Pour soutenir leurs collègues qui ont été interpellés le 30 octobre pour trafics des tests Covid-19, des techniciens du Laboratoire Professeur Gahouma ont entamé le 2 novembre un mouvement d’humeur à Libreville.
D’après des sources au sein du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus, au Gabon (Copil), ces agents biologistes sont accusés d’avoir entre autres fabriqué et délivré illégalement des résultats négatifs à la Covid-19. « Ce qui met en danger la vie des populations. Car, ils peuvent remettre des tests négatifs à des personnes pourtant malades. Je ne comprends pas que leurs collègues puissent les soutenir. Car, c’est que normal qu’ils répondent des faits qui leurs sont reprochés si c’est avéré. Ce genre de pratique ternit l’image du corps médical tout entier », soutient un médecin.
Pour ces agents du Laboratoire Professeur Gahouma, leurs collègues sont victimes d’une injustice car, ils ont été interpellés « pour des facilités offertes à leurs proches pour la réalisation du test Covid. Ce qui est le seul avantage que nous avons en tant que agent biologiste dans ce laboratoire. Il est nécessaire que nous ayons une couverture médicale », confie un des grévistes.
Les techniciens de laboratoire ont été interpellés suite à une enquête de la contre-ingérence (B2). L’enquête suit son cours.
À l’initiative du ministre français des Finances, Bruno Le Maire (photo), les ministres des Finances, les gouverneurs des Banques centrales des pays membres de la zone franc, et les premiers responsables des Communautés économiques régionales de l’Afrique centrale et de l’Ouest, se sont réunis par visioconférence, ce lundi 2 novembre 2020.
La réunion avait pour objectif principal de plancher sur les réponses concrètes à apporter à l’impact sanitaire et économique de la pandémie de la Covid-19, au niveau de l’espace monétaire. L’occasion a également été donnée aux plénipotentiaires de la zone de rappeler l’importance de bénéficier de plans de soutien agréés et coordonnés ainsi que d’une bonne coordination entre les partenaires techniques et financiers notamment, le FMI et la Banque mondiale.
Ils ont en outre insisté sur la nécessité de maintenir une trajectoire de dette soutenable, et de mobiliser des sources de financement à long terme. Dans ce cadre, il a été convenu de l’organisation d’un Sommet sur le financement des économies africaines à Paris, en mai 2021, pour réfléchir ensemble à ce sujet et y apporter une réponse.
Les participants ont enfin souligné la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des mesures permettant de renforcer l’intégration régionale, facteur de résilience et de solidarité des États face aux chocs exogènes, dans un contexte sécuritaire régional difficile et un environnement économique international incertain.
Marcel Saint-clair Eyene
Le ministre de la Justice, garde des sceaux, chargé des droits de l’homme, Erlyne Antonela Ndembet-Damas était face aux députés le 2 novembre 2020 pour présenter le projet de budget de son département ministériel pour l’exercice prochain.
Un projet de budget estimé à 36,5 milliards de FCFA. En hausse de plus de 6 milliards de FCFA par rapport à celui de 2020 qui s’élevait à 30,4 milliards de FCFA. Il intègre l’ensemble des dépenses relatives au traitement des personnels, aux biens et services, aux transferts et aux investissements, et concerne les différents programmes portés par la justice gabonaise au cours de l’exercice prochain.
Selon Erlyne Antonela Ndembet-Damas, l’adoption des budgets sollicités permettra d’atteindre les objectifs fixés par son département ministériel pour le compte de l’année 2021.
Parmi ces objectifs, l’élaboration et l’adoption du droit positif actualisé en cohérence avec les engagements internationaux de l’État, l’amélioration de l’offre juridictionnelle aux populations et la mise en place d’une assistance judiciaire performante d’ici 2023.
Autre objectifs, l’amélioration des conditions de travail des agents et des conditions de détention par la réfection et la réhabilitation des différentes prisons.
Le budget adopté par le parlement devra également permettre au ministère de la Justice de mettre en œuvre la politique nationale en matière des droits de l’Homme, élaborer un corpus juridique national plus égalitaire, par l’adoption des mesures favorisant les personnes les plus faibles. Toutes ces réformes pour une justice gabonaise intègre.
Les Gabonais vivant à l’étranger n’auront plus besoin de se déplacer pour renouveler leur passeport. Ils pourront désormais le faire directement en ligne, a annoncé la direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI).
Pour bénéficier de cette nouvelle offre, il faut il faut résider à l’étranger et être détenteur d’un titre de séjour. Ensuite, les demandeurs devront s’acquitter de toutes les modalités exigées à savoir, remplir le formulaire sur le site de la direction générale de la documentation et de l’immigration, remplir correctement toutes les mentions obligatoires, joindre une copie d’acte de naissance, une photo d’identité couleur sur fond blanc…
La direction générale de la documentation et de l’immigration ne précise cependant pas le montant requis pour la souscription ni le mode de paiement, ni comment le demandeur entrera en possession de son passeport.
Cette innovation entre dans le cadre de la dématérialisation des procédures administratives prônées par le président de la République. Une procédure de renouvellement du passeport à distance qui est aujourd’hui plus que nécessaire dans un contexte où la pandémie de la Covid-19 a limité les déplacements à travers le monde.
Cette réforme a été très bien accueillie par les Gabonais de la diaspora qui espèrent qu’elle va enter en vigueur dans les brefs délais.
SG
Le Gabon mise beaucoup sur les investissements pour relever le secteur économique plombé par la crise actuelle. Pour l’année 2021, les dépenses d’investissement s’établiraient à 483,4 milliards FCFA contre 380 milliards FCFA en 2020, selon les prévisions de la loi de finances 2021 actuellement en examen à l’assemblée nationale.
Cette hausse de 103,4 milliards FCFA s’expliquerait selon les autorités par la volonté de la relance « post Covid-19 » de l’économie et d’achèvement des projets en cours. Ceci se traduit par l’accent mis sur les projets financés sur ressources propres estimés à 231,6 milliards de FCFA (+104%).
En plus des ressources propres, les dépenses d’investissements seront financées par trois autres types de ressources. A savoir, les fonds de concours à hauteur de 17 milliards FCFA, les financements extérieurs pour 232,7 milliards de FCFA et les partenariats public-privé pour 2 milliards de FCFA. La part prévue pour ce dernier point est en chute drastique. Car, de 30 milliards de FCFA dans la loi de finances rectificative 2020, les ressources issues des partenariats public-privé dégringolent à 2 milliards de FCFA.
Ces ressources vont être mises à contribution pour le financement des projets structurants dans le pays parmi lesquels la transgabonaise, dont les travaux ont déjà été lancés, ainsi que les différents projets infrastructurels engagés par le pays.
Cependant, comme le note le FMI dans son rapport d’assistance technique sur l’évaluation de la gestion des investissements publics au Gabon entre 2010 et 2019, l’allocation des ressources pour les dépenses d’investissements est parfois plombée par certains manquements, liés notamment à l’absence d’une planification bien coordonnée. Ce qui limite considérablement l’impact des investissements publics sur la croissance du pays.
Il faudrait donc une meilleure allocation de ces ressources afin que l’investissement public au Gabon joue un rôle moteur sur la croissance du pays au cours de l’exercice 2021.
Sandrine Gaingne
Selon le classement sur l’Index d’attractivité des investissements en Afrique 2020, publié par Africa CEO forum et le cabinet Deloitte, le Gabon est le 2e pays de la zone Cemac (Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale) le plus attractif pour les investisseurs.
Le pays qui arrive au 24e rang sur le plan africain est devancé dans la sous-région par le Cameroun (1er en zone Cemac et 16e en Afrique). Il est suivi par le Congo, la République centrafricaine, le Tchad (tous 36e ex aequo en Afrique), et enfin la Guinée équatoriale (44e).
L’on constate qu’aucun pays de la Cemac ne figure dans le top 10 de ce classement, contrairement à sa soeur de l’Uemoa qui est représentée par deux Etats. Ce qui signifie d'après des analystes que la Cemac a du mal à convaincre les investisseurs sur sa capacité à créer un environnement propice à l’investissement privé.
Ce classement africain pour la 2ème année consécutive est en effet dominé par la Côte d’Ivoire qui se positionne comme le pays le plus attractif selon les investisseurs. Ce pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est suivi du Kenya, Ghana, Sénégal, Rwanda, de l’Ethiopie, du Nigéria, du Maroc. Les derniers de la classe sont Comores, le Lesotho, l’Erythrée et le Burundi.
D’après le cabinet Deloitte, ce rapport est réalisé sur la base des réponses données par les chefs d’entreprises à la question sur l’attractivité des Etats et il n'est destiné qu’à analyser les conditions d'investissement ou la facilité de faire des affaires dans les pays en question.
SG
Le secteur des télécommunications est devenu un important levier de croissance pour l’économie gabonaise. Cette performance est la conséquence des multiples investissements engagés dans le secteur, dont notamment la connexion des principaux centres urbains à la technologie 3G/4G.
En 2019, grâce au déploiement de la fibre optique et aux offres de box internet par les opérateurs, le secteur a enregistré une hausse d’activité dans ses principaux segments. En effet, le nombre d’abonnements au téléphone s’est établi à 3 millions, en hausse de 2,1%, conforté aussi bien par la téléphonie mobile que par le téléphone filaire, ce dernier ayant progressé aussi de 2,1%.
De même, le nombre d’abonnements internet a augmenté de 6,7% à 2,1 millions, grâce à internet mobile (+7%) et à l’amélioration de la couverture réseau via la poursuite des efforts de connexion de nombreux centres urbains à la technologie 3G/4G.
Par ailleurs, le nombre d’abonnements à la télévision satellitaire s’est accru de 1,6% à 337 745 clients, à la faveur des offres promotionnelles d’acquisition des kits (baisse des prix des kits). Résultats, le chiffre d’affaires global du secteur atteint aujourd’hui, près de 250 milliards de FCFA par an.
Les investissements réalisés par les opérateurs au cours de la période ont fortement augmenté (+75,8%), pour se situer à environ 56 milliards de FCFA. Ils ont été orientés vers l’acquisition de nouveaux équipements (fibre optique) et le passage à la 4G en vue de l’amélioration de la qualité des prestations. De même, les opérateurs ont investi dans les installations permettant l’accès des ménages à internet (fibre optique et box canal+). En matière d’emploi, les effectifs ont augmenté de 2,1% à 1028 agents pour une masse salariale quasi-stable à 16,2 milliards de FCFA.
Marcel Saint-clair Eyene
Les agents de la poste gabonaise pourraient entamer dès ce 2 novembre une grève illimitée pour exiger le paiement de leurs arriérés de salaires. Cette décision a été prise par le Syndicats national des agents de la poste (Synaposte) à l’issue de son assemblée générale tenue le 30 octobre dernier.
D’après le Secrétaire général adjoint du Synaposte, Chérubin Claver Byonne, tous les bureaux seront fermés dès ce lundi jusqu’au paiement intégral des trois mois d’arriérés de salaire que leur doit la Poste. Une somme qui leur permettrait de préparer avec sérénité la rentrée scolaire prévue dans quelques jours.
« Nous ne comprenons pas que cette société ait été redressée selon les dires du président directeur général, mais que le succès ne se ressente pas à travers les employés. Des employés qui sont dans la détresse totale car leurs enfants ne peuvent plus être scolarisés », se plaint Chérubin Claver Byonne.
La poste qui traverse une crise depuis plusieurs années est donc en passe de faire face à une nouvelle grève des employés après celle qui a duré 12 mois entre 2017 et 2018. Outre les arriérés de salaires, les employés de la poste dénoncent un management « approximatif » de leur président directeur général. L’on se souvient que ce syndicat avait porté plainte en février dernier contre le PDG de la Poste Michaël Adande pour sa gestion de l’entreprise. Cette plainte n’a pas encore abouti jusqu’à ce jour selon le Synaposte.
SG
Le gouvernement gabonais planche d’ores et déjà sur des pistes de relance du secteur touristique sinistré avec la crise du Covid. Le groupe de travail sur la relance de l’économie post pandémie commis par le gouvernement à cet effet, a esquissé quelques pistes de solutions.
Pour que le secteur puisse se hisser parmi les principaux secteurs contributeurs à la création de richesses et d’emplois du pays, les experts proposent la mise sur les rails d’un nouveau modèle de production et de consommation durables. De ce fait, la relance du secteur s’articule autour de trois composantes : créer une offre touristique innovante et attractive ; encourager le tourisme local et promouvoir la destination Gabon.
Ces différents axes devraient non seulement, permettre de diversifier le tourisme, d’accroître la compétitivité des voyages internes et intra régionaux, d’inciter les entreprises à distribuer des chèques vacances à leurs employés pour stimuler la demande, d’utiliser à plein le potentiel des réseaux sociaux.
La promotion de la destination Gabon et la constitution des fonds spéciaux pour attirer des conférences internationales et des événements, restent également de mise.
Toutefois, la mise en œuvre de ce plan de relance est cependant conditionnée par certains préalables, tempère le groupe de travail. En effet, souligne-t-il, la réussite de ce plan passerait par : le recensement des sites, opérateurs et activités sur l’ensemble du territoire ; le développement des produits innovants (écotourisme, tourisme communautaire, gorilles) ; la promotion et l’encouragement des circuits courts ; l’élaboration et la mise en place d’un protocole sécuritaire et sanitaire dans les sites touristiques et enfin l’aménagement de Zones d’Intérêt touristiques. Quant au coût financier de ces mesures de relance et d’accélération du redressement du secteur. il est évalué à 8,15 milliards de FCFA.
Marcel Saint-clair Eyene
Dans le souci de diminuer sa forte dépendance de l’extérieur, le Gabon envisage de réduire à l’horizon 2022, de 50% ses importations alimentaires qui coûtent actuellement près de 550 milliards de FCFA par an à l’Etat. Pour cela, une stratégie a été adoptée par les autorités, selon le ministre de l’Agriculture Biendi Maganga Moussavou, à l’occasion de la 31e conférence régionale de la FAO.
La stratégie consiste en la mise en place des réformes et mécanismes qui vont permettre de booster la production, la transformation et la consommation locale. Notamment, le développement des zones agricoles à forte productivité dans le but de promouvoir la culture de spéculations vivrières comme la banane, le manioc, le maïs, le riz et le soja, et l’élevage (avicole et porcin) à grande échelle. L’objectif d'ici 2022 étant d’atteindre une production de 20 000 tonnes de riz, 200 000 tonnes de maïs et soja, 51 000 poulets, 18 000 porcs, 40 000 bovins…
Cinq zones agricoles à fortes productivités ont été récemment créées par le gouvernement dans les localités de Kango et Andeme dans la province de l’Estuaire, Idemba et Mboukou dans le Ngounié et Bifoun-Abanga dans le Moyen Ogooué.
Egalement prévu par le gouvernement, le recensement général de l’Agriculture dont la deuxième phase a été lancée il y a quelques semaines. Ce recensement ambitionne d’actualiser les données dans ce secteur, afin de définir et d’ajuster les politiques publiques au niveau national et local. Des données fiables qui permettront de prendre les meilleures décisions pour le développement du secteur agricole.
La nouvelle stratégie prévoit aussi la fixation des prix incitatifs de rachat aux producteurs pour de meilleurs rendements agricoles ; la transformation et le stockage des produits agricoles ainsi que l’installation des aires de quarantaine aux frontières. La formation n'est pas exclue.
Des mécanismes et bien d’autres qui vont permettre, espère-t-on, d’atteindre cet objectif, encourager la consommation locale et réduire ainsi la forte dépendance du Gabon de l’extérieur. Aussi, de créer près de 20 000 emplois dans ce secteur d'ici 2023.
A noter que malgré les mécanismes mis en place jusqu’ici pour réduire la forte dépendance du pays de l'extérieur, les importations globales du Gabon sont croissantes d’années en années. En 2019, elles ont augmenté de 15,7% à 1446 milliards de FCFA selon les chiffres de la douane gabonaise.
Sandrine Gaingne