Le projet de loi des finances 2021 a été présenté au Conseil interministériel du 6 octobre 2020 par le ministre du Budget et des Comptes publics, Sosthène Ossoungou Ndibangoye.
Ce projet, d’après certaines sources, est largement consacré à la relance de l’activité économique et de l’emploi dans un contexte dominé par la crise sanitaire de la Covid-19.
Dans son discours de politique générale prononcé devant le parlement le 4 septembre dernier, le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a indiqué que le projet de budget 2021 s’appuie sur une prévision de croissance située entre 2 et 3% après une année 2020 en net recul. Après cet examen, le texte sera soumis à l’examen du Parlement dans les jours à venir.
Au cours de ce conseil interministériel présidé par le Premier ministre, par visioconférence, plusieurs autres projets de textes ont été présentés par les membres du gouvernement.
Il s’agit des projets de lois autorisant la ratification de l’accord commercial entre le Gabon et l’Afrique du Sud ; la ratification de l’accord sur la non-imposition et la prévention de l’évasion fiscale en matière d’impôt sur le revenu signé avec les Émirats arabes unis et enfin la ratification de la convention entre le Gabon et l’Italie en vue d’éviter les doubles impositions en matière d’impôts sur le revenu et de prévenir l’évasion fiscale.
Pour sa part, le ministre de l’Agriculture Biendi Maganga Moussavou a présenté à ses collègues, le projet de loi sur la politique semencière et végétale au Gabon. Et le ministre de la Culture et des Arts, Michel Menga M’Essone a fait une communication sur la découverte de la grotte d’Irongou.
Sandrine Gaingne
Les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, RCA, Tchad et Guinée équatoriale) ont enregistré un solde budgétaire global (différence entre recettes et dépenses, à laquelle est soustraite l’enveloppe des crédits de TVA à verser aux entreprises exportatrices) déficitaire de 495 milliards de FCFA entre janvier et mars 2020, selon la note sur les finances publiques de la Cemac au premier trimestre 2020, que vient de publier la Banque centrale.
En raison de la pandémie du coronavirus, qui a induit non seulement la baisse des cours mondiaux des principales matières premières exportées par les pays de la Cemac, mais aussi ralenti les exportations desdits produits, le déficit budgétaire, qui est un indicateur « très surveillé dans la zone Cemac », se creuse ainsi de façon substantielle. En effet, souligne la Beac, ce solde affichait un excédent de plus de 15 milliards de FCFA au premier trimestre 2019.
Au demeurant, relève la Banque centrale, tout en maintenant « une politique budgétaire expansionniste, pour soutenir l’investissement et la croissance », les pays de la Cemac ont cependant continué de respecter les engagements « pris dans le cadre des programmes de réformes signés avec le fonds monétaire international (FMI) », au cours de la période de référence.
Cette dernière réalité observée au cours des trois premiers mois de l’année n’est certainement plus valable de nos jours, après le durcissement de la crise au coronavirus dans cet espace communautaire dès la mi-mars 2020, avec l’apparition des premiers cas. En effet, à partir de ce moment-là, les pays ont dû prendre des mesures pour freiner l’expansion de la pandémie. Ce qui a conduit, dès le début du 2e trimestre 2020, à l’adoption des collectifs budgétaires et la réorientation des dépenses publiques.
Il en a résulté qu’au Cameroun, par exemple, le déficit budgétaire, initialement annoncé à 1,5% du PIB suivant les engagements pris avec le FMI, atteindra finalement 4,5% du PIB cette année (986,6 milliards de FCFA). C’est du moins la projection contenue dans la loi de finances rectificative signée le 3 juin 2020 par le chef de l’État, puis entérinée par le Parlement.
Brice R. Mbodiam
La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient de lancer une sélection pour l’acquisition et l’implémentation d’une solution informatique de filtrage, de profilage et de traçage des flux financiers dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad).
Selon la Banque centrale, cette opération rentre dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. « Le processus se déroulera conformément au Règlement n° 01 Cemac/Umac/CM/18 portant adoption des marchés de la Beac, notamment la sélection sur la base du coût de la proposition », indique l’institution bancaire. Elle précise que les soumissions sont obligatoirement accompagnées d’une garantie bancaire d’un montant de 1 million de FCFA. Les dossiers de candidatures doivent lui parvenir au plus tard le 6 novembre 2020.
Cette action de la Banque centrale intervient près de deux ans après une alerte du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), qui a transmis le 27 septembre 2018, un rapport aux autorités des sept pays membres du Groupe : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RD Congo. Dans ce rapport, le Gabac notait « la persistance des lacunes identifiées par les différentes missions d’évaluation » en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme (LBC/CFT).
Ces différentes lacunes, selon le Groupe d’Action, peuvent avoir pour conséquence, outre les sanctions prévues par le Manuel de procédures des évaluations mutuelles, la saisine du Groupe d’action financière (GAFI). Cet organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme « pourrait décider de faire une déclaration publique, faisant ainsi de nos États des pays à risque, voire l’inscription sur la liste noire », signalait alors le Gabac.
À en croire cette institution, le volume consolidé des envois de fonds, au cours de la période 2013-2016, à partir de la Cemac s’établit à 2 228,76 milliards FCFA alors que les réceptions ne se situent qu’à 1 171,92 milliards. Ce qui dégage un écart de 1 056,84 milliards FCFA au cours de la période sous revue.
Sylvain Andzongo
A l’issue d’un travail qui a porté sur un stock de 370 milliards de FCFA de dette intérieure, la Task Force mise sur pied par le président gabonais Ali Bongo a présenté un nouveau bilan. 241 milliards de FCFA, soit environ 70% de la dette auditée, ont déjà été annulés.
Ce résultat est très différent de celui qui avait été produit PwC. La firme internationale d’audit n’avait procédé qu’à des examens sur pièces, des différents marchés publics audités. Elle était même parvenue à déceler 282 milliards de FCFA supplémentaires de dette intérieure... La Task Force est allée plus loin, en associant les compétences de plusieurs administrations publiques, notamment celles en relation avec les finances publiques et la justice, ainsi que plusieurs conseillers techniques.
Son approche justifie aussi qu’on soit parvenu à ces nouvelles conclusions. Ses équipes sont allées sur le terrain pour confirmer l’effectivité des travaux, objets des commandes publiques. Aussi, la solvabilité des sociétés qui se revendiquaient créancières de l’Etat a été examiné. Sur ce point, il était question de savoir si elles avaient payé leurs impôts et autres charges sociales.
Plusieurs griefs et manquements ont ainsi pu être relevés. L’aspect le plus important est la passation de marché non conforme. Plus de 90% des marchés examinés étaient passés en gré à gré, et l’Etat a souvent été engagé par des personnes qui n’avaient pas autorité à le faire. L’audit a aussi révélé beaucoup de surfacturations évidentes, des travaux non effectués, et le non-respect des engagements fiscaux et sociaux.
L’audit de la dette intérieure gabonaise dont les résultats sont connus est un axe important des réformes économiques entreprises par le Gabon. Ses objectifs sont multiples, mais les plus importants, sont une volonté d’assainissement des finances publiques, de rendre effective la transparence et la bonne gouvernance, permettre à l’Etat de tenir ses engagements et lutter contre la fraude.
Les résultats de cet audit qui a été piloté par Noureddin Bongo Valentin, le Coordinateur général des affaires présidentielles, donnera un nouveau souffle aux finances publiques gabonaises. La dette du pays était déjà jugée soutenable par le Fonds Monétaire International. Mais avec cette annulation, le gouvernement gabonais dispose de nouveaux leviers, pour payer la dette « réelle » de l’Etat, rendant ainsi une grande justice à ses fournisseurs et à ses contribuables.
Idriss Linge
Stéphane Bassene est sans doute le garant des restes de la filiale gabonaise du géant pétrolier français Total, au Gabon. Malgré la cession, de plusieurs de ces actifs dans le pays, Total Gabon demeure l’une des entreprises qui comptent sur l’échiquier économique gabonais.
Partenaire au développement pétrolier du pays depuis les années 60, la société figure aussi au premier rang des partenaires du développement durable, par une action soutenue dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la culture, de la diversification économique et de l'écotourisme.
Les résultats de Total Gabon au premier semestre 2020, n'ont rien de brillant. Au cours des six premiers mois de 2020, la société a vu son chiffre d'affaires décliner de 54% à 187 millions de dollars, sous l'effet à la fois, d'une chute du prix de vente moyen de la qualité de brut commercialisée par le groupe, et d'une diminution de 19% de la production en raison, de difficultés opérationnelles, liées notamment à la fermeture des frontières et du déclin naturel des champs. En outre, les multiples cessions d’actifs de la société semblent témoigner du désintéressement progressif de Total pour le pays, regrettent quelques nostalgiques.
La pandémie du Covid-19 est a permis à la société que dirige Joël Lehman Sandoungout de faire étalage de toute son efficacité en matière de transport urbain. En effet, Trans’ urb fait partie des trois compagnies de transports, choisies par le gouvernement, pour mettre en œuvre la mesure de gratuité du transport terrestre dans le Grand Libreville dès l’entrée en vigueur du confinement total.
Ainsi, à l’instar des autres sociétés, depuis le 4 avril 2020, les bus Trans’urb transportent gratuitement les populations sur l’ensemble de la capitale gabonaise. Avec un parc d’environ 280 bus qui desservent en moyenne 120 quartiers au quotidien dans les communes de Libreville et d’Owendo, Trans’ urb joue parfaitement sa partition.
Entre avril et juin 2020, la société a transporté plus d’un million de passagers. Un exploit d’autant plus étonnant que la société, n’avait pas officiellement lancé ses activités. Les commentaires des usagers témoignent du savoir-faire de cette dernière-née des structures de transports publiques du pays.
L’après Covid est presque déjà sur les tablettes de Joël Lehman Sandoungout. La société prépare déjà le lancement de sa phase commerciale qui se matérialisera par la création de plus de 700 emplois et de plusieurs atouts en termes d’efficacité, de modernité et d’innovations au grand bonheur des populations gabonaises.
Le projet d’Olam Palm de construction une usine de production des biocarburants vient de connaitre une avancée. L’entreprise, contrôlée majoritairement par le groupe singapourien Olam international, a reçu le 2 octobre dernier toutes les autorisations y relatives.
C’était au cours d’une séance de travail présidée à Libreville par le ministre de l’Économie et de la Relance, Jean Marie Ogandaga. Le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou et des représentants du ministère du Pétrole y ont également pris part.
Selon les précisions du ministère de l’Économie et de la Relance, il s’agit notamment des copies d’arrêtés élaborés à l’effet de lancer le projet de production du biocarburant, particulièrement les textes autorisant la construction de l’usine.
Le développement de l’industrie du biocarburant vise à diversifier l’économie gabonaise à travers la production d’agrocarburants, de graisses et de margarine. « La production de biocarburant, moins polluant, viendra renforcer la compétitivité de la filière huile de palme et concrétiser l’orientation de notre pays en faveur de la préservation de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques », soutient le ministre de l’Agriculture.
« C’est un projet qui nécessite un investissement assez lourd et nous avons dans nos priorités, l’industrialisation du Gabon », a affirmé Alain Ngadjui, directeur général d’Olam Gabon. L’entreprise exploite deux moulins à huile de palme et une usine de broyage de palmiste dans le pays. Elle se présente comme le plus grand producteur durable d’huile de palme sur une concession d’une superficie totale de 202 000 ha au Gabon.
SG
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Pour relancer le tourisme gabonais secoué par la crise sanitaire actuelle, le gouvernement prévoit d’appuyer financièrement les acteurs de ce secteur. Il s’agit selon Pascal Houangni Ambouroue (photo), le ministre du Tourisme, « de réallouer vers ce secteur en partie », les « crédits octroyés par les bailleurs de fonds ».
Pour le membre du gouvernement, les promoteurs du tourisme doivent également « travailler avec le comité sectoriel qui va être mis en place pour trouver des solutions claires et précises, parce que le gouvernement ne peut pas tout faire. Les instructions du chef de l’État sont de ne pas laisser sombrer un secteur très important pour la relance de l’économie ».
Cet appui des pouvoirs publics n’a pas laissé indifférents ces opérateurs économiques qui, au cours d’une rencontre avec le ministre Pascal Houangni Ambouroue le 3 octobre dernier, ont pris l’engagement de mettre rapidement en place un comité sectoriel pour mieux organiser la reprise de leur activité.
« Le gouvernement a pris conscience que nous avons absolument besoin d’être renfloués financièrement. Car aujourd’hui, on ne tient plus, et si on n’a pas cette assistance financière, beaucoup d’entreprises vont fermer. Et c’est vraiment dommage pour ce secteur qui peut être un véritable pilier pour notre économie, un vecteur d’emploi, de devise », a affirmé Jocelyne Halajko, présidente club tourisme de Libreville.
En plus de cet appui financier, la stratégie du gouvernement pour la relance de ce secteur qui s’impose comme un levier important de la diversification de l’économie gabonaise consiste à identifier des opérateurs dans le but de nouer des partenariats pour développer l’écotourisme et proposer ainsi une nouvelle offre touristique, selon le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, dans son discours de politique générale présenté le 4 septembre dernier au Parlement.
SG
En prélude à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) prévue pour 2021, le Gabon vient d’élaborer une stratégie normative nationale. Elle a été présentée le 5 octobre 2020 par l’Agence gabonaise de normalisation (Aganor) au ministre du Commerce Hugues Mbadinga Madiya.
Cette stratégie contient les normes qui encadreront l’exportation, mais aussi la mise en place de l’évaluation de la conformité des produits qui seront importés dans le cadre de cet accord continental.
À travers ce document, le Gabon entend mieux tirer profit de la Zlecaf dès son entrée en vigueur. Car, c’est un accord qui pourrait être le moteur de l’industrialisation dans la mesure où elle devrait stimuler la compétitivité sur le marché africain.
La Zlecaf ambitionne à terme de créer un marché commun africain afin de booster le développement des pays membres. Elle consistera à la mise en place d’un marché unique de 1,3 milliard de consommateurs où les produits circuleront et s’échangeront librement sans barrières douanières.
Sa mise en œuvre est programmée pour le début de l’année 2021 « dès l’instant où les conditions sanitaires le permettront », selon le secrétaire général de Zlecaf, Wamkele Mene.
SG
Au cours du mois de juin 2020, le marché interbancaire dans la zone Cemac a pesé 190,6 milliards de FCFA, en hausse de 62,3%, après une baisse de 38,7% le mois précédent. Selon le Bulletin du marché monétaire de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), cette progression des volumes des prêts entre les banques de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA, Guinée équatoriale) est consécutive à l’accroissement des opérations de pension livrée.
En effet, explique la Beac, l’institut d’émission des six pays de la Cemac, « au cours de ce mois, dix (10) opérations de pension-livrée ont été comptabilisées, contre quatre (4) un mois plus tôt. En valeur, elles ont atteint 102,5 milliards de FCFA en juin 2020, représentant 57,3% du volume échangé sur le segment interbancaire ».
La pension livrée est une technique de financement interbancaire caractérisée par un échange de titres négociables contre de la trésorerie, pour une période déterminée. Cette transaction exige la signature d’une convention-cadre entre les parties.
Ce mode de financement permet au prêteur de se voir automatiquement transférer la propriété des titres mis en garantie par l’emprunteur, une fois la date du remboursement de la créance échue. « On n’a même pas besoin d’aller devant un tribunal pour obtenir ce transfert de propriété », soulignait en septembre 2018 Aboubakar Salao, membre du comité d’audit de la Beac. C’était au cours d’un séminaire organisé par la SFI sur le thème : « marchés des capitaux en Afrique centrale : défis et opportunités. »
À en croire la même source, ce dispositif est venu pallier l’inexistence de produits financiers sûrs, qui jadis plombait le marché interbancaire dans l’espace Cemac. Toute chose qui rassure davantage les banques prêteuses, qui délient donc de plus en plus les cordons de leurs bourses au profit des confrères en quête de liquidité.
Brice R. Mbodiam