Réuni en session ordinaire le 2l décembre dernier, à Yaoundé au Cameroun, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) a examiné la conjoncture économique et financière des Etats membres de la CEMAC
Au terme de cette réunion placée sous la présidence de Jean-Marie Ogandaga (photo), ministre gabonais de l’Economie par ailleurs, président en exercice du Comité ministériel de l’UMAC, il ressort globalement que les perspectives macroéconomiques actualisées de la sous-région pour 2018, présentent une légère embellie.
Ainsi, l’on s’attend entre autres, à une reprise des activités avec un taux de croissance de 1,5 %, contre 0,2% en 2017, une progression du niveau général des prix à environ 1,7 % en moyenne annuelle, contre 0,9 % en 2017, un excédent du solde budgétaire, base engagements, dons compris, à 0,8 % du PIB, contre -3,7 % du PIB en 2017, ainsi qu'à une contraction du déficit du compte courant à -3,1 % du PIB, contre -4,2 % % du PIB en 2017 et enfin, d’une expansion de la masse monétaire de 5,5 %, pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui se situerait autour de 60,7 %.
Selon les experts, à moyen terme, plusieurs facteurs pourraient influencer l'évolution de l’activité économique dans la CEMAC. En effet, les économies de la CEMAC tireraient profit de la vigueur de la demande mondiale, sous l’effet de l'évolution défavorable des cours du pétrole entre 2019 et 2021, et ce en dépit d'une détérioration prévisible des termes de l'échange. Ainsi le taux de croissance réel de l'activité devrait s'établir autour de 3,2 % en 2019, et 3,5 % en 2020 et 2021, contre 1,5 % en 2018, grâce principalement aux performances du secteur non pétrolier.
En rapport avec la conjoncture économique et financière des Etats membres de la CEMAC, le Comité ministériel a pris acte du déroulement des programmes économiques et financiers dans les pays de la CEMAC, dont l'évolution est jugée globalement satisfaisante.
Stéphane Billé
Le 15 décembre dernier à Paris, le président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) a reçu l’oscar du leadership et de l’excellence, décerné par le Conseil international des managers africains (CIMA). C’était à la faveur de la cérémonie du XXVème gala annuel du leadership des managers africains.
Avec cette distinction, le Comité de surveillance de la CIMA indique avoir voulu rendre hommage à Fortunato-Ofa Mbo Nchama (photo) pour son leadership, son patriotisme, ses performances économiques ainsi que son engagement, pour l’émergence des pays de la sous-région.
Ce prix, poursuit le Comité de surveillance, est une récompense aux efforts consentis par le président de la BDEAC, pour réformer l’institution de financement de développement dans un contexte économique difficile, marqué par la baisse des prix des matières premières et leur corollaire, la rareté, dans les Etats de la Cémac, des ressources financières.
A preuve souligne le ledit comité, « il a su en dix-huit mois, impulser une dynamique très active et positive, qui se traduit par la mobilisation des ressources conséquentes qui servent au financement des économies de la sous-région. Il a également, sur cette même période, mis en œuvre toutes les réformes institutionnelles et structurelles indispensables à la pérennisation de la BDEAC, avec son arrimage aux meilleurs standards internationaux. Par ces actions, la Banque se recentre pour être le partenaire de référence pour l’intégration régionale et le développement humain ».
Pour Fortunato-Ofa Mbo Nchama, « ce prix est à la fois une reconnaissance, mais surtout un défi, car il nous interpelle sur le rôle qui doit être celui de la BDEAC dans cette Afrique qui est en train de s’inventer ». Avant de dédier cette distinction à l’ensemble du personnel de la BDEAC dont l’effort, la mobilisation et le sacrifice ont rendu possible la transformation que connait cette Institution.
Stéphane Billé
Le ministre gabonais de l’Equipement, des Infrastructures et des Mines, Christian Magnagna a récemment exposé l’importance accordée au secteur minier par le gouvernement gabonais.
Selon lui, le Gabon, dans son processus de diversification de l’économie, entend activer tous les leviers possibles pour réussir ce challenge qui est progressivement déjà engagé avec le secteur minier. A preuve, indique-il, « parti de 2% en 2016, la contribution du secteur minier au Produit intérieur brut est passé aujourd’hui à 6% ». L’objectif étant, selon Christian Magnagna, d’atteindre au moins 10%, sur les deux prochaines années. Pour atteindre cette performance, explique-t-il, le pays mise sur le manganèse qui est en progression en termes de coûts et de volumes, mais aussi sur d’autres minerais, tel que le diamant, grâce notamment à la diversification du secteur minier.
D’ailleurs à cet effet, note-t-il, « nous venons d’accéder au processus de Kimberley, qui est la clé de la vente de cette ressource. Maintenant, il nous faut organiser l’activité diamantifère et les acteurs de la filière. Les régions diamantifères ont été identifiées ».
Pour ce faire, « Il s’agit à présent d’accompagner son exploitation pour la sortir les différentes productions de l’informel. Il en est de même de l’or. Car, l’informel capte l’essentiel de nos productions. Ce qui est une perte, puisque cela n’apparait pas sur la contribution du secteur minier au PIB. Donc, nous souhaitons d’abord sensibiliser ceux qui travaillent sur ces matières-là, sur l’intérêt de revenir sur l’activité formelle, de se faire connaitre et de se déterminer comme opérateurs citoyens. Parce que, le jour où toutes ces productions entrent dans la production nationale, la contribution du secteur minier sera beaucoup plus importante que celle qu’on a avec le manganèse ».
A côté des minerais du manganèse et du diamant pour lesquels, le gouvernement encourage les opérateurs engagés, Christian Magnagna indique que d’autres matières sont sur orbite. Le membre du gouvernement évoque par exemple, l’exploitation de l’or. Pour ce minerai, le gouvernement préconise la construction d’un le ministre souligne également la prévision de construction d’une usine de raffinage de l’or à Nkok grâce, notamment, aux investissements directs étrangers. L’on envisage également l’ouverture des mines à petite échelle.
Au sujet de la production du fer, Christian Magnagna fait savoir que le gouvernement travaille actuellement par exemple sur la promotion de ses gisements. « Nous en avons un en préparation, dans la région de la Nyanga, avec l’opérateur Avila. Nous nous intéressons aussi à développer les gisements de fer de Belinga et Baniaka. Quand ces gisements entreront en production, probablement dans deux ou trois ans, la marge finale de manganèse va se retrouver baissée par rapport à la haute production de fer, parce qu’on va aller dans les quantités. Plus de quatre millions de tonnes de manganèse, comme cela se fait aujourd’hui. »
Car, poursuit-t-il « nous serons à 40 millions de tonnes de fer par an. En clair, le paysage économique et industriel du Gabon va changer dès qu’on va entrer dans la production du fer et d’autres substances qui vont arriver. Je vous cite là, les éléments sur lesquels, repose notre stratégie à moyen terme. Nous avons donc d’autres sources pour améliorer la contribution du secteur minière dans le PIB national, pour qu’elle passe à deux chiffres ».
Stéphane Billé
Le nouveau directeur général adjoint de la filiale gabonaise, de la Singapourienne Olam international, Théophile Ogandaga (photo), est revenu il y a quelques jours, sur les performances de ladite société en 2018, ainsi que sur les priorités de l’année 2019.
Au cours d’un entretien à la presse, il a indiqué d’entrée de jeu que « malgré un contexte économique encore fragile, la filiale locale du groupe singapourien a clôturé l’exercice 2018 sur de belles performances en termes de résultats obtenus ». Avant d’ajouter que « l’année 2019 devrait être marquée par la poursuite des grands chantiers en cours ». En clair, Théophile OGANDAGA revendique un bilan satisfaisant au cours de l’exercice 2018 pour Olam Gabon.
Par la suite, il fait savoir que les performances accomplies au bénéfice des employés ont également été notoires. Il en veut pour preuve, la contribution de l’entreprise à l’accès au logement pour les employés de Libreville, grâce à la facilitation d’octroi de crédit bancaire à des taux nettement favorables.
En matière de chantiers ou des actions prioritaires pour l’année 2019, le DGA laisse indiquer que : «la société entend poursuivre sa démarche d’excellence de toutes ses opérations. Mais tout en continuant de s’assurer de la mise en œuvre des meilleures pratiques possibles, ainsi que la prise en compte des aspects financiers, sociaux et environnementaux, dans une approche de développement durable ».
Et de poursuivre «les principales activités qui retiendront le plus notre attention, seront les travaux de mise en œuvre du système d’irrigation sur site le de Mouila visant l’amélioration des rendements de nos plantations de palmier à huile, la construction de l’usine de production de latex dans les plantations de Bitam au Nord du pays, le suivi du système de traçabilité du bois livré dans la Zone économique spécial de Nkok, afin de nous assurer de sa légalité ».
L’autre priorité d’Olam Gabon pour la nouvelle année reste le démarrage des travaux de construction du nouvel aéroport international de Libreville, dans la zone d’Ayeme –Plaine et d’Ayeme – Maritime, ainsi que les travaux d’extension des infrastructures existantes, notamment ceux des ports.
Stéphane Billé
Le deuxième Comité de pilotage (Copil) du projet de Gestion de la faune et des conflits homme-éléphant (Gefache) s’est tenu le mardi 18 décembre dernier, au siège de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) à Libreville.
Pour sa deuxième année de mise en œuvre des activités du projet Gefache, le président du comité de pilotage, Ludovic Ngok Banak et ses membres ont notamment apprécié l’état d’avancement des activités dudit projet.
Occasion a été donnée pour le coordonnateur dudit projet, Olivier Ondo Assame, de présenter les objectifs et les résultats à atteindre, composante par composante, puis, l’état d’avancement des activités au 31 octobre 2018. Le point a aussi été fait sur les marchés exécutés ou en cours d’exécution, avant d’aborder le point relatif au suivi financier ainsi qu’à l’exécution budgétaire globale.
C’est au terme de toutes ces articulations que les membres du Comité de pilotage ont approuvé et validé le Plan de travail budgétisé annuel 2019, soumis à leur appréciation.
Stéphane Billé
Le 24 décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères de la République de Guinée équatoriale, Simeon Oyono Esono Angue a été reçu par le premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet.
Selon la presse de la Primature, le membre du gouvernement équato-guinéen était porteur d’un message du président Obiang Nguema Mbasogo à son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Au cours de l'entretien, les échanges ont essentiellement porté sur la coopération dans le domaine de la sécurité transfrontalière entre nos deux pays. En outre, Simeon Oyono Esono Angue a également exprimé les souhaits de prompt rétablissement formulés par le président Obiang Nguema Mbasogo au président de la République, Ali Bongo Ondimba.
A son tour, le PM Emmanuel Issoze Ngondet a pris soin de saluer les efforts de la Guinée équatoriale dans la poursuite des échanges sur des questions de sécurité et a réitéré par la même occasion, la disposition du Gabon à les faire avancer.
Avant d’exprimer sa gratitude au président Obiang Nguema Mbasogo pour ses souhaits de prompt rétablissement à l'endroit du président de la République, Ali Bongo Ondimba.
Pour rappel, le ministre Simeon Oyono Esono Angue était accompagné de Juan Antonio Bibang Nchuchuma, ministre à la présidence de la République en charge de la Sécurité extérieure, et de l'ambassadeur de la Guinée équatoriale auprès du Gabon, Marcos Ndong Edu Nchama.
Stéphane Billé
Réuni le 18 décembre dernier, à l’occasion de sa quatrième et dernière réunion ordinaire de l'année, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, a passé la situation macroéconomique de la zone Cemac au peigne fin.
Au cours de cette réunion tenue sous la présidence d’Abbas Mahamat Tolli (photo), gouverneur de la BEAC, par ailleurs, président statutaire dudit CPM, les grandes tendances ont été dégagées ainsi que les perspectives à court terme.
Ainsi, en 2018, l'activité économique des pays membres a largement tiré profit de la hausse du prix du baril de pétrole brut, de l'augmentation de sa production, et du dynamisme du secteur non pétrolier, conjugués à la poursuite des réformes macroéconomiques et structurelles par les Etats de la sous-région.
Le CPM prévoit ainsi pour l’année 2018 : un taux de croissance réelle de 1,5 % contre +0,2 % en 2017 ; une progression du niveau général des prix d'environ 1,7 % en moyenne annuelle, contre 0,9 % en 2017 ; un excédent du solde budgétaire, base engagements, dons compris, de 0,8 % du PIB, contre un déficit de 3,7 % du PIB en 2017 ; une contraction du compte courant à -3,1 % du PIB, contre -4,2 % du PIB en 2017; et enfin, une expansion de la masse monétaire de 5,5 %, pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui se situerait autour de 60,7 %.
Tenant compte de ces évolutions macroéconomiques de la sous-région attendues pour 2018, et des perspectives favorables à moyen terme, et après analyse du fonctionnement du marché monétaire et des facteurs de risques pesant sur la stabilité monétaire, le CPM a également décidé de cinq principales mesures.
Il s’agit de : maintenir inchangé le taux d'intérêt des appels d'offres ; relever le taux de la facilité marginale de prêt de 75 points de base pour le porter de 5,25 % à 6,00 %, et de maintenir inchangé le taux de facilité marginale de dépôt.
Le CPM décide également de relever le taux de pénalité aux banques de 75 points de base pour le porter de 7,55 % à 8,30 % et enfin, de maintenir inchangés, les coefficients des réserves obligatoires.
Au cours de cette séance, le CPM a pris connaissance des perspectives macroéconomiques mondiales. Ainsi, il ressort que l'activité économique sera marquée par la reprise dans plusieurs pays exportateurs de produits de base et la poursuite d'une croissance vigoureuse dans les pays émergents d'Asie.
Stéphane Billé
Le 20 décembre dernier, en présence du ministre d’Etat en charge de l’Economie numérique, Guy-Bertrand Mapangou, le Directeur général de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF), Alex Bongo Ondimba et son collègue de la Société de patrimoine des infrastructures numériques (SPIN), Axèle Kissangou Mouele, ont procédé à la signature de l’avenant à la convention de transfert de prêts et actifs de l’Etat entre leurs deux sociétés.
L’infrastructure transférée comprend : une dorsale optique d’un linéaire de 1020 Km, (portion ferroviaire et routière), partant de Libreville à Léconi, avec une sortie internationale sur l’axe Moanda-Bakoumba-Lekoko en République du Congo et 20 centres techniques repartis en quatre catégories.
La signature de cet avenant permettra à la SPIN, à travers son délégataire Axione, d’exploiter, commercialiser et maintenir pour le compte de l’Etat, la liaison de l’Infrastructure fibre optique CAB-4 qui traverse cinq, des neuf provinces du pays à savoir : l’Estuaire, le Moyen-Ogooué, l’Ogooué-Lolo, l’Ogooué-Ivindo et le Haut- Ogooué.
Selon les experts, cette infrastructure de télécommunications va davantage permettre au Gabon, entre autres de : réduire la fracture numérique entre les principaux pôles économiques ; d’améliorer la qualité des services numériques ; d’étendre la couverture large bande afin de diminuer les coûts de télécommunications et enfin de poursuivre, l’interconnexion du pays aux autres pays de la sous-région via le projet CAB.
Pour rappel, déjà le 31 octobre 2014, l’Etat gabonais prenait la décision par le biais de l’ANINF, de transférer l’ensemble de ses droits et obligations, à la SPIN.
Ce transfert concernait la première composante du Backbone National du Gabon (BNG), couplée aux points d’atterrissements du câble sous-marin « Africa Coast to Europe » (ACE), à Libreville et à Port-Gentil. Il a été suivi par la signature d’un contrat de délégation de service public entre la SPIN et l’entreprise Axione.
Stéphane Billé
L’ambassadeur de la République gabonaise près le Royaume du Maroc, Abdu Razzaq Guy Kambogo a récemment échangé avec deux responsables du groupe ABC Agrobusiness Consulting, sur le développement de l’agriculture au Gabon et notamment sur la question de la formation des ouvriers agricoles.
Au cours de cette rencontre, les responsables du Groupe ABC Agrobusiness Consulting ont indiqué au diplomate gabonais, leur intention de mettre leur expertise au service d’un déploiement qualitatif de l’agriculture gabonaise. Cela, en y mettant un accent particulier sur la formation, notamment d’un personnel à même de pouvoir servir de catalyseur à son explosion.
Tout en se félicitant de cette initiative, le chef de la représentation diplomatique gabonaise a indiqué que « cette vision cadre parfaitement avec les objectifs poursuivis par les autorités gabonaises, au plus haut niveau à savoir : redonner de véritables lettres de noblesse à un secteur dont la finalité, à moyen terme, demeure une implication plus accrue dans le Produit intérieur brut (PIB) du pays ».
Dans ce cadre, il a indiqué des pistes à ses hôtes, pour permettre une implantation aisée de leur cabinet en terre gabonaise. Avant de déclarer par la suite, « attendre des offres concrètes qui pourraient être soumises aux administrations gabonaises en charge des questions de développement de l’agriculture et de Formation Professionnelle ».
Stéphane Billé
Dans un entretien accordé à notre rédaction, le ministre de l'Equipement, des Infrastructures et des Mines, Christian Magnagna (photo), revient sur les acquis infrastructurels de l’année 2018, ainsi que sur les grands axes de la nouvelle politique gouvernementale du pays en matière d’infrastructures routières.
M. le ministre, au terme de l’année 2018, quel regard portez-vous sur le secteur routier gabonais ?
Christian Magnagna : Merci de m’ouvrir vos colonnes. Effectivement Nous sommes en train de boucler l’année 2018. Je tiens d’abord à vous indiquer que 2018, a été une année riche politiquement, avec la mise en place d’un nouveau gouvernement depuis le 4 mai 2018, mais ensuite difficile, avec l’absence du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui, pour un séjour prolongé, continue sa convalescence en ce moment au Maroc.
C’est également une année pleine d’enseignements parce que c’est un gouvernement qui a dû travailler sous des contraintes, telles que la conjoncture économique, avec une situation financière assez difficile pour l’Etat, pour atteindre ses objectifs de développement.
Mais, ce qu’il faut également noter, en termes de satisfaction, c’est le relèvement progressif de l’économie. Donc, nous partons sur une note d’espoir, tout en priant que le chef de l’Etat puisse rentrer le plus rapidement possible, pour nous permettre de reprendre la route du développement du Gabon.
Oui, mais en matière d’infrastructures dont votre département ministériel a la charge, en termes d’acquis, que peut-on noter ?
Quand on parle d’infrastructures, ce qu’il faut d’abord relever, c’est le fait que le secteur des infrastructures constitue un vaste chantier. En effet, le département ministériel dont j’ai la charge a, entre autres missions, de permettre un développement intégral du pays, à travers des infrastructures qui permettent à tous les Gabonais de communiquer, d’évacuer les marchandises dans tous les coins du pays.
Car, pour le chef de l’Etat, l’objectif est de créer un lien structurel entre le développement économique et les infrastructures conformément au schéma directeur national des infrastructures, voté depuis 2012. Depuis lors, on s’est mis au travail avec un certain nombre d’acquis, cela n’a pas commencer qu’en 2018.
Dans ce cadre, malgré le fait que beaucoup reste à faire, nous avons quand même réalisé un certain nombre de projets importants qui permettent aujourd’hui, la pleine circulation des biens et des services sur l’ensemble du territoire.
De manière concrète ?
En 2018, en termes d’acquis, c’est surtout la route nationale numéro 1 que nous sommes en train de livrer sur la section Pk5-Pk12. C’est également le lancement du programme de réhabilitation des voiries de Libreville, où 112 voies vont être réhabilitées pour permettre d’apporter un confort au niveau des populations, pour sortir de cette triste image qui renvoie à un certain nombre de flaques d’eaux dans les rues de la capitale.
Nous pouvons aussi relever une avancée considérable sur l’emblématique projet Port-Gentil – Omboué, qui est en cours d’exécution et qui bientôt donnera lieu à un autre projet, par la suite qui va permettre la jonction entre emboué et la route nationale numéro 1, en passant par Yombi, pour permettre la circulation entre l’Est et l’Ouest du pays. C’est là une autre façon aussi de valoriser l’énorme potentiel touristique de notre pays.
Au regard de la situation économique qui prévaut, ça n’a pas du tout été une sinécure pour l’Etat ?
Effectivement, compte tenu de la contraction des ressources, l’Etat a été obligé de faire des arbitrages et parfois des impasses pour ce qui est de l’entretien routier. C’est ce que nous observons d’ailleurs depuis le début de la crise. En effet, depuis 2013, l’entretien routier n’a pas été effectué comme cela aurait dû être, parce qu’il y a des variables d’ajustements budgétaires.
De manière précise…
C'est-à-dire, qu’on a fait des impasses sur l’entretien routier pour privilégier la masse salariale, ou privilégier les dépenses sociales etc. Globalement, le bilan est celui qui nous vient de l’ensemble des images provenant de l’intérieur du pays, et même dans la capitale.
Globalement, il y a des routes qui n’ont pas été entretenues depuis un certain moment. Il s’agit donc aujourd’hui, de revenir sur des formules qui ont marché avant. C’est à juste titre que le chef de l’Etat a demandé de revenir sur les fondamentaux, c'est-à-dire, l’indentification des ressources pérennes qui vont permettre d’entretenir les voies par un financement des ressources pérennes qui viennent souvent des usagers.
Un exemple…
Il y a encore trois ou quatre ans, existait le Fond d’entretien routier (FER), qui collectait un certain nombre de ressources et redevances, payées par les usagers de la route et qui étaient dédiées à l’entretien routier. Nous sommes en train de revenir sur ce modèle de mise en place d’un fond qui va reprendre l’ensemble du système de redevance, détaché des contraintes du trésor afin de s’assurer pleinement de l’entretien routier. Nous nous engageons donc qu’à partir de l’année 2019, des solutions soient trouvées pour régler définitivement cette situation qui est très déplorable.
Mais en attendant, on a l’impression que les Directions provinciales des TP n’ont plus d’importance au regard du manque de ressources tant humaines que matérielles auxquelles font face
Les Directions provinciales des Travaux publics ont toujours eu un rôle d’observateur et de surveillant du réseau routier national dans leur zone de compétence. En effet, elles ont pour missions de relever les différentes anomalies qu’elles constatent et les remontent à la Direction centrale, pour leur prise en compte, lors de la programmation de l’entretien routier ou de l’intervention de l’Etat sur l’ensemble du réseau routier, qu’il s’agisse des infrastructures de transport ou d’équipements.
Ce travail se fait toujours, mais faute de moyens financiers pour répondre à leur sollicitation et parfois même à leur injonction, cela devient très difficile. C’est souvent dans ce genre de situation que nous nous retrouvons.
Quel sera le rôle des agences, telles l’ANGTI et le reste, pour permettre au ministère de se redéployer dans l’aménagement routier ?
Nous sommes en train d’écrire une feuille de route que nous allons présenter début janvier, au chef de l’Etat ainsi qu’à l’ensemble de nos partenaires au développement. Dans ce cadre, le Premier ministre va porter ce projet, pour qu’à partir de 2019, nous puissions reprendre l’ensemble de ce programme d’aménagement routier qui comprend : le programme de travaux neufs, l’entretien routier et l’équipement ferroviaire.
En termes de perspectives ?
En termes de perspectives, nous sommes en train de réaliser une analyse de la situation du réseau routier national, pour identifier les difficultés. Si la trésorerie de l’Etat ne peut pas continuer à payer parce qu’elle est sujette à arbitrage, à cause de la crise, il nous faudra donc trouver un modèle économique et financier qui puisse permettre de garantir un financement durable pérenne de la ressource nécessaire, pour l’entretien routier pour ne pas tomber dans les images précédentes.
Ensuite il nous faut réfléchir sur l’existence d’un certain nombre de structures dont nous disposons. Nous avons par exemple aujourd’hui, un régime administratif qui existe avec des fonctions, des hautes fonctions, de la main-d’œuvre non permanente, nous allons étudier comment tirer meilleur profit d’elle. Raison pour laquelle, depuis huit mois, nous sommes en train de travailler et de proposer des scénarios afin de la rendre beaucoup plus dynamique.
N'est-ce une manière de tirer la leçon du passé ?
Effectivement, il faut faire le bilan de tous les travaux qui ont été engagés depuis 2012. Il y a eu des lourds contrats qui ont été attribués aux sociétés financées sur des ressources propres de l’Etat, et d’autres que l’Etat n’a pas pu honorer ses engagements, qui ne sont tous pas allés à leur terme. Il va donc falloir réfléchir pour trouver des solutions plus appropriées à ces différentes commandes.
Nous allons devoir trouver un point d’accord avec ces entreprises pour savoir si elles peuvent continuer ou pas, parce que nous sommes dans une situation où on ne peut pas continuer à financer. Donc ensemble, nous allons nous accorder sur la nécessité peut- être, de sursoir ces commandes ou de passer la main à d’autres ressources, étant entendu que les bailleurs de fonds sont prêts à nous aider.
Propos recueillis par Stéphane Billé