suivie le 1er avril 2020 d’un contrat de subvention entre l’UE et JA Gabon en vue de la mise en œuvre de cette formation.
Brice Gotoa
Le Gabon lance le 23 décembre prochain, un centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation dénommé « Institut international de médiation, d’arbitrage et de conciliation » (Iimac) dans le but de régler les conflits commerciaux. Encadré par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada), l’Iimac permettra de mettre à la disposition des entreprises et des investisseurs tous les moyens nécessaires à une résolution amiable et plus rapide de leurs litiges et par conséquent de contribuer à l’amélioration du cadre de l’investissement et des affaires dans le pays.
« L’Institut international de médiation, d’arbitrage et de conciliation se donne la compétence d’aplanir tous différents d’ordre contractuel ou relatif à l’investissement public et, de parvenir de façon consensuelle, et souvent amiable, à la résolution des conflits, d’instaurer une justice privée rapide, plus humaine, de proximité, moins procédurière qui respecte l’État de droit », a déclaré Yvette Ngwevilo Rekangalt, administrateur général de l’IIMAC.
Désormais, les opérateurs économiques ou les investisseurs pourront donc s’appuyer sur le tout le premier centre d’arbitrage et de médiation installé au Gabon pour le règlement des leurs différends. Plus besoin d’aller à l’extérieur du Gabon pour ce type de service. Ils bénéficieront sur place de l’expertise des arbitres et des médiateurs « indépendants et impartiaux ».
« L’institut international de médiation d’arbitrage et de conciliation attache du prix à la qualité des médiateurs et des arbitres qu’il agrée. Ils sont tous, en plein exercice de leurs droits civils, d’une compétence professionnelle éprouvée et, sur tous les plans, sélectionnés et suivis pour leu rectitude morale, leur indépendance et leur impartialité », a indiqué Yvette Ngwevilo Rekangalt.
L’Iimac a également compétence sur l’extérieur et travaille avec des partenaires tels que le Centre d’arbitrage de Genève, le Centre d’arbitrage de Ouagadougou et la Cour commune d’arbitrage et de justice.
Brice Gotoa