Le Nouveau Gabon

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Le directeur général de la Bourse de valeurs mobilières d’Afrique centrale unifiée (BVMAC) a pris part à l’atelier organisé à Libreville par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) à l’intention des acteurs du marché financier sous régional. Dans cet entretien accordé à Le Nouveau Gabon, Jean Claude Ngbwa (photo) présente les enjeux de cette fusion.

Le Nouveau Gabon : Monsieur le directeur général, à votre avis, qu’est-ce qui freine jusqu’ici l’essor des marchés financiers en zone Cemac ?

Jean Claude Ngbwa : Les obstacles au développement des marchés financiers de la Cemac sont de plusieurs ordres. On pourra en premier lieu citer le manque d’intégration du marché avec pour corollaire la présence de deux régulateurs, deux marchés centraux, deux banques de règlement et enfin trois dépositaires centraux. À cela s’ajoutaient la complexité et le manque de clarté de l’écosystème ; la présence de la double tarification des commissions et de deux fiscalités.

Autre écueil, le marché financier a été créé alors que les économies des pays de la Cemac étaient en restructuration. Les conditions pour une confiance indispensable au fonctionnement normal d’un marché financier n’étaient pas réunies avant l’atteinte de leur point d’achèvement de l’initiative PPTE. Dans ce cadre, les opérations de privatisation qui ont suivi ont été réalisées avant la création et le fonctionnement du marché financier.

Ainsi, plusieurs cessions totales ou partielles des participations, détenues par les États dans les entreprises publiques, parapubliques et d’économie mixte, ont été faites par placement privé. En outre, la majorité des entreprises de la sous-région Cemac sont des sociétés fermées qui doivent au préalable être transformées en sociétés ouvertes intégrant les conditions d’admission à la cote. Il y avait aussi l’absence de transparence et de diffusion des informations économiques et financières régulières, sincères et fiables.

Les faiblesses du marché financier sous régional constituent aussi des écueils au développement de ce secteur. Le ratio de capitalisation boursière en pourcentage du PIB reste en deçà des potentialités de la zone Cemac. Elle est la plus faible de tout le continent (0,15%) alors que dans la zone Uemoa elle est de 2,46%.

À ces facteurs, s’ajoutent également une absence de diversification de l’économie ainsi qu’une faible liquidité des titres cotés. Tenez, par exemple, en mai 2019, la BRVM comptait 46 sociétés côtés en bourse tandis que la BVMAC n’en comptait que quatre.

LNG : Quels sont les enjeux de la fusion des deux bourses ?

JCN : La bourse régionale unifiée vise cinq objectifs. Elle doit permettre d’accélérer la croissance économique des pays de la sous-région Cemac par la structuration d’une offre adaptée au besoin des entreprises et des investisseurs ; d’accroitre l’épargne domestique pour augmenter la quantité et la qualité des investissements ; de renforcer la crédibilité du marché financier sur le plan régional et international ; de réduire les coûts de marchés (tarification et fiscalité unique) ; et ceux d’acquisition d’information permettant de faciliter l’identification des opportunités d’investissement et d’améliorer l’allocation des ressources.

LNG : L’engagement des chefs d’État au développement du marché financier sous régional est-il réellement palpable ?

JCN : Effectivement, la mise en œuvre des dispositions de l’article 8 de l’Acte additionnel du 19 février 2018 et du règlement UMAC qui l’accompagne sont des actent qui le prouvent à suffisance. En effet, cet article stipule clairement que « En vue de renforcer le rôle du marché financier régional dans le financement des économies de la Cemac, dans un délai de vingt-quatre (24) mois, à compter de la date de signature du présent Acte additionnel, les États membres procèdent à : la cession partielle ou totale en Bourse de leurs participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques, ou issues de partenariats public-privé, notamment dans le cadre de programmes de privatisation ; l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en Bourse du capital d’entreprises ayant pour profession habituelle la gestion ou la conservation de l’épargne publique (Banques, compagnies d’assurances, etc.) ; l’adoption de cadres législatifs rendant obligatoire la cotation ou l’ouverture en Bourse du capital d’entreprises multinationales ou filiales de multinationales exerçant leurs activités sur le territoire des États membres ; l’adoption de mesures incitatives permettant d’assurer le recours des entreprises des secteurs économiques stratégiques aux marchés financiers et enfin leur entrée dans le capital de la BVMAC à hauteur de 30%, soit 5% par État membre. »

LNG : Quels sont les objectifs de la BVMAC à court terme ?

JCN : La BVMAC a un plan d’action pour l’année 2020. Ce plan préconise d’atteindre une capitalisation minimum de 1 200 milliards de FCFA sur le compartiment actions avec l’hypothèse de six sociétés cotées à raison d’une par pays.

Nous envisageons également d’atteindre une capitalisation minimum de 1 000 milliards de FCFA sur le compartiment obligations toujours au cours de cette année 2020 cette fois, avec l’hypothèse de l’émission obligataire de chaque État membre. Les estimations des revenus de la BVMAC en 2020 s’élèvent à 1 856 320 000 de FCFA.

Le plan 2020 vise aussi la consolidation de l’intégration des deux marchés pour atteindre l’optimisation de la performance de BVMAC ; la mise en œuvre des dispositions de l’article 8 de l’Acte additionnel et la densification des interventions de la BVMAC sur l’ensemble de sociétés ciblées. Nous envisageons d’atteindre un ratio de la capitalisation boursière de 10% dans 5 ans.

LNG : Quelle est la vision stratégique de la BVMAC ?

JCN : La vision stratégique de la BVMAC s’appuie sur trois piliers : un cadre légal, réglementaire et institutionnel moderne ; une infrastructure technique répondant aux standards internationaux et enfin une intermédiation efficace.

LNG : Quelles réformes préconisez-vous ?

JCN : Les principales réformes à accomplir concernent la mise en place d’un cadre légal et réglementaire moderne pour la mise en application du Règlement Umac en référence l’article 8 de l’Acte additionnel ; la mise en œuvre des résolutions du conseil d’administration de la BVMAC en termes de profondeur de marché ; et la révision du règlement général de la BVMAC et des règles de fonctionnement du marché.

Il y a également le développement de la sécurité financière par un règlement Cemac en vue de renforcer la transparence financière ; de favoriser l’indépendance des auditeurs ; de définir les responsabilités des entreprises et de leurs dirigeants ; d’adopter les règles visant à prévenir les conflits d’intérêts des analystes financiers ; de définir le rôle des agences de notation ; d’encourager l’accès des émetteurs et investisseurs au marché par un cadre fiscal incitatif en termes de réduction d’Impôt sur les bénéfices des sociétés cotées ; d’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers (dividendes, intérêts) ; d’exonérations…

LNG : Les bailleurs de fonds participeront-ils au développement du marché financier sous régional ?

JCN : La Banque africaine de développement (Bad) a annoncé un programme d’accompagnement financier qui portera sur un certain nombre d’éléments. Il s’agit de la consolidation de l’intégration des deux marchés pour l’atteinte de l’optimisation de la performance de BVMAC ; du recrutement d’un cabinet pour l’élaboration du business plan de la BVMAC, du recrutement d’un cabinet pour l’identification et l’évaluation des sociétés susceptibles d’être introduites en bourse dans le cadre de l’Acte additionnel du 19 février 2018 portant unification du marché.

Cet accompagnement prévoit également le recrutement d’un consultant pour l’assistance à la mise à niveau de la plateforme de cotation et autres systèmes, la formation du personnel de la Bourse et des acteurs du marché, l’accompagnement pour la mise en place de l’école de la Bourse, la prise en charge d’une partie des commissions d’introduction en bourse et des commissions de capitalisation pour les premières sociétés à se faire coter.

Interview réalisée par Stéphane Billé

Les acteurs du marché financier d’Afrique centrale étaient en conclave, ce 3 décembre 2019. Organisée par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), cette rencontre avait pour objectif de réfléchir sur les voies et les moyens de dynamiser et promouvoir le marché financier sous régional.

Ces objectifs sont ceux de la deuxième phase du projet de la fusion des marchés financiers de l’Afrique centrale prescrit par les chefs d’État de la Cemac en février 2018. Le président de la Cosumaf, Nagoum Yamassoum, a donc décliné la feuille de route adoptée avec les acteurs du marché financier pour les atteindre. Il s’agit, entre autres, de restructurer et optimiser le fonctionnement des organes, de réformer la réglementation et de rendre les différentes structures opérationnelles du marché financier efficaces.

À Libreville, il a donc concrètement été question d’assoir un meilleur accompagnement desdits acteurs, un encadrement volontariste de l’approfondissement du marché en produits financiers et une plus forte implication dans la promotion de l’éducation et de la culture boursières auprès de l’écosystème des acteurs directs et indirects.

Cette réunion a également été l’occasion pour les structures centrales opérationnelles du marché de présenter leurs configurations actuelles et leurs projections à court et moyen termes dans le sens de la dynamisation du marché et de la prise en charge opérationnelle.

Elle a en plus donné lieu à la mobilisation de tous les acteurs vers l’horizon de croissance du marché financier. Et cela en offrant des opportunités de créer des synergies avec toutes les autres catégories d’acteurs, des cadres de concertation sectoriels matériels ou virtuels. Objectif : faire en sorte que l’information financière, réglementaire ou opérationnelle puisse s’échanger de manière permanente et interactive. Une réflexion sur la programmation de grandes réunions consacrées au marché financier sous régional y a par ailleurs été menée.

Stéphane Billé

Le pénitencier du gros bouquet de Libreville a vu l’arrivée, ce mardi 3 décembre 2019, de nouveaux pensionnaires. Il s’agit de l’ex-directeur de cabinet du président de la République, Brice Laccruche Alihanga et des ex-ministres Noël Mboumba (Pétrole et Mines) et de Tony Ondo Mba (Énergie et Ressources hydrauliques), déchus lors du dernier remaniement ministériel intervenu lundi dernier.

Ces nouvelles interpellations viennent ainsi rallonger la liste des personnes déjà interpellées dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée « Scorpion ». On cite, entre autres, le conseiller spécial et porte-parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni, les ex-directeurs généraux de la Société nationale des hydrocarbures (GOC), Christian Patrici Tanasa, de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Renaud Allogho Akoué et de la Société équatoriale des mines (SEM), Ismaël Ondias Souna. La liste est bien loin d’être exhaustive puisqu’on parle de plus d’une vingtaine d’interpellations.

Selon des sources proches du dossier, il est reproché à tout ce beau monde des actes de malversations financières, de détournement de deniers publics, de blanchiment de capitaux, de concussion, faux et usage de faux, mais surtout d’avoir voulu porter atteinte à la sécurité de l’État.

Initiée dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, l’opération « scorpion » est dirigée par le Premier président de la Cour d’appel de Libreville, Alex Mombo. Elle se déroule sur la base d’informations fournies par les directions générales des contre-ingérences et de la sécurité militaire, communément appelée (B2) et les services spéciaux.

Déclaration des biens

Cette opération a été engagée au moment où le gouvernement initiait l’ouverture d’une vaste campagne de lutte contre enrichissement illicite et la corruption. Laquelle campagne a vu le début du processus de déclaration de biens devant la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI).

Dans le cadre de cette lutte, le PM, Julien Nkoghe Bekale avait annoncé la fin de l’impunité au Gabon. « Les dirigeants d’entreprises publiques et ceux de l’administration publique vont, dorénavant, et plus que par le passé, devoir procéder à la reddition des comptes quant à leur gestion », avait-il déclaré à cette occasion. Et d’ajouter : « c’est l’impunité qui compromet, le plus, le développement et le progrès de notre pays et l’empêche d’atteindre ses objectifs de développement économique et social. Nous ne pouvons plus laisser des actes répréhensibles se perpétuer. Nous ne pouvons pas accepter l’impunité ».

Interrogé au sujet des présentes interpellations, Julien NBkokghe Banke a précisé qu’elles s’inscrivaient dans le droit fil de cet engagement du gouvernement contre la corruption et l’enrichissement illicite. Et que par conséquent, « elles n’étaient nullement une chasse aux sorcières visant une quelconque catégorie de citoyens ». « De plus, toutes les procédures judiciaires liées à ces interpellations seront faites dans le respect des droits de la défense et de la présomption d’innocence », a-t-il rassuré.

Stéphane Billé

Le pétrolier américain Vaalco Energy vient de mettre en service le puits de développement Étame 9H au large du Gabon, à un taux stabilisé de 5 500 barils de pétrole par jour, dont 1 500 barils nets par jour (sans H2S).
Le forage de ce puits a démarré en fin octobre dernier. Vaalco a annoncé qu’il a atteint 8 900 pieds. Le puits est entré en contact avec un réservoir d’huile de grande qualité, long de 45 pieds, avec une excellente porosité et situé dans la formation Gamba.

Le programme de forage de Vaalco se poursuit avec le forage du puits Étame 11H, ciblant le même réservoir Gamba à un emplacement différent dans le champ Étame. Avec ce puits, la production d’Étame devrait grimper de 2 500 à 3 000 barils par jour, fin janvier.

« Nous sommes très enthousiasmés par les succès continus que nous avons connus dans le programme de forage 2019/2020 jusqu’à présent, car nous démontrons le potentiel de développement du champ Étame (…). Nous mettons en œuvre notre plan stratégique, nous créons une dynamique positive jusqu’en 2020 et nous restons concentrés sur le maintien de notre succès opérationnel », a commenté Cary Bounds, le patron de Vaalco.

Au terme de sa campagne, la société américaine espère monétiser environ 6,2 millions de barils sur la licence avant la fin de cette année. Vaalco Energy détient une participation directe de 31,1 % dans le bloc Étame marin et l’opère. À ce jour, le bloc a produit plus de 110 millions de barils de pétrole brut.
Olivier de Souza

Lire aussi :
31/10/2019 - Pétrole : Vaalco lance le forage du second puits de sa nouvelle campagne dans les eaux gabonaises
18/10/2019 - Gabon : la campagne de forage de Vaalco démarre avec une première découverte de pétrole
 

Tombé en disgrâce et évincé de son poste de tout-puissant chef de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga n’aura passé que 25 jours dans son nouveau fauteuil ministériel de chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains et des Objectifs de développement durable. Il a été interpellé, mardi 3 décembre, dans la matinée, après un énième remaniement. Celui du 2 décembre qui lui a coûté son portefeuille ministériel et maintenant sa liberté.

En plus du Franco-gabonais de 39 ans, Tony Ondo Mba, ex-ministre de l’Énergie, et Noël Mboumba, ex-ministre du Pétrole, ont aussi été arrêtés dans le cadre d’une enquête anticorruption déclenchée à la suite d’une plainte de l’Agence judiciaire du Trésor.

« Les trois hommes ont été abondamment cités par des personnes actuellement en détention dans des faits de détournements de deniers publics, de concussion et de blanchiment de capitaux », rapporte le nouveau procureur de la République, André Patrick Roponat.

L’ancien homme fort du Gabon aura surtout, de l’avis de nombreux observateurs, commis l’impardonnable impair de mener une « tournée républicaine », durant la convalescence d’Ali Bongo victime d’un accident vasculaire cérébral. Il est aussi soupçonné d’avoir noyauté le pouvoir en attribuant des postes clés de l’appareil d’État à ses proches.

Stéphane Alidjinou

Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a convoqué une séance de travail, ce 2 décembre 2019, au sujet des allocations scolaires des jeunes bacheliers de la cuvée 2019. Il était question de faire le point sur l’orientation de ces bacheliers.

Cette information est une donnée importante pour arrêter le budget des allocations scolaires. Car depuis le décret du 11 juin 2019, les bourses sont attribuées uniquement aux filières techniques et professionnelles. Les filières générales, dans lesquelles s’orientent le plus grand nombre d’étudiants au sortir des lycées, ne bénéficie que d’une aide financière accordée aux élèves ayant dépassé les critères d’âges et de moyennes.

À ce propos, le directeur général de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) a indiqué que les élèves ayant obtenu leur baccalauréat au premier tour ont déjà fait l’objet d’une orientation. Quant à ceux l’ayant obtenu au second tour, leurs dossiers sont en instance d’étude : « nous sommes en train de travailler sur la meilleure façon d’orienter nos jeunes compatriotes », a déclaré Joël Lehman Sandoungout. « Nous devrons revoir le Premier ministre et les ministres concernés, afin d’arrêter d’accord parties le budget qui sera alloué à mon institution pour le compte de l’année 2019-2020 », a-t-il poursuivi.

Stéphane Billé

Les pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) viennent de valider les directives sous régionales pour le suivi de la contribution des forêts à l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD).

C’était à la faveur d’un atelier sous-régional qui a eu lieu du 26 au 27 novembre 2019 à Libreville. Selon les participants, ce processus intègre les initiatives visant à promouvoir une gouvernance responsable et efficace des ressources forestières en Afrique centrale. Une initiative soutenue techniquement et financièrement par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Les directives validées consistent à mettre à la disposition des pays de la sous-région un ensemble d’orientations leur permettant de suivre la contribution des forêts à la mise en œuvre des ODD. Cela, grâce à un jeu d’indicateurs sélectionnés selon la pertinence de l’apport, ou des effets des forêts sur l’atteinte des cibles correspondantes, ainsi qu’un répertoire de mesures thématiques, associées à chaque indicateur.

À la faveur de cette rencontre, Hélder Muteia, le Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale et représentant de la FAO au Gabon et à Sao Tomé et Principe, a rappelé aux participants, l’importance des forêts de la sous-région dans la mise en œuvre des ODD.

« Avec plus de 240 millions d’hectares, l’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande forêt tropicale au monde. Souvent qualifiée de second “poumon vert” de la planète, elle joue un rôle majeur dans le maintien de l’équilibre global du carbone à travers son énorme potentiel de séquestration et de stockage », a-t-il indiqué.

Avant d’ajouter : « en plus des services qu’elles rendent, ces forêts assurent des fonctions sociales et culturelles essentielles aux populations locales et autochtones, et contribuent à satisfaire les besoins alimentaires de 60 millions de personnes environ qui vivent dans et à proximité des espaces forestiers. La viande de chasse, par exemple, représente près de 80% de l’apport en protéines des populations dans certaines localités ; environ six millions de tonnes de venaisons sont extraites chaque année ».

Cette rencontre a vu la présence d’une cinquantaine de participants, venus des dix pays membres de la Comifac. À savoir le Burundi, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale, la République centrafricaine, la République Démocratique du Congo, le Rwanda, Sao Tomé et Principe et le Tchad. Ils représentaient les administrations en charge des forêts et de l’environnement, les institutions de statistiques nationales, les institutions de recherche, les organisations de la société civile ainsi que représentants des organisations régionales et internationales (FAO, Afristat, GIZ) et les personnes ressources.

Stéphane Billé

Le président de la République du Gabon, Ali Bongo, a procédé le lundi 2 décembre au remaniement de son gouvernement. Léon Bonda Balonzi prend les commandes du super ministère des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures et de l’Habitat. Il remplace Hugues Mbadinga Madiya, qui aura fait moins de 30 jours à la tête de ce département.

Précédemment directeur général du Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics du Gabon, Léon Bonda Balonzi sera assisté dans ses fonctions, par la ministre déléguée Françoise Assengone Obame. Pour soutenir sa croissance, le gouvernement gabonais mise sur la modernisation des infrastructures de transport. Plusieurs chantiers attendent donc le nouveau tandem.

Dans le sous-secteur routier, il devrait s’atteler à la préparation du lancement des activités de la Trans-Urb, une nouvelle société publique de transport par bus ; la poursuite du processus de restructuration de la Sogatra ; la poursuite du programme d’amélioration de la circulation sur la route nationale 1 et surtout le suivi des travaux d’une route de 780 km traversant le Gabon d’est en ouest.

Le tandem devrait également coordonner l’action gouvernementale dans le cadre des travaux de réhabilitation du Transgabonais, le chemin de fer qui s’étend sur près de 650 km.

Dans le sous-secteur aérien, il sera amené à piloter la mise aux normes, l’équipement et la sécurisation des plateformes aéroportuaires ; le renforcement des activités de sûreté et de facilitation des aéroports.

La modernisation, l’extension des Infrastructures portuaires ainsi que l’aménagement des ports secs ; la poursuite de la restructuration de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale et la consolidation des activités du Registre international des navires figurent dans les urgences du sous-secteur maritime.

Romuald Ngueyap

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mardi, 03 décembre 2019 10:18

Composition du nouveau gouvernement du Gabon

Par décret du président de la République, un nouveau gouvernement gabonais de 31 membres a été nommé ce 2 décembre 2019. Brice Laccruche Alihanga, Noël Mboumba, Jean-Fidèle Otandault et Roger Owono Mba perdent leur portefeuille. Ils étaient jusqu’ici respectivement ministre chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains et des objectifs de développement durable, ministre du Pétrole, ministre du Budget et des Comptes publics et ministre de l’Économie, des Finances et des Solidarités nationales.

PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT : M. Julien NKOGHE BEKALE (photo)

LES MINISTRES D’ÉTAT 

Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur : M. Lambert Noël MATHA

Ministre d’État, Ministre des Affaires Étrangères : M. Alain-Claude BILIE-BY-NZE

Ministre d’État, Ministre de la Communication, Porte-Parole du Gouvernement : M. Edgard Anicet MBOUMBOU MIYAKOU

Ministre d’État, Ministre de la Défense Nationale : Mme Rose Christiane OSSOUKA RAPONDA

LES MINISTRES 

Ministre des Relations avec les Institutions Constitutionnelles et les Autorités Administratives Indépendantes : Mme Denise MEKAM’NE EDZIDZIE épse TATY

Ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, de la Lutte contre la Corruption et de l’Évaluation des Politiques Publiques : M. Francis NKEA NDZIGUE

Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et du Transfert de Technologies : M. Jean De Dieu MOUKAGNI IWANGOU

Ministre de la Culture et des Arts : M. Michel MENGA M’ESSONE

Ministre de l’Économie et des Finances : M. Jean-Marie OGANDAGA

Ministre de l’Emploi, de la Fonction Publique, du Travail et de la Formation Professionnelle, Chargé du Dialogue Social : Mme Madeleine BERRE

Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation : M. Biendi MAGANGA MOUSSAVOU

Ministre de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques : M. Pascal HOUANGNI AMBOUROUET

Ministre de la Justice : Mme Erlyne Antonella NEMBET épouse DAMAS

Ministre des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures, et de l’Habitat : M. Léon BONDA BALONZI

Ministre de la Promotion et de l’Intégration de la Femme au Développement, Chargé de la lutte contre les Violences faites aux Femmes, Chargé du suivi de la stratégie de l’Investissement Humain, et des Solidarités Nationales : Mme Prisca KOHO épouse NLEND

Ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, Chargé du Plan Climat, des Objectifs de Développement durable et du Plan d’Affectation des Terres : Professeur Lee WHITE

Ministre du Tourisme, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises, et de l’Industrie : M. Hughes MBADINGA MADIYA

Ministre de la Décentralisation, de la Cohésion et du Développement des Territoires : M. Mathias OTOUNGA OSSIBADJOUO

Ministre de la Santé : M. Max LIMOUKOU

Ministre du Pétrole, du Gaz, des Hydrocarbures, et des Mines : M. Vincent de Paul MASSASSA

Ministre de la Promotion des Investissements, des Partenariats Publics-Privés, Chargé de l’Amélioration de l’Environnement des Affaires : Mme Carmen NDAOT

Ministre des Sports, Chargé de la Vie Associative : M. Franck NGUEMA

Ministre de l’Éducation Nationale, Chargé de la Formation Civique : M. Patrick DAOUDA MOUGUIAMA

LES MINISTRES DELEGUES 

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques : M. Christian MENVIE OBAME

Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires Étrangères : M. Nanette LONGA MAKINDA

Ministre Délégué auprès du Ministre des Transports, de l’Équipement, des Infrastructures, et de l’Habitat : Mme Françoise ASSENGONE OBAME

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Économie, et des Finances : M. Sosthène OSSOUNGOU NDIBANGOYE

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, Chargé de la Formation Civique : Mme Yolande NYONDA

Ministre Délégué auprès du Ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, charge du Plan Climat, des objectifs de Développement durables et du Plan d’Affectation des Terres : M. Séverin MAYOUNOU

Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Emploi, de la Fonction Publique, du Travail et de la Formation Professionnelle, Chargé du Dialogue Social : Mme Gisèle AKOGHET épouse NTOUTOUME.

Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, était en fin de semaine dernière, dans les villes de Ndjolé et Lambaréné situées dans la province du Moyen-Ogooué. Objectif : faire une évaluation des dégâts causés par les récentes pluies diluviennes.

À la faveur de cette mission organisée sur instruction du président de la République, Ali Bongo Ondimba, Julien Nkoghe Bekale a réitéré la détermination de son gouvernement à travailler pour le bien-être des Gabonais. « Je suis venu témoigner de la solidarité du chef de l’État et du gouvernement. Je suis venu vous dire que vous n’êtes pas seuls, nous sommes avec vous dans ces moments difficiles », a-t-il déclaré.

Dans ce cadre, Julien Nkoghe Bekale a annoncé des mesures d’urgence aux bénéfices des populations sinistrées. Il a fait l’annonce de 1 500 matelas, 1 500 paires de draps, 1 500 moustiquaires, 1 500 bons d’achats alimentaires d’une valeur de 50 000 F CFA chacun, et une aide financière sous forme de bons de caisse à retirer au Trésor public pour toutes les familles recensées. Dans le même temps, le génie militaire et les pompiers ont été mis à contribution pour venir en aide aux populations. 

À titre préventif, Julien Nkoghe Bekale a également annoncé d’importantes mesures. « Il faut trouver un moyen de partir de cette zone. Vous ne pouvez plus y rester au risque de tout voir disparaitre. J’ai donné instruction pour qu’une solution pérenne soit trouvée et que le marché de Ndjolé soit délocalisé. Cet espace n’est plus bien situé. Il doit être déclaré non constructible pour votre sécurité. Nous devons nous unir pour trouver une solution. J’ai besoin de la compréhension et du soutien des populations. », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a par la suite plaidé pour une prise de conscience collective et appelé à ce que chaque Gabonaise et chaque Gabonais devienne un acteur de la protection de l’environnement. « Si on ne fait rien, notre planète, et partant notre pays, nos villages, nos quartiers seront menacés de disparition en raison de phénomènes climatiques que nous ne maitrisons pas », a-t-il indiqué.
Le ministre des Travaux publics, Hugues Mbadinga Madiya, a, quant à lui, lancé des missions d’assainissement et une réflexion sur la possibilité de construire des digues ou encore de draguer l’Ogooué. Il en est de même du relogement des populations.

Stéphane Billé

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