Gabon égalité : les femmes incitées à postuler dans le secteur minier gabonais dominé par des hommes

Mining
vendredi, 24 mars 2023 15:17
Gabon égalité : les femmes incitées à postuler dans le secteur minier gabonais dominé par des hommes

(Le Nouveau Gabon) - Julie Shuttleworth, directrice générale en charge du développement mondial de Fortescue Metals Group, encourage les femmes gabonaises à postuler aux recrutements du projet de fer de Belinga. C’était au cours d’une rencontre organisée le 23 mars à Libreville dans le but d’édifier les femmes sur le secteur minier gabonais.

 « Il y a beaucoup d’opportunités d’emplois dans le secteur minier et les femmes doivent saisir ces opportunités. Nous encourageons toutes les femmes à travailler pour avoir une carrière dans les mines. Parce que vous pouvez gagner beaucoup d’argent pour prendre soin de vos familles, développer vos carrières… » a déclaré Julie Shuttleworth. Pour cette dernière, la femme peut commencer même au bas de l’échelle et évoluer progressivement dans le secteur grâce à son travail.

Les différents projets miniers en cours ou à venir au Gabon offrent des opportunités d’emplois pour les populations gabonaises et particulièrement pour les femmes qui sont très peu représentées dans ce secteur selon le ministère des Mines. Dans un tel contexte, les autorités gabonaises ainsi que les entreprises du secteur invitent les femmes à saisir ces opportunités au même titre que les hommes.

Le projet minier Belinga dans l’Ogooué-Ivindo devrait générer à terme d’après le ministre des Mines, 20 000 emplois directs et indirects. Plusieurs profils sont recherchés dans le secteur de la construction, les métiers d’électriciens, mécaniciens, charpentiers, plombiers, la santé et sécurité environnementale… Des opportunités d’emplois sont aussi à saisir dans les métiers d’ingénieurs, géologues, planificateurs, comptabilité, logistique, juridique, services de camp, opérateurs d’équipement tels que les conducteurs de camions…

Contraintes

Mais travailler dans ce secteur nécessite un certain nombre de sacrifices. « Elles doivent se démarquer en travaillant au même rythme que les hommes. Parce que c’est seulement par leur efficacité au travail qu’elles vont être promues. On doit aller sur le terrain. Pour cela, il faut avoir un goût pour l’activité physique, pour la nature… », rappelle Patricia Ousso, ingénieur des Mines.

De plus, selon les acteurs de la filière, les femmes rencontrent plus de difficultés que leurs semblables masculins dans ce secteur. « Les femmes ont des difficultés à concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle. C’est d’après moi la principale difficulté », relève Lina Bissagou, agent logistique dans une entreprise minière au Gabon. Aussi, « le manque de confiance en soi parce que les femmes se disent limitées. Par exemple, une femme ne se voit pas porter une combinaison et entrer dans une mine pendant plusieurs semaines comme le font les hommes. Mais, si une femme est capable de le faire, elle peut faire de grandes choses », soutient Rudy Ongola, directeur logistique chez Cicmhz (Compagnie industrielle des mines de Hangzhou).

Formation

Pour saisir les opportunités offertes dans le secteur minier, il y a tout de même un minimum de formation requis. À cet effet, Prisca Koho Nlend, ancienne ministre des Droits de la femme au Gabon propose que des bourses d’excellence soient octroyées aux femmes pour les encourager à se lancer dans le secteur. Aussi, des opérations de sensibilisation doivent être intensifiées, et des financements doivent également leur être octroyés. Prisca Koho Nlend propose aussi qu’un quota des femmes à recruter dans le secteur minier par les entreprises privées soit intégré dans la loi.

Selon le ministre des Mines, sur le plan législatif, la loi fixe à minima 30 % des femmes dans les administrations et dans les établissements publics. Au ministère des Mines par exemple, 48 % des effectifs sont constitués des femmes. Dans le secteur privé, ce quota n’est pas respecté, à l’en croire. Pourtant « le secteur minier comme tous les autres secteurs a l’obligation d’accompagner les femmes, de recruter des femmes, de créer des emplois pour les femmes. C’est un métier qui peut paraître de prime abord difficile, mais qui est accessible à tout le monde », affirme Elvis Ossindji.

Le secteur minier représente environ 6 % du produit intérieur du pays. Outre le manganèse et l’or, le minerai de fer, dont le Gabon détient des réserves abondantes, figure parmi les ressources naturelles stratégiques du Gabon. De plus, le sous-sol renfermerait aussi des métaux comme le niobium, des terres rares, de l’uranium, du cuivre, du zinc, etc.

Sandrine Gaingne

 
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