Le président de la Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale (BDEAC), Fortunato Ofa Mbo Nchama, de passage à Libreville, a été reçu en audience ce 24 octobre 2017 par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
Au cours de cette première audience avec le chef de l’Etat gabonais, depuis sa prise de fonction en février dernier, le président de la BDEAC a tenu à témoigner sa reconnaissance à Ali Bongo Ondimba, pour son soutien apporté à sa nomination à la tête de cette institution financière sous-régionale.
Fortunato Ofa Mbo Nchama a également recueilli les orientations du président de la République, dans le cadre de ses fonctions pour les années à venir. Durant cet entretien, Le président de la BDEAC a aussi signifié au chef de l'Etat, qu’un nouveau cap pour la période 2017 – 2022, avait été fixé par son institution financière.
Que cette nouvelle orientation, a-t-il précisé, accorde une priorité au financement de l’agriculture, de l’agro-industrie, de l’élevage et de la pêche, afin de permettre aux Etats de la sous-région d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et de rompre définitivement avec les importations de produits.
Stéphane Billé
L’aéroport international Léon Mba de Libreville a connu 20 836 mouvements d’aéronefs en 2016. Cette intense activité n’est pas sans laisser de séquelles sur l’environnement, et nécessite un engagement des autorités de cette plateforme au sujet de la protection de la couche d’ozone.
A travers le projet de réduction des émissions de CO² par l’aviation, coordonné par l’Organisation de l’aviation civile internationale et l’Union européenne, l’agence nationale de l’aviation civile (Anac), vient de lancer la mise en place des procédures de montée continue (CCO) et de descente continue (CDO), à l’aéroport international Léon Mba.
«Nous avons identifié une quinzaine de mesures susceptibles de réduire les émissions de CO². Pour des raisons financières, de ressources ou de capacités, on ne peut pas toutes les mettre en œuvre. On va le faire progressivement ; et aujourd’hui pour l’aéroport de Libreville, les premières mesures que nous avons retenues, concernent les procédures de montée continue et de descente continue.», explique Dominique Oyonamono, directeur général de l’agence nationale de l’aviation civile.
D’après lui, c’est la réponse à un besoin opérationnel qui vise à réduire les émissions de CO² issues de l’aviation, mais aussi à mettre en œuvre des modules du bloc du plan mondial de la navigation aérienne.
Le processus qui prendra fin en juin 2018, concerne les pilotes, les contrôleurs aériens et l’ensemble des opérateurs du secteur aérien. 18 modules de formations qui vont de la conception à l’utilisation des procédures, seront dispensés par les experts de l’Asecna qui s’occupe de la partie technique du projet.
SeM
Dans le plan stratégique du nouveau président de la Banque de développement des Etats d’Afrique centrale, Fortunato-Ofa Mbo Nchama (photo), l’agriculture tient une place de choix. Ce changement de cap de la banque procède du constat de l’explosion des importations de denrées alimentaires dans les Etats de l’espace communautaire.
«Le pays qui importe le moins de denrées alimentaires dans la zone Cemac, y consacre 500 milliards de Fcfa par an.», explique-t-il.
Face à cette saignée, le président de la BDEAC a décidé de mettre entre parenthèses le financement des infrastructures dont la visibilité sur le développement reste questionnable, et de donner la priorité à la production agricole.
«Nous allons abandonner le financement des grands projets d’infrastructures qui ne donnent pas de visibilité au développement sur la période 2017-2022.», précise-t-il.
«Nous allons mettre l’accent sur le financement de l’agriculture, de l’agro-industrie, de l’élevage et des infrastructures économiques, c’est-à-dire celles qui permettent l’évacuation des produits alimentaires vers les grands centres de distribution.», poursuit le dirigeant.
Car d’après lui, avec les vastes étendues de terres dont dispose la Cemac, si la production était assurée par les Etats, cela permettrait de réaliser des économies sur les importations de denrées alimentaires, augmenter les avoirs extérieurs des Etats, rééquilibrer la balance des paiements, et limiter les effets des chocs extérieurs liés aux fluctuations des cours des matières premières.
SeM
Annoncé lors de la réunion du 22 septembre dernier entre le gouvernement et la confédération patronale gabonaise, le comité bipartite Etat-CPG a été mis en place par le ministre du Budget et des comptes publics, Jean Fidèle Otandault, suite à la signature de l’arrêté qui en fixe la création et les attributions.
Ce comité assuré par les représentants de l’Etat et du patronat, chargé de la veille économique et financière, servira de cadre de concertation permanent entre l’Etat et la CPG sur les questions économiques ou financières.
Entre autres missions, il va identifier et recenser l’ensemble des engagements financiers contractés par l’Etat et la CPG, procéder à l’examen de toute dette éventuelle entre les deux parties, avant de proposer les modalités d’apurement. Il fera également l’étude des conditions d’une meilleure participation des entreprises affiliées à la CPG, à la bonne santé de l’économie nationale.
Les membres du comité fixeront aussi les grandes orientations et les sujets de concertation entre l’Etat et la CPG.
SeM
David Yingra, le directeur de la communication au sein de la Commission de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) a relayé, le 24 octobre, l'information selon laquelle les ressortissants de la sous-région peuvent désormais se rendre au Congo sans visa.
« Par un circulaire signé en date du 23 octobre 2017, le gouvernement du Congo annonce que les ressortissants des Etats membres de la Cemac, détenteurs de passeport en cours de validité, ne sont plus soumis à l’obligation de visa pour entrer au Congo », a affirmé David Yingra. Avant d’ajouter : « Cette importante décision, qui met de côté le principe de réciprocité, vient renforcer celles déjà prises par le Tchad, la RCA et le Gabon généralisant la libre circulation en zone Cemac ».
Après ces quatre pays, les deux derniers qui doivent formaliser l’ouverture complète des frontières sont : le Cameroun et la Guinée équatoriale. Si, dans le cas camerounais, le gouvernement appliquait déjà le principe de réciprocité avec trois pays (Tchad, RCA, Congo), l’Etat équato-guinéen se presse lentement dans l’intégration sous-régionale.
Ceci conformément à l’Acte additionnel de la Communauté «du 25 juin 2013 portant suppression du visa pour tout ressortissant de la Cemac circulant dans l’espace communautaire».
Sylvain Andzongo
C'est une information qui passé presque inapperçue. Le lundi 09 octobre 2017, Teodoro Obiang Nguema, président de la République de Guinée équatoriale, a accordé une audience au secrétaire permanent du Groupe d’Action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), Désiré Geoffroy Mbock.
Avec Teodoro Obiang Nguema, le secrétaire permanent Gabac a procédé à l’évaluation du dispositif juridique et institutionnel de la République de Guinée équatoriale en 2016.
Evaluation dont les résultats ont conduit le Gafi (Groupe d'action financière) à inscrire le pays sur la liste des Etats non coopératifs en matière de lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme. Par conséquent, comme pays à risque.
« Pour l’instant, s’il s’agit d’une inscription dans une « liste dormante », c’est-à-dire sans effet. Il n’en sera pas de même à l’issue de l’évaluation mutuelle du second cycle plus contraignante et effectuée par le Gabac, sous le monitoring du réseau mondial », a indiqué Désiré Geoffroy Mbock.
M. Mbock a également rappelé à son interlocuteur qu’à l’instar des sociétés de messagerie financière telles Western Union et Moneygram qui ont arrêté leurs activités en Guinée équatoriale, des institutions de la place financière internationale ont aussi suspendu leurs opérations. Ce qui traduit la rupture des services de correspondants que certains établissements de crédit internationaux offraient aux banques de Guinée Equatoriale pour assurer la couverture en devises des ordres reçues de leur clientèle. Ceci pour la réalisation de transactions diverses à l’étranger, précise le Secrétaire du Gabac.
Désiré Geoffroy Mbock a alors suggéré au chef d’Etat de rendre l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) de la Guinée équatoriale opérationnelle. Cela étant, il lui a fait part des dispositions prévues en la matière par le règlement communautaire portant prévention et répression du blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme qui prolifére en Afrique centrale.
A son tour, M. Obiang Nguema a prescrit au ministre des Finances et du Budget, en relation avec ses homologues de la Justice et de la Sécurité, de soumettre dans les plus brefs délais, à sa signature, un projet de décret de nomination des membres de l’Anif.
S.A
Réunis à Libreville le week-end dernier, les ministres des Affaires étrangères des pays de la CEEAC ont déploré la dégradation de la situation sécuritaire en République centrafricaine depuis des années, ceci malgré la tenue d’élections en 2016 qui ont porté au pouvoir Faustin Archange Touadera.
En fait, d’après la CEEAC, divers aspects font le lit de cette crise. L’on peut entre autres citer ; le manque de consensus sur la formation du gouvernement, les questions ethniques, la mauvaise gestion de la transhumance, l’absence d’un mécanisme national de protection des minorités, notamment les éleveurs peuls, le développement inégal entre le Sud et le Nord, et l’insécurité.
Sur les 16 préfectures que compte par exemple le pays, 14 sont occupées par les forces rebelles. Ce qui a pour effet de renforcer le climat d’insécurité.
Les ministres de la CEEAC ont examiné et fait des propositions sur la situation politique, humanitaire et sécuritaire dans le pays afin de l’aider à sortir de cette crise qui dure depuis 2013. S’ils notent une évolution positive sur le plan politique, reste cependant des préoccupations dans le domaine de la restauration de l'autorité de l'Etat sur l’ensemble du territoire. La recrudescence des affrontements entre les groupes armés et les attaques contre les populations civiles et les forces internationales constituent les principales préoccupations sécuritaires soulevées par les ministres et les experts de l’organisation sous-régionale. D’où l’exhortation adressée au gouvernement et aux groupes armés «à entreprendre et à accélérer le dialogue politique dans le cadre de l’Initiative Africaine». Un appel a été lancé aux leaders politiques et sociaux centrafricains à taire leurs divergences afin de se concentrer sur la pacification et la consolidation de la paix.
«Sur le plan humanitaire, la réunion des ministres a noté que les besoins humanitaires demeurent immenses à cause de l'insécurité et des violences récurrentes qui contraignent des milliers de personnes à se déplacer à travers le pays et entrainent des vagues de réfugiés dans les pays limitrophes.», indique le communiqué final de cette réunion.
S’agissant des violations des droits de l’homme, la CEEAC recommande le renforcement de la formation des forces de défense et de sécurité dans les domaines du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Mais pour plus d’efficacité dans le travail des troupes, les différents contingents des forces de défense doivent être équipés «en vue de leur pleine opérationnalité».
SeM
Pour le secteur industriel, le gouvernement veut densifier le rôle des entreprises dans la mise en œuvre du Plan de relance de l’économie. A cet effet, une mission du ministère de la Promotion des investissements privés s’est rendue dans la zone économique à régime privilégiée de Nkok pour sensibiliser les opérateurs sur l’esprit de la lettre relative à la loi sur l’encadrement des activités industrielles dans le pays.
D’après ce texte qui date de 1989 et qui a été renforcé par celui actualisé de 2016, les investisseurs présents au Gabon ont l’obligation d’opérer le transfert de technologies et de compétences aux locaux, d’assurer le renforcement des capacités au bénéfice des agents de l’administration en charge de l’industrie, ainsi que de transformer localement les ressources naturelles qu’ils exploitent.
D’après Georges Mba-Ndong (photo), directeur général de l’industrie et de la compétitivité, la loi protège à la fois les travailleurs, les populations, l’Etat et assure un meilleur accompagnement des investisseurs.
«L’application de ce texte permettra entre autres, de mieux accompagner les opérateurs industriels et sécuriser leurs activités, via une meilleure lisibilité de leurs droits et devoirs.», indique-t-il.
La Loi n°022/2016 permettra également, poursuit-il, de protéger les populations locales des conséquences liées aux activités industrielles et d’impliquer les entreprises industrielles à une plus grande responsabilité sociétale des entreprises.
SeM
La production gabonaise de manganèse a fortement impacté les performances du groupe ERAMET au 3ème trimestre 2017. C’est ce qu’indique un communiqué de cette entreprise française, publié ce 24 octobre 2017.
Arrêté à 877 millions d'euros pour cette période, le chiffre d'affaires du groupe ERAMET a connu une hausse de 23% de son chiffre d'affaires par rapport au troisième trimestre de l'année 2016.
Cette performance, indique le communiqué, est due à plusieurs facteurs. Il s’agit entre autres : de la stabilité des prix du minerai et des alliages de manganèse depuis le début de l'année à des niveaux soutenus ; du prix du nickel toujours faible mais avec des signaux positifs sur la demande future ; du succès de l'émission obligataire de 500 millions d'euros à échéance février 2024 et enfin, du résultat opérationnel courant de l'année 2017. Lequel résultat devrait être très significativement supérieur à celui de l'année dernière, avec un résultat opérationnel courant du second semestre 2017 dépassant celui du premier semestre 2017.
S’agissant de la branche manganèse à laquelle le Gabon est particulièrement concerné, la demande a été portée par ces différents facteurs et a permis d'absorber les records d'exportation de l'Afrique du Sud, tout en réduisant les stocks dans les ports chinois qui ont rebaissé à un niveau raisonnable de 2,3 millions de tonnes.
Au niveau de Moanda au Gabon, la production de manganèse a établi un nouveau record de production. Elle s’est élevée à 1,14 million de tonnes de minerai sur les 3 derniers mois. Ce qui a permis à la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) d'afficher une production de 3,1 millions de tonnes, sur les 9 premiers mois de l'année, soit une hausse de 27% par rapport à la même période, l'année dernière et en ligne, avec l'objectif annuel de 4 millions de tonnes.
Le groupe mise sur la bonne tenue des prix du manganèse et dans une moindre mesure, sur le redressement amorcé des prix du nickel, ainsi que sur les progrès de productivité et la réduction des coûts qui ont été réalisés ou qui sont en cours de mise en œuvre.
Stéphane Billé
Le chef de mission du Fonds monétaire international au Gabon, Alex Segura-Ubiergo (photo) par ailleurs chef de division adjoint au département Afrique, séjourne au Gabon depuis le 23 octobre.
Pendant deux semaines, il va avec son équipe, analyser les perspectives de l’économie gabonaise à l’aune de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie et de l’admission du pays à la facilité élargie de crédit depuis juin dernier.
Sa mission procédera également à l’évaluation de la mise en œuvre du programme économique du gouvernement, et se penchera sur la situation de la balance des paiements.
« On souhaiterait aussi discuter des reformes structurelles pouvant rendre l’économie gabonaise plus compétitive, voir aussi les efforts fournis par le gouvernement afin de réduire la pauvreté et aider les couches les plus défavorisées de la population. », explique le chef de mission.
Perspectives budgétaires et projections de croissance sont également au menu de la visite des experts du Fonds dans les administrations ces 15 jours à venir. Ils vont aussi confronter les efforts des autorités face à la crise économique dont les effets continuent de dévaster l’économie sous-régionale de manière globale.
SeM