Le Nouveau Gabon

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Sur invitation de l’Institut Amadeus, l’ex-ministre de la Famille, de la Décennie de la femme et de l’Égalité des chances, Estelle Ondo a pris part à la 12e édition du forum MEDays, tenue à Tanger au Maroc, du 13 au 16 novembre dernier.

Placée sous le thème « Crise globale de confiance : faire face à la subversion et aux incertitudes », le forum MEDays 2019 a réunis près de 4000 décideurs venus d’Afrique et d’ailleurs à Tanger (Maroc). Durant quatre jours, les participants ont axé la réflexion sur les enjeux internationaux liés à la question de la place et du rôle de la femme dans le processus de développement de l’Afrique.

Intervenant sur la thématique : « Femmes africaines : pas de parité, pas de développement », la députée du 2e arrondissement de la commune d’Oyem a mis en exergue l’exemple du Gabon en la matière. Elle s’est servie des lois relatives à la parité et la décennie 2015-2025 de la femme gabonaise décrétées par le président de la République, Ali Bongo, pour étayer ses propos. Selon elle, dans sa loi fondamentale, le Gabon consacre l’égalité homme-femme et la parité parfaite entre l’homme et la femme pour l’accès à l’école et à la santé. Tout ce dispositif vise l’autonomisation de femme.

Toutefois, elle a indiqué que « beaucoup d’efforts restent à faire. Car, malgré ce corpus juridique favorable à la femme, nous constatons néanmoins que les défis sont importants ». Estelle Ondo relève qu’il existe encore quelques disparités qui ne sont pas en phase avec la constitution. Mais un travail de toilettage des textes a été fait afin d’éliminer toutes les discriminations qui ont font encore de la résistance à la politique d’approche genre.

Déclaration
Au niveau continental, malgré le taux de 27% des femmes entrepreneurs recensés, Estelle Ondo estime que ce quota reste insuffisant. Pour expliquer sa position, elle évoque notamment la non-prise en compte des activités des femmes dans les grands agrégats économiques. Face à cet écueil, elle a ainsi appelé ses pairs à inverser la tendance en s’inscrivant dans le challenge de l’éducation, de l’entreprenariat et de la formation. Un objectif, qui selon elle, ne peut être atteint sans une volonté politique ferme.
Estelle Ondo a enfin exprimé le souhait que le facteur d’égalité, l’approche genre et tous les projets relatifs à la condition féminine, que ce soit au niveau de la santé, de l’éducation et de la formation, soient pris en compte, tant au niveau de l’Union africaine et des gouvernements lors de l’élaboration des Budgets.

Au final, la 12e édition du MEDays s’est achevée sur l’adoption d’une déclaration dite de Tanger. De manière synthétisée ce document appelle à une réforme inclusive de la gouvernance politique et économique mondiale pour refléter davantage, les réalités géopolitiques du 21e siècle. Il met également en avant la nécessité d’une intégration plus poussée de l’Union africaine ainsi qu’une réforme approfondie de ses mécanismes de financement et des moyens déployés au service des politiques de sécurité, d’industrialisation et de représentation diplomatique commune des États membres de l’Organisation des Nations unies.

Stéphane Billé

Une délégation de l’Assemblée nationale du Gabonais, conduit par son président, Faustin Boukoubi, vient d’achever un séjour à Paris en France.

À la faveur de cette visite qui avait pour principal objectif de renforcer les relations parlementaires entre les deux pays, Faustin Boukoubi et ses collègues se sont d’abord, rendus au Palais Bourbon à Paris, où ils ont été reçus par le président de l’Assemblée nationale française, Richard Ferrand.

Au cours de cette étape, les relations d’amitié, qui unissent le Gabon et la France depuis de longues dates, ont occupé une bonne place durant les entretiens des deux parties. Ainsi, il ressort de ces échanges que l’Assemblée nationale gabonaise compte tirer profit de l’expérience française dans le registre parlementaire.

Faustin Boukoubi et son homologue, Richard Ferrand ont signé un mémorandum d’entente franco-gabonais « en vue de renforcer le dialogue politique interparlementaire ».

Au quai Branly-Jacques Chirac, avec Stéphane Martin, son président, les perspectives de coopération entre la prestigieuse institution scientifique et culturelle et le nouveau Musée des arts et traditions du Gabon ont été évoquées. Tout comme la problématique de la présence en France et ailleurs, dans le monde, des œuvres d’art issues du Gabon et de l’Afrique en général.

Stéphane Billé

Un Forum régional sur les soins de santé primaires à base communautaire en Afrique de l’ouest et du centre s’est tenu du 12 au 15 novembre dernier à Cotonou au Benin. Au terme de ces assises, les participants ont adopté une déclaration dite de Cotonou, sur la santé communautaire en matière de soins de santé primaires.

Dans leur communiqué final, le forum a lancé un plaidoyer en direction des organisations régionales et sous régionales, aux États et aux partenaires au développement à agir pour améliorer la tendance actuelle des soins de santé primaires.

Les organisations régionales et sous régionales concernées sont la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Elles ont ainsi été appelées à renforcer leurs politiques et à plaidoyer en direction des États membres et les partenaires au développement, pour l’allocation adéquate et efficiente des ressources nécessaires pour la santé en général et communautaire en particulier.

Cette approche, selon eux, cette initiative s’inscrit dans la logique des engagements pris en 2001 à Abuja qui recommande d’allouer au moins 15% des budgets nationaux à la santé et le rapport 2019 du Monitorage Global pour la couverture santé universelle. Lequel stipule également que les pays doivent allouer au moins 1% supplémentaire de leur PIB aux soins de santé primaires, pour que les lacunes flagrantes de la couverture soient comblées et que les cibles fixées en 2015 dans le domaine de la santé soient atteintes l’échelon mondial.

Ce forum a également plaidé pour la mise en place de plateformes de réseautage intégrant les réseaux des parlementaires, le financement durable. La promotion et le renforcement du rôle de la société civile et des communautés dans le renforcement du leadership ainsi que la gouvernance et la recevabilité locales pour la revitalisation des soins de santé primaire à base communautaire ont également été de mise.

Tout comme l’utilisation des plateformes de concertation et de consultation existant en leurs seins pour la mise en place et le renforcement des mécanismes de recevabilité en accordant une attention particulière aux soins de santé primaires à base communautaire.

Il est à noter que ce Forum régional sur la santé communautaire a réuni les représentants des États et des gouvernements, la société civile, les agences partenaires au développement et les organisations internationales, dont les agences des Nations unies.

Stéphane Billé

La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) pourrait constituer un risque majeur pour les activités d’exploitation de la Banque centrale commune aux pays membres de la Cemac, si de bonnes décisions ne sont pas prises, a appris l’Agence Ecofin, de sources proches des institutions de cette sous-région. Un conseil extraordinaire des ministres de l’Économie et des Finances de la communauté se tient à Yaoundé au Cameroun et le sujet est à l’ordre du jour.

Selon les éléments collectés, la BDEAC a exprimé des besoins de refinancement pour des projets publics et privés. Si les projets privés ne causent pas de souci particulier, ceux relevant du domaine public font l’objet de contraintes. La première est que les statuts de la Beac ont été modifiés pour éviter que l’institution ne refinance les États et institutions publiques communautaires par des injections monétaires. La deuxième contrainte est que les interventions de la Banque centrale ne se font que dans les limites des fonds propres libres et disponibles.

Malgré ces contraintes, la Beac a trouvé un mécanisme qui lui permet de mettre toutes les parties prenantes d’accord. Mais la mise en œuvre de ce mécanisme exceptionnel accroît l’exposition de l’institution d’émission monétaire aux éventuelles défaillances de la Banque de développement sous régional.

« Le niveau d’exposition de la Beac sur la BDEAC pourrait atteindre un montant plus de 310 milliards de FCFA en cas de mobilisation de tous les financements autorisés par les organes compétents de la Banque centrale », indique une source au fait du dossier. « Le risque encouru par la Beac du fait de l’appui financier apporté à la BDEAC représenterait plus de 50% de ses fonds propres », ajoute-t-elle.

Les ministres et par la suite les chefs d’État de la sous-région devront donc examiner ce dossier afin de prendre les résolutions qui s’imposent. Mais l’idéal, selon les experts, serait que la BDEAC puisse se servir de ses propres atouts pour mobiliser de l’argent sur le marché des capitaux.

Les demandes de refinancement concernent 5 projets d’un montant global de 155 milliards FCFA. Le Tchad et le Gabon sont les principaux demandeurs. Ces deux pays pétroliers de la Cemac accèdent plus difficilement au marché des capitaux sous régional.

Idriss Linge

La promotion d’une coopération plus dense et bénéfique, entre la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Russie était au cœur des échanges, il y a quelques jours à Libreville, entre le secrétaire général de la CEEAC, Allam-Mi et l’ambassadeur de Russie au Gabon, Dimitry Kourakov.

À l’entame de ces échanges, les deux hommes ont fait le point sur le sommet Russie-Afrique qui s’est récemment tenu à Sotchi en Russie. Sommet, au cours duquel, le secrétaire général de la CEEAC a pris part à l’invitation du gouvernement russe.

Par la suite, ils ont évoqué les leviers à activer afin de hisser la coopération entre la Russie et la CEEAC sur le plan multisectoriel, à un niveau plus élevé. Dans ce cadre, Dimitry Kourakov a révélé à son hôte que son pays souhaitait établir un accord-cadre de coopération avec la CEEAC.

L’ambassadeur Allam-Mi et Dimitry Kourakov ont enfin manifesté leur intérêt pour la signature d’un mémorandum d’entente devant lancer les bases d’une coopération renforcée entre la Russie et la CEEAC. Une coopération à l’exemple de celle existant entre la Russie et l’Union africaine.

Stéphane Billé

Olam Palm Gabon vient de décrocher la certification RSPO pour sa plantation de Makouke. Elle est décernée par l’association Table ronde pour l’huile de palme durable dont l’objectif est de promouvoir la croissance et l’utilisation d’une huile de palme répondant à des critères précis de durabilité.

Acquise en 2016 auprès de l’agro-industriel SIAT Gabon, cette plantation couvre une superficie de 18 707 hectares. Pour obtenir cette certification, la majeure partie de la plantation Makouke, vieille de 30 ans, a été replantée avec des variétés résistantes à haut rendement. La surface plantée de la concession est de 5 934 ha dont 1 016 ha conservés en HCV (haute-valeur de la conservation). 11 244 ha supplémentaires sont réservés à la conservation et à l’utilisation de terres par des villages. Au total, c’est 65% de la concession totale qui est protégée. La superficie restante est allouée aux infrastructures, notamment les installations, les routes et les logements.

Makouke devient la 4e plantation d’Olam à obtenir la distinction RSPO et porte la superficie totale des plantations certifiées à 112 455 ha, soit 78% du total de ses concessions de palmiers.  

« Depuis le début de nos activités, nous nous sommes engagés à protéger les hautes terres protégées, parallèlement au développement et à l’exploitation durables de nos palmeraies. Nous sommes honorés que nos efforts aient été récompensés par la RSPO dans ses récompenses inaugurales. Makouke marque une nouvelle étape dans l’obtention de la certification RSPO pour toutes nos plantations au Gabon et concrétise notre ambition d’être le premier producteur certifié d’huile de palme en Afrique », a déclaré Darshan Raiyani, le vice-président d’Olam International et responsable des plantations au Gabon.

« L’approche de conservation du paysage mise en œuvre par le gouvernement gabonais avec Olam assure un rapport équilibré entre production et conservation, basé sur des résultats scientifiques. Au Gabon, nous nous orientons vers des directives plus strictes pour nous assurer que toutes les entreprises du secteur agroalimentaire suivent le même cheminement et en juin 2019, nous avons annoncé que la RSPO constituait la norme pour le développement de la palme au Gabon », a commenté le ministre des Forêts, de la Mer, du Plan environnement et climat, Lee White.

La filiale locale du groupe singapourien Olam international s’est engagée à certifier toutes ses plantations RSPO d’ici 2021.

Stéphane Billé

Les ministres de l’Économie et des Finances des pays membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) se réunissent, ce mardi 19 novembre 2019, en session extraordinaire.

Deux points seront à l’ordre du jour, selon des informations obtenues par l’Agence Ecofin. Il s’agit de la fusion des bourses de Libreville et de Douala, et de la question devenue complexe du financement de certains projets portés par la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) au profit des pays membres.

Pour ce qui est de la fusion des deux places financières, le processus est achevé, avec notamment l’installation de la Société de bourse à Douala, la capitale économique camerounaise, et du régulateur à Libreville au Gabon. Plusieurs autres points doivent faire l’objet des discussions.

La Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) doit faire valider le processus de recrutement de son directeur de développement du marché. Une fonction essentielle pour ce marché qui renaît dans un environnement où s’est installée une concurrence rude des autres régions. La nouvelle bourse de Douala devra donc rapidement être opérationnelle pour faire face à l’alliance qui est en cours de construction entre les marchés financiers de Lagos, Abidjan, Accra et Casablanca.

La Cemac souhaite par ailleurs imposer l’introduction de certaines entreprises publiques sur la cote de la bourse régionale. Mais il faudra régler un certain nombre de défis techniques, comme la question du dépositaire central. Dans le processus de fusion, la Beac devait assumer cette fonction. Mais dans le même temps, il subsiste une architecture de dépositaire centrale de l’ex-BVMAC et DSX.

Dans le cadre de la problématique du financement de certains projets portés par la BDEAC au profit des États et du secteur privé de la sous-région, les discussions risquent d’être houleuses. Les besoins de financement de cette institution trouvent difficilement une réponse au niveau de la Beac. La banque centrale est contrainte par la limite de ses fonds propres et la nécessité de se conformer à l’interdiction du Fonds monétaire international qui craint que des avances monétaires soient faites aux États. Une solution intermédiaire a été proposée, mais les arbitrages à faire autour sont assez difficiles.

Les ministres de l’Économie et des Finances de la Cemac devraient par la suite se retrouver pour préparer le sommet des chefs d’État prévu le 21 novembre 2019. La presse camerounaise révèle qu’il sera question à cette rencontre, de la rationalisation CEEAC/Cemac, de l’évolution économique de la sous-région et du programme des réformes économiques régionales. L’Agence Ecofin a aussi pu apprendre que les chefs d’État pourraient discuter de graves désaccords à la tête de la Commission de la Cemac.

Idriss Linge

La 6e session du Conseil d’administration de l’Institut africain d’informatique (IAI) s’est tenue le 15 novembre 2019 à Libreville. Ce conclave présidé par le ministre gabonais de la Communication et de l’Économie numérique, Rigobert Ikambouayat Ndeka (photo), a débouché sur un ensemble de mesures devant sortir cette institution de son agonie.

Ces mesures se répartissent en recommandations et en résolutions. Au titre des recommandations, on mentionne notamment la sollicitation de l’accompagnement l’Union africaine et l’Unesco dans le processus de restructuration de l’IAI.

On évoque également la mise en place d’un nouveau modèle économique et le plaidoyer auprès de chaque Etat-membre pour le recouvrement des arriérés et de porter le dossier aux prochains sommets de la CEEAC et de la Cemac.

S’agissant des résolutions, le Conseil d’administration a décidé de formaliser la structure de gouvernance de l’IAI, jusqu’ici transitoire ; d’adapter l’état des besoins 2020 aux normes comptables en matière de définition de budget et de créer un comité spécial chargé de la refondation de cette grande école.

À ces résolutions, s’ajoute la poursuite des démarches auprès de l’Union africaine en vue de la mise sous sa tutelle de l’IAI ; la création d’une commission mixte IAI-Unesco, chargée de faire un rapport sur la situation de l’année académique 2017-2018.

Autres décisions, la suspension et le non-renouvellement du contrat additionnel de la directrice générale sortante ; la reconduction du mandat du président du Conseil d’administration, jusqu’au prochain Conseil.

Le Conseil a également décidé de la reconduction du comité ad hoc de gouvernance transitoire avec des missions opérationnelles. Tout comme la création d’un organe spécial chargé du contrôle de la direction générale composé des représentants diplomatiques du Cameroun, du Burkina Faso, de la République du Congo, de la République du Bénin et de la République togolaise.

Stéphane Billé

La Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) vient de lancer une sollicitation de manifestation d’intérêt pour recruter deux experts en supervision des secteurs bancaire et de la microfinance dans la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Ces experts doivent procéder à la mise en place de deux systèmes distincts de détection précoce des défaillances financières et managériales des établissements de crédit et de microfinance.

Dans le détail, l’expert en supervision des secteurs bancaire et de la microfinance seront chargés de faire évoluer : le système actuel d’indicateurs de surveillance et d’alerte, construits à partir des états déclaratifs (états financiers et états prudentiels) et l’outil de notation des établissements de crédit, selon l’approche de la supervision basée sur les risques.

Ces experts travailleront en étroite collaboration en vue de l’élaboration de deux cahiers de charges distincts des systèmes d’alerte précoce Sysco-EC et Sysco-EMF pour le développement du futur outil automatisé de critères de notation et des indicateurs de surveillance. La durée de la mission est estimée à trois mois et la date prévue pour le démarrage est pour décembre 2019.

Le Cobac précise que chacun des consultants doit faire preuve d’une bonne connaissance dans son domaine notamment, pour le 1er, en supervision des établissements de crédit et pour le 2nd, en microfinance. Ils doivent être des experts de haut niveau du secteur des finances ayant un diplôme minimum de niveau équivalent à Bac + 5 ou Master 2 en banque, audit, finance, comptabilité/gestion orientée sur les métiers du contrôle avec une spécialisation en banque pour le 1er et dans le domaine de la microfinance pour le 2nd.

Ils doivent avoir une bonne connaissance des problématiques relatives à la supervision bancaire et la supervision de la microfinance de la Cemac et posséder au moins dix années d’expérience avérée au niveau national et/ou international dans le domaine visé par la mission.

Les manifestations d’intérêt rédigées en français doivent être déposées au siège de la Cobac à Libreville, au Gabon, ou envoyées par courrier électronique au plus tard le 20 novembre 2019.

SA

L’agenda de la prochaine rencontre extraordinaire des chefs d’État des pays membres de la Cemac fait l’objet d’un mystère. Des sources contactées à un niveau élevé des institutions sous-régionales ont confié à l’Agence Ecofin qu’elles étaient dans l’impossibilité de dire avec exactitude les articulations phares de ce sommet organisé à l’initiative du président camerounais Paul Biya.

On a pu apprendre qu’une réunion des ministres de l’Économie et des Finances de la Cemac se tiendra à Yaoundé cette semaine. C’est une rencontre au cours de laquelle sont préparés les dossiers qui seront soumis aux discussions des présidents des pays concernés. Sans être formelles, les personnes contactées pensent qu’on devrait avoir au menu des discussions, les évolutions économiques de la sous-région depuis la conférence de décembre 2016 qui s’était tenue à Yaoundé. 

C’est pour sauver une Cemac en grande crise que le président camerounais avait invité ses homologues et des partenaires internationaux, dont le FMI et la France, pour des actions urgentes. Trois ans après, le bilan semble mitigé. Seulement trois pays ont effectivement mené des programmes avec le FMI. Le Congo et la Guinée équatoriale ont avancé sur ce dossier, mais attendent encore d’avoir leurs accords avec le FMI.

Du point de vue de la stabilité extérieure, certaines améliorations sont notables. La couverture extérieure de la monnaie s’est renforcée, éloignant de peu le spectre d’une dévaluation du franc CFA en zone Cemac. Mais ce regain de stabilité reste fragile, car les réserves de change ne représentent que 3,3 mois d’importations au niveau de la sous-région. Les nouvelles règlementations prennent un temps important à se mettre en place et les coûts d’opportunités qui y sont associés restent à ce jour non évalués.

La rencontre des chefs d’État de la Cemac devrait être aussi l’occasion de revenir sur la gouvernance à la tête de la Commission de la Cemac, l’instance de gestion des politiques sous régionales. Des sources font état de désaccords entre responsables au plus haut niveau sur la manière dont l’institution devrait être gérée.

Idriss Linge

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