Alors que les banques commerciales consolident leur exploitation et améliorent leur taux de rentabilité, leurs homologues publiques peinent plutôt à survivre.
De la Banque de l’Habitat du Gabon (BHG), à la Banque gabonaise de développement (BGD), en passant par la Postebank, le bilan de santé est sérieusement critique. Tous ces établissements financiers connaissent d’importantes difficultés d’exploitation.
Ainsi la Banque de l’habitat du Gabon (BHG), vient d’être mise en liquidation par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC). Quant à la BGD, sa maison mère, qui traverse également une crise structurelle avec une gestion jugée calamiteuse depuis des années, elle vient d’être mise sous administration provisoire par la BEAC pour éviter sa fermeture. Elle est actuellement en pleine restructuration avec en ligne de mire trois objectifs qui portent sur la réorientation de la vision stratégique, le rétablissement de l’équilibre financier d’ici 2020 et la réduction des charges d’exploitation.
La PosteBank est, elle aussi, placée sous administration provisoire depuis le 10 novembre 2015. Elle doit achever sa phase de restructuration dont les principales articulations tournent autour du renforcement des fonds propres de la banque grâce à l’injection des liquidités par l’Etat, actionnaire majoritaire, et la limitation des produits de la banque à deux activités : le compte chèque postal et le compte d’épargne postal.
Stéphane Billé
Le conseil des ministres du 13 juillet 2017 a adopté le projet de décret portant sur le régime de substance stratégique de l’or.
La décision du conseil des ministres traite également «des caractéristiques d’une substance stratégique, tant sous l’angle économique de la substance minérale que sur les exigences requises pour son exploitation, la traçabilité des opérations et les prérogatives de l’Etat».
Cette mesure gouvernementale intervient, alors qu’au cours du premier trimestre de l’année 2017, l’activité aurifère a été caractérisée par des contreperformances. Sur le plan commercial, en effet, la valeur marchande de cette production estimée à 106 kilogrammes et 33 lingots est évaluée à 2,2 milliards de Fcfa. Soit une perte au niveau de la production de plus de 65%.
Concernant les ventes, la substance a chuté de plus de 54%.
SeM
Pour valoriser le potentiel agricole du Gabon et assurer une modernisation de la gouvernance dans ce secteur, le Conseil des ministres tenu, le 13 juillet 2017, à Libreville, a autorisé la création de l’agence de régulation des produits agricoles du Gabon (Arpag).
La création de cette agence vient à la suite de la modification des missions et attributions de l’agence de développement agricole du Gabon, mis sur les fonds baptismaux en 2015.
L’Arpag aura ainsi entre autres objectifs, de permettre aux consommateurs locaux d’acquérir des denrées alimentaires issues des terres gabonaises et de réduire la dépendance aux importations de nourritures qui occasionnent une saignée de près de 400 milliards de Fcfa chaque année.
Le conseil des ministres, dans la même veine, a également validé le document de politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle (Pnsan). Celui-ci servira de cadre de référence et d’orientation à tous les secteurs et acteurs impliqués dans les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
SeM
Le gouvernement gabonais envisage de lutter contre la précarité et l’exclusion dont sont victimes les retraités. Pour cela, des assises sur les méthodes et les politiques publiques conduisant à l’amélioration de la condition et du statut du retraité, ont été organisées, du 13 au 14 juillet, à Libreville, sous la présidence du Premier ministre.
Pour le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Désiré Lassegue (photo), le thème du forum national des retraites, qui porte sur les moyens à mettre en œuvre pour donner un destin moins difficile aux retraités de manière générale, revient sous tous les cieux, et diverses recommandations en ont découlé depuis des années.
Aussi, à ce jour, aucun pays ne saurait prétendre l’épuiser, «car la vieillesse et sa prise en charge multiforme font partie des risques sociaux permanents de la vie, jusqu’à son épuisement naturel». Ainsi, apprend-on, que pour cette année, la prise en charge des 55 000 pensionnés de l’Etat, dont 20 000 par la Caisse des pensions et des prestations familiales (CPPF), et 35 000 par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), sera une équation difficile à résoudre pour le gouvernement.
En fait, la prise en charge de leur assurance maladie par la CNAMGS et la liquidation des pensions par la CPPF, dans un contexte de contraction budgétaire, vont nécessiter des mesures urgentes. Le gouvernement propose pour cela une garantie de protection compatible avec la dignité humaine. En clair, il est question d’établir des normes de justice sociale et d’équité concernant la prise en charge des personnes du 3ème âge face aux risques sociaux et économiques qui guettent le pays. Il faudra aussi toiletter le cadre institutionnel et juridique de la protection sociale, en vue d’éviter toutes sortes de menaces pouvant peser sur les personnes retraitées et sur toute autre personne en fin de cycle professionnel, tout en réfléchissant sur les ressources de remplacement en cette période où les fonds sont rares.
Car, il est question de réfléchir sur les modes de financement des régimes de retraite au Gabon, afin d’assurer l’équilibre de ces ressources, leur élargissement, leur extension ainsi que leur pérennité.
SeM
Gildas Biviga, journaliste à la station provinciale de Radio Gabon à Tchibanga, une ville située à 700 kilomètres de Libreville, vient d’écoper d’une peine de184 jours de prison, avec sursis dont 45 jours de prison ferme, et une amende de 300 000 francs CFA.
Selon les sources proches du dossier, Gildas Biviga est poursuivi pour « complicité » de délit de diffamation par voie de presse.
Pour le rappel des faits, le journaliste avait réalisé une interview de Marcel Libama, un leader syndical venu de Libreville, pour soutenir son camarade, délégué syndical provincial, Cyprien Mougouli, lors de son procès, le 15 juin dernier, à Tchibanga. Après la diffusion de cette interview à 19 heures, sur les antennes de la radio locale, le même jour, le procureur près le tribunal de première instance de Tchibanga, Jean Pierre Boungoulou, avait intimé l’ordre de la retirer au motif qu’elle était diffamatoire.
La radio ne s’est pas exécutée. L’interview fut rediffusée le lendemain matin. Face à cette réaction, le procureur ordonna l’arrestation du journaliste ainsi que celle du syndicaliste pour entrave à la justice, diffamation par voie de presse et outrage à magistrat.
Joint, le directeur général adjoint de Radio Gabon, chargé des stations provinciales, a expliqué que Gildas Biviga était en prison pour avoir tout simplement fait son travail.
Stéphane Billé
L’agence de notation Moody's a abaissé la note de crédit attribuée aux dettes à long terme et celle aux dettes de premier rang non garanties du Gabon, de B1 à B3 assortie d’une perspective négative. Moody’s évoque deux raisons à la base de cet abaissement : la détérioration des finances publiques, en raison de la chute des prix du pétrole combinée à une capacité d'ajustement politique limitée et les pressions aiguës de liquidité qui s’exercent sur le gouvernement.
En effet, la chute des prix du brut a entraîné une baisse chronique des recettes qui sont descendues à 17% du PIB en 2016 contre 30% en 2013. Pour répondre à cette baisse, le gouvernement a fait face à un arbitrage difficile entre la réduction des dépenses, en particulier les dépenses en capital estimées à 7% du PIB en 2014, et soutenir ses secteurs non pétroliers, précise l’agence.
Bien que les déficits publics aient été relativement limités à environ 5% du PIB en moyenne sur 2015-16, cela n’a pas suffi pour s’acquitter des différentes obligations financières, alourdissant les arriérés du gouvernement. A leur tour, les arriérés ont affecté l'activité économique non pétrolière, grevant notamment la trésorerie des fournisseurs de biens et de services du gouvernement.
Le profil de la dette publique s’est détérioré, atteignant 55% du PIB en 2016 contre 33%, deux plus tôt. Mais Moody’s estime que la dette publique devrait augmenter encore pour atteindre 57% du PIB en 2017.
Les perspectives négatives, quant à elles, reflètent les incertitudes concernant la stratégie du gouvernement visant à refinancer la dette à échéance et à financer son déficit malgré le soutien des institutions financières.
La capacité du gouvernement à refinancer sa dette intérieure qui a atteint environ 12% du PIB à la fin de 2016, est limitée en raison de la demande accrue de financement émanant des autres pays de la CEMAC, dont 5 sur 6 sont également exportateurs de brut. Les sorties du Trésor du Gabon sur le marché régional ont été particulièrement volatiles ces derniers temps et parfois bien en dessous de 100%.
En juin, le Fonds monétaire international (FMI) avait approuvé une facilité élargie de crédit de 642 millions de dollars au pays visant à assainir ses finances publiques et surtout stabiliser le niveau de la dette qui prenait un envol sans précédent.
Fiacre E. Kakpo
Une délégation de la Banque mondiale séjourne depuis lundi, le 10 juillet 2017, à Libreville, pour une mission d’évaluation de la mise en œuvre des réformes de l’acte uniforme de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
Son agenda de travail prévoyait des rencontres et des séances de travail avec les différents acteurs en charge des questions OHADA au Gabon. Notamment, les agents du ministère de la Justice, les auxiliaires de justice ainsi que les membres de la commission locale OHADA.
Les échanges entre les différentes parties ont porté sur la pratique de la réforme au Gabon. Pour cet examen, quatre actes uniformes sont concernées. Il s’agit de : l’acte uniforme portant sur le droit commercial général (AUDGC), qui inclut désormais le statut d’entreprenant pour les micro-entreprises, la modernisation et l’informatisation du Registre du commerce et du crédit mobilier (RCCM) ; le statut révisé portant sur l’organisation des suretés (AUS), qui étend et facilite l’utilisation des suretés en matière de gage ; le statut révisé relatif au droit des Sociétés commerciales et groupement d’intérêts économiques (AUSGIE).
Le dernier acte uniforme à examiner, est relatif à l’organisation des procédures collectives et d’apurement du passif (AUPCAP).
Malgré quelques difficultés rencontrées par les différents acteurs chargés de la mise en œuvre desdits actes, la délégation de la Banque mondiale s’est dite globalement satisfaite des efforts fournis par le Gabon, en la matière.
Stéphane Billé
Yves Fernand Manfoumbi et Patricia Taye, respectivement ministre et ministre délégué de l’Agriculture, ont reçu le 12 juillet à Libreville, son Altesse royal émir Mohammed Abbas Bin Ali Nayef de Jordanie, en séjour au Gabon pour quelques jours. Ceci, dans le cadre d’une mission de prospection en vue de réaliser des investissements dans le secteur agricole.
Si l’émir n’a pas caché son désir de s’implanter au Gabon et d’y investir, il a indiqué qu’il est intéressé prioritairement par le secteur de la transformation des produits laitiers. M. Mafoumbi l’y a encouragé en lui expliquant que le Gabon est favorable à la diversification de son économie.
Au cours de cette rencontre, Yves Fernand Manfoumbi a également dévoilé à son hôte les objectifs que le pays voudrait atteindre, d’ici 2023, dans le secteur agricole. Il s’est agi de la présentation de la feuille de route de son département ministériel, un plan d’action visant à permettre au pays de tendre vers l’autosuffisance alimentaire. Ledit programme ambitionne réduire les importations des produits alimentaires à plus de 73% et d’amener les exportations (plus de 600 milliards de Fcfa d’ici 2023).
A cela s’ajoute la création d’un fonds agricole, l’aménagement rural à travers l’encadrement des paysans, la mise en place d’un Guichet unique de l’agriculture, d’un conseil de régulation du secteur agricole, l’industrialisation du secteur, l’impact et le respect environnemental et la formation des agriculteurs.
Sylvain Andzongo
Le Conseil des ministres, tenu à Libreville, le 13 juillet, a adopté deux projets de loi portant attribution d’une licence technologiquement neutre d’établissement et d’exploitation d’un réseau mobile cellulaire terrestre ouvert au public, respectivement à Gabon Telecoms et Airtel Gabon.
D’après le communiqué final du conseil du gouvernement, ces deux projets de loi vont permettre l’obtention « de nouvelles licences qui tiennent compte des innovations technologiques mobiles cellulaires compatibles avec les normes de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) ».
L’approbation gouvernementale intervient après que les deux compagnies de télécoms ont renouvelé leur licence, en juin dernier, pour une période de 10 ans. Ce renouvellement, selon le président de l’Agence de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), Lin Mombo, concerne les licences 2G qui portent sur la technologie neutre.
« Cette licence à technologie neutre permettra aux opérateurs de faire des montées de technologies sans revenir demander une nouvelle licence pendant les 10 ans, à l’autorité de régulation ou au gouvernement», avait expliqué, en juin dernier, Lin Mombo.
Gabon Telecoms et Airtel Gabon ont déboursé chacun 9 milliards de FCFA.
S.A
Placé sous le haut patronage du président de la République, Ali Bongo Ondimba et sous l’égide de la Conférence internationale de la prévoyance sociale (CIPRES), un forum national sur la retraite s’est ouvert, ce 13 juillet, à Libreville. Pendant deux jours, les participants vont réfléchir sur les voies et moyens à mettre en œuvre, en vue d’une meilleure prise en charge du risque vieillesse.
Pour ce faire, plusieurs aspects seront abordés pour mieux cerner tous les contours de cette question. Il s’agit notamment des cadres juridique, organisationnel et institutionnel pour les régimes de retraite au Gabon. Il en sera de même, pour la situation des prestations sociales, des modes de financement afin d’assurer aux régimes de retraite l’équilibre, l’élargissement, l’extension et la pérennité.
Pour ce forum, plusieurs intervenants sont annoncés. On peut citer entre autres: Denis Charles Kouassi, directeur général de la Caisse nationale de la Côte d’Ivoire, Gabriel Zomo Yebe, professeur agrégé des sciences économiques et enseignant des universités, Jacqueline Bignoumba, vice-président de la Confédération patronale gabonaise (CPG), le Pr Etienne Nsi, chef de département à la faculté de droit de l’université Omar Bongo et Dénis Chemilier Gendreau, expert international en assurance, spécialiste dans la finance et la protection sociale dans les pays émergents.
Stéphane Billé