Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

La création du Fonds autonome national d’entretien routier (Faner) a été entérinée le 22 octobre dernier par les différentes Chambres du Parlement gabonais.

Cependant, le texte portant création de cet organe a été adopté en termes non identiques par l’Assemblée nationale et le Sénat. « Ce qui va conduire le gouvernement à convoquer une commission mixte paritaire afin de permettre aux deux chambres de s’accorder », souligne la Chambre haute du Parlement.

Il est question à travers cette commission de permettre aux deux Chambres de s’accorder sur les différents points qui les opposent.

Avant d’être transmis au Parlement, le projet de loi portant création du Faner avait été adopté par le gouvernement en mars 2020. Il vise la mise en place d’un mécanisme de financement sûr, fiable et pérenne, garantissant une disponibilité immédiate des ressources et un paiement rapide et régulier des entreprises engagées dans l’entretien routier.

Le Faner devra de ce fait, administrer les ressources et exécuter les dépenses relatives à l’entretien du patrimoine routier national qui compte près de 10 000 km de routes principales dont seulement 1 630 km sont bitumés.

Par ailleurs, quatre autres projets de textes ont été entérinés par le parlement le 22 octobre. Il s’agit des projets de création de l’Ordre national des sages-femmes au Gabon, de réglementation des jeux de divertissement, d’argent et de hasard, de réglementation du secteur touristique et enfin réorganisant l’Agence nationale de formation et de perfectionnement professionnels.

SG

Cette semaine, le projet de loi de finances 2021 sera présenté au Parlement pour examen. Il est élaboré dans un contexte particulier marqué notamment par la crise du Covid-19 et la grève des régies financière qui dure près de quatre mois déjà. Ces évènements impactent fortement les caisses de l’État.

L’exercice s’annonce donc difficile pour le gouvernement. Ainsi, pour l’exercice budgétaire 2021, le produit des impôts sur les revenus, les bénéfices et les gains en capital s’établiraient à 120,6 milliards FCFA, contre 190 milliards FCFA prévus dans la Loi de finances rectificatives 2020, soit une baisse de 69,4 milliards FCFA.

Selon le gouvernement, cette baisse s’explique par une activité du secteur pétrolier plus faible (un prix à 39 dollars/baril et une production en baisse de 5%) en 2020 par rapport à celle de 2019 (un prix à 60 dollars/baril et une production en hausse de 13%). Pour rappel, l’impôt sur les sociétés de l’année 2021 compte pour deux tiers, des performances de l’année 2020.

Parallèlement, les recettes non fiscales enregistraient une hausse de 30%, amenant cette catégorie de recettes à 355,2 milliards FCFA, contre 273,5 milliards FCFA prévus dans la LFR 2020. Cette augmentation s’expliquerait principalement par le niveau significatif des participations dans les sociétés pétrolières, des redevances pétrolières et celles issues des concessions, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires.

Marcel Saint-clair Eyene

Le 22 octobre dernier, à la faveur de la cérémonie de présentation du projet d’appui à la diversification de l’économie gabonais (PADEG), financé par la Banque africaine de développement (BAD), le représentant de cette institution au Gabon, Robert Masumbuko (photo), a annoncé le lancement imminent de plusieurs investissements structurants au Gabon.

Il s’agit de la réhabilitation de 17 centres de formation et de perfectionnement professionnels (CFPP) et de lycées dans toutes les provinces du pays, ainsi que les travaux de réhabilitation et d’extension du réseau d’eau de Libreville. Ces deux projets sont estimés à 132 milliards de FCFA.

Faisant l’inventaire du portefeuille de son institution au Gabon, par la même occasion, Robert Masumbuko a indiqué que d’autres projets sont en cours d’évaluation notamment dans les secteurs de l’agriculture de l’énergie et de la forêt.

Le gouvernement accorde une attention particulière au projet de réhabilitation des CFPP. En effet, il vise à améliorer l’employabilité des jeunes et renforcer l’inclusion sociale. Il constitue par ailleurs, une réponse au chômage des jeunes, dont les données affichent des taux de 35,95 % dans la tranche d’âge de 15 à 24 ans, et de 25,9%, chez les jeunes de 25 à 34 ans.

Marcel Saint-clair Eyene

Dans la perspective de la réouverture ce 30 octobre des lieux de culte au Gabon, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a instruit le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, de rencontrer les leaders religieux afin que tout se passe de manière concertée, a indiqué le chef de l’État dans un post ce 26 octobre sur sa page Facebook.

Il faudra cependant que les mesures sanitaires soient respectées, notamment, la mise en place des dispositifs anti-Covid-19 : pas plus de 30 fidèles par culte et présentation obligatoire d’un test Covid-19 datant de moins de 14 jours pour accéder à l’église ou à la mosquée. La dime se paiera désormais par des moyens électroniques (Mobile Money) ou dans une enveloppe fermée.

La réouverture des églises et mosquées est programmée le 30 octobre prochain, mais, le 25 octobre, les leaders catholiques ont défié le gouvernement en ouvrant leurs paroisses pour les cérémonies eucharistiques.

« Nous constatons néanmoins que seuls quelques lieux de culte ont tenté d’ouvrir leurs portes, en bravant les mesures de précaution sanitaire décidées par le gouvernement. J’insiste sur le fait qu’aucun affrontement ou débordement n’a été déploré. Je félicite nos forces de l’ordre qui ont fait preuve d’un grand professionnalisme et de discernement », a affirmé le Premier ministre sur sa page Facebook.

Elle a saisi cette opportunité pour mettre en garde tous ceux qui ont publié des « fake news » tout au long de la journée du 25 octobre. « Nous ne laisserons pas nos forces de l’ordre être impunément diffamées. Nos services sont mobilisés. Des plaintes seront déposées à l’encontre de ces personnes malveillantes », prévient-elle.

Le ministre de l’Intérieur a pour sa part salué le civisme des chrétiens et des responsables religieux ayant respecté les mesures gouvernementales.

SG

Le Gabon recherche des entreprises devant l’accompagner dans l’accélération du processus de transformation de son bois. À cet effet, le ministre des Eaux et forêts, Pr Lee White, a présenté le 23 octobre dernier aux investisseurs canadiens les multiples opportunités offertes par les forêts gabonaises.

« Nous recherchons des entreprises intéressées à apporter la technologie dont nous avons besoin afin de passer de la première à la deuxième puis à la troisième transformation du bois ; des entreprises spécialisées dans l’exploitation des plantations forestières en combinant le bois de plantation avec le bois naturel afin de créer des produits finis, ainsi que des entreprises expérimentées dans la transformation du bois en bâtiment préfabriqué », a-t-il expliqué au cours d’un séminaire en ligne, dont le thème portait sur les opportunités d’investissements en Afrique centrale dans les secteurs de la forêt, des mines, de l’énergie, des infrastructures, du pétrole et du gaz.

En plus de ces multiples opportunités, « nous avons la plus grande population de tortues luths de la planète, il y’a donc là aussi, une possibilité d’investir dans le secteur de l’écotourisme », a-t-il poursuivi.

À noter que depuis que le Gabon a interdit l’exportation des grumes de bois, le nombre d’usines de transformation de ce produit a doublé dans le pays et le volume transformé a triplé. Cependant, à cause des mesures gouvernementales prises en vue de freiner la propagation du Covid-19, l’activité forestière a enregistré des contre-performances à fin juin 2020, causant parfois l’arrêt dans certaines exploitations.

SG

Une information diffusée ce 25 octobre par l’église catholique et faisant état de l’assassinat d’un prêtre par la police gabonaise a été démentie quelques heures plus tard. Dans un post sur sa page Facebook « officielle », l’Église catholique a affirmé avoir été induite en erreur par un chrétien.

Et donc, l’abbé Saturnin est bel et bien en vie dans sa paroisse à Mekambo. En outre, comme le soutiennent certaines sources proches du ministère de l’Intérieur, « aucun prêtre n’a été tué au cours de cette journée. Il n’y a eu aucun affrontement entre l’église et les forces de sécurité, ni aucun débordement. Des fidèles sont sorties pour la prière, mais les forces de sécurité déployées autour des églises n’ont pas été violentes. Tout s’est bien passé », soutient cette source.

À noter qu’une centaine de chrétiens catholiques sont sortis pour le culte ce 25 octobre en réponse à l’appel des évêques du Gabon et contre la décision du gouvernement d’ouvrir les églises et les mosquées à partir du 30 octobre prochain.

SG

L’indice des prix à la consommation des ménages de juillet 2020, publié par la direction générale de la statistique, affiche une hausse généralisée des prix par rapport au mois précédent de 0,4%.

Cette hausse du niveau général des prix par rapport au mois de juin est essentiellement imputable à l’augmentation des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées. Ils affichent une hausse de 0,6%, attribuable principalement aux postes : « tubercules, plantain » qui a augmenté de 5% ; « poissons frais » qui a observé une hausse de 0,8% et « céréale non transformée » dont les prix ont aussi progressé de 0,5% durant cette période.

Les postes « meubles, articles de ménage et entretien courant de la maison » sont également en hausse de 1,7%. Cela, en raison de la hausse des prix des gros appareils ménagers, électroniques ou non, de 3,5% et des articles de ménage non durable, qui observent une hausse de 3,15%. Quant aux biens et services divers, ils observent une hausse de 1,0%, à cause de l’augmentation des prix dans les salons de coiffure et instituts de soins et de beauté, de 3,5%.

En comparaison avec le 1er trimestre, l’augmentation de l’indice est de 1,2%, tandis qu’en glissement annuel, les prix ont augmenté de 1,5%. Par rapport à juillet 2019, les prix des produits locaux (2,1%) et ceux des produits importés (0,7%) sont en hausse.

Le taux d’inflation au cours des douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents (indicateur de convergence communautaire de la Cemac) se situe à 1% pour le niveau national.

Marcel Saint-clair Eyene

L’impact des changements climatiques est de plus en plus visible sur les forêts gabonaises avec notamment des effets directs sur la production des fruits et leur disponibilité. Et l’effondrement de la disponibilité des arbres fruitiers constitue une menace pour la mégafaune des forêts d’Afrique centrale et particulièrement du parc national de la Lopé au Gabon.

C’est du moins ce qui ressort de l’étude menée par des scientifiques gabonais et des experts de l’université de Stirling et dont les résultats ont été présentés le 22 octobre par le professeur John Lee White, ministre des Eaux et Forêts en présence de la délégation de l’Union européenne. C’était à l’occasion de la conférence de presse dédiée aux solutions innovantes en faveur du climat.

Réalisée sur 37 ans, cette étude révèle en effet que ces dernières années, la baisse du nombre de fruits par arbre fruitier dans le parc national de la Lopé au Gabon est palpable. « L’étude met en évidence la baisse de la production fruitière de l’ordre de 81% entre 1986 et 2018, ainsi qu’un affaiblissement depuis 2008, de l’ordre de 11%, de l’état de forme physique des éléphants de forêt frugivores. Cela signifie qu’en moyenne, les éléphants et les autres animaux trouvaient des fruits mûrs sur un arbre sur dix dans les années 1980, mais qu’aujourd’hui ils doivent en chercher sur plus de 50 pour en trouver », a indiqué le professeur Lee White.

Pour le ministre, il est aujourd’hui plus que temps d’agir afin de limiter les dégâts. Raison pour laquelle, « la communauté internationale doit se mettre ensemble pour trouver des accords encore plus forts que ceux de Paris. La COP de 2026 doit vraiment être un moment où le monde mêle ses efforts pour régler le problème des changements climatiques. Les changements climatiques vont avoir un impact beaucoup plus important si on ne trouve pas des solutions. On aura des centaines de millions d’Africains qui vont devenir des réfugiés climatiques et des millions de personnes qui vont mourir si on ne fait pas quelque chose. À cause de cette situation, il n’y aura pas d’avenir pour le pétrole, il n’y aura plus de marchés », alerte-t-il.

Financée par l’Union européenne, cette recherche porte sur l’impact du changement climatique dans les forêts tropicales humides d’Afrique centrale et la menace qui pèse sur les populations d’éléphants dans la région.

SG

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Sur un montant de 559 milliards de FCFA de dette intérieure audités à ce jour par la task force, 370 milliards de FCFA jugés fictifs ont été annulés, selon un nouveau bilan communiqué ce 23 octobre 2020, par Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence de la République.

Soit 129 milliards de FCFA de plus par rapport au montant annulé au 5 octobre 2020. L’on se souvient en effet que les autorités gabonaises avaient annoncé au début de ce mois l’annulation de 241 milliards de FCFA de la dette intérieure injustifiée sur 370 milliards audités.

Cette somme représente les deux tiers soit 70% du stock audité par la task force présidentielle mise en place par le gouvernement. « Et encore, seule une partie de la dette intérieure a été auditée pour l’instant », précise Jessye Ella Ekogha.

L’annulation est décidée sur la base des différents manquements et anomalies relevés par l’équipe de la task force lors des vérifications de terrain et auprès des entreprises. Parmi ces manquements, la passation de marché non conforme avec plus de 90% des marchés examinés passés de gré à gré. Bien plus, l’État a souvent été engagé par des personnes qui n’avaient pas autorité à le faire. L’audit piloté par Noureddin Bongo Valentin, le coordinateur général des affaires présidentielles, a aussi révélé que plusieurs travaux commandés n’ont pas été exécutés, beaucoup de surfacturations évidentes, et le non-respect des engagements fiscaux et sociaux. Les résultats de cet audit donneront un nouveau souffle aux finances publiques gabonaises.

La taskforce présidentielle a été créée le 20 juin 2020. Elle est composée d’experts comptables et de techniciens de la direction générale de la dette, de la direction du trésor, du budget, des impôts, des magistrats du parquet de Libreville et d’agent judiciaire de l’État. Son but est de déceler la dette intérieure réelle et assurer le paiement des créances tangibles des entreprises. L’objectif de l’État est d’assainir les finances publiques, de lutter contre la fraude, d’assurer la transparence et la bonne gouvernance.

Sandrine Gaingne

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Le porte-parole de la présidence de la République, Jessye Ella Ekogha, a animé ce 23 octobre une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le tour d’horizon de l’actualité nationale et internationale et des actions menées par le chef de l’État.

À l’occasion, Jessye Ella Ekogha a félicité le travail abattu par la task force présidentielle. Elle a en effet permis à ce jour d’annuler les 2/3 de la dette intérieure auditée, soit 370 milliards de FCFA sur un montant audité de 559 milliards de FCFA.

Selon Jessye Ella Ekogha, cette performance illustre la volonté du chef de l’État à combattre la corruption, le détournement de fonds publics, l’enrichissement illicite et tout ce qui s’y rapporte. « À certains égards, les travaux de la task force sur la dette intérieure s’inscrivent dans cet effort inédit par son ampleur », a-t-il indiqué.

Pour lui, c’est clair que « l’argent du Gabon doit servir au développement du Gabon et à l’amélioration des conditions de vie des Gabonais. Nulle entorse à cette règle ne saura être tolérée. Le président l’a dit : il sera, sur ce point comme sur d’autres, exigeant et intransigeant ».

Covid-19

Le porte-parole de la présidence de la République s’est également appesanti sur l’évolution de la Covid-19 au Gabon. Tout en se félicitant de la baisse importante du taux d’infections et des bonnes performances enregistrées dans la lutte contre cette pandémie dans le pays, il a insisté sur la nécessité de ne pas baisser la garde.

Il a saisi l’occasion pour passer un message « à tous ceux qui, de manière assez imprudente, appellent à une levée plus brutale, plus hâtive ou plus générale des précautions sanitaires ». « Je ne saurais trop leur conseiller de regarder la situation ailleurs. Des pays où le virus avait, semble-t-il, disparu font face depuis plusieurs semaines à une résurgence subite de l’épidémie », a prévenu le conseiller spécial de la présidence de la République.

Le Gabon à l’international

La distinction reçue par le Gabon dans la filière bois à travers la ZES de Nkok a aussi été abordée. Cette dernière a été classée meilleure zone économique spéciale du monde dans la catégorie bois pour le compte de l’année 2019. L’élection, le 13 octobre dernier, du Gabon comme membre de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU et la célébration de la première édition de la Journée de l’Intégration en Afrique centrale ont également été citées parmi les bons points.

SG

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