L’augmentation des exportations des matières premières, du fait de la remontée des cours du manganèse, du bois ou encore du pétrole, permettra à l’économie gabonaise d’entrevoir des perspectives optimistes sur la période 2018-2020.
En fait, d’après le Ministère de l’Economie, les exportations atteindront une croissance de 6,3% tandis qu’à la faveur du retour des investissements publics, l’on enregistrera une croissance au niveau interne de 3%.
Dans le même temps, le secteur hors pétrole va enregistrer, durant la période sous revue, une croissance de 4,2%, bien que la production pétrolière, quant à elle, affiche une baisse de 0,9% ; son impact sera donc marginal dans la mesure où les ventes compensent les contreperformances de ce secteur marqué par un vieillissement des champs et une reprise lente des activités d’exploration et d’exploitation, plombées depuis 2015 par la chute des cours sur le marché international.
Au total, assurent les experts de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, le Gabon, du fait de la reprise de l’activité dans les principaux secteurs de l’économie, atteindra une croissance de 3,8%, essentiellement tirée par les secteurs des hydrocarbures, des mines, des transports, du bois et de l’agriculture.
Celle-ci sera aussi suffisante pour engager une réduction de son déficit budgétaire et dégager du cash-flow pour faire face à certains engagements.
PcA
Alors que les prévisions initiales de la Banque mondiale et d’autres institutions financières internationales projetaient, depuis juin 2017, le taux d’endettement du Gabon à 64,2%, celui-ci vient d’être ramené à une proportion moins alarmante par les experts du FMI, récemment en visite à Libreville.
D’après Alex Seguro-Ubierga, chef de délégation de la mission du Fonds à Libreville, «la dette publique gabonaise devrait atteindre 59% du PIB en 2017, au lieu des 64,2% prévus initialement, grâce notamment à l’appréciation du taux de change et aux efforts de maîtrise des finances publiques ».
Au moment de la publication des dernières données sur le niveau d’endettement du pays, le dollar s’échangeait effectivement à plus de 600 FCFA contre 532 FCFA actuellement.
De plus, selon la direction générale de l’économie et de la politique fiscale, « au terme des neuf premiers mois de l’année 2017, la situation de la dette publique s’est caractérisée par une hausse des règlements, des décaissements et du stock de la dette ».
Les échéances honorées par l’Etat, au cours de cette période, s’élèvent globalement à près de 290 milliards FCFA, dont plus de 46 milliards au titre des arriérés. Ce montant intègre la dette intérieure dont les règlements sont en hausse de 22,4% à 163 milliards FCFA, tandis que les créanciers extérieurs ont reçu la somme de 125 milliards FCFA. Un montant en baisse de 2,6%, en glissement annuel.
Quant au stock de la dette, son encours s’établissait au troisième trimestre de l’exercice 2017 à 4152 milliards FCFA, en hausse de 27,2%.
Selon les prévisions du Ministère du Budget et des Comptes publics, le stock de la dette connaîtra une réduction, dès 2019, avec la mise en œuvre et l’accélération des mesures visant le redressement des finances publiques, dans le cadre de l’accord avec le FMI.
Pierre Célestin Atangana
Au Gabon, le pétrolier malaisien Petronas a annoncé avoir mis la main sur un important gisement d’hydrocarbures sur son puits Boudji-1, situé sur le bloc en eaux profondes F14 encore dénommé Likualé. L’annonce a été faite lundi, via un communiqué de l’entreprise.
Boudji-1 qui est situé à une profondeur d’eau de 2 800 mètres a rencontré un « réservoir de 90 mètres de sables pré salifères riche en hydrocarbures », explique le document. Aucune indication précise n’a cependant été donnée concernant la taille du gisement, mais Petronas assure qu’il s’agit d’une étape importante pour elle étant donné qu’elle travaille à améliorer sa croissance dans les eaux du Golfe de Guinée et en Afrique de l’Ouest. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle a pris récemment, de nouvelles participations de 40% sur les blocs A2 et A5 au large de la Gambie.
Une évaluation conjointe avec les autorités compétentes du Gabon permettrait de déterminer le caractère commercial des ressources. Petronas a aussi indiqué que cette découverte démontre ses capacités exploratoires et opérationnelles en eaux profondes.
En outre, cette nouvelle devrait ravir l’industrie locale des hydrocarbures qui n’enregistre que très peu de découvertes depuis les dix dernières années et un recul de la productivité de ses principaux champs, dû à leur vieillissement.
La société malaisienne contrôle 70% de participations sur le bloc F-14 ainsi que le statut d’opérateur. Le reste des parts est contrôlé par l’Australien Woodside.
Olivier de Souza
La CEEAC va créer un centre régional de lutte contre le terrorisme en Afrique centrale. C’est l’une des conclusions ayant sanctionné la fin des travaux de la 19ème conférence de la Commission défense et sécurité de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale qui s’est achevée le 4 mars dernier à Libreville, en attendant la tenue de la conférence des chefs d’Etat de cette communauté économique régionale prévue ce 6 mars 2018 dans ladite capitale.
Après avoir débattu de la stratégie de sécurisation des intérêts vitaux dans le Golfe de Guinée, la coordination des actions de lutte contre le terrorisme et la mise en œuvre de la convention de Kinshasa sur les armes légères et de petit calibre, les chefs d’état-major des forces de défense et de sécurité régionaux ont décidé de l’examen et de l’adoption d’une stratégie de prévention et de lutte contre le terrorisme en Afrique centrale. Celle-ci sera mise en œuvre dans le centre régional d’études et de coordination de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique centrale dont la création a été adoptée.
Mais avant d’aboutir à la mise en œuvre de la stratégie régionale, l’on devra procéder à l’activation, la reconfiguration et la réadaptation de la direction de la sécurité humaine au sein du département en charge de l’intégration humaine, de la paix, de la sécurité et la stabilité au secrétariat général de la CEEAC.
S’agissant du contrôle de l’espace maritime sous-régional, les Etats ont décidé de l’adoption d’une réglementation communautaire coercitive, obligeant les navires opérant dans le Golfe de Guinée à se doter d’un système d’identification automatique.
A l’issue de l’exercice militaire inter-Etats Obangame qui engage une trentaine de pays d’Afrique centrale et de l’ouest, d’Europe et d’Amérique, prévu pour ce mois de mars, les chefs d’état-major recommandent l’activation du centre multinational de coordination de la Zone A.
PcA
Le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Daniel Ona Ondo (photo), a présenté, le 2 mars à Malabo (Guinée équatoriale), les défis de l’intégration sous-régionale au Parlement communautaire.
Daniel Ona Ondo a déclaré à cet effet : « Nous reconnaissons tous que les résultats obtenus dans le processus de l’intégration dans la zone Cemac ne sont, ni à la hauteur des enjeux dans le contexte actuel de la mondialisation, ni suffisamment perceptibles dans le vécu quotidien des populations de l'Afrique centrale».
Selon le président de la Commission, il est indéniable qu’avec moins de 3% d’échanges intracommunautaires et de nombreux obstacles physiques et réglementaires à la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes, « les économies de la zone Cemac demeurent encore fortement cloisonnées ».
Daniel Ona Ondo a indiqué que, face à l’étroitesse des marchés nationaux, les pays de la sous-région n’ont pas d’autre choix que de s’unir pour donner des perspectives prometteuses à la diversification des activités économiques. C’est à cette condition que la Cemac, qui s’est fixée pour ambition de devenir à l’horizon 2025, pourrait devenir un espace économique intégré, émergent où règnent la sécurité et la bonne gouvernance.
« Contrairement aux autres Communautés économiques régionales, la Cemac peine à s’affirmer, au travers des actions visibles et en adéquation avec les attentes des citoyens.», a regretté M. Ona Ondo.
Pour mémoire, c’est après 15 ans de négociations que les pays de la zone (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad), ont mis en œuvre, en 2017, les accords de libre circulation des personnes et des biens.
S.A
Selon la Direction générale de l’économie, l’activité du secteur des assurances au Gabon, s’est globalement repliée en 2017. Cette situation qui fait suite aux effets de la crise économique, indique-telle, s’est traduite par la baisse globale du volume des primes, suite aux tensions de trésorerie des clients qui ont modifié, ou résilié leurs contrats d’assurance. Conséquence, le chiffre d’affaires consolidé, s’est contracté de 11,91% se situant à 93,38 milliards FCfa en 2017, contre 106 milliards en 2016, malgré le raffermissement de la collecte en assurance-Vie.
Dans cette configuration, la branche non vie a représenté 78% du total des cotisations du secteur. Le chiffre d’affaires de la branche a reculé de 15,41%. Passant ainsi de 86,39 milliards en 2016 à 73,08 milliards de FCFA en 2017. Ce repli a principalement touché les produits d’assurance «Automobile» (-11,80% à 20,86 milliards), «Maladie-assistance» (-9,64% à 17,16 milliards), «Total transports» (-7,92% à 16,15 milliards) «Incendie » (-22,82% à 10,55 milliards) sur la période étudiée.
Avec un chiffre d’affaires en progression de 3,52% à 20,30 milliards FCfa en 2017, la branche vie et capitalisation a représenté 22% de l’encours des émissions du secteur. Cette progression résulte de l’augmentation du produit d’épargne « Capitalisation » (24,14% à 13,78 milliards). Toutefois, on note une hausse du niveau des avances et des rachats sur les contrats d’épargne ; toute chose qui laisse indiquer que les clients ont eu recours aux demandes de décaissement pour couvrir leurs besoins de trésorerie.
En termes de parts de marché, le groupe OGAR occupe le premier rang avec 31%, Assinco 19%, AXA 13%, Saham 12%, le groupe NSIA 11%, SUNU 10% et AG 4%n sur la période sous revue.
Stéphane Billé
A la fin de l’année 2017, le secteur de l’exploitation forestière s’est caractérisé par une amélioration des performances industrielles et commerciales, selon les données de la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale.
En effet, selon ces statistiques, la production de grumes a progressé de 5,7% pour s’élever à 1 604 995 m3 en 2017, contre 1 518 321 m3 en 2016, en raison de la mise en exploitation de nouvelles surfaces forestières, de la fermeté de la demande des industries locales et au renforcement de la législation sur les conditions d’exploitation du Kévazingo et de l’Ozigo.
Au cours de la même période, les ventes de grumes aux industries locales ne disposant pas de permis forestiers ou d’essences appropriées, ont atteint un volume de 557 451 m3, soit une hausse de 23,2% par rapport à 2016.
Quant aux industries de transformation du bois, elles ont enregistré des résultats appréciables au terme de l’année 2017. Car, sur le plan industriel, la production de bois ouvrés a augmenté de 10,1% pour atteindre 843 891 m3 contre 766 732 m3 en 2016. Cela en raison notamment d’un meilleur approvisionnement en grumes, du renforcement du tissu industriel et de la montée en puissance des usines nouvellement installées.
Tandis que sur le plan commercial, les ventes locales et les exportations ont respectivement progressé de 27,3% et 6%, pour afficher à 62 456 m3 et 680 287 m3 contre 49 081 m3 et 642 060 m3 en 2016, en raison de la hausse de la demande locale et internationale.
Les unités de sciage
Au cours de la même période, l’on a globalement observé une amélioration des performances de l’activité de sciage. En effet, sur le plan industriel, la production de bois sciés a connu une hausse de 9,4% pour se situer à 505 962 m3 contre 462 562 m3, un an plus tôt. Cette embellie, indique-t-on, résulte d’un meilleur approvisionnement des unités de transformation en grumes et du renforcement du tissu industriel.
De même, les exportations ont progressé de 11,9% pour atteindre 441 019 m3, contre 394 293 m3 l’année précédente, en raison de la demande soutenue du marché mondial des bois tropicaux.
A contrario, les ventes locales sont passées de 41 026 m3 en 2016, à 30 966 m3, soit une chute de 24,5%, du fait de l’offre dynamique des opérateurs informels.
Les unités de déroulage
Le segment placage a enregistré une amélioration de ses performances industrielles à fin décembre 2017. Ainsi, la production est passée de 252 140 m3 en 2016 à 286 697m3, soit une hausse de 13,7%. Cette performance s’explique par une accélération du rythme d’approvisionnement des usines en grumes et la production additionnelle des usines nouvellement installées dans la Zone économique à régime privilégié de Nkok.
Parallèlement, les ventes locales ont fortement progressé pour s’établir à 25 193 m3 contre 2 383 m3 en 2016, sous l’effet des fortes commandes du marché domestique, notamment des sociétés du cluster-menuiserie de Nkok.
A l’inverse, les exportations se sont repliées de 3,1%, suite à la faiblesse de la demande du marché international de placage.
Le contreplaqué
La branche de fabrication de contreplaqué a été marquée par un léger tassement de son activité en 2017. En effet, la production est passée de 52 030 m3 à 51 232 m3, soit une légère baisse de 1,53%. Cette situation résulte des difficultés d’approvisionnement en grumes des principales unités de transformation de ce segment d’activité industrielle.
Sur le plan commercial, les exportations ont connu la même tendance baissière avec des réalisations de 40 047 m3 en 2017 contre 42 255 m3 l’année précédente, suite à la contraction des commandes du contreplaqué à l’international.
A contrario, les ventes locales ont enregistré une hausse de 11,%, en liaison avec l’affermissement des consommations du marché local.
Stéphane Billé
Le conseil gabonais des chargeurs (CGC), organe en charge de la gestion du transport maritime au Gabon, fera l’objet d’un audit organisationnel, juridique, comptable et financier, commandé par le gouvernement.
La mission, assure la directrice générale de la société, Liliane Nadège Ngari (photo), confiée à la commission nationale de privatisation, devrait déboucher «sur des propositions efficaces de restructuration, afin de rétablir un équilibre financier entre les charges et les recettes, et ramener in fine, la paix sociale eu sein de l’établissement».
Le communiqué de la responsable intervient après qu’elle a mis à l’index la baisse drastique des recettes issues du fret maritime. Une conséquence de la baisse du trafic de l’ordre de 37% en 2017 du fait des mesures gouvernementales interdisant les exportations de bois en grumes, les importations de véhicules d’occasion de plus de 5 ans, ainsi que les importations de ciment.
Au regard de la situation préoccupante que traverse l’entreprise, le gouvernement a décidé de l’envoi de la commission nationale de privatisation aux fins d’entrevoir l’éventualité d’une cession partielle ou totale des activités du CGC, bien que les autorités ne se soient pas définitivement prononcées sur le sujet.
PcA
L’ambassadeur de la fédération de Russie près le Gabon, Dmitri Kourakov (photo), n’est pas passé par quatre chemins pour indiquer que le géant russe de la production hydroélectrique est en passe de conclure un accord avec le gouvernement en vue d’une installation à long terme de cette société dans le pays.
La compagnie russe, 2ème producteur mondial d’hydroélectricité, entend assurer au Gabon la gestion de la fourniture en eau et électricité, une fois l’accord avec les autorités conclu.
Cette annonce préfigure des manœuvres souterraines engagées sur la reprise des activités de la société d’électricité et d’eau du Gabon, filiale du groupe français Veolia, dont le contrat de concession avec le Gabon a été rompu le 16 février dernier.
La conférence de presse de l’ambassadeur russe donnée le 2 mars dernier, à Libreville, intervient deux semaines après le début du bras de fer entre les autorités gabonaises et la multinationale française au sujet de la rupture dudit contrat de concession.
Les deux camps s’accusent mutuellement de non-respect de clauses contractuelles et de manquement au cahier des charges.
Pour mémoire, RusHydro est entré en contact avec les autorités gabonaises depuis le mois de mai 2017, en vue de son implantation dans le pays.
Pierre Célestin Atangana
Le 28 février dernier, la ministre de la Promotion des Investissements privés, du Commerce et de l'Industrie, Madeleine Berre, accompagnée de sa ministre déléguée, Irène Lindzondzo, a reçu une délégation de la coopération française, conduite par Bernard Rubi, Conseiller de coopération et d'action culturelle à l'ambassade de France au Gabon, par ailleurs, directeur général de l'Institut français de Libreville.
L’objet de cette rencontre portait sur l’évaluation de la faisabilité d’un projet de création d'une Chambre nationale des métiers, au Gabon, ayant pour objectif le développement de l’entrepreneuriat et de l'artisanat. Au terme de cette séance de travail, il ressort qu’une étude sera menée et financée par la coopération française, aussi bien à Libreville qu'à l'intérieur du pays.
Pour rappel, réunis en Conseil des ministres le 13 septembre 2017, les membres du gouvernement avaient adopté un projet de loi portant orientation de la politique nationale de l’artisanat en République gabonaise. C’est ce texte qui prévoit la création d’une Chambre nationale des métiers, devant servir de cadre d’expression et de concertation aux petites et moyennes entreprises et industries (PME/PMI), installées sur l’ensemble du territoire national.
Le même texte envisage la mise en place d’une nomenclature des métiers de l’artisanat dans le pays. L’Etat envisage donc de donner les références qui définissent avec exactitude qui est artisan et qui ne l’est pas, dans le cadre des petits métiers. Par ailleurs, le même texte se charge de l’organisation de la représentation des artisans.
Stéphane Billé