C’est la commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI) qui a publié l’information dans un communiqué, le 24 mars 2017. Ce chiffre représente, selon cet organisme, «plus de la moitié du budget» de l’Etat.
Les constats relatifs à l’ampleur du phénomène de corruption et du blanchiment des capitaux, au plan national, d’après les responsables, sont graves. Ainsi, par exemple, sur la même période, rapporte la commission, «600 milliards ont été frauduleusement payés aux fournisseurs par l’Etat (Direction générale du budget et des finances publiques)».
Au regard de la gravité et de l’ampleur de la saignée des caisses de l’Etat, la Commission a examiné plusieurs dossiers concernant les enquêtes économiques entre le 31 janvier et le 8 février 2017, aux fins de statuer sur les procès-verbaux ou rapports définitifs portant sur «des infractions dont elle a été saisie ou s’est autosaisie».
En vue de la mise en mouvement de l’action publique, les premiers dossiers ont été transmis au Procureur de la République. Quatre dossiers ont ainsi été retenus par les membres de la commission et déposés au Parquet de la République ; deux nécessitent des enquêtes plus approfondies tandis que le dernier des sept dossiers qui ont fait l’objet d’un examen, a été rejeté par le Parquet.
«Les affaires sus-citées concernent les fêtes tournantes, les marchés publics, et la gestion des crédits de fonctionnement des administrations. Y sont épinglées, les personnes physiques et morales issues des secteurs public/privé, impliquées dans la chaîne de réalisation des prestations.», rapporte le communiqué.
Auxence Mengue
Présentant le bilan de la mesure d’interdiction d’exportation des grumes en République gabonaise le 23 mars 2017, la Banque mondiale a soumis aux autorités un programme d’appui au développement de la filière bois sur 10 ans, articulé en plusieurs points.
Le premier volet de ce plan, dont le coût global s’élève à plus de 90 millions de dollars (plus de 56 milliards de Fcfa), consiste à dynamiser le secteur industriel du Gabon et à mettre en place des mesures visant à soutenir les opérateurs de la filière. Il nécessitera la mobilisation de 35 millions de dollars, soit environ 21,7 milliards de Fcfa.
La production de plus de grumes dans les concessions forestières aménagées visant à approvisionner en quantités suffisantes les industries du secteur intègre le deuxième volet. En outre, il est question de garantir la traçabilité de la production dans ce segment du plan de la Banque qui requiert la somme de 9 milliards de Fcfa pour sa réalisation.
Le troisième volet vise à développer des plantations d’essences de bois et à maintenir le pays dans le giron des grands producteurs de bois tropicaux dans le monde. Il faudra pour cela investir 13,5 millions de dollars, soit plus de 8 milliards de Fcfa.
Le dernier chantier, dont l’exécution est plafonnée à 22 millions de dollars, soit plus de 13 milliards de Fcfa, concerne le renforcement institutionnel de la filière par des réformes et une augmentation des moyens.
Auxence Mengue
L’Office national de l’emploi (ONE) vient de présenter à la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) le Contrat d’apprentissage jeunesse (CAJ). Un nouveau concept qui vise un double objectif : développer et accélérer l’employabilité des jeunes gabonais dont l’âge varie entre 16 et 35 ans, aider les employeurs à faire face à leur besoin en capital humain en allégeant les procédures administratives et règlementaires.
Selon Nadia Assoumou, Conseiller technique du directeur général de l’ONE en charge de l’intermédiation avec les entreprises, c’est sur une décision du gouvernement gabonais que ce contrat a été élaboré, en vue de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes diplômés ou sans qualification.
Ce contrat jeune s’adresse particulièrement aux entreprises ayant au minimum 50 employés dans l’optique d’acquérir une première expérience professionnelle ou de compléter des enseignements théoriques.
Se réjouissant de ce nouveau concept qui permettra certainement à la Compagnie minière de poursuivre son engagement dans le cadre de la formation professionnelle des jeunes, François Kieffer, adjoint au directeur des ressources humaines chez Comilog, a indiqué que cette formule peut être un tremplin pour de nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi. Il a, par ailleurs, souhaité que l’ONE donne le maximum d’informations, notamment sur le volet « règlementation et législation ».
Sylvain Andzongo
La salle du conseil de l’Ecole des mines et de la métallurgie de Moanda (E3MG) a abrité récemment une réunion de travail entre, d’une part, une délégation de la Compagnie minière de l’Ogooué, conduite par son directeur général Hervé Montegu et les responsables de l’E3MG et, d’autre part, une délégation de l’Université du Michigan (Etats Unis d’Amérique).
Au cours de cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre du programme Refresch (programme visant, entre autres, la mise en place de projets de développement durable avec les institutions et les entreprises locales) de nombreux points ont été abordés.
Notamment, la possibilité d’établir un partenariat avec l’E3MG sur des points bien précis : la possibilité d’utiliser de façon intelligente l’énergie solaire, voir dans quelle mesure les particules fines de manganèse ou de silicomanganèse pourraient servir dans la fabrication des filtres en vue de la potabilisation de l’eau. Sans oublier la gestion des déchets aussi bien industriels que ménagers etc.
Au terme de cette séance de travail, la délégation du programme Refresch a été invitée à visiter les installations de l’E3MG sous la conduite de Jean Pierre Lavigne, Directeur des Etudes de l’école. A noter que trois enseignants-chercheurs de l’université des Sciences et techniques de Masuku (Ustm) ont aussi pris part aux discussions.
S.A
Dans un communiqué publié ce vendredi 24 mars, le géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a annoncé avoir bouclé la vente de ses activités dans le pétrole et le gaz onshore au Gabon, à l'américain Carlyle pour 587 millions de dollars.
Pour cette transaction, le géant pétrolier anglo-néerlandais précise que les actifs en question, d’une valeur de 41 000 barils pétrole par jour, concernent cinq champs et des participations dans quatre autres champs que la société n'exploite pas directement. A cela s’ajoutent, un oléoduc entre Rabi et Gamba et le terminal pétrolier de Gamba sud.
Le repreneur Assala Energy Holdings qui appartenant à la société d'investissement Carlyle, va prendre en charge une dette de 285 millions de dollars liée à ces activités. Il pourrait aussi devoir verser jusqu'à 150 millions de dollars supplémentaires à Shell en fonction de l'évolution des prix et de la production de ces activités. En outre, les 430 employés de Shell sur place, passeront sous l'égide d'Assala Energy lorsque la transaction aura été bouclée, vers le milieu de l'année d'après Shell.
Du côté de Shell, cette cession s'inscrit dans un vaste plan de cessions d'actifs, visant un total de 30 milliards de dollars de ventes dont 15 milliards engagés en 2016. Le groupe qui se remet doucement sur pied grâce à une relative meilleure tenue des cours du brut depuis la fin de l'année dernière, a annoncé début mars la cession de 8,5 milliards de dollars d'actifs dans le sable bitumineux au Canada.
Selon Andy Brown, le directeur de Shell pour l'amont, qui comprend l'exploration et la production de pétrole brut et de gaz naturel, « Shell est fier de ce qu'il a fait au Gabon lors des 55 dernières années. La décision de vendre n'a pas été prise à la légère, mais entre dans la stratégie de Shell de se concentrer sur la production en amont là où il est le plus compétitif", a-t-il indiqué.
Toutefois, la compagnie pétrolière conserve deux permis d'exploration pour des blocs offshore au large du Gabon. Elle entend également ainsi mettre l'accent sur l'exploitation en eaux profondes et dans le gaz, en s'appuyant, pour ce dernier cas, sur les actifs récemment absorbés avec l'acquisition du britannique BG Group.
Stéphane Billé
En marge de l’audience conjointe qui s’est tenue ce 22 mars, entre les cinq ministres en charge de l’éducation au Gabon et les représentant de l’Unesco, à l’invitation du ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, Denise Mekam’ne, Vincenzo Fazzino (photo), représentant de l’Unesco au Gabon a précisé qu’il ne revenait pas à l’Unesco de déclarer une année blanche mais à l’Etat gabonais.
Abordé par la presse au sujet du spectre d’une éventuelle année blanche qui planerait de plus en plus sur le Gabon, du fait de la longue grève qui paralyse le secteur de l’éducation nationale, Vincenzo Fazzino, a indiqué que l’institution dont il a la charge « n’est pas habilitée à venir déclarer une année blanche ».
Avant de préciser que « cela revient au gouvernement de voir si les conditions sont remplies pour qu’une année blanche soit décrétée », a-t-il indiqué.
Selon lui, les missions de l’UNESCO consistent à assister techniquement et accompagner les Etats membre. Et de conclure : « Nous ne pouvons pas nous-mêmes nous substituer à une souveraineté nationale qui revient entièrement aux structures de l’Etat et au gouvernement.»
Stéphane Billé
Suite à un aboutissement heureux des négociations, les activités ont repris normalement à Maurel et Prom, au terme de la signature, ce 22 mars, d’un procès-verbal de conciliation tripartite entre l’entreprise, le personnel et l’Etat.
Ce document a été paraphé notamment par Christophe Blanc, directeur général de l’entreprise, des représentants du personnel, et le gouvernement représenté par Pascal Houagni Ambourouet, ministre du Pétrole, et Eloi Nzondo, ministre du Travail, pour mettre un terme au mouvement de débrayage qui paralysait la structure depuis plusieurs semaines.
Contrairement aux exigences des employés, sous l’impulsion de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), qui avaient mis à prix la tête de Christophe Blanc, l’accord maintient ce dernier à son poste. En contrepartie, les salariés ont obtenu l’annulation du projet de licenciement de 11 d’entre eux, ayant observé un mouvement de grève en septembre dernier à l’initiative de l’ONEP. Le personnel obtient également une amnistie pour le dernier mouvement de débrayage.
Jugée trop radicale dans ses positions, l’ONEP a été écartée des négociations. Face à ce dénouement, Eloi Nzondo, le ministre du Travail n’a pas caché sa satisfaction quant à la volonté manifestée par les différentes parties pour sortir de cette impasse. «Personne n’a gagné, personne n’a perdu. C’est la compagnie qui a gagné. Ce sont les travailleurs qui ont gagné. C’est le Gabon qui a gagné», s’est-il réjoui au terme de ces négociations.
Les salariés de Maurel et Prom qui ont lancé leur mouvement le 22 février dernier, qui exigeaient de leur employeur, une prime de bonne séparation, suite à l’arrivée au sein de la société d’un nouvel actionnaire majoritaire, le groupe indonésien Pertamina qui détient désormais 72,65 %, de Maurel & Prom ont par ailleurs été édifiés sur les termes de cette prise de participations.
La direction gabonaise de la société a fait savoir au personnel que cette opération n’est pas un rachat et que la compagnie reste au Gabon avec de nouvelles ambitions et de nouveaux financements pour ses projets.
Stéphane Billé
De passage à Paris pour présenter le plan de relance de l’économie gabonaise, mais également de s’approprier les mécanismes des partenariats public-privé, le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet, a évoqué les principaux défis de l’heure à relever au Gabon.
Le premier concerne la décrispation du climat politique et sociale, tandis que le second est relatif à la relance de l’économie. Selon lui : «L’un ne va pas sans l’autre, car il n’y a pas de développement sans paix. Le dialogue politique est la voie appropriée pour la décrispation politique. Une fois ce travail fait, il faut nous mettre à l’œuvre pour relancer l’économie».
S’agissant particulièrement de la relance de l’économie, le PM a indiqué que le plan de relance triennal récemment adopté, vise à donner un rôle beaucoup plus important au secteur privé. Mais que, face à la baisse de ressources propres du pays pour pouvoir le financer, le Gabon a sollicité l’appui de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. «Nous sommes donc obligés d’aller rechercher des financements extérieurs ».
Et poursuivre : «Dans cette perspective, nous menons des discussions avec des partenaires multilatéraux comme le Fonds monétaire international (FMI) qui sont encourageantes ou la Banque africaine de développement qui nous a déjà accordé un appui budgétaire.», a indiqué Emmanuel Issoze Ngondet.
Dans ce cadre, poursuit-il, l’appréciation donnée par les partenaires multilatéraux est très satisfaisante, loin de l’analyse alarmiste de certains. Contrairement à ces allégations, le Gabon n’est pas entré en récession. « La situation est certes difficile, mais pas insurmontable.», a-t-il déclaré.
Stéphane Billé
Les 16 premières conventions signées le 23 mars, à Libreville, par la ministre de l’Economie forestière, de la protection et de la gestion durable des écosystèmes, Estelle Ondo (photo), portent sur la gestion des forêts communautaires ayant des «plans simples de gestion».
Si celles-ci sont définitives, les sept autres qui concernent les forêts dont les travaux préparatoires sont suffisamment avancés, ont encore un caractère provisoire.
Selon les explications de la ministre, ces conventions ne constituent pas des contrats d’exploitation, mais délimitent un périmètre multiusage permettant aux communautés locales de voir leurs localités se développer sur le plan économique et social.
«Les conventions auxquelles vous avez droit, vous permettent d’exploiter et de valoriser la ressource ligneuse, mais aussi les autres produits forestiers, les sites culturels à des fins touristiques et bien d’autres opportunités qui contribueront à améliorer vos conditions de vie et ainsi lutter contre la précarité en milieu rural», précise Mme Ondo.
A noter que sur les 40 forêts communautaires en exploitation dans cinq provinces du Gabon et qui couvrent une superficie de 167 000 hectares, seules 16 disposent de conventions d’attribution définitives.
Auxence Mengue
L’Agence nationale des infrastructures numériques (Aninf) informe que du 30 janvier au 16 février 2017, l’équipe du projet « Système national d’information sanitaire » (Snis) composé de l’Aninf et des acteurs du secteur de la santé, se sont réunis à Lambaréné (Moyen Ogooué) afin d’élaborer le schéma directeur stratégique du secteur.
Pour les malades, explique l’Aninf, le nouveau système permettra à court terme d’être mieux pris en charge, d’optimiser leurs dépenses, de raccourcir les temps de prise en charge et d’avoir un accès équitable aux soins pour les populations à l’intérieur du pays.
A long terme, ces malades pourront avoir accès à leur dossier médical à domicile et prendre un rendez-vous via un portail en ligne. Pour les professionnels de la santé, le numérique permettra de valoriser et de mieux organiser leur travail, d’avoir accès aux informations fiables en temps réel pour une meilleure prise en charge leurs patients.
L’Aninf dans ce projet appuie le ministère de la Santé, dans la conception, la réalisation et le déploiement de la solution. La restitution des travaux de Lambaréné sera effectuée à la fin du mois de mars 2017.
Actuellement, le Gabon dispose d’un Snis mais ce dernier, fragmenté, souffre de peu d’intégrations de données centralisées. En effet, les données sont recueillies sur papier et à des fins administratives uniquement.
Sylvain Andzongo