Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

La liste des 13 premières équipes retenues pour la 15e édition de la Tropicale Amissa Bongo, qui se court du 20 au 26 janvier 2020, a été dévoilée ce 26 novembre 2019, par le comité d’organisation.

En attendant la désignation des deux dernières équipes dans les prochains jours, le plateau sportif de cette édition est provisoirement composé des équipes World Tour, UCI Continentale Pro et de 10 formations africaines.

La Team Cofidis sera la tête d’affiche. L’équipe française qui évoluera en première division mondiale revient au Gabon après son dernier passage en 2014.

Pour la 13e année consécutive Total Direct Energie de Jean-René Bernaudeau sera au rendez-vous. Une autre formation française, Delko-Marseille, prendra part à la compétition.

Pour la première fois, il y aura au départ deux équipes professionnelles africaines de la division Continentale UCI : les Sud-Africains de Pro-Touch et les Angolais de BAI-Sicasal. Ils s’ajouteront aux huit sélections nationales du continent.

Stéphane Billé  

On en sait un peu plus sur le contenu de la communication spéciale du président de la Banque africaine de développement (Bad), Akinwumi Adesina, délivrée lors du huis clos des chefs d’État à l’occasion du sommet extraordinaire de la Cemac, tenu le 22 novembre à Yaoundé au Cameroun. L’institution financière africaine en a dévoilé quelques extraits.

Dans son adresse aux chefs d’État, « le président a relevé les signaux positifs pour la relance des économies de la sous-région même si d’importants défis restent encore à relever », rapporte la Bad. Aussi a-t-il exhorté les chefs d’État à rester « ambitieux » et à garder le cap des réformes.

Depuis trois ans, la Bad accompagne les pays de la sous-région dans la mise en œuvre des programmes convenus avec le Fonds monétaire internationale (FMI) en vue d’assurer une gestion macro-économique de qualité. Dans ce cadre, la Banque africaine de développement dit avoir déjà accordé des appuis budgétaires pour un montant de plus d’un milliard de dollars aux pays de la Cemac.

Lors de sa communication spéciale, le Nigérian a par ailleurs présenté les outils essentiels utilisés par la Banque pour accélérer la croissance et le développement dans la région. Il a ainsi indiqué que le portefeuille de la Bad en Afrique centrale s’élève à plus de 6 milliards de dollars américains.

Le président de l’institution financière africaine a, en plus, assuré que « la création d’un bureau régional et le lancement du nouveau Document de stratégie pour l’intégration régionale (DSIR) pour la période 2019-2025 permettront certainement à l’institution d’être plus proche des pays de la Cemac et de répondre à ses besoins ».

Stéphane Billé

Le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a lancé, le 25 novembre 2019, le Programme intégré pour l’alimentation en eau potable (Piaepal). L’un de ses objectifs est de réduire les pénuries d’eau à Libreville, dans la capitale gabonaise.

En effet, dans sa sous-composante « eau potable », le projet vise entre autres le renforcement des capacités institutionnelles du secteur de l’alimentation en eau potable ; le renforcement et l’extension de 280 kilomètres du réseau d’eau potable dans les communes de Libreville, Akanda, Owendo et Ntoum ; l’augmentation de la capacité d’eau disponible pour les populations, la lutte contre les fuites et l’harmonisation des installations.

La mise en œuvre du Piaepal devra se traduire par une augmentation de la capacité de production et de stockage de l’eau potable et, in fine, pallier à la pénurie constatée dans la capitale et ses environs. Elle devrait également porter le taux de rendement du réseau de distribution du Gabon de 52% à 80%. Ce qui permettrait à 400 000 ménages de plus d’avoir accès à l’eau potable à travers le pays.

Pour le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Emmanuel Norbert Tony Ondo Mba, « ce programme va contribuer à assurer une meilleure qualité de la desserte en eau potable à travers un taux de rendement supérieur du réseau de distribution et le renforcement de la capacité des différents acteurs du secteur eau ».

D’un coût de 77 milliards FCFA, le projet sera financé à hauteur de 49,5 milliards de FCFA par la Banque africaine de développement (Bad). Selon le représentant-résident de la Bad au Gabon, Robert Masumbuko, les travaux, qui démarrent au mois de mars 2020, devraient s’achever en juin 2023.

« Les réalisations envisagées dans le cadre de ce vaste programme émanent de l’ambition du président de la République, Ali Bongo Ondimba, de garantir à l’horizon 2025 un accès durable à l’eau potable et à l’assainissement dans un cadre de vie sain et amélioré sur l’ensemble du territoire national », a indiqué le Premier ministre.

Stéphane Billé

One Dyas a conclu un accord avec le gouvernement gabonais. Cet accord permet à la société pétrolière néerlandaise de conserver ses droits dans la production du projet Kowe jusqu’en 2036 et lui donne la possibilité d’y augmenter ses intérêts. Le projet Kowe est cogéré avec le producteur franco-britannique Perenco.

Au terme des négociations, la société indique qu’un régime fiscal spécial sera désormais appliqué aux opérations du bloc offshore, sans en préciser la teneur.

Le bloc Kowe est situé à environ 20 kilomètres au large des côtes du Gabon, par une profondeur d’eau de 100 mètres. Il abrite trois champs : Tchatamba Marin, Tchatamba Sud et Tchatamba Ouest qui sont regroupés dans le complexe Tchatamba. Quatre ans se sont écoulés entre la découverte et le développement pour un début de la production en 1998.

Le pic de production de 43 000 barils par jour y a été atteint en 2001. Très peu d’informations sont disponibles sur le niveau actuel de la production. Toutefois, la société a fait savoir que la production de l’ensemble de son portefeuille (au Gabon et en mer du Nord) s’établit à 35 000 bep/j. Cela suggère que Kowe est devenu un projet marginal.

Olivier de Souza

Lire aussi :

16/12/2012 - Gabon : Perenco confirme une pollution pétrolière offshore « rapidement nettoyée »

Entre janvier et août 2019, les États membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac) ont sollicité le marché des capitaux de la sous-région à hauteur pour 1982 milliards FCFA, pour le financement de leurs économies, a appris l'Agence Ecofin d'un document récent publié par la Banque centrale. Cela représente une progression de 92%, en comparaison aux sollicitations effectuées pour la même période en 2018.

Cette évolution est conforme aux nouvelles orientations en matière de financement public dans la Cemac. Elles imposent aux États de s'adresser au marché des titres publics émis par adjudication pour avoir de la trésorerie courante plutôt que d'attendre des avances de trésorerie de la Banque centrale. Mais les choses se mettent en place assez progressivement. L’année 2019 a surtout été marquée par une forte augmentation des émissions des titres à moyen et long termes (obligations du Trésor).

Alors qu'entre janvier et août 2018, seul le Gabon avait émis ces instruments pour un peu plus de 62 milliards FCFA, il a été rejoint cette fois par trois autres pays, notamment le Congo, la Guinée Équatoriale et le Cameroun. Ce qui a porté le total des émissions sur ce compartiment à 573,3 milliards FCFA. Ainsi les titres ayant moins d'un an de maturité dominent encore sur ce marché avec une préférence pour ceux qui sont remboursés dans les délais situés entre 13 et 26 semaines.

Cette pression de la demande des pays membres de la Cemac pour les ressources du marché des capitaux de la sous-région a eu pour conséquence, une hausse des taux moyens qui sont passés de 4,48% à 4,61% pour les 8 premiers mois de l'année 2018. Cette hausse est appréciée par les banques commerciales qui participent à ces différentes opérations. En effet, les établissements de crédit qui mobilisent leurs ressources via les appels d'offres de la Banque centrale ne payent à cette dernière qu'un taux de 3,5%.

Par contre, on a noté qu'échanger les titres sur le marché secondaire est devenu moins rentable, avec un rendement sur les bons du Trésor de seulement 5,02% contre 5,91% au cours de la même période en 2018. Avec l'engagement de la Beac de poursuivre avec sa stratégie monétaire restrictive et la fin des programmes économiques avec le FMI pour certains pays, il est fort probable qu'on assiste à une hausse des émissions de titres publics par adjudication dans la sous-région.

Idriss Linge

Un atelier sous régional de formation, pour la gestion intégrée de la Chenille légionnaire d’automne (CLA) dans les pays de la Cemac, se déroule à Franceville au Gabon du 26 novembre au 1er décembre 2019.

Il est organisé et financé par le bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique centrale. Il consiste à renforcer les connaissances sur ce ravageur à travers l’approche champs-école-paysans, la conduite en laboratoire et dans les champs de maïs de même que des exercices pratiques. Outre sa dimension pédagogique, cet atelier permettra d’élaborer et de mettre à disposition des supports de formation et des stratégies de gestion de cette chenille.

Il est à noter que cet atelier vient en complément des activités du projet « Assistance d’urgence pour la détermination de la répartition géographique et l’évaluation de l’incidence de la chenille légionnaire d’automne ». Lequel vise à apporter un appui pour faire face à ce phénomène en zone Cemac.

Ces travaux verront la participation d’une trentaine de délégués venant des ministères en charge de l’Agriculture et de la Recherche agricole du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, de la République centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, de Sao Tomé & Principe et du Tchad.

Pour rappel, la chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda) est un ravageur endémique des cultures du continent américain apparu en Afrique en 2016. Compte tenu de ses dégâts et de sa grande capacité de dispersion sur les plantes hôtes, il constitue une menace de grande ampleur pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en particulier pour le maïs qui est la culture la plus attaquée.

Stéphane Billé

Selon des documents officiels obtenus par l’Agence Ecofin en marge du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, les fonds propres libres de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) sont en baisse. En 2018, ces réserves libres ont chuté de 52%.

Deux principales raisons sont présentées pour justifier cette situation. D’une part, la Beac, qui envisage de renforcer sa coopération déjà existante avec des acteurs financiers internationaux, a optimisé le mode de calcul de son exposition sur les États. Ce changement a conduit la Banque centrale à comptabiliser comme perte près de 212 milliards FCFA de créances détenues sur les trésors publics nationaux. D’autre part, les placements effectués par l’institution sont arrivés pour une grande majorité à échéance et les plus-values qu’ils généraient ne sont plus possibles.

Les résultats financiers de l’institution pour l’année 2019 devraient apporter plus de détails et de précisions. Mais les responsables de la Banque centrale estiment qu’un recouvrement des fonds propres libres à leur niveau d’avant 2018 reste assez difficile. Et cela du fait de la baisse des revenus tirés des avoirs extérieurs. Conformément à ses statuts, la Beac est en effet contrainte d’investir sur des produits financiers portant de fortes garanties.

Le défi est que ce type de produits financiers, localisé sur des marchés développés, est tellement sollicité par de nombreux investisseurs que ses rendements ont baissés. Pour l’institution, il est question de travailler en urgence sur ce problème.

La Beac est encore sollicitée par certaines institutions de la Cemac pour résoudre leurs problèmes de financement. En plus, elle a besoin de rassurer les États qu’elle peut les accompagner efficacement sur le placement de leurs avoirs extérieurs nets excédentaires.

Idriss Linge

À la faveur du Forum des parlementaires de la CEEAC pour l’alimentation et la nutrition, organisé à Brazzaville au Congo le 19 novembre 2019, la coordonnatrice du Système des Nations unies (SNU) au Congo, Suze Percy Filippini (photo), a exposé sur la situation de l’Afrique centrale face aux enjeux du deuxième Objectif de développement durable (ODD) qui vise l’éradication de la faim dans le monde à l’horizon 2030.

Décrivant la situation alimentaire de l’Afrique préoccupante, l’ambassadrice onusienne a indiqué que cet objectif était difficilement atteignable par les États de la sous-région. Pour étayer sa position, elle a souligné que les dispositifs mis en place par les États étaient peu fiables.

Face à ce constat, elle a appelé les gouvernants à une plus grande prise en compte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans leurs politiques et stratégies de développement. Autrement dit, Mme Percy Filippini invite les États à consacrer plus de ressources financières à ce problème.

Tout en saluant l’initiative portée par les parlementaires de la CEEAC, elle a en plus réitéré l’engagement du SNU à accompagner les États membres et la CEEAC en vue de relever les défis majeurs liés à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Pour ce faire, Mme Percy Filippini a annoncé que ces défis seront inscrits comme action prioritaire dans les plans de développement de la sous-région du SNU.

Stéphane Billé

La lutte contre la corruption était au cœur de la session extraordinaire du Conseil supérieur de la magistrature, tenue le 22 novembre dernier à Libreville. Cette réunion a été présidée par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature.

Après avoir réitéré l’engagement du gouvernement dans ce combat contre la corruption, le président de la République a invité le corps judiciaire à une participation active et objective à l’intensification de la lutte contre ce fléau.

À la suite du président de la République, le ministre d’État, en charge de l’Intérieur, de la Justice, Garde des Sceaux, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, a, quant à lui, mis en avant, la moralisation du corps judiciaire. Il estime qu’elle est primordiale dans ce combat.

Dans ce cadre, il a annoncé la mise en œuvre des mécanismes disciplinaires ainsi que la réorganisation des formations spécialisées, des juridictions de commerce et du travail de Libreville. Ces structures sont aujourd’hui confrontées à des difficultés d’ordre structurel, organisationnel et matériel.

L’inspecteur général des services judiciaires a, pour sa part, informé de la reprise des activités judiciaires sur toute l’étendue du territoire national, avant d’annoncer l’organisation d’une mission d’inspection générale avant la fin de l’année.

Stéphane Billé

Les chefs d’État de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), réunis dans un cadre extraordinaire les 21 et 22 novembre 2019, ont affiché une volonté commune de défendre la stabilité de leur monnaie (franc CFA). Mais dans le même temps, ils ont marqué l’intention de voir évoluer les accords de coopération monétaire actuellement en cours avec l’Union européenne et la France. La Commission de la Cemac et la Beac (Banque centrale) ont été chargées « de proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».

Pour maintenir la stabilité intérieure et extérieure, la Beac mène depuis trois ans une politique monétaire restrictive. Ses actions ont pour objectif le maintien du taux de parité entre le franc CFA et sa monnaie de référence (l’euro). Selon les accords monétaires avec la France, cette stabilité monétaire exige que l’encours des réserves de change représente toujours au moins 20% des importations de la Cemac.

En décembre 2016, lorsque les présidents de la Cemac se sont réunis à Yaoundé, ces réserves se situaient à un peu plus de 50% des besoins d’importations, faisant craindre au sein de l’opinion publique, un risque de dévaluation de la monnaie. Selon un rapport de la Beac, publié ce mois de novembre 2019, les réserves de change à la fin juillet 2019, ont atteint 4272,7 milliards de FCFA (66,21 % des besoins d’importations), soit un peu plus de mille milliards de FCFA de plus qu’il y a un an.

Une situation extérieure stabilisée, mais des défis demeurent

Pour parvenir à ce résultat, la Banque centrale a pris de nombreuses mesures. La plus importante, et celle dont la mise en œuvre a occasionné le plus de défis, est la nouvelle règlementation de change. En vertu de cette règlementation, toutes les devises générées par les exportations de la Cemac doivent être rapatriées, pour renforcer les réserves de change, y compris celles des secteurs pétroliers et miniers qui sont les premiers produits vendus à l’extérieur par la sous-région.

Le ministre gabonais des Finances, Roger Owono Mba, a dans un échange avec l’agence Ecofin, reconnu l’existence de ce problème. Il trouve légitime la volonté de rapatrier toutes les devises issues de la vente à l’extérieur des ressources. Mais il fait aussi savoir que des discussions avec les opérateurs miniers et pétroliers ont soulevé le fait que la Banque centrale devrait se mettre aux normes standards des transferts de fonds. Une exigence qui n’est pas encore atteinte. Car cela suppose de passer par des entités internationales de compensation, dont l’accès est plus exigeant que le système classique du SWIFT (mode de transfert normal).

 Dans les secteurs autres que celui des mines et du pétrole, la mise en œuvre de cette politique de change n’a pas été aisée. Le secteur privé, notamment au Cameroun, a mis une pression forte et le marché de change parallèle a saisi l’opportunité. Ce changement a mis en exergue de nombreux problèmes. On peut citer l’arrimage des banques commerciales, les ressources humaines au sein de la Banque centrale et de ses démembrements et même l’adaptation des opérateurs économiques aux nouvelles procédures. Mais la mise en œuvre d’une stratégie permanente de concertation et de communication a permis de stabiliser la situation.

 Pourtant, la Beac ne parvient pas, jusqu’ici, à surmonter certains problèmes. Les gouvernements ont marqué leur accord pour rendre disponibles les accords pétroliers et miniers afin que la BEAC puisse s’assurer de la conformité des devises déclarées dans ces secteurs avec la réalité des contrats. Mais selon nos sources à la Beac, aucun gouvernement n’a déjà communiqué ses contrats. L’autre défi, c’est que de nombreux acteurs économiques non bancaires n’ont toujours pas rapatrié leurs devises.

À la fin du mois de juin 2019, les avoirs des résidents de la Cemac détenus par des banques étrangères atteignaient encore 5,2 milliards $ (3153 milliards de FCFA). La Beac a indiqué dans ses discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) qu’elle n’avait pas des détails sur la nature de ces avoirs. Mais des données, collectées par l’Agence Ecofin sur la plateforme de la Banque des règlements internationaux, renseignent que près de 1,5 milliard $ sur ces avoirs sont détenus par des ménages de la Cemac tandis que près de 2 milliards $ appartiennent aux entreprises.

Une stabilisation intérieure en cours, mais au détriment du financement de développement

Pour ce qui est de la stabilité intérieure, la Beac travaille surtout à réduire l’excès de liquidités dans le secteur bancaire et le système monétaire. Elle a réduit les avances monétaires aux États, ajouté de nouvelles contraintes au refinancement des engagements pris par les banques et entrepris de réduire progressivement les injections de cash dans le secteur bancaire de la sous-région. Elle annonce d’ailleurs pour début 2020 une opération de ponction des liquidités excessives.

Ces actions qui sont suggérées par le FMI ne tiennent cependant pas compte de la réalité. Elles reposent sur l’hypothèse que la présence de trop de liquidités dans les banques pourrait devenir un risque pour la couverture de la monnaie, si de volumes importants de demandes de transferts sont effectués. Au sein même de la Beac, des experts ont souvent estimé que trop de liquidité représentait un risque sur les réserves de change, et que cela devrait guider le rythme de création de la monnaie.

Pourtant, dans un contexte de diversification des économies, les États et les investisseurs de la sous-région ont besoin de cash pour lancer des projets. Certains analystes estiment que la pression sur la quantité de monnaie en circulation pose un problème pour le financement du développement de la sous-région. Car elle ne tiendrait pas compte des besoins effectifs de crédits au sein de l’économie, mais davantage de la volonté de résoudre un problème qui ne s’est jamais posé, à savoir la pression sur les réserves de change du fait de la création monétaire.

 À la Banque centrale, on affiche aussi le malaise à poursuivre avec ce type de politique de stabilité intérieure de la monnaie. Les défis sont notamment le fait que l’excès de liquidité ne concerne que quelques banques à capitaux étrangers qui ont des politiques de prêts restrictives. Autre problème : si la Banque centrale arrêtait avec ses injections de liquidité, des banques, dont la faillite serait un gros problème pour le système financier de la sous-région, se retrouveraient en difficultés alors que leurs bilans et leurs gouvernances sont assez bons.

Quelles perspectives pour la coopération monétaire avec la France ?

Dans son discours de clôture, le président camerounais Paul Biya a d’ailleurs rappelé un besoin de flexibilité. « S’agissant de notre politique monétaire, elle a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière dans notre sous-région. Il y a toutefois lieu de rester flexible à toute proposition de réforme visant à consolider son action et à assurer les meilleures conditions pour une contribution efficace de la politique monétaire à un développement de la sous-région », a-t-il déclaré.

Une nouvelle ouverture résidera peut-être dans la volonté affichée de revoir la coopération monétaire avec la France et l’Union européenne. La définition de la portée et du contenu de cette évolution a été confiée à la Commission de la Cemac et la Beac. Mais déjà, on a senti une différence d’approche chez les chefs d’État. Tandis que Teodoro Obiang Nguema de Guinée Équatoriale y voit une opportunité pour se libérer du partenaire monétaire de longue date (France), Denis Sassou Nguesso du Congo pense qu’il faut faire preuve de plus de responsabilité.

Des pistes de réflexion ne manquent pas. L’une d’elles est défendue par le statisticien camerounais Dieudonné Essomba. Ce dernier, qui prédisait déjà cette situation de crise en zone Cemac, avait suggéré de créer, à côté du FCFA (qui est la version africaine de l’euro), un dispositif monétaire parallèle dite monnaie binaire. Cela permettrait de libérer le potentiel des secteurs productif obéré par la double exigence de stabilité extérieure et intérieure de la monnaie.

L’expérience du Nigéria peut aussi inspirer. Là-bas, la Banque centrale ne s’est pas limitée à mettre en place des dispositifs de politique monétaire. Elle a réduit l’accès aux devises par les banques pour le financement des besoins essentiels, le reste des besoins en devises étant satisfait par le marché monétaire (Nafex). À côté de cela, elle a interdit aux banques commerciales de participer aux investissements sur les bons et les obligations du trésor. L’objectif étant de réduire les excès de liquidités sur le système monétaire, tout en garantissant que les secteurs productifs bénéficient de financement, pour soutenir la diversification.

Idriss Linge

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