Le Nouveau Gabon

Le Nouveau Gabon

Sur la base des informations reçues et relayées par plusieurs médias occidentaux depuis le 17 mars 2017 à propos d’un problème de sécurité des aliments, dénommés « scandale de la viande avariée du Brésil », le Gabon vient de prendre une série de mesures.

Selon un communiqué signé le 28 mars 2017 par le ministre en charge de l’Agriculture, Yves Fernand Mafoumbi, le gouvernement gabonais a décidé de suspende de « façon ciblée des importations en provenance des fournisseurs impliqués dans le scandale, en vertu du principe de précaution ».

Selon M. Mafoumbi, il a été ordonné l’ouverture d’une enquête sanitaire générale menée par les officiers de police judiciaires à compétences spéciales de l’Agence gabonaise pour la sécurité (Agasa) alimentaire afin d’évaluer, les risques sanitaires liés à l’importation et la commercialisation des produits carnés.

Le ministère de l’Agriculture a instruit le renforcement de la surveillance sanitaire aux postes frontaliers et le refoulement systématique des cargaisons des produits alimentaires carnés flottants en collaboration avec les services des douanes. Le Gabon a aussi décidé du rappel et de la saisie à titre conservatoire des produits présents sur le territoire national en vue des investigations analytiques dans les laboratoires accrédités.

En rappel, c’est le 17 mars que l’opération policière baptisée « carne fraca » a fait découvrir au Brésil qu’une une trentaine de sociétés a falsifié la qualité des viandes commercialisées sur le marché national et à l’exportation. Parmi les industriels visés, il y a deux géants de la viande : BRF, propriétaire des marques Sadia et Perdigao, et JBS, à la tête de Friboi, Seara et Big Frango.

Trente-sept mandats d’arrêt ont été lancés, dont deux visant deux hauts responsables de JBS et BRF.

Sylvain Andzongo

Les possibilités de financement de la construction de la route Olounou-Oveng-Frontière Gabon dans la région du Sud par des partenaires italiens constituent à coup sûr, l’une des retombées immédiates de la visite d’Etat effectuée par Paul Biya du 20 au 22 mars 2017 en Italie.

Selon le ministre des Travaux publics (Mintp), Emmanuel Nganou Djoumessi, plusieurs hommes d’affaires italiens ont manifesté leur intérêt pour l’axe sus-évoqué. A cet effet, une mission conduite par le directeur général de Seas, Andrea Bruschide, séjournera au Cameroun dès le 31 mars 2017, à l’effet d’effectuer une visite de reconnaissance de l’itinéraire, objet de cette attention.

L’itinéraire Olounou-Oveng-Frontière est sectionné en deux lots, le premier, Olounou-Oveng d’un linéaire de 70 kilomètres fait actuellement l’objet d’un marché attribué à un bureau techniques pour la réalisation des études conséquentes. Les études techniques du deuxième lot, Oveng-Frontière Gabon, d’un linéaire de 38 kilomètres, ont été amorcées par la direction générale des études techniques du ministère des Travaux publics.

C’est donc au total un itinéraire de 108 kilomètres avec la construction d’un pont de 100 mètres sur la rivière Kom qui intéressent ainsi les partenaires italiens qui, du reste, ont également évoqués la possibilité de mener des actions sur la route Ebolowa-Akom II-Kribi.

Les liens entre le Cameroun et l’Italie dans le domaine du BTP ont été amorcés à Yaoundé, en février 2017, en marge du forum Cameroun-Italie au cours duquel un protocole d’accord a été signé entre le Mintp et Mario Giron, vice-ministre des Affaires étrangères chargé de la Coopération (Italie). Cet accord précise que les entreprises italiennes Seas, Italfer et le groupe Leonardo se chargeront de réaliser une route, qui partira de la ville d’Oveng, au sud-Cameroun, jusqu’à la frontière avec le Gabon.

La durée des travaux sera de 12 mois, au bout desquels les sociétés italiennes livreront, clés en main, une route moderne comprenant des systèmes de sécurité les plus avancés ainsi que des postes de douanes que les Italiens se chargent aussi de construire.

S.A

Le conseil des ministres du 27 mars, tenu au palais du bord de mer à Libreville, a approuvé la mobilisation de nouveaux emprunts auprès de la Banque islamique de développement (BID) et de la Banque africaine de développement (BAD).

Le premier, levé auprès de l’institution financière islamique, d’un montant de 71,5 milliards de Fcfa, servira au financement du projet de santé primaire au Gabon.

Le projet de renforcement des capacités pour l’employabilité des jeunes ainsi que celui portant sur la protection sociale au Gabon, seront financés par la BAD, à hauteur de 55,5 milliards de Fcfa.

Auxence Mengue

La décision prise en conseil des ministres, le 6 novembre 2009, visant à interdire l’exportation des grumes, aura eu des conséquences positives pour la lutte contre le chômage et la croissance de la filière dans le pays.

Seulement, l’administration fiscale n’a pas tiré avantage de cette politique qui visait pourtant à doper le tissu économique du pays. Ainsi, les taxes d’abattage, sur la superficie et sur l’exportation de grumes transformées n’ont cessé de dégringoler depuis 2007. Parties de 40,7 milliards de Fcfa de recettes annuelles, elles peinent aujourd’hui à franchir le seuil de 10 milliards de Fcfa par an.

L’on note également la chute du niveau des taxes sur les produits transformés, encore très inférieur à celui de la situation d’avant 2010, caractérisé par un effondrement de la demande des bois tropicaux sur le marché mondial.

Toutefois, fait observer le rapport de la Banque mondiale qui a audité cette décision gouvernementale, la chute des recettes recouvrées par l’Etat en 2011, est à «mettre en relation avec la mauvaise santé financière des entreprises (crise des subprimes et arrêt d’exportation des grumes)».

En effet, au cours de l’exercice 2011, le total des taxes fiscales recouvrées des activités de l’industrie forestière était de 5,83 milliards de Fcfa après une collecte, bien qu’en constante baisse, de plus de 25 milliards de Fcfa en 2009 et de 16 milliards de Fcfa, l’année d’après.

De 2009 à 2014, les pertes fiscales enregistrées dans cette filière sont estimées à près de 500%.

Auxence Mengue

 

mardi, 28 mars 2017 10:31

Panalpina quitte le Gabon

Après 40 années d’activité au Gabon, pays de 1,8 million d’habitants, la société helvétique, spécialisée dans le transport et la logistique, a décidé de mettre la clé sous la porte. L’annonce a été faite au cours d’un échange avec l’ensemble du personnel, il y a une semaine.

La direction générale met à l’index la situation économique difficile que traverse le pays et qui bloque de nombreux secteurs dans une crise de ressources financières sévère, ainsi que sur le rejet par l’administration d’un programme d’allègement des charges, grâce au plan de licenciements proposé par les responsables.

Mais les employés qui ne l’entendent pas de cette oreille, ont décidé de saisir la confédération syndicale gabonaise (Cosyga) pour dénoncer la démarche de leur employeur.

« On ne peut pas fermer la société puis faire fi de l’ancienneté de beaucoup d’entre nous. Nous ne l’acceptons pas et déclencherons une grève si cela est nécessaire pour faire entendre raison à la direction.», lance un représentant du personnel.

Auxence Mengue

Ali Bongo Ondimba, le chef de l'Etat, a reçu le 27 mars les organisations syndicales favorables au Dialogue national politique qui s’ouvre ce jour, réunies au sein de la plateforme « Bloc de la première seconde ».

Devant le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet et des membres du gouvernement, le président de la République a tenu à écouter les revendications des organisations syndicales présentes tout en les félicitant d’avoir choisi la voie du dialogue et de la sagesse plutôt que celle de l’affrontement.

Venus nombreux à l’occasion de cette rencontre citoyenne, les différents syndicats ont notamment appelé à la création d’une commission tripartite (syndicats, gouvernement et présidence de la République) chargée d’examiner et de trouver des solutions à leurs problèmes. Une demande qui a trouvé un écho favorable auprès du chef de l’Etat qui a instruit le Premier ministre de proposer les modalités pratiques de sa mise en place.

A la veille de l’ouverture du Dialogue national politique inclusif, Ali Bongo Ondimba a une fois de plus invité les partenaires sociaux à la négociation « pour le bien du pays, pour le bien de la Nation » car, a-t-il dit, « toute autre option ne peut mener qu’à l’impasse ».

Par ailleurs, le chef de l’Etat a rassuré les participants de la phase citoyenne du Dialogue politique national de la prise en compte par le gouvernement de leurs propositions.

S.A

Le Conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques de l’Afrique francophone subsaharienne (Crefiaf) basé au Cameroun depuis 1997, vient de recevoir un don de 500 000 dollars (près de 300 millions de FCFA) de la Banque mondiale en vue de financer un projet relatif à la surveillance des industries extractives dans les pays membres dudit Conseil.

Piloté par le Comité régional de renforcement institutionnel, organe exécutif du Crefiaf, l'initiative concerne huit institutions supérieures de contrôle avec un ancrage sur Gabon, la Guinée, le Niger et de la République démocratique du Congo. C’est dans le prolongement du Projet d’amélioration de la surveillance de l’industrie extractive en Afrique francophone subsaharienne (Pasie), financé actuellement par Affaires Mondiale Canada (AMC) au profit du Burkina Faso, du Cameroun, de Madagascar et du Mali.

Il convient de rappeler que l’objectif de toutes ces intiatives est d’accroître le contrôle, la transparence et la reddition des comptes dans le secteur extractif (exploitation des ressources minières). Leur mise en œuvre suscitera l’émergence, dans les pays cibles, d’un environnement favorisant une croissance économique durable et inclusive pour toutes les parties prenantes, par le biais de l’amélioration du contrôle et de la surveillance des activités extractives.

S.A

Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, a reçu le 27 mars en audience le directeur général délégué du groupe français Eramet, Christel Bories. Cette dernière était accompagnée du directeur général adjoint en charge de la branche mines, Philippe Vecten, du représentant général d’Eramet au Gabon, Pietro Amico et de l’administrateur directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), Hervé Montegu.

Après sa première prise de contact avec le chef de l’Etat depuis sa nomination le 23 février dernier, Christel Bories, selon un communiqué de la présidence de la République, a tenu à se rendre au Gabon, partenaire historique du groupe, pour sa première visite hors de France. Au cours de l’entretien, Ali Bongo Ondimba et son hôte ont notamment échangé sur la conjoncture difficile du secteur minier ainsi que sur les programmes d’investissements d’Eramet à travers sa filiale gabonaise.

« La Comilog est une partie très importante du groupe. Nous avons des relations historiques très constructives avec l’Etat gabonais et j’espère que nous allons continuer à bâtir une relation à la fois efficace et équilibrée pour pouvoir développer le groupe », a déclaré Mme Bories.

Il faut rappeler que la Compagnie minière de l’Ogooué, à elle seule, a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 360 milliards de FCFA sur les 944 milliards de FCFA (plus d'un tiers) de la branche manganèse qui intègrent les entités norvégiennes et américaines du groupe Eramet. Sans oublier les deux entités sénégalaise et norvégienne, productrices d’ilménite et de dioxyde de titane.

Sylvain Andzongo

Abbas Mahamat Tolli (photo), gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), s’est exprimé sur les transferts d’argent via le Mobile Money au sein de la Commaunuté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad). C’était au cours d’une conférence de presse organisé le 22 mars 2017 à Yaoundé.

« Vous avez des opérateurs de téléphonie mobile qui, sans avoir l’autorisation, ou les contraintes auxquelles sont soumises les banques, font exactement l’activité des banques. Il faut mieux assurer ça », a déclaré Abbas Tolli. Pour qui, il faut prendre des mesures pour éviter des risques de blanchiment et d’évasion fiscale. Ou même le financement du terrorisme.

« Nous allons avoir des instruments qui tiennent en compte tous ces paramètres. Il faut étendre le champ de la supervision de ces innovations de manière à ce que ces innovations soient circonscrites. Nos textes ne permettent pas que de telles opérations se fassent », a expliqué le gouverneur de la Banque centrale.

La sortie de Abbas Mahamat Tolli intervient dans un contexte où les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun se sont lancés dans les transferts d’argent dans pratiquement tous les pays d’Afrique. L’opérateur MTN Cameroon, par exemple, procède actuellement à l’envoi d’argent vers 25 pays en Afrique à partir d'un compte MTN Mobile Money.

Par ailleurs, grâce à l’application WorldRemit, acteur britannique des nouvelles technologies, des personnes résidant dans plus de 50 pays différents peuvent envoyer de l’argent à des proches et des amis au Cameroun, avec la même facilité qu’un SMS.

Le destinataire a le choix du mode de perception de l’argent : virement bancaire dans n’importe quelle banque du Cameroun, recharge de téléphonie mobile auprès d’un dépositaire MTN ou Orange, ou bien encore espèces à collecter dans l’une des centaines d’antennes partenaires au Cameroun.

Au mois de février 2017, l’Agence de régulation des télécommunications a fait le point sur les données qu’elle a sur le mobile money au Cameroun, depuis son lancement en 2011. Ainsi, jusqu’en 2014, indique le régulateur, ce secteur a enregistré des transactions à hauteur de 72 milliards de FCFA. Toujours selon l’ART, ces 72 milliards de FCFA correspondent à neuf millions de transactions à travers des SMS. A ce jour, plus de 6000 points de paiement existent à travers le Cameroun. WorldRemit, lui, indique que les transferts d’argent jouent un rôle prépondérant pour l’économie du pays, puisque les Camerounais ont reçu 244 millions de dollars (environ 134 milliards de FCFA) en 2015 par ce biais, selon des chiffres de la Banque mondiale.

Sylvain Andzongo

Les Accords de partenariat économique entre la Cemac et l’Union européenne se sont invités aux débats organisés au siège du Medef, en France, lors de la tournée économique du Premier ministre en Europe, la semaine dernière.

Madeleine Berre (photo), ministre de la Promotion des investissements privés, du commerce, du tourisme et de l’industrie, n’est pas allée de main morte pour dénoncer l’accord intérimaire signé par le Cameroun dans le cadre des APE. «Le Gabon n’adhérera pas à l’accord préliminaire signé par le Cameroun.», martèle la ministre.

Le déséquilibre structurel de l’économie gabonaise n’autorise, pas selon elle, une ouverture incontrôlée des barrières douanières du pays. Car, le Gabon étant un pays dépendant des importations en très grande partie, son économie encore en construction et dont la première étape de la diversification n’est pas aboutie, ne supporterait pas la concurrence du volume élevé des biens manufacturés de l’Occident.

En plus du déséquilibre de la balance des paiements du pays, il y a les pertes fiscales inestimables occasionnées par le démantèlement des barrières douanières. «Une ouverture totale des frontières du pays aux produits européens pourrait tout simplement tuer la compétitivité des entreprises gabonaises, encore en mutation, notamment dans la Zone économique spéciale de Nkok, futur laboratoire des produits gabonais à l’exportation.», explique-t-elle en substance.

La ministre de la Promotion des investissements réclame cependant, au nom du gouvernement, l’ouverture de nouvelles négociations avec l’Union européenne sous l’égide de l’Union africaine, pour que l’APE revête un caractère communautaire et soit équilibré et complet.

Auxence Mengue

 

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