Le Gabon aurait perdu 747,7 milliards de FCFA dans la vente de 220 925 ha de forêt, selon le Synapef

Agro & Bois
lundi, 02 août 2021 11:05
Le Gabon aurait perdu 747,7 milliards de FCFA dans la vente de 220 925 ha de forêt, selon le Synapef

(Le Nouveau Gabon) - Le Gabon aurait perdu jusqu’à 747,7 milliards de FCFA dans le cadre d’une récente cession de 220925 ha de forêt, selon un communiqué publié le 31 juillet dernier par le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef).

Pour comprendre de quoi il s’agit, le Synapef relate que des superficies forestières regroupées de 220925 hectares dont 142 203 hectares intégrés dans l’arrêté n° 0585/PM/Mefmepcoddpat du 26 décembre 2019 portant retour au domaine forestier de l’Etat, ont fait, le 03 janvier 2020, l’objet d’une transaction financière d’un montant de 2,3 milliards de FCFA entre le gestionnaire de la zone économique spéciale de Nkok et le liquidateur de la Banque gabonaise de développement.

Seulement, révèle le Syndicat, « le mépris outrancier de la loi autour de la transaction sus évoquée ainsi que l’estimation minimale de la valeur brute de ces forêts à 262 milliards de FCFA, portée à 750 milliards de FCFA dans le cas d’une première transformation, exposent à l’appréciation d’un préjudice sans précédent contre l’Etat gabonais dans le secteur bois et relèvent l’implication directe de l’administration publique sectorielle à son plus haut niveau ». Même si le Synapef ne donne pas les détails de ses méthodes d’estimations financières, il se dégage un gap variant de 259,7 à 747,7 milliards de FCFA représentant le préjudice qu’aurait subi l’Etat gabonais.

A en croire le Syndicat, « alors que le Code forestier en vigueur exige l’acquisition des permis forestiers industriels après adjudication avec appel d’offre public, selon les dispositions de ses articles 104, 111, 113, 152 et 154, appuyées par l’arrêté n° 00640.08/MEFEPA du 8 octobre 2008 fixant les modalités d'attribution des concessions forestières par adjudication, l’octroi de ces permis dans une insoutenable opacité est devenu pratique courante ».

Le mouvement syndical demande dès lors au ministère en charge des Forêts d’édifier l’opinion publique sur les tenants et les aboutissants de cette transaction. Cette administration n’a pas réagi depuis la publication de ces informations.

Mais le Synapef reconnaît que la gouvernance dans le secteur a tout de même évolué avec la signature de l’arrêté n°041/MEFMEPCPAT/CAB-M du 23 juillet 2021 par le ministre Lee White. Ce texte porte sur la création, l’organisation et le fonctionnement du système de contrôle de la légalité et de la traçabilité des bois du Gabon.

« S’il convient de saluer la mise sur pied de ce modèle de gestion qui répond à l’objectif d’une certification généralisée fixé par le président de la République, son applicabilité quant à elle auprès des opérateurs et dans les conditions actuelles, pose de réelles inquiétudes », affirme le secrétaire général adjoint du Synapef, Maurice Steed Mve Akue.

Sylvain Andzongo

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