Dans le cadre de la nouvelle réglementation des changes en vigueur depuis le 1er mars 2019 dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Banque centrale (Beac), annonce la dématérialisation du processus d’analyse des demandes de transfert de devises hors de la sous-région.
« L’optimisation de ce processus de la dématérialisation a abouti à la mise en production depuis le 1er septembre 2020 d’une plateforme dénommée « eTransfer ». Cette application accessible à tous les acteurs permet aux banques et aux trésors publics de soumettre depuis leurs sites respectifs toutes leurs demandes, qui sont ensuite traitées par la Banque centrale », explique le gouverneur. Il précise qu’eTransfer permet d’assurer la traçabilité et la disponibilité des informations de suivi en temps réel, aussi bien pour les banques, les trésors publics, que les agents économiques initiateurs des dossiers.
Dans le cas particulier des agents économiques et dans le souci de célérité et de transparence, ajoute Abbas Mahamat Tolli, un portail dédié de consultation des dossiers émis a été intégré à cette plateforme. Ce portail dénommé « eTracking » qui est entré en production le 1er novembre 2020, est accessible à tous les agents économiques et aux comptables publics dont au moins un dossier de demandes de transfert est parvenu à la Beac via « eTransfer ».
Ces actions de la Banque centrale vise à prévenir la rareté des devises (artificielle ou non), ayant sévi dans la Cemac en 2019, par exemple. En effet, en mars de cette année-là, Abbas Mahamat Tolli avait fait une sortie au sujet des informations « infondées et totalement inexactes » relayées dans la presse, faisant état d'une crise de devises du fait d’une politique de rationnement entretenue par la Banque centrale.
Sur un ton menaçant, le gouverneur avait déclaré : « La Beac se réserve le droit de mener toutes les actions nécessaires, en particulier l'application des sanctions prévues par la réglementation des changes en vigueur, à l'encontre des banques qui, par leur pratique, entraveraient la bonne réalisation des opérations internationales des agents économiques ».
Abbas Mahamat Tolli avait alors invité tous les agents économiques dont les demandes de transfert seraient rejetées par les banques, au motif de la rareté des devises, d'en informer la direction nationale de la Beac de leur pays de résidence, avec tous les éléments justificatifs. Aux dires de M. Tolli, la Banque centrale dispose d'avoirs en devises permettant de couvrir largement les besoins des économies de la Cemac.
Sylvain Andzongo
Ce 30 octobre 2020, le ministre du Commerce, Hugues Mbandiga Madiya a procédé à la remise des agréments au Tarif préférentiel généralisé CEMAC à six entreprises gabonaises, en présence du PM, Rose Christiane Ossouka Raponda, du président de la Commission de la CEEAC, du représentant-résident de la CEMAC au Gabon, et de plusieurs membres du gouvernement.
Les six entreprises pionnières de ce « Made in Gabon », à l’échelle régionale sont : Chimie Gabon, Soferga, Sogamatec, Sofavin, Pizolub, le Complexe agro-industriel du Gabon. Leurs sésames ouvrent l’accès au TPG CEMAC à plus de 70 produits issus du terroir gabonais qui seront exonérés des droits de douane.
Selon le ministre, Hugues Mbandiga Madiya, «cet événement constitue un moment clé dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale d’industrialisation initié depuis 2013 par le président de la République, Ali Bongo Ondimba ». Laquelle stratégie « permettant au pays de diversifier progressivement sa base de production et de de se doter d’un tissu industriel qui lui permet aujourd’hui d’afficher ses ambitions d’exportation dans le marché commun de la CEMAC », a-t-il précisé.
Le ministre Mbandiga Madiya a également lancé une invite aux entreprises gabonaises à plus d’audace et de créativité. « Je les encourage à soumissionner davantage lors de la deuxième session d’octroi d’agréments qui se tiendra prochainement car l’objectif pour cette année 2020 est de faire agréer plus d’une centaine de produits et cela pour un nouveau positionnement de l’industrie gabonaise dans le contexte communautaire », a-t-il déclaré.
Pour rappel, lors des travaux du Comité régional d’agrément au TAG de la CEMAC en février 2020, 304 produits avaient été évalués. Cet exercice qui vise à booster la croissance et l’intégration de la sous-région, a pour ambition d’atteindre 1000 produits à l’horizon décembre 2020.
L’agrément au TPG CEMAC a été institué en juin 1993. Elle fixe à taux zéro, les produits originaires de la CEMAC. Il constitue par ailleurs, le principal instrument de réalisation de la Zone de Libre-échange, du fait qu’il s’applique à tous les pays de la CEMAC, soit un marché de 52,2 millions de consommateurs.
Marcel Saint-clair Eyene
La Banque de France vient de publier son rapport économique et financier sur la zone CEMAC, UEMOA et l’Union des Comores pour l’exercice 2019. Malgré quelques légères différences, les trois monétaires affichent des indicateurs très semblables.
Dans le cas de la zone CEMAC, sous l’effet de la pandémie de Covid‑19, les perspectives économiques se sont fortement détériorées en 2020, indique le rapport qui révèle par ailleurs que l’activité économique a connu en 2019 une croissance de 2,1 %, en légère amélioration par rapport à l’année précédente (1,8 %), confirmant ainsi le redressement très progressif de la sous‑région, frappée à partir de 2015 par la crise des matières premières.
En matière d’inflation, à l’exception de la Guinée équatoriale (1,2 %) et du Tchad, qui a renoué avec une tendance négative (– 1,0 %), en 2019, le taux reste partout compris dans les autres pays de la CEMAC, entre 2,0 et 2,8 %. Cette situation résulte de la baisse des prix des produits alimentaires dans un contexte de récoltes abondantes.
En effet, les hausses de prix ont été alimentées par celles des biens importés, par la perturbation des circuits d’approvisionnement, par le relèvement de la fiscalité sur certains biens de consommation ou services (logement et restauration notamment) au Cameroun, au Congo et au Gabon, ainsi que par la hausse du coût des transports consécutive à l’instauration de péages routiers au Congo.
Dans le même temps, la production de biens alimentaires (bétail, produits vivriers) au Cameroun a été affectée par des conditions climatiques difficiles et par la persistance des tensions politiques dans les régions anglophones, avec un impact haussier sur le prix de ces biens.
Dans l’ensemble, le faible dynamisme de la demande intérieure et la baisse du coût de l’énergie ont néanmoins joué un rôle modérateur dans la progression de l’indice des prix en CEMAC.
Marcel Saint-clair Eyene
En ces périodes de Covid – 19, Jean Robert Obiang Obiang, le directeur général de la microfinance, Épargne et développement du Gabon (EDG) se satisfait de la stratégie managériale et des ambitions mises en place par son entreprise pour faire face à la pandémie.
Au plus près des PME/PMI, Épargne et développement du Gabon aide tant bien que mal ses 36 814 clients, à vivre moins douloureusement cette calamité inédite. Avec un capital de 655 millions de FCFA, l’entreprise joue un rôle majeur dans la bancarisation et l’inclusion financière dans le pays.
La spécifié de EDG réside dans son apport et son offre de services financiers, de proximité aux populations économiquement faibles et celles exclues du système bancaire classique. L’objectif étant de répondre, dans la mesure du possible, à cette grande problématique et d’y apporter des solutions efficaces, fiables, rapides, et adaptées à leurs besoins tout en essayant de couvrir les villes où les banques commerciales ne sont pas présentes.
Avec les PME/PMI, les très petites entreprises, les porteurs de projets et les agents économiques qui sont dans le secteur informel, un partenariat privilégié a également été initié. Au niveau étatique, la microfinance accompagne les fonctionnaires, les agents de la Main-d’œuvre non permanente (MONP), les retraités CNSS dans les neuf provinces du pays.
L’établissement accompagne aussi le gouvernement sur des projets majeurs comme le Projet de développement des compétences et de l’employabilité (Prodece), qui vise à améliorer l’employabilité des jeunes Gabonais de 16 à 34 ans. Depuis avril 2018, EDG assure la bancarisation des allocations de stage de 6500 jeunes bénéficiaires dudit projet. Son appui est également remarquable dans le projet de l’Office national de l’emploi (l’ONE-Entreprendre). En effet, depuis février 2019, après appel d’offres, EDG a été choisi comme établissement financier pour abriter le fonds ONE-Entreprendre et pour accompagner les différents bénéficiaires.
Pour l’exercice 2021, les autorités gabonaises tablent sur des recettes hors pétrole de 1474,1 milliards FCFA, contre 1101,5 milliards FCFA dans la Loi de finances restrictive (LFR) 2020, soit une hausse de 372,6 milliards FCFA. C’est ce que prévoit la mouture présentée par les ministres en charge du Budget et de l’Economie, au Parlement en début de semaine.
Pour le gouvernement, « Cette augmentation résulterait principalement de l’amélioration des recettes fiscales, à travers la hausse des impôts et taxes directs (+49%) et indirects (+28%), ainsi que des autres recettes, notamment à travers les ventes des biens et services (+100%) et des recettes diverses (+34%) ».
De manière détaillée, la hausse des impôts et taxes directs s’expliquerait par les résultats attendus sur le contrôle fiscal, sur l’impôt sur les sociétés en lien avec la reprise de l’activité économique et les effets positifs de la réforme fiscale dans le secteur forêt (taxe de superficie), ainsi que du renforcement de l’action en recouvrement en 2021.
Quant à l’amélioration des impôts indirects, elle sera soutenue par les perspectives favorables de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans un contexte de reprise de l’activité économique (+2,6%) en 2021 d’une part, de l’amélioration des performances des recettes de portes, soutenue par l’activité économique, la mise en œuvre de la nouvelle fiscalité à l'exportation des produits transformés du bois, la poursuite de la régularisation trimestrielle des droits et taxes de sortie, à la suite des ventes de minerais de manganèse exportés, le déploiement général de l'entrepôt spécial d'hydrocarbures et les effets positifs de la poursuite de l’implémentation de Sydonia World, d’autre part.
Enfin, l’accroissement des recettes diverses, notamment les attributions de produits, s’expliquerait par l’activité économique prévue en 2021 et la création de nouvelles attributions de produits.
Marcel Saint-clair Eyene
Les statistiques de la douane gabonaise citées par le Trésor français révèlent que trois pays sont les principaux fournisseurs des produits importés par le Gabon au cours de l’année 2019.
Parmi ces pays, la France arrive première position avec une part de marché de 24,3%, suivie de la Belgique (10,9%), désormais talonnée par la Chine (10,5%) et le Togo (7,4%). Les achats à la France ont augmenté de 6,5% quand ceux à la Belgique et au Togo ont augmenté de 21% chacun, et ceux de la Chine de 32%.
Globalement, au cours de la période indiquée, l’Europe demeure le principal fournisseur du Gabon avec 48,9% des parts, suivie de l’Asie (23,6% des parts), l’Afrique (18,2% des parts) et de l’Amérique (9,2% des parts).
D’après les chiffres de la douane, les importations gabonaises ont augmenté de 15,7% à 1446 milliards de FCFA en 2019.
Les achats de biens de consommation et de biens d’équipement ont dominé les importations pour représenter chacun un tiers environ des achats à l’extérieur, tandis que les biens intermédiaires représentaient 21% du total des importations du pays en 2019.
L’ensemble de ces postes sont en augmentation en 2019 : +3,9% pour les biens de consommation finale, +39,6% pour les biens d’équipement, +5,4% pour les biens intermédiaires et +8,9% sur l’énergie.
Cette hausse importante des importations de biens d’équipements, qui est le marqueur d’une augmentation de la demande intérieure, s’explique notamment par la reprise des achats des entreprises pétrolières en 2019. Achats qui sont intervenus après des retards de mise en œuvre de certains projets de développement, prévus en 2018.
SG
Les entreprises ayant obtenu un marché dans le cadre du programme de construction de 1100 logements sociaux à Bikélé sont convoquées par la Société nationale immobilière (SNI), renseigne un communiqué de la direction de l’entreprise. Elles sont invitées à se présenter au siège de la SNI avec tous les documents afférents au marché.
Le communiqué de la Société nationale immobilière ne donne pas plus de précisions sur les raisons de cette convocation.
Initié par la société nationale des logements sociaux (ex SNLS), ce programme immobilier est conduit par la SNI et l’UCET (Unité de coordination des études et des travaux).
Ces logements sont construits dans la localité de Bikele, située dans le 3ème arrondissement de la commune de Ntoum, non loin de Libreville. Le site est destiné à accueillir plus de 1000 logements en location-vente (lot Estuaire) et en vente directe (lot Atlantique). Ce chantier a connu plusieurs difficultés ayant conduit à l’arrêt des travaux.
Depuis près de dix ans, la société Pizolub détenue majoritairement par l’Etat gabonais fait face à plusieurs difficultés d’ordre structurel, organisationnel, opérationnel et financier, aggravées par des dettes auprès des banques et des fournisseurs stratégiques. Par ailleurs, cette société de formulation de lubrifiants au capital de 860 millions FCFA est confrontée à la concurrence déloyale que lui livre le secteur informel.
Pour lui éviter une mort certaine, le gouvernement a décidé de relancer en urgence les activités de cette structure. C’est dans ce cadre que s’est tenue, le jeudi 29 octobre, une réunion avec l’ensemble des parties prenantes de l’Etat, présidée par les ministres en charge de l’Economie et du Pétrole (Jean-Marie Ogandaga et Vincent De Paul Massassa respectivement), pour trouver les voies et moyens permettant de sauver cette structure de la faillite.
De ce fait, le gouvernement s’est fixé un délai de deux mois, au travers des audits stratégique, technique, financier et commercial pour arrêter des solutions pérennes devant permettre la relance des activités de Pizolub. Pour les membres du gouvernement, cette entreprise est un outil stratégique qui ne doit en aucun cas sombrer. D’où l’obligation de trouver des solutions idoines pour la sauver.
La société Pizolub a été créée en 1978. Ses activités sont orientées vers la fabrication de fûts métalliques et bidons en plastiques, le conditionnement d'huiles de graissage et des lubrifiants automobiles et industriels.
Sandrine Gaingne
En prélude à l’ouverture des lieux de culte, prévue le vendredi 30 octobre, le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, a échangé ce 29 octobre avec les leaders religieux du pays. Au cours de la rencontre, les différentes parties ont convenu de l’assouplissement et de l'annulation de certaines mesures considérées comme « impossibles à appliquer et qui touchaient à la liberté ou à la pratique cultuelle », selon le Pasteur Francis Mbadinga.
Ainsi, la dîme ne sera plus payée par monnaie électronique (mobile money) comme décidé par le gouvernement le 16 octobre, dans le cadre de la phase 2 du déconfinement. Aussi, le test de négativité à la Covid-19 ne sera plus obligatoire à l'entrée des lieux de culte. Et concernant l’eucharistie, elle sera distribuée aux fidèles à l’aide d’une pince. Le tout doit être fait dans le respect strict des mesures barrières.
Cependant, le gouvernement a attiré l’attention des leaders religieux sur la nécessité de sensibiliser les fidèles sur le respect des mesures barrières et les tests de dépistage. « Il est important que chacun sache son état sérologique. C’est pourquoi nous avons insisté sur la sensibilisation. Il a donc été recommandé aux leaders religieux d’inciter leurs fidèles à faire le test de dépistage », a indiqué le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, à l’issue de la rencontre.
Ce dialogue entre le gouvernement et les confessions religieuses du pays a été organisé sur les instructions du président de la République, Ali Bongo Ondimba. L’objectif étant d’ouvrir de manière concertée les lieux de culte après sept mois de fermeture.
SG
118 pointes d’ivoire d’un poids de 626 kilogrammes ont été saisies à Ambam (une ville de la région du sud du Cameroun à la frontière avec le Gabon) par les services de la douane, rapporte un communiqué officiel rendu public le 28 octobre 2020 par le directeur général des douanes camerounaises, Fongod Edwin Nuvaga.
Ces pointes qui représentent 59 éléphants abattus proviennent du Gabon, une espèce pourtant protégée dans le pays. Ce stock était dissimulé dans une camionnette lors de l’interpellation des trafiquants. D’après les autorités douanières du Gabon, c’est le plus important stock de défenses d’éléphant saisi ces cinq dernières années dans ce pays voisin.
Le trafic d’ivoire est très récurrent dans cette zone dite « des trois frontières ». Et malgré la multiplication des arrestations et des condamnations, cette pratique illégale prospère toujours.