En séjour au Gabon depuis le 20 février pour une visite de travail et d’amitié, le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, sera reçu ce mardi 21 février 2023 par son homologue, Ali Bongo. Les deux chefs d’Etat « examineront les questions bilatérales, régionales, continentales et les sujets internationaux de l’heure, à l’instar des questions de paix et de sécurité́, de la lutte contre les changements climatiques et de la protection de l’environnement », informe la communication présidentielle.
Par ailleurs, le cadre juridique entre les deux pays est régi par plusieurs accords de coopération, dont les perspectives pourraient faire l’objet d’un examen dans les domaines multiformes des Mines, de l’agropastorale et des hydrocarbures, entre autres, apprend-on.
Cette visite sera donc l’occasion de renforcer les relations diplomatiques vieilles de plus de quatre décennies entre les deux pays et de développer de nouvelles perspectives de coopération de l'axe Niamey-Libreville. A noter que plus de 13 000 Nigériens vivent au Gabon où ils mènent des activités depuis plusieurs décennies.
Cette visite intervient après la rencontre entre les deux chefs d’Etat en marge de la 77e Session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui s’est tenue en septembre 2022 à New York.
SG
A quelques jours du One Forest Summit, sommet sur le climat prévu à Libreville les 1er et 2 mars prochain, les autorités gabonaises accélèrent les préparatifs. À cet effet, le Premier ministre Alain-Claude Billie-By-Nze a réuni les membres du gouvernement le 18 février dernier pour faire le point sur l’état d’avancement sur les préparatifs de cet événement coorganisé par le Gabon et la France.
« Outre le listing des confirmations des arrivées des délégations officielles, nous avons abordé les aspects organisationnels et de logistique. Pour la réussite de cet événement, le challenge pour notre pays, le Gabon, et sa position de leader sur les questions de protection de l’environnement, est de réunir les meilleures conditions », a expliqué le chef du gouvernement.
« Pour notre pays, cet événement est très important. Son développement et la prospérité des futures générations dépendent de l’exploitation durable de nos forêts. Pour la Planète, ce sommet est vital. Sans les forêts du bassin du Congo-Ogooué, le monde ne saurait être aussi respirable », a, pour sa part, indiqué le président de la République, Ali Bongo Ondimba, quelques jours auparavant sur sa page Facebook.
Le One Forest Summit rassemblera plusieurs chefs d’État et ministres du monde et permettra d’aborder les enjeux liés à la préservation des grands bassins forestiers du monde. Ce sera par ailleurs, l’occasion de donner aux grands pays forestiers des solutions très concrètes pour leur permettre de tirer des bénéfices économiques des politiques plus protectrices des forêts.
SG
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Prévue pour entrer en vigueur le 27 juillet 2021 puis reportée à une date ultérieure, la « redevance passager » a été validée dans le projet de loi de finances 2023. Une disposition de ce projet de loi adopté par l’Assemblée nationale depuis novembre 2022, prévoit l’instauration de cette taxe qui doit être collectée par les compagnies aériennes et les sociétés émettrices des billets d’avion auprès des passagers des vols commerciaux (toutes classes comprises) à destination ou en partance du Gabon.
« Elle est due par chaque passager, en lien avec l’utilisation des installations aménagées pour l’embarquement, le débarquement et l’accueil des passagers et du public, la mise à disposition de comptoirs d’enregistrement et d’embarquement, ainsi que des installations de convoyage des bagages. Elle n’intègre pas la mission d’assistance aux personnes à mobilité réduite (APMR) qui fait l’objet d’une redevance spécifique », indique le projet de loi de finances. Sont exonérés du paiement de cette redevance, les membres d’équipage, les passagers effectuant un arrêt momentané sur l’aéroport et repartant par le même aéronef et avec un numéro de vol identique au numéro de vol de l’aéronef à l’arrivée. Aussi exonérés, les passagers d’un aéronef ayant effectué un retour forcé sur l’aéroport en raison d’incidents techniques ou de circonstances atmosphériques défavorables, ainsi que les passagers effectuant une escale technique, et les enfants de moins de 2 ans.
Pour les vols d’une durée excédant 2 heures, la redevance est fixée à 65 596 FCFA pour les passagers de première classe, 39 357 FCFA pour les classes affaires et 32 798 FCFA pour les classes économiques. Sur les vols de moins de deux heures, la redevance est fixée à 26 239 FCFA par passager en classe économique, 32 798 FCFA en classe affaires et 42 638 FCFA en première classe. Et sur les vols internes, ce sont 6 560 FCFA qui sont appliqués par passager.
Comme l’affirmait en 2021 l’Association des transporteurs aériens du Gabon (ATAG), l’instauration de nouvelles redevances devrait entraîner un renchérissement des prix des billets d’avion. Mais, pour l’instant, les prix des billets d’avion au Gabon sont restés les mêmes qu’en 2022 selon des sources à Afrijet et au sein de certaines agences de voyages.
D’après le projet de loi de finances 2023, ce qui sera récolté de la « redevance passager » sera affecté au développement des infrastructures aéroportuaires. « Les compagnies aériennes et les sociétés émettrices des billets de transport par voie aérienne sont tenues de recouvrer et de reverser spontanément à la recette des Impôts territorialement compétente au plus tard le 20 de chaque mois, le produit de la redevance perçue sur les billets d’avion vendus le mois précédent. Le paiement est accompagné d’une déclaration établie en double exemplaire sur imprimé fourni par l’administration fiscale, indiquant le nombre de billets vendus le mois précédent », précise le projet de loi de finances 2023.
À noter qu’en 2021, l’annonce de l’entrée en vigueur de cette taxe n’avait pas été appréciée par les compagnies aériennes. D’où son ajournement pour tenir compte des discussions qui étaient en cours au sujet des modalités d’application de cette taxe.
Sandrine Gaingne
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La société pétrolière Perenco envisage de construire au Gabon une unité de production de gaz naturel liquéfié (GNL), a annoncé l’entreprise le 17 février 2023. Selon Perenco, cette infrastructure va être construite en trois ans et devrait nécessiter un investissement de plus d’un milliard de dollars, soit plus de 614 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar. Elle « permettra de transformer le Cap Lopez en un Terminal pétrolier et gazier », a affirmé Perenco.
Cette unité va être construite dans un contexte où le Gabon travaille à passer du diesel au gaz les secteurs électrique et de transport notamment. « Le Gabon est déficitaire en termes de production de gaz, gaz naturel liquéfié et GPL (gaz de pétrole liquéfié). Perenco arrive à point nommé, car ce sont des projets qui viennent booster la production de gaz chez nous et qui vont couvrir les besoins du marché gabonais et permettre que le Gabon devienne autosuffisant en termes de gaz butane. … Nous attendons la mise à disposition des GNL qui nous permettra d’atteindre une autonomie nette, voire excédentaire des GPL en même temps que les GNL », avait affirmé Vincent de Paul Massassa, ministre gabonais du Pétrole au cours de l’Africa Energy Week 2022 en Afrique du Sud.
En effet, le Gabon détient des réserves de gaz estimées à plus de 100 milliards de m3 (données du ministère du Pétrole), qui demeurent pour l’instant sous-exploitées.
SG
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Un navire dénommé M/V Antoineta a chaviré le 15 février 2023 au port Môle de Libreville, a informé la marine marchande gabonaise dans une note adressée aux navigateurs le 16 février 2023. Le navire a été identifié par la Marine marchande gabonaise comme étant un bateau battant pavillon camerounais (immatriculé au Cameroun).
Aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée à la suite de cet accident. Le navire transportait uniquement des marchandises telles que les ustensiles de cuisine, des récipients… Le personnel à bord a été secouru, apprend-on.
Selon certaines sources, le navire aurait chaviré après avoir percuté un vieux bateau. Ce dernier avait coulé plusieurs années auparavant. Aussi mis en cause, la vétusté du navire et la surcharge.
Le directeur général de la Marine marchande, Fidèle Angouemba, a recommandé aux navigateurs de « faire preuve de vigilance en raison du risque que constituent certains éléments de la cargaison flottant sur le plan d’eau ».
SG
Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, va prendre part à la 36e session ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement qui va se tenir les 18 et 19 février 2023 à Addis Abeba en Éthiopie, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué.
Au cours de ces travaux, le président de la République, « se prononcera entre autres, sur les activités du Conseil de paix et de sécurité́ (CPS), l’état de la paix et de la sécurité́ en Afrique et sur le rapport du C-10 sur la réforme du Conseil de sécurité́ de l’ONU ainsi que celui sur les questions relatives à la Zlecaf (Zone de libre-échange continental africaine, NDLR) », précise la présidence de la République. Le chef de l’État gabonais aura également des entretiens avec plusieurs de ses Pairs, indique-t-on.
Cette session sera par ailleurs l’occasion de confier la présidence de la Conférence des chefs d’États et de gouvernement de l’UA à l’Union des Comores après le mandat du Sénégal.
SG
Nommé lors du conseil des ministres du 1er février dernier, Oumarou Baba Toukour, le nouveau président du conseil de régulation de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), a officiellement pris fonction le 15 février dernier. Ancien président du conseil d’administration de la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (Cnnii), Baba Toukour remplace à ce poste Jérôme Angouo à qui il cède son fauteuil à la Cnnii.
L’ARTF a pour mission principale la régulation (contrôle, conseil et arbitrage) du chemin de fer gabonais. En tant que président du conseil de régulation de l’ARTF, Baba Toukour aura donc pour missions d’examiner et approuver le programme d’action de l’ARTF, de conduire des sessions du conseil d’administration, de définir les grandes orientations de l’ARTF, d’évaluer le niveau de réalisations des performances du secteur…
À ce titre, il devra travailler pour une régulation plus performante au service des usagers et de la mobilité. Ce, pour l’amélioration de la qualité de service notamment dans le transport ferroviaire au Gabon, indique une source interne à la structure. Il faut dire que les interruptions du trafic ferroviaire sont devenues récurrentes en raison principalement, des déraillements de trains sur l’unique ligne ferroviaire du pays qui rallie Owendo à Franceville sur 648 kilomètres.
SG
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Le Centre international multisectoriel d’enseignement et de formation professionnelle (Cimfep) de Nkok envisage de lancer une formation dans certains métiers de l’aviation civile. À cet effet, ses dirigeants ont engagé une procédure en vue d’obtenir une accréditation spécifique à ces formations auprès de l’Agence nationale d’aviation civile (Anac). Il s’agit d’une accréditation pour des formations PNC (personnel navigant de cabine) et ATE (Agent technique d’exploitation). Les PNC sont les hôtesses, les stewards… et ATE concernent tous les services au sol sur le tarmac de l’aéroport. Ils sont chargés de la préparation et de la planification des vols, du traitement des passagers et du fret, de l’assistance en escale, du planning des équipages.
L’objectif à travers l’obtention de cette accréditation est de certifier les formations du Centre multisectoriel de Nkok aux niveaux et aux normes internationales. Car, « en aéronautique, les métiers sont réglementés. Donc, pour avoir des formations de ce type, il faut avoir l’autorisation de l’Anac. Nous sommes en train de mettre tout en place pour avoir les accréditations de l’Anac », a expliqué Jean Fidèle Koumba, directeur du Cimfep.
Mais, pour lui accorder son agrément en vue de lancer ces formations, l’Agence nationale d’aviation civile a, apprend-on, formulé quelques exigences au Centre multisectoriel de Nkok. Elle a exigé que le personnel du Cimfep qui sera chargé de la formation dans les métiers de l’aviation civile soit qualifié et de qualité. C’est dans ce cadre que le Centre international multisectoriel de Nkok a engagé la formation des futurs formateurs de ce centre, qui ont été retenus à la suite d’un appel d’offres, à en croire Régis Obiang Ndoutoumou, chef de service formation continue au Cimfep.
Ces futurs formateurs, qui sont entre autres des ex-agents d’Air Gabon et autres professionnels du secteur, ont bénéficié pendant six mois d’une formation avec le groupe chinois Avic intl. Et en ce moment, ils bénéficient d’un renforcement des capacités d’un expert français dénommé Aerobazz. Au terme de la formation avec Aerobazz, ces futurs formateurs du Cimfep auront le statut d’instructeurs, apprend-on.
L’Anac a également exigé un plateau technique et un Laboratoire de langue (LPO) au Cimfep de Nkok. « La langue est très importante dans ces métiers de l’aviation civile. Ce centre permettra de recycler et mettre régulièrement à niveau le personnel de l’aviation civile », affirme Régis Obiang Ndoutoumou.
D’une capacité d’accueil de 1000 apprenants, le Cimfep de Nkok a été créé dans le but de former dans des filières professionnelles telles que l’ingénierie du froid et de la climatisation, le dessin industriel, le génie mécanique, l’ingénierie de soudage, l’ingénierie de la mécanique automobile, l’ingénierie de la maintenance automobile… Comme les autres centres professionnels du pays, elle est une solution au problème de l’adéquation entre la formation et l’emploi pour l’insertion professionnelle des jeunes au Gabon.
Sandrine Gaingne
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Premier producteur mondial de manganèse, l’Afrique du Sud a indiqué récemment une hausse de ses volumes qui sont passés à 19 millions de tonnes en 2022. Louis-Nino Kansoun, auteur pour Ecofin Pro du rapport « Le manganèse, encore un atout africain dans l’industrie de demain » nous explique les enjeux autour de cette matière première que produisent également en Afrique des pays comme le Gabon, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana.
Agence Ecofin : Quand on évoque les minéraux stratégiques dont regorge le continent africain, le manganèse n’est pas le premier produit auquel on pense. Il est devancé par des produits comme le cuivre, le cobalt, le lithium, le nickel, etc. Comment expliquez-vous cela ?
Louis-Nino Kansoun : Pour répondre à votre question, il faut d’abord comprendre les nouveaux enjeux entourant le manganèse aujourd’hui. Le manganèse est le quatrième métal le plus utilisé dans le monde derrière le fer, l’aluminium et le cuivre. L’essentiel de la demande provient de la sidérurgie où le manganèse sert à améliorer la résistance de l’acier grâce à ses propriétés de fixation du soufre, de désoxydation et d’alliage. Cela explique pourquoi, les tendances sur le marché sont liées au secteur mondial de la construction, et que des pays comme la Chine et l’Inde sont de gros consommateurs.
Depuis quelques années néanmoins, il y a un intérêt nouveau pour le manganèse de haute pureté dans le secteur des batteries électriques qui compte aujourd’hui pour 10% de la demande mondiale, et ce pourcentage est appelé à augmenter selon les analystes, vu l’engouement pour les véhicules électriques. Si on s’appuie uniquement sur cette dernière application, on devrait parler du manganèse comme on parle du lithium, du cobalt ou encore du cuivre, utilisés dans les VE. Cependant, contrairement à tous ces métaux, le manganèse est très bon marché. Comme nous l’expliquons dans notre rapport, le sulfate de manganèse se négocie à moins de 1000 dollars la tonne, là où le cuivre a atteint récemment 9300 dollars.
AE : S’il est aussi moins cher, en quoi représente-t-il une opportunité de croissance de revenus pour l’Afrique ?
LNK : Ce n’est pas parce qu’il est moins cher qu’on ne peut pas en tirer davantage de revenus. Tout dépend en fait des capacités de production. Si le prix du cuivre est à 9300 dollars et que vous en produisez 10 tonnes, vous générez 93 000 dollars de revenus. Si dans le même temps le prix du sulfate de manganèse est à 1000 dollars et vous en produisez 100 tonnes, vous générez 100 000 dollars.
Le manganèse est un grand atout pour le continent africain parce que la majeure partie de l’offre du minerai (transformé pour obtenir le sulfate et les autres produits dérivés) provient du continent. En 2021, les deux premiers producteurs mondiaux du minerai de manganèse étaient l’Afrique du Sud et le Gabon, qui ont représenté à eux deux 55% de l’offre mondiale si on se base sur les données de l’USGS. D’autres producteurs africains comprennent des pays comme le Ghana ou encore la Côte d’Ivoire. Au total, l’Afrique compte pour plus de 60% dans l’offre mondiale du minerai de manganèse. Et cette domination du continent ne va pas baisser du jour au lendemain, car en matière de réserves les pays africains sont également bien positionnés.
AE : Parlons justement du cas du Gabon. Le pays est deuxième producteur mondial du minerai de manganèse. Quelle place occupe le manganèse dans son économie ?
LNK : Au Gabon où le secteur pétrolier est le pilier de l’économie, l’État travaille depuis plusieurs années maintenant à diversifier les sources de revenus et les mines sont au cœur de ces plans. L’objectif annoncé est que le pétrole représente moins de 20% du PIB d’ici 2025 (la contribution était de 38,5% en 2020 selon la Banque mondiale). Pour atteindre ce but qui est loin d’être évident, il faut augmenter les recettes tirées du secteur minier qui représentait 6% du PIB en 2019 et devrait représenter 10% bientôt. Le gouvernement gabonais vise à augmenter la valeur ajoutée du secteur à 1,4 milliard de dollars en 2025 alors qu’elle n’était que de 466 millions de dollars environ en 2010. Pour réussir ce pari, le manganèse, premier produit minier du pays jouera un grand rôle avec une production qui devrait augmenter à 13,5 millions de tonnes selon les prévisions. L’essentiel de la production gabonaise de manganèse est pour le moment assuré par la société française Eramet et sa filiale Comilog dans laquelle l’État détient 29% de participation. La compagnie extrait 90% du manganèse issu du sous-sol gabonais et assure une première transformation dans son Complexe Métallurgique de Moanda (production de manganèse métal électrolytique et de silico-manganèse utilisés dans la production d’acier). En dehors d’Eramet, les autres producteurs comprennent le chinois CICMHZ (Compagnie industrielle des mines de Hangzhou, ndlr), et l’entreprise Nouvelle Gabon Mining (NGM), qui fait partie du groupe indien Coalsale Group.
AE : Qu’est-ce que le Gabon peut faire pour augmenter ses revenus provenant du manganèse ?
LNK : À moyen et long terme, les analystes s’accordent sur le fait que la demande du secteur des batteries électriques va changer la donne pour le marché du manganèse. La bonne nouvelle pour le Gabon, c’est que les teneurs de son minerai de manganèse sont assez élevées et que ses réserves de manganèse sont importantes. À elle seule, la mine Moanda héberge, selon les estimations d’Eramet, 25% des réserves mondiales de manganèse et constitue l’un des plus grands gisements de minerai haute teneur au monde. S’il arrive à concrétiser ses plans d’augmentation de production d’ici 2025, le Gabon devrait inéluctablement voir les recettes tirées du secteur augmenter. Cependant, que ce soit pour le Gabon ou les autres pays africains producteurs de minerai de manganèse que sont l’Afrique du Sud, le Ghana, la Côte d’Ivoire ou bientôt le Togo et le Botswana, l’équation est un peu la même. Il y a beaucoup plus à gagner en s’intéressant à d’autres maillons de la chaine de valeur du manganèse. Il faut redoubler d’efforts dans la mise en œuvre de la Vision minière africaine. Selon la VMA de l’Union africaine, il existe d’autres options à explorer pour permettre aux gouvernements de moins dépendre des taxes et des redevances en intégrant plus étroitement le secteur minier dans l’économie nationale. Ces options comprennent entre autres une collaboration étroite avec les mineurs artisanaux et à petite échelle (ASM) d’une manière mutuellement bénéfique. Aussi l’exploitation minière industrielle pourrait également être plus intégrée dans l’économie locale en achetant, dans la mesure du possible, sur place, en embauchant du personnel local, en formant du personnel local, en veillant à ce qu’elles respectent les droits de l’homme, en veillant à ce qu’elles causent le moins possible des dommages et des dégradations sur l’environnement, et en soutenant le développement communautaire en veillant à ce que les infrastructures construites profitent également aux communautés.
AE : Des analystes estiment que la coopération continentale est nécessaire pour tirer pleinement profit des opportunités sur le marché des métaux nécessaires à la transition énergétique. Quelle est votre position sur ce sujet ?
LNK : Sur la plateforme Ecofin Pro, nous avons publié plusieurs rapports mettant en exergue les différentes opportunités existantes sur le marché des matières premières pour les pays africains, que ce soit pour le lithium, le cobalt, le nickel, le graphite, etc. Le point commun de tous ces métaux est qu’ils sont essentiels pour dans la fabrication des véhicules électriques. Sauf qu’actuellement, en dehors des recettes d’exportation de minerais bruts et de minerai de première transformation pour certains métaux, l’Afrique n’est pas en position de profiter autrement de ces opportunités. Les analystes estiment qu’en transformant davantage de minerai, les pays africains augmenteront la valeur et tireront plus de bénéfices. J’irai un peu plus loin en disant qu’il existe également des opportunités sur le marché des batteries, et même le marché des véhicules électriques. Embrasser ces voies peut paraitre d’un premier abord utopiste, mais si ça peut être difficile pour un pays, deux trois ou quatre pays qui collaborent se rendent la tâche moins difficile. Et je crois que si la volonté y est, les pays africains peuvent développer ensemble une chaine de valeur locale.
Reçu le 15 février à Libreville par le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, le Roi Mohammed VI du Maroc a offert au Gabon 2000 tonnes d’engrais. Ces fertilisants, apprend-on, seront distribués aux petits exploitants agricoles. Ce, dans un contexte de crise mondiale marquée par les difficultés d’approvisionnement en ces fertilisants ainsi que leurs coûts de plus en plus élevés, selon des agriculteurs.
Ce stock d’engrais devrait donc permettre d'accroître les rendements des producteurs gabonais au moment où le Gabon explore sans cesse des solutions pour développer son secteur agricole. L’objectif étant pour le Gabon de réduire de 50 % ses importations en produits alimentaires à l’horizon 2025.
Cette dotation devrait par la même occasion permettre de renforcer la coopération entre les deux pays frères qui partagent depuis plus d’une cinquantaine d’années, des relations diplomatiques et économiques intenses avec notamment l’implantation au Gabon de plusieurs entreprises privées marocaines. Ces entreprises au Gabon opèrent dans les secteurs du ciment, de l’or, du bois, du transport, …
SG
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